marquer
Français
Étymologie
- (XVe siècle)[1] En ancien français merchier[1] ou mercher refait avec l’influence de marcher[1] ou de l’italien marcare, de l’espagnol marcar[2].
- Nous appellons marcher ou marquer, toutes et quantes fois que par un signal, affiche, reconnaissance ou autrement, nous assignons certains buts, limites et separations entre les personnes. — (Pasquier, Recherches, 1581)
Verbe
marquer \maʁ.ke\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Distinguer une chose d’une autre au moyen d’une marque.
- Marquer des serviettes, des draps, des moutons, des chevaux. 
- Avant d'exploiter une coupe, on a dû marquer les arbres que l'on veut réserver, tant dans le taillis que dans la futaie ; cette marque se fait ordinairement au pied de l'arbre à l'aide d'un marteau. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 161)
- Comme à Rome, un milliaire d’or marquait à Lyon le centre des quatre principales voies de la Gaule : […]. — (Auguste Bleton, Petite histoire populaire de Lyon, Lyon : chez Ch. Palud, 1885, page 30)
- Les cordons des petites brassières étaient recousus, elle avait aussi marqué des couches neuves, achetées la veille. Et elle se leva, ayant fini sa couture, voulant ranger ce linge. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIV)
 
- (Histoire) (Spécialement) Imprimer, avec un fer chaud, un signe flétrissant sur l’épaule de l’homme qui est condamné à cette peine.
- Faire une marque, une impression sur quelque partie du corps, par contusion, blessure, brûlure, etc.
- Il a reçu un coup de pierre qui lui a marqué le front, qui l’a marqué au front. 
- Être marqué de petite vérole, Avoir sur le corps et principalement au visage des marques de petite vérole.
- “Attention ! ne les marquez pas au visage”, suggéra un gradé, en qui sommeillait un public-relations. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 115)
 
- Garder une trace, une empreinte des contacts reçus.
- C'est un bois très agréable et facile à travailler. Seul défaut peut-être, c'est un bois fragile, tendre, qui marque au moindre coup. — (Le red cedar, Maison en Bois Massif, 4 novembre 2012 → lire en ligne)
 
- (Généralement) Dénoter, indiquer ou signaler en laissant des traces.
- La commune de La Chapelle-Heulin se situe au cœur du vignoble nantais, au sud-est du département de la Loire-Atlantique. Son territoire, d'une superficie de 1347 hectares, est fortement marqué par les activités viticoles qui en occupent environ la moitié. — (Petit Futé Loire-Atlantique 2015, page 180)
- Le torrent a marqué son passage par un grand dégât. 
- (Sens figuré) Le commencement de son règne fut marqué par des proscriptions. — De grands malheurs ont marqué la fin de sa vie.
- Il a marqué sa place parmi les grands écrivains. — Sa taille, sa bonne mine marquent bien ce qu’il est. 
 
- Indiquer ; montrer.
- Durant mon long voyage, mes yeux sont restés attachés à ton regard, comme à l’étoile qui marque le chemin et me voici. — (Marguerite Burnat-Provins, Le Livre pour toi dans la bibliothèque Wikisource , C. « Sylvius, il n’y a pas d’hiver où tu respires », E. Sansot et Cie, 1907, page 203)
- Son œil s'attarde pourtant sur la jauge d’essence. Impitoyable, l’aiguille marque zéro. Par quel miracle, le réservoir où Mr. Smith a versé de ses mains, au moment du départ, soixante-dix litres de supercarburant, a-t-il pu se vider subitement ? — (Serge Dalens, La tache de vin, Éditions Fleurus, 2012, page 189)
 
- Mettre une marque pour se souvenir ou faire souvenir.
- Marquer dans un livre l’endroit où l’on a cessé de lire. 
- Je lui ai marqué ce passage au crayon. 
- Marquer les points qu’on gagne à divers jeux. 
 
- (Par extension) (Jeux) Avoir sur l'adversaire l’avantage d’un nombre quelconque de points, d’après le calcul des points obtenus de part et d’autre dans les deux coups qui font le pari.
- Le camp qui réussit treize levées marque, en plus des tricks que lui valent ces levées, 40 points pour ce grand chelem dans la colonne des honneurs. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & Co, 1966, page 101)
- (Absolument) Il a presque toujours marqué dans cette partie.
 
- (Vieilli) Mander, indiquer, faire connaître, soit oralement, soit par écrit.
- Marquer à quelqu’un ce qu’il doit faire. 
- Je lui ai marqué expressément qu’il eût à faire telle chose. 
- Ce que vous m’avez marqué dans votre lettre, par votre lettre, m’a fait grand plaisir. 
- Marquer à quelqu’un sa reconnaissance, son amitié, sa tendresse, son estime, son affection, son respect, son attention, sa bonne volonté. 
- Marquer du respect, de l’estime, de l’amitié pour quelqu’un. 
- Je lui ai marqué mon mécontentement, mon indignation. 
- – J’ai failli voir le cardinal Pazzi qui m’avait marqué de l’attention, et à qui j’avais récemment écrit. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
- Violette marqua une joie polie et sa mère retint Boiseriot à déjeuner. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
 
- Inscrire, écrire.
- Ouvrage marqué au bon coin, ouvrage bien fait.
- Avoir les traits marqués, avoir les traits du visage prononcés.
 
- (Sport) Établir ou améliorer un score.
- Marquer un but.
 
- Indiquer l'heure en parlant d'un cadran solaire.
- Ce cadran solaire marque encore, ne marque plus. 
 
- (Familier) Être remarqué.
- Chez les métallurgistes, les grèves politiques l’emportent sur les grèves économiques pendant toute l'année 1905, encore qu'au début cette prédominance ait été beaucoup moins marquée qu'à la fin de l'année. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe d'après le no 18 de la Pravda du 22 janvier 1925, Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 35)
- Cela marquerait trop, 
 
- (Familier) Indiquer l’intention qu’il faudrait cacher.
- (Vieilli) Se faire remarquer
- Cet homme ne marque point. 
 
- Attirer l’attention.
- On ne trouve rien qui marque dans cet ouvrage. 
 
- Faire une impression bonne, mais surtout mauvaise.
- Marquer bien. 
- Marquer mal 
- « Qu’est-ce que c’est ?
 — C’te fille qui a voulu forcer le tiroir de la boulangère.
 — Elle marque mal. — (Hector Malot, En famille, 1893)
 
Dérivés
Composés
Vocabulaire apparenté par le sens
- marquer figure dans les recueils de vocabulaire en français ayant pour thème : jeu de cartes, reliure, écrire.
Traductions
- Afrikaans : aandui (af)
- Allemand : andeuten (de), markieren (de), zeichnen (de), anzeichnen (de), kennzeichnen (de)
- Angevin : merquer (*)
- Anglais : mark (en)
- Basque : markatu (eu)
- Catalan : marcar (ca)
- Danois : mærke (da), stemple (da)
- Espagnol : marcar (es), señalar (es)
- Espéranto : signi (eo), marki (eo)
- Frison : oantsjutte (fy)
- Hongrois : megjelöl (hu)
- Ido : markizar (io)
- Italien : segnare (it), marchiare (it), marcare (it)
- Kotava : tcalá (*)
- Néerlandais : aanduiden (nl), aangeven (nl), een teken geven (nl), merken (nl), kenmerken (nl), tekenen (nl), scoren (nl)
- Occitan : marcar (oc), notar (oc)
- Polonais : zaznaczyc (pl)
- Portugais : assinalar (pt), marcar (pt)
- Roumain : indica (ro), semnala (ro)
- Russe : маркировать (ru) markirovať
- Same du Nord : merket (*), mearkut (*)
- Serbe : обележити (sr), означити (sr)
- Solrésol : lafaremi (*)
- Songhaï koyraboro senni : maace (*)
- Suédois : märka (sv), stämpla (sv)
- Tchèque : označit (cs), vyznačit (cs)
- Solrésol : lafaremi (*)
Prononciation
- France : écouter « marquer [maʁ.ke] »
- France (Lyon) : écouter « marquer [maʁ.ke] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « marquer [maʁ.ke] »
- Mulhouse (France) : écouter « marquer [Prononciation ?] »
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (marquer)
- 1 2 3 « marquer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ « marquer », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage