Guidraco
Guidraco venator
Guidraco est un genre fossile de ptérosaures dans la super-famille des Ornithocheiroidea. Selon Paleobiology Database en 2025, ce genre Guidraco est resté monotypique et la seule espèce fossile référencée est Guidraco venator. Selon la dernière analyse phylogénétique de 2020, ce genre serait aussi dans la famille des Anhangueridae, ce qui n'est pas encore noté dans PaleoDB.
Fossiles
Selon Paleobiology Database en 2025, ce genre Guidraco a une seule collection référencée de fossiles[1],[2]. Cette seule collection de fossiles est de l'Aptien du Crétacé inférieur, c'est-à-dire date de 121,4-113,2 Ma avant notre ère [2].
Historique
Le genre Guidraco et l'espèce Guidraco venator sont décrits en 2012 par les paléontologues Wang Xiaolin, Alexander W.A. Kellner, Jiang Shunxing et Cheng Xin[1],[2],[3].
Guidraco (chinois : gui (鬼) « fantôme malveillant » + latin : draco « dragon ») est un genre fossile de ptérosaure ptérodactyloïde à dents du Crétacé inférieur de la province du Liaoning, dans le nord-est de la Chine.[1] Selon de nombreuses études récentes, Guidraco est un membre de la sous-famille des Anhanguerinae, une sous-famille appartenant à la famille des Anhangueridae.
Étymologie
Le nom générique dérive du chinois gui (鬼), « fantôme malveillant », et du latin draco, « dragon ». Le nom spécifique signifie « chasseur » en latin[1].
Découvertes
Guidraco n'est connu que par l'holotype IVPP V17083, un squelette partiel articulé composé d'un crâne presque complet, de mâchoires inférieures et d'une série de quatre vertèbres cervicales, de la deuxième à la cinquième. Il a été collecté à Sihedang, près de la ville de Lingyuan, dans la province du Liaoning, dans la formation de Jiufotang, datant de l'Aptien du Crétacé inférieur, il y a environ 120 millions d'années[1].
Description
Le crâne holotype de Guidraco mesure 38 centimètres de long. Très allongé, il présente un profil creux, mais peu pointu, le bord supérieur et la ligne de la mâchoire étant presque parallèles sur la majeure partie de leur longueur. La robustesse relative du museau qui en résulte est renforcée par une courte ouverture crânienne principale, une fenêtre nasoantorbitale ne représentant qu'un quart de la longueur du crâne et une mâchoire inférieure d'une profondeur égale à celle du rostre. Le museau est dépourvu de crête. Cependant, au-dessus des orbites, la ligne du sommet du museau s'incurve fortement vers le haut, créant une très large crête sur les frontaux, aussi haute que la partie postérieure du crâne est profonde, et se terminant par un sommet arrondi. En raison de l'inclinaison du toit crânien, la crête pointe légèrement vers l'avant et sa base s'étend jusqu'à l'arrière du toit ; le pariétal n'en fait cependant pas partie. Devant la crête, de larges empreintes de tissus mous sont visibles, mais il s'agit de restes végétaux. D'autres caractéristiques diagnostiques du crâne comprennent une fenêtre infratemporale à l'extrémité inférieure étroite et une jugale dont la branche antérieure ne s'étend pas plus loin que le bord antérieur de la fenêtre naso-antorbitaire[1].
Les dents de Guidraco sont très caractéristiques. Des vingt-trois dents de la mâchoire supérieure, la première est longue et très étroite, pointant presque horizontalement vers l'avant. Les trois suivantes sont énormes, très longues, robustes, pointues et légèrement recourbées. Elles pointent progressivement vers le bas. Elles sont suivies d'une série de trois dents droites de longueur moyenne, pointant vers le bas, dont la sixième, la plus courte, est la plus courte. Les treize dents restantes constituent une longue rangée de petits éléments dont la taille diminue progressivement. Cette disposition est reprise par les dix-huit dents de la mâchoire inférieure. Cependant, une dent pointant vers l'avant fait défaut. Les quatre premières dents sont de grande taille, plus longues encore que leurs homologues de la mâchoire supérieure. Viennent ensuite une série de trois dents droites de hauteur moyenne, suivies d'une rangée de onze éléments de plus en plus petits, pour un total de quatre-vingt-deux dents sur la tête. Chez le fossile, le bec est fermé et, du fait de leur longueur extrême, les dents antérieures s'étendent bien au-delà des bords supérieur et inférieur de la tête, les parties saillantes étant jusqu'à deux fois plus longues que la profondeur du museau ou de la mâchoire inférieure. Les dents peuvent également être divisées en deux types selon leur constitution : les neuf premières dents de la mâchoire supérieure et les huit premières dents de la mâchoire inférieure présentent des crêtes verticales sur le dos de leur émail ; les dents postérieures présentent un émail uniformément lisse et des bases de couronne épaissies, leur conférant une forme plus triangulaire[1].
Bien qu'elles ne présentent pas la forme d'une véritable rosette, car les extrémités des mâchoires n'étaient pas élargies, les dents antérieures entrelacées servaient de « serre-proies » pour attraper les animaux glissants ; les auteurs de la description considèrent donc Guidraco comme un piscivore[1].
Les vertèbres cervicales sont modérément allongées, carénées et possèdent de larges ouvertures pneumatiques latérales, permettant à la poche aérienne cervicale de pénétrer dans leurs cavités. L'axe porte une épine pointue[1].
Classification
Guidraco a été attribué par les descripteurs au Pteranodontoidea sensu Kellner. Une analyse phylogénétique a révélé qu'il s'agissait du taxon frère du Ludodactylus brésilien, les deux espèces formant ensemble un clade étroitement apparenté aux Istiodactylidae et aux Anhangueridae. Le fait qu'une forme chinoise soit étroitement apparentée à une espèce sud-américaine indiquerait un important échange faunique entre les continents à cette période[1]. Ce résultat a ensuite été reproduit par Wang et al. en 2014[4] et Wu et al. en 2017[5]. Cependant, en 2014 également, Brian Andres et ses collègues ont retrouvé une position alternative pour Guidraco au sein de la famille des Boreopteridae. Leur cladogramme est présenté en paragraphe #Topologie 1[6].
Plus tard, en 2019, de nombreuses analyses ultérieures ont réaffecté Guidraco à la famille des Anhangueridae, plus précisément à la sous-famille des Anhanguerinae, taxon frère des genres Caulkicephalus et Ludodactylus[7],[8],[9],[10]. Cela confirmerait que Guidraco est bien étroitement lié à Ludodactylus. Le cladogramme en paragraphe #Topologie 2 est une topologie réalisée par Borja Holgado et Rodrigo Pêgas en 2020[11].
Topologie 1
Le cladogramme des Anhangueria selon Andres et al. en 2014[12] est le suivant :
| Anhangueria |
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Topologie 2
Le cladogramme ci-dessous a été élaboré par Holgado (d) et Pêgas (d) en 2020[11] :
| Ornithocheirae |
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Voir aussi
- la liste des genres de ptérosaures
- la phylogénie des ptérosaures
- le sous-ordre des Pterodactyloidea
- la super-famille des Ornithocheiroidea
Liens externes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Publication originale
- [2012] (en) X. Wang, A. W. A. Kellner, S. Jiang et X. Cheng, « New toothed reptile from Asia: close similarities between early Cretaceous pterosaur faunas from China and Brazil », Naturwissenschaften, vol. 99, , p. 249-257 (DOI 10.1007/s00114-012-0889-1).
Notes et références
Notes
Références
- X. Wang et al. 2012, p. 249-257.
- (en) Paleobiology Database : †Guidraco Wang et al. 2012 (pterosaur) (consulté le ).
- ↑ (en) Paleobiology Database : †Guidraco venator Wang et al. 2012 (pterosaur) (consulté le ).
- ↑ Xiaolin Wang, Taissa Rodrigues, Shunxing Jiang, Xin Cheng et Alexander W. A. Kellner, « An Early Cretaceous pterosaur with an unusual mandibular crest from China and a potential novel feeding strategy », Scientific Reports, vol. 4, (PMID 25210867, PMCID 5385874, DOI 10.1038/srep06329, Bibcode 2014NatSR...4.6329W)
- ↑ W.-H. Wu, C.-F. Zhou et B. Andres, « The toothless pterosaur Jidapterus edentus (Pterodactyloidea: Azhdarchoidea) from the Early Cretaceous Jehol Biota and its paleoecological implications », PLOS ONE, vol. 12, no 9, , e0185486 (PMID 28950013, PMCID 5614613, DOI 10.1371/journal.pone.0185486 , Bibcode 2017PLoSO..1285486W)
- ↑ B. Andres, J. Clark et X. Xu, « The Earliest Pterodactyloid and the Origin of the Group », Current Biology, vol. 24, no 9, , p. 1011–6 (PMID 24768054, DOI 10.1016/j.cub.2014.03.030 , Bibcode 2014CBio...24.1011A, lire en ligne)
- ↑ Borja Holgado, Rodrigo V. Pêgas, José Ignacio Canudo, Josep Fortuny, Taissa Rodrigues, Julio Company & Alexander W.A. Kellner, 2019, "On a new crested pterodactyloid from the Early Cretaceous of the Iberian Peninsula and the radiation of the clade Anhangueria", Scientific Reports 9: 4940 DOI 10.1038/s41598-019-41280-4
- ↑ Alexander W. A. Kellner, Michael W. Caldwell, Borja Holgado, Fabio M. Dalla Vecchia, Roy Nohra, Juliana M. Sayão et Philip J. Currie, « First complete pterosaur from the Afro-Arabian continent: insight into pterodactyloid diversity », Scientific Reports, vol. 9, no 1, , p. 17875 (PMID 31784545, PMCID 6884559, DOI 10.1038/s41598-019-54042-z , Bibcode 2019NatSR...917875K)
- ↑ Pêgas, R.V., Holgado, B., Leal, M.E.C., 2019. "Targaryendraco wiedenrothi gen. nov. (Pterodactyloidea, Pteranodontoidea, Lanceodontia) and recognition of a new cosmopolitan lineage of Cretaceous toothed pterodactyloids", Historical Biology, 1–15. doi:10.1080/08912963.2019.1690482
- ↑ (en) Alexander W. A. Kellner, Luiz C. Weinschütz, Borja Holgado, Renan A. M. Bantim et Juliana M. Sayão, « A new toothless pterosaur (Pterodactyloidea) from Southern Brazil with insights into the paleoecology of a Cretaceous desert », Anais da Academia Brasileira de Ciências, vol. 91, no suppl 2, , e20190768 (ISSN 0001-3765, PMID 31432888, DOI 10.1590/0001-3765201920190768 )
- [2020] (en) Borja Holgado et Rodrigo V. Pêgas, « A taxonomic and phylogenetic review of the anhanguerid pterosaur group Coloborhynchinae and the new clade Tropeognathinae », Acta Palaeontologica Polonica, PAN et Institute of Paleobiology, Polish Academy of Sciences (d), vol. 65, no 4, , p. 743-761 (ISSN 0567-7920 et 1732-2421, OCLC 02051833, DOI 10.4202/APP.00751.2020)..
- ↑ [2014] (en) Brian Andres, James M. Clark et Xing Xu, « The Earliest Pterodactyloid and the Origin of the Group », Current Biology, Royaume-Uni, Cell Press et Elsevier, vol. 24, no 9, , p. 1011-1016 (ISSN 0960-9822 et 1879-0445, OCLC 45113007, PMID 24768054, DOI 10.1016/J.CUB.2014.03.030, lire en ligne).
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