requin

Français

Étymologie

(1529)[1](1539)[2] Origine controversée[1][2]. Une hypothèse (parmi plusieurs autres): variante normande de l'ancien français reschin « grincheux » (12e.), forme déverbale de l'ancien français reschignier « regimber, ruer ; montrer les dents en grimaçant » (cf. ancien picard rekigner « faire triste figure »)[3][1]. → voir rechigner.

Nom commun

SingulierPluriel
requin requins
\ʁə.kɛ̃\

requin \ʁə.kɛ̃\ masculin (pour une femelle on peut aussi dire: requine)

  1. (Zoologie) Espèce de poisson de mer prédateur de la classe des chondrichthyens (Chondrichthyens), à la silhouette fuselée, hydrodynamique, ayant plusieurs rangées de dents tranchantes à chacune des 2 mâchoires, une nageoire dorsale, deux pectorales, et une nageoire caudale hétérocerque (asymétrique), ayant cinq à sept fentes branchiales sur le côté, et une peau rugueuse (denticules dermiques).
    • Pendant que sous la mer profonde
      Les cachalots et les requins
      Ces écumeurs géants de l’onde sonore
      Libres dévorent le fretin
      Nous autres cloués à la rivière basse
      Où la bourrasque venteuse a rejeté
      Notre barque un instant rétive
      Nous pleurons de sang notre liberté.
       (Pierre Dupont, Le chant des transportés, 1848)
    • Mon sang se glaça dans mes veines ! J’avais reconnu les formidables squales qui nous menaçaient. C’était un couple de tintoréas, requins terribles, à la queue énorme, au regard terne et vitreux, qui distillent une matière phosphorescente par des trous percés autour de leur museau.  (Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, 1870)
    • Dans la nuit du 27 au 28 décembre, le patron du bateau le Saint-André, de Nice, a capturé, au moyen du palangre, quatre moines ou monges, squales de la famille des requins : deux de 3m,50 de long, et deux de 2m,50.  (Revue maritime et coloniale, 1895, volume 124, page 469)
    • De temps en temps, un requin paraissait à la surface avec son cortège habituel de rémoras parasites et de poissons-pilotes.  (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Pas plus que nous ne dramatiserons outre mesure les risques encourus, nous ne céderons à ce snobisme pour aventurier de salon, qui consiste à proclamer haut et fort que les requins ne sont pas dangereux quand on sait les prendre ! Prétendre amadouer dans un élément marin qui n’est pas le nôtre des dévoreurs qui peuvent atteindre 10 m de long, mais dont le cerveau ne dépasse guère la taille d’un orange, relève de la plaisanterie.  (Xavier Maniguet, Survivre, comment vaincre en milieu hostile, 1988)
    • Elle conduisait sans un mot. Avec, toujours, montant dans l’habitacle, le Requiem de Mozart. Requiem, dont dériverait le mot « requin ». « Requiem est un gros poisson de mer qui dévore les hommes, écrivait Furetière, qui est ainsi nommé parce que, quand on en est mordu, il n’y a rien d’autre à faire qu’à chanter le requiem… »  (Christophe Ono-dit-Biot, Plonger, Gallimard, 2013, page 88)
  2. (Cuisine) La chair d'un de ces animaux pour l'alimentation humaine.
    • Les Anglais mangeaient le requin bouilli, égoutté, puis cuisiné en ragoût avec du vinaigre, du poivre, et autres condiments. Les Français l'aimaient à la sauce piquante : Le requin était coupé en tranches , et la peau, particulièrement dure, était retirée avec un couteau très effilé.  (Christian Goguet, « La cuisine à Saint-Domingue au XVIIe siècle », dans Conjonction, no 215-216 : Nourriture et cuisine en Haïti, Institut Français d'Haïti, septembre 2007, p. 117)
  3. (Sens figuré) (Familier) Personne avide et cupide qui réussit dans les affaires.
    • Ce diffuseur originaire du pays du sourire qui vend du toc est un requin.
    • Tous ces requins veulent manger de la substance intellectuelle « réalisée » par les pauvres Écrivains ou Poètes. Qu'ils se battent donc entre eux.  (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 150, page 109, 27 octobre 1932)
    • Ceux qui n’ont personne dehors sont dans un pétrin abominable s’ils s’endettent avec les requins et ne peuvent rembourser.  (Art Pepper, Laurie Pepper, Christian Gauffre, Straight life, 1982, page 228)
    • Pas question pour Villegas de se lier à un « requin de la finance », comme il surnomme son bailleur de fonds italien.  (Pierre Péan, V : enquête sur l'affaire des avions renifleurs et ses ramifications proches ou lointaines, 1984, Fayard)
    • – Non seulement c’est un requin en affaires mais de plus il se comporte très mal avec les femmes.  (Jean-Claude Zylberstein, Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires, Allary Éditions, 2018, page 147)

Notes

  • Peut être utilisé avec une majuscule (Requin) pour mettre en avant le fait qu’on donne un caractère générique au mot.

Synonymes

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

Hyperonymes

(simplifié)

Hyponymes

→ voir Catégorie:Requins en français

Dérivés

Traductions

Prononciation

Homophones

Anagrammes

→ Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

  • requin sur l’encyclopédie Wikipédia
  • Le thésaurus requin en français

Références

  1. 1 2 3 Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)
  2. 1 2 « requin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  3. Albert Deshayes, Dictionnaire étymologique du breton, Douarnenez, Le Chasse-Marée, 2003, p. 620.