Nyons (AOC)

Nyons

Le vignoble du Nyonsais.

Désignation(s) Nyons
Appellation(s) principale(s) côtes-du-rhône-villages
Type d'appellation(s) dénomination au sein d'une AOC / AOP
Reconnue depuis 2020
Pays France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) vallée du Rhône méridionale
Localisation Sud Drôme
Saison deux saisons sèches (hiver et été) et deux pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen sous influence du mistral et du Pontias
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 800 heures/an
Sol caillouteux et argilo-calcaire
Superficie totale 554 hectares
Superficie plantée 73 hectares (en 2024)[1]
Nombre de domaines viticoles 3 caves coopératives et 2 caves indépendantes
Cépages dominants grenache N[2], syrah N, mourvèdre N, carignan N, etc.
Vins produits rouges
Production 2 713 hl (en 2024)[1]
Pieds à l'hectare min. 4 000 pieds par ha, soit max. 2,5 m2 par pied[3]
Rendement moyen à l'hectare 37 hl/ha (en 2024)[1]
Site web nyons.vin

Le nyons[4], ou côtes-du-rhône-villages Nyons, est un vin rouge produit sur les communes de Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon et Venterol, dans le département de la Drôme.

Il s'agit de la dernière des 21 dénomination géographique complémentaire au sein de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) côtes-du-rhône-villages[5].

Histoire

Obtenue le , après vingt-deux ans d’études du dossier par l’INAO, l’appellation côtes-du-rhône-villages Nyons a été officiellement lancée le [6].

Le cahier des charges de l'appellation côtes-du-rhône-villages a été modifié en novembre 2024[3].

Vignoble

Située en périphérie de Nyons, sur la marge septentrionale des Côtes du Rhône méridionales, cette nouvelle dénomination s’étend sur 554 ha, dont 345 ha plantés. Cela le vin de Nyons comme une des dénominations côtes-du-rhône-villages de la Drôme.

Le vignoble s'étend sur les communes de Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon et Venterol.

Géologie

Le terroir bénéficie de sols caillouteux et argilo-calcaires, formés de galets ou de fragments de roches. Trois parties le composent principalement :

  • Le massif des Baronnies, issu de l’érosion des roches calcaires du crétacé durant la dernière glaciation.
  • Les coteaux vallonnés, qui trouvent leurs origines dans le comblement des canyons et des vallées du système hydrographique pré-rhodanien, issu du Miocène terminal.
  • Les plateaux arasés composés de terrasses anciennes, façonnés par différents systèmes hydrographiques, tel celui de la Sauve durant la période du Riss, il y a 110 000 ans.

Climat

Situé sur la marge la plus au nord des côtes du Rhône méridionales, le terroir présente une pluviométrie plus élevée que dans la zone centrale de l’appellation[7]. Les précipitations y sont stables (un peu en dessous des 800 mm, elles se répartissent sur deux grandes périodes, au printemps et en automne. La saison sèche s’allonge alors. Sa singularité s’avère être son microclimat, qui constitue un atout :

  • le Pontias, un vent local qui souffle la nuit et empêche les rosées matinales de se former, protégeant les grappes des maladies fongiques ;
  • deux grandes périodes de pluie : avril-mai et septembre-novembre ;
  • la forte amplitude thermique entre le jour et la nuit, qui est de 13 °C durant la période végétative de la vigne, et s’amplifie en été (14 °C en juillet).

La station météorologique de Nyons (P182 à 316 mètres d'altitude : 44° 21′ 33″ N, 5° 06′ 55″ E) montre un climat méditerranéen dégradé.

Relevés à Nyons de 1991 à 2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,9 1,6 4,3 7,5 10,6 14,4 16,8 16,3 13,2 10 5,6 2,5 8,7
Température moyenne (°C) 6,4 6,7 9,8 13,5 16,8 21,2 23,9 23,3 19,6 15,4 10,3 6,9 14,5
Température maximale moyenne (°C) 10,9 11,7 15,4 19,5 23,1 27,9 31 30,2 26 20,9 15 11,3 20,2
Nombre de jours avec gel 9,8 8,8 3,2 0,1 0 0 0 0 0 0,1 2,2 7,7 31,9
Précipitations (mm) 58,3 47,8 56,4 71,7 69,1 37,2 30,3 46,7 73,1 100,5 109,1 56,5 756,7
Source : Météo-France[8].


Encépagement

Le cahier des charges de l'appellation autorise un total de 24 cépages différents pouvant être utilisés pour produire du côtes-du-rhône-villages, mais avec des restrictions.

Pour produire ce rouge, il y a trois « cépages principaux » (constituant ensemble au minimum 80 % de l'encépagement) : le grenache N[2] (minimum 40 %), le mourvèdre N et la syrah N (ces deux derniers minimum 25 %). Ils peuvent être complétés par les « cépages accessoires » (dans la limite de 20 % ; pour les cépages blancs, ils ne doivent pas dépasser les 5 % pour la production de vin rouge) que sont le bourboulenc B, le brun argenté N (localement dénommé camarèse ou vaccarèse), le carignan N, le cinsaut N, la clairette B, la clairette rose Rs, la counoise N, le grenache blanc B, le grenache gris G, la marsanne B, le muscardin N, le piquepoul blanc B, le piquepoul noir N, la roussanne B, le terret noir N, l'ugni blanc B et le viognier B. S'y rajoutent les « variétés d'intérêt à fin d'adaptation » (VIFI, limitées à 5 %) : le carignan blanc (de) B, le floréal (de) B, le rolle B et le vidoc (de) N[3].

Rendements

Le rendement est limité par le cahier des charges de l'appellation à un maximum de 41 hectolitres par hectare pour les différentes dénominations (44 pour le côtes-du-rhône-villages sans dénomination). Chaque année, ce rendement maximum peut être modifié à la hausse ou à la baisse par un arrêté du ministère de l'Agriculture, dans la limite des rendements butoirs de l'appellation, fixés à 45 hl/ha pour les dénominations (50 sans)[3].

Vins

Gastronomie

Sur ce terroir de 554 hectares, dont 345 hectares plantés, les colluvions issus de l’érosion des coteaux, ainsi que l’amplitude thermique importante permettent aux vins de conserver du fruit, de la fraîcheur, et caractérisent leur typicité.

Intenses et complexes, les vins Côtes du Rhône Villages Nyons sont des vins structurés d'une grande finesse, équilibrés. En bouche, ces vins possèdent une longue persistance aromatique et une rondeur délicate à relever en fin de dégustation. À l’agitation, ils présentent un nez tout en fruits rouges (fraise, cerise) et baies noires (cassis, mûre), avec des notes fumées, grillées et d’épices.

Dits « généreux », les vins rouges se marient idéalement avec les gibiers, la daube provençale, tous les légumes farcis, des préparations à la truffe. Ils peuvent aussi accompagner les salades gourmandes, les abats (foies de veau, rognons, ris de veau), le magret de canard, le veau, le rôti de porc, le navarin d’agneau ou encore les fromages à pâte dure et mi-dure.

Structure des exploitations

Soixante-dix vignerons travaillent dans l’appellation. Il y a deux caves indépendantes et trois caves coopératives.

Principaux producteurs

Place parmi les côtes-du-rhône-villages

Les côtes-du-rhône-villages avec dénomination géographique
Dénomination (année d'obtention)[9] Superficie
2024 (ha)
Production
2024 (hl)
Liste des communes[3]
chusclan (1967) 200 6 795 Bagnols-sur-Cèze, Chusclan, Codolet, Orsan et Saint-Étienne-des-Sorts.
gadagne (2012) 117 3 442 Caumont-sur-Durance, Châteauneuf-de-Gadagne, Morières-lès-Avignon, Saint-Saturnin-lès-Avignon et Vedène.
massif-d'uchaux (2005) 161 4 048 Lagarde-Paréol, Mondragon, Piolenc, Sérignan-du-Comtat (en partie) et Uchaux.
nyons (2020) 73 2 713 Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon et Venterol.
plan-de-dieu (2005) 1 219 41 793 Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan (en partie) et Violès.
puyméras (2005) 15 486 Mérindol-les-Oliviers, Mollans-sur-Ouvèze, Faucon, Puyméras et Saint-Romain-en-Viennois.
roaix (1967) 125 3 682 Roaix.
rochegude (1967) 124 3 067 Rochegude.
rousset-les-vignes (1969) 21 590 Rousset-les-Vignes.
sablet (1974) 351 10 756 Sablet.
saint-andéol (2017) 56 1 658 Bourg-Saint-Andéol, Saint-Just-d'Ardèche, Saint-Marcel-d'Ardèche et Saint-Martin-d'Ardèche.
saint-gervais (1974) 71 2 327 Saint-Gervais.
saint-maurice (1967) 106 3 313 Saint-Maurice-sur-Eygues.
saint-pantaléon-les-vignes (1967) 21 680 Saint-Pantaléon-les-Vignes.
sainte-cécile (2016) 301 9 489 Suze-la-Rousse (en partie), Tulette (en partie), Sainte-Cécile, Sérignan-du-Comtat (en partie) et Travaillan (en partie).
séguret (1967) 485 14 361 Séguret.
signargues (2005) 513 17 410 Domazan, Estézargues, Rochefort-du-Gard et Saze.
suze-la-rousse (2016) 183 4 978 Bollène, Bouchet, Suze-la-Rousse (en partie) et Tulette (en partie).
vaison-la-romaine (2016) 188 6 214 Buisson, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Roman-de-Malegarde, Vaison-la-Romaine et Villedieu.
valréas (1967) 457 11 855 Valréas.
visan (1966) 547 15 603 Visan.

Notes et références

  1. « Encyclopédie des vins AOC du Rhône et vallée du Rhône 2025 » [PDF], sur vins-rhone.com, p. 32-33.
  2. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  3. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « CÔTES DU RHÔNE VILLAGES » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  4. Le nom d'un vin est un nom commun, donc il s'écrit en minuscules ; cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  5. Inter-Rhône, « Nyons devient une appellation Villages avec indication géographique », Dossier de Presse,‎ (lire en ligne).
  6. « Côtes du Rhône Villages Nyons : un premier millésime à découvrir », sur agriculture-dromoise.fr, .
  7. Sylvie Leboulenger, « Nyons intègre l’appellation côtes du Rhône Villages », sur lsa-conso.fr, .
  8. « Fiche 26220010 Nyons » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  9. « L'AOC Côtes du Rhône Villages », sur vins-rhone.com.

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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