Rousset-les-vignes (côtes-du-rhône villages)

Rousset-les-vignes

Le vignoble de Rousset-les-Vignes.

Désignation(s) Rousset-les-vignes
Appellation(s) principale(s) côtes-du-rhône-villages
Type d'appellation(s) dénomination au sein d'une AOC / AOP
Reconnue depuis 1969
Pays France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) vallée du Rhône méridionale
Localisation Drôme (Drôme provençale)
Saison deux saisons sèches (hiver et été) et deux pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen sous influence du mistral
Sol gréseux et caillouteux
Superficie plantée 21 hectares (en 2024)[1]
Cépages dominants grenache N[2], mourvèdre N, syrah N, etc.
Vins produits 94 % rouges, 6 % blancs et qq. rosés
Production 590 hl (en 2024)[1]
Pieds à l'hectare min. 4 000 pieds par ha, soit max. 2,5 m2 par pied[3]
Rendement moyen à l'hectare 28 hl/ha (en 2024)[1]

Le rousset-les-vignes[4], ou côtes-du-rhône-villages Rousset-les-Vignes, est un vin produit sur la commune de Rousset-les-Vignes, dans le département de la Drôme.

Il s'agit d'une des 21 dénominations géographiques au sein de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) côtes-du-rhône-villages, dans la partie méridionale du vignoble de la vallée du Rhône.

Histoire

La proximité de l'oppidum Saint-Marcel, sur le territoire de la commune du Pègue, où la céramique pseudo-ionienne, provenant d'ateliers en relation avec Massalia, a été importante, permet de supposer sur place une consommation de vin entre le milieu du VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle av. J.-C. Les productions d'œnochoés et de vases à vin, en pâte claire micacée, portant un décor peint, avec un registre allant de la bande ocre au développement de formes figuratives, furent majoritaires. Il est d'ailleurs à noter que ces récipients vinaires ont gardé dans leurs formes de fortes influences gauloises (coupes carénées)[5]. Lors de la colonisation romaine, ce territoire fut rattaché à tribu gauloise des Aletani, qui eut pour capitale la cité gallo-romaine d’Aletanum.

Au cours du XIe siècle, les moines bénédictins de Saint-Pantaléon-les-Vignes construisirent sur place un monumental prieuré adossé à la montagne de la Lance qu'ils placèrent sous la protection de dom Mayeul de Cluny et commencèrent à implanter le vignoble sur les coteaux gréseux.

Puis, ils firent entourer de remparts leur établissement et l'agglomération qui s'était créée autour. Un château, construit au XIIe siècle par les comtes de Valentinois[6], somma le village ; ses fortifications furent reprises au XIVe siècle. Ce fut lors de la présence des papes à Avignon que cette commune devint une enclave pontificale en terre baronniarde.

Les remparts furent totalement restaurées au cours du XVe siècle. En 1451, le village fut assiégé par des bandes pillardes qui ne purent forcer les fortifications. La paix revenue le village médiéval pris son aspect Renaissance.

La dénomination rousset-les-vignes a été reconnu par décret de l'INAO, publié au Journal officiel, en 1969. Le cahier des charges de l'appellation côtes-du-rhône-villages a été modifié en novembre 2024[3].

Étymologie

Vignoble

Rousset-les-Vignes est situé à 15 km à l'est de Grignan (chef-lieu du canton), à 10 km au nord-ouest de Nyons et à 21 km au sud de Dieulefit. Les communes les plus proches sont Le Pègue, Saint-Pantaléon-les-Vignes et Valréas.

Le vignoble s'étend sur la commune de Rousset-les-Vignes.

Orographie et géologie

Climatologie

La commune, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[7]. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout :

  • le mistral assainit le vignoble ;
  • la saisonnalité des pluies est très marquée ;
  • les températures sont très chaudes pendant l'été.

La station météorologique de Visan (sur l'aérodrome, à 141 mètres d'altitude : 44° 20′ 12″ N, 4° 54′ 19″ E)[8] est à quinze kilomètres au sud-ouest de l'aire de production de la dénomination.

Relevés à Visan de 1991 à 2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,8 1,9 4,7 7,3 11,1 14,8 17,1 16,9 13,3 10 5,6 2,5 8,9
Température moyenne (°C) 5,7 6,5 10,1 13 17 21 23,7 23,5 19 14,8 9,6 6,4 14,2
Température maximale moyenne (°C) 9,6 11,1 15,4 18,7 22,9 27,2 30,4 30 24,7 19,5 13,6 10,2 19,4
Nombre de jours avec gel 9,7 8,8 2,8 0,2 0 0 0 0 0 0,2 2,8 8,5 33
Précipitations (mm) 56,7 40,6 45 67,7 64,8 45,7 39,8 54,6 108,4 102,1 99,1 48,2 772,7
Source : Météo-France[9].


Encépagement

Le cahier des charges de l'appellation autorise un total de 24 cépages différents pouvant être utilisés pour produire du côtes-du-rhône-villages, mais avec des restrictions.

Pour produire rouges et rosés, il y a trois « cépages principaux » (constituant ensemble au minimum 80 % de l'encépagement) : le grenache N[2] (minimum 40 %), le mourvèdre N et la syrah N (ces deux derniers minimum 25 %). Ils peuvent être complétés par les « cépages accessoires » (dans la limite de 20 % ; pour les cépages blancs, ils ne doivent pas dépasser les 5 % pour la production de vin rouge) que sont le bourboulenc B, le brun argenté N (localement dénommé camarèse ou vaccarèse), le carignan N, le cinsaut N, la clairette B, la clairette rose Rs, la counoise N, le grenache blanc B, le grenache gris G, la marsanne B, le muscardin N, le piquepoul blanc B, le piquepoul noir N, la roussanne B, le terret noir N, l'ugni blanc B et le viognier B. S'y rajoutent les « variétés d'intérêt à fin d'adaptation » (VIFI, limitées à 5 %) : le carignan blanc (de) B, le floréal (de) B, le rolle B et le vidoc (de) N[3].

Pour produire du blanc, les cépages principaux (minimum 80 %) sont : le bourboulenc B, la clairette B, le grenache blanc B, la marsanne B, la roussanne B et le viognier B. Ils peuvent être complétés par les cépages accessoires que sont la clairette rose Rs, le grenache gris G, le piquepoul blanc B et l'ugni blanc B, ainsi que les « variétés d'intérêt à fin d’adaptation » que sont le carignan blanc B, le floréal B et le rolle B[3].

Méthodes culturales

Ce vignoble de 52 hectares a une production annuelle de 2 041 hectolitres pour un rendement moyen de 39 hl/ha.

Rendements

Le rendement est limité par le cahier des charges de l'appellation à un maximum de 41 hectolitres par hectare pour les différentes dénominations (44 pour le côtes-du-rhône-villages sans dénomination). Chaque année, ce rendement maximum peut être modifié à la hausse ou à la baisse par un arrêté du ministère de l'Agriculture, dans la limite des rendements butoirs de l'appellation, fixés à 45 hl/ha pour les dénominations (50 sans)[3].

Vins

Gastronomie

Les rouges évoluent des arômes de fruits à noyau en leur prime jeunesse vers des notes de cuir et de truffes en vieillissant. Ce sont des vins traditionnellement conseillés sur la pintade de la Drôme, le gibier et la venaison et ils s'accordent parfaitement avec les civets de chevreuil, de lièvre ou de sanglier.

Le rosé, en fonction de sa vinification - par saignée ou par pressurage - peut se garder entre 2 ou 4 ans. C'est un vin à boire à table avec les charcuteries dont les caillettes, et les fromages (picodon).

Le blanc, traditionnellement, est conseillé soit en apéritif, soit sur des poissons, coquillages et crustacés. Il se révèle parfait en accompagnement d'un fromage de chèvre.

Millésimes

Ils correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle , grande année , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.

Millésimes 2000
2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Caractéristiques *** *** ***
Millésimes 1990
1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990
Caractéristiques *** *** ** *** ** ** ** ***
Millésimes 1980
1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980
Caractéristiques *** ** ***
Millésimes 1970
1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1972 1971 1970
Caractéristiques ** *** *** ** **
Millésimes 1960
1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960
Caractéristiques ** * *** *** ** ** ***
Millésimes 1950
1959 1958 1957 1956 1955 1954 1953 1952 1951 1950
Caractéristiques *** **
Millésimes 1940
1949 1948 1947 1946 1945 1944 1943 1942 1941 1940
Caractéristiques ** ** **
Millésimes 1930
1939 1938 1937 1936 1935 1934 1933 1932 1931 1930
Caractéristiques * *** ** ** ** **
Millésimes 1920
1929 1928 1927 1926 1925 1924 1923 1922 1921 1920
Caractéristiques ** ** **
Sources : Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962 ; Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et alcools de tous les pays, Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, Les millésimes de la vallée du Rhône & Les grands millésimes de la vallée du Rhône

Soit sur 90 ans, 24 années exceptionnelles, 26 grandes années, 16 bonnes années, 22 années moyennes et 2 années médiocres.

Commercialisation

La commercialisation, sur le marché intérieur, se fait à partit des CHR, cavistes, grande distribution, salons pour les particuliers et les professionnels.

Le syndicat des vignerons de l'appellation est représenté au sein de la Commanderie des Costes du Rhône, confrérie vigneronne, qui tient ses assises au château de Suze-la-Rousse, siège de l'Université du vin.

Principaux producteurs

Les caves particulières sont le Domaine de la Bouvaude, Le Domaine de la Banate, et Le château Suzeau. Le Domaine de la Banate produit des vins à partir de vieilles vignes de grenache et de Syrah, en viticulture bio depuis 2014. Le domaine de la Bouvaude, en agriculture biologique produit une large gamme de vins, avec 3 cuvées en Rousset les Vignes, et une collection d ecuvée en monocépage . Les caves coopératives de Saint Pantaléon les Vignes et de Nyons produisent aussi un vin AOP Côtes-du-Rhône Village Rousset-les-Vignes.

Caveaux de dégustation

Une charte de qualité, à laquelle adhèrent caves et domaines de Rouuset-les-Vignes, a été mise en place dans la vallée du Rhône par Inter Rhône[10]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les professionnels[11].

La première - dite accueil de qualité - définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[10].

L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[10].

Caveau du Domaine de la Bouvaude

La seconde - dite accueil de service - précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[12]

Caveaux à Rousset-les Vignes

La troisième - dite accueil d'excellence - propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[13].

Caveaux à Rousset-les-Vignes

Place parmi les côtes-du-rhône-villages

Les côtes-du-rhône-villages avec dénomination géographique
Dénomination (année d'obtention)[14] Superficie
2024 (ha)
Production
2024 (hl)
Liste des communes[3]
chusclan (1967) 200 6 795 Bagnols-sur-Cèze, Chusclan, Codolet, Orsan et Saint-Étienne-des-Sorts.
gadagne (2012) 117 3 442 Caumont-sur-Durance, Châteauneuf-de-Gadagne, Morières-lès-Avignon, Saint-Saturnin-lès-Avignon et Vedène.
massif-d'uchaux (2005) 161 4 048 Lagarde-Paréol, Mondragon, Piolenc, Sérignan-du-Comtat (en partie) et Uchaux.
nyons (2020) 73 2 713 Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon et Venterol.
plan-de-dieu (2005) 1 219 41 793 Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan (en partie) et Violès.
puyméras (2005) 15 486 Mérindol-les-Oliviers, Mollans-sur-Ouvèze, Faucon, Puyméras et Saint-Romain-en-Viennois.
roaix (1967) 125 3 682 Roaix.
rochegude (1967) 124 3 067 Rochegude.
rousset-les-vignes (1969) 21 590 Rousset-les-Vignes.
sablet (1974) 351 10 756 Sablet.
saint-andéol (2017) 56 1 658 Bourg-Saint-Andéol, Saint-Just-d'Ardèche, Saint-Marcel-d'Ardèche et Saint-Martin-d'Ardèche.
saint-gervais (1974) 71 2 327 Saint-Gervais.
saint-maurice (1967) 106 3 313 Saint-Maurice-sur-Eygues.
saint-pantaléon-les-vignes (1967) 21 680 Saint-Pantaléon-les-Vignes.
sainte-cécile (2016) 301 9 489 Suze-la-Rousse (en partie), Tulette (en partie), Sainte-Cécile, Sérignan-du-Comtat (en partie) et Travaillan (en partie).
séguret (1967) 485 14 361 Séguret.
signargues (2005) 513 17 410 Domazan, Estézargues, Rochefort-du-Gard et Saze.
suze-la-rousse (2016) 183 4 978 Bollène, Bouchet, Suze-la-Rousse (en partie) et Tulette (en partie).
vaison-la-romaine (2016) 188 6 214 Buisson, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Roman-de-Malegarde, Vaison-la-Romaine et Villedieu.
valréas (1967) 457 11 855 Valréas.
visan (1966) 547 15 603 Visan.

Notes et références

  1. « Encyclopédie des vins AOC du Rhône et vallée du Rhône 2025 » [PDF], sur vins-rhone.com, p. 42-43.
  2. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  3. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « CÔTES DU RHÔNE VILLAGES » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  4. Le nom d'un vin est un nom commun, donc il s'écrit en minuscules ; cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  5. C. Lagrand, La céramique pseudo-ionienne dans la moyenne vallée du Rhône, Cahiers Rhodaniens, X, 1963
  6. De cette construction du XIIe siècle, il ne reste que les soubassements. Ce château était désigné comme le castrum de Rosseuf en 1214.
  7. (fr) La climatologie du Vaucluse
  8. « 84150001 – VISAN – AERODROME » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  9. « Fiche 84150001 Visan » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  10. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône
  11. Charte de qualité des caveaux de dégustation de la vallée du Rhône
  12. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil de service
  13. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil d'excellence « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  14. « L'AOC Côtes du Rhône Villages », sur vins-rhone.com.

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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