Côtes-du-rhône (AOC)

Côtes-du-rhône

Le vignoble de Tain-l'Hermitage.

Désignation(s) Côtes-du-rhône
Type d'appellation(s) AOC / AOP régionale
Reconnue depuis 1937
Pays France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) vallée du Rhône
Localisation Rhône, Loire, Ardèche, Drôme, Vaucluse et Gard
Saison hiver et été secs ; automne et printemps pluvieux
Climat tempéré méditerranéen
Sol variés : argileux, caillouteux, calcaire ou sableux
Superficie plantée 29 151 hectares (en 2024)[1]
Cépages dominants grenache N[2], syrah N, carignan N, viognier B, grenache blanc B, roussanne B, etc.
Vins produits 85 % rouges, 8 % rosés et 7 % blancs
Production 987 460 hl (en 2024)[1]
Pieds à l'hectare maximum 2,5 m² par pied (4 000 pieds par ha)[3]
Rendement moyen à l'hectare 33 hl/ha en rouge, 37 en rosé et 39 en blanc (en 2024)[1]

Le côtes-du-rhône[4] est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur les rives droite et gauche du Rhône entre Vienne et Avignon.

Son aire de production correspond à une grande partie du vignoble de la vallée du Rhône, car il s'agit d'une appellation régionale. D'autres appellations sont produites sur des parties de son aire : côte-rôtie, condrieu, château-grillet, saint-joseph, crozes-hermitage, hermitage, cornas, saint-péray, côtes-du-rhône-villages (avec de nombreuses dénominations géographiques internes), vinsobres, gigondas, beaumes-de-venise, muscat de Beaumes-de-Venise, châteauneuf-du-pape, vacqueyras, cairanne, rasteau, tavel et lirac.

Histoire

Au XIIIe siècle, la viguerie d'Uzès fut divisée en deux. Il y eut la « viguerie haute » ou Cévennes, et la « viguerie basse » qui prit le nom de la « côte du Rhône ». Les vins de la « côte du Rhône » étaient réputés : une réglementation intervient en 1650 pour protéger leur authenticité de provenance et garantir leur qualité[5].

Un premier édit royal daté du tenta de donner une identité vinicole à cette petite région. Il fut insuffisant et modifié en 1737 en ces termes :

« Tous les tonneaux de vin destinés pour la vente et transport du cru tant de Roquemaure que des lieux et paroisses voisines et contiguës : Tavel, Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Geniès-de-Comolas, Orsan, Chusclan, Codolet et autres qui sont de qualités supérieures seront marqués sur l'un des fonds, étant pleins et non autrement, d'une marque de feu qui contiendra les trois lettres C D R signifiant Côte du Rhône avec le millésime de l'année[6]. »

Cette dénomination fit florès, puisqu'en 1783, un membre de l'Académie de Marseille indiquait que « La côte du Rhône est aussi renommée par la finesse de ses huiles que par le bouquet de ses vins »[7].

Ce nom traversa le siècle puisqu'en 1869, un journal local avait pour titre La Côte du Rhône et qu'en 1890, Frédéric Mistral parle de « Costo dou Rose, renommée pour ses vins ». Ce n'est qu'au XXe siècle que la côte du Rhône devient les côtes du Rhône en s'étendant aux vignobles situés sur la rive gauche du Rhône. La création du « Syndicat général des vignerons des Côtes du Rhône » en 1929, par Pierre Le Roy de Boiseaumarié, fut une étape décisive dans cette extension. Cette notoriété, acquise au fil des siècles, fut validée par les tribunaux de grande instance de Tournon et d'Uzès en 1936. L'appellation d'origine contrôlée (AOC) fut officiellement reconnue par le décret du [8]. Le cahier des charges de l'appellation a été modifié en octobre 2009 (reconnaissance en AOP)[9], en novembre 2011[10], en mai 2019 (mourvèdre et syrah passent en cépages principaux ; autorisation du caladoc et du couston)[11], en novembre 2022[12], en juillet 2024 (rajout de cépages à fin d'adaptation)[13], puis en décembre 2024[3].

Vignoble

Image externe
Aire parcellaire de l'appellation

L'aire d'appellation se situe dans la partie française de la vallée du Rhône, à l'aval de Lyon : le vignoble s'étend de Vienne au nord jusqu'à Avignon au sud, mais pas tout-à-fait en continue. Le vignoble se répartit en deux sous-régions :

Il s'agit d'une appellation régionale, avec en son sein plusieurs autres aires d'appellation (ce qui dessine une hiérarchie) : celle du côtes-du-rhône-villages (dans la partie méridionale), ainsi que celles de 19 crus qui sont autant d'AOC spécifiques (du nord au sud : côte-rôtie, château-grillet, condrieu, saint-joseph, hermitage, crozes-hermitage, cornas, saint-péray, vinsobres, cairanne, rasteau, gigondas, vacqueyras, muscat de Beaumes-de-Venise, beaumes-de-venise, landun, châteauneuf-du-pape, lirac et tavel).

Selon le service des Douanes, la superficie revendiquée en 2024 sous l'appellation est de 29 151 hectares, dont 24 698 ha pour faire du rouge, 2 319 ha pour du rosé et 2 133 ha pour du blanc[1].

Aire d'appellation

L'aire d'appellation couvre un total de 172 communes, réparties sur six départements différents.

Département de l'Ardèche : Andance, Ardoix, Arras-sur-Rhône, Bourg-Saint-Andéol, Champagne, Charnas, Châteaubourg, Cornas, Félines, Glun, Guilherand-Granges, Lemps, Limony, Mauves, Ozon, Peyraud, Saint-Désirat, Saint-Étienne-de-Valoux, Saint-Jean-de-Muzols, Saint-Julien-en-Saint-Alban, Saint-Just-d'Ardèche, Saint-Marcel-d'Ardèche, Saint-Martin-d'Ardèche, Saint-Péray, Sarras, Sécheras, Serrières, Talencieux, Toulaud, Tournon-sur-Rhône et Vion.

Département de la Drôme : Beaumont-Monteux, Bouchet, Chanos-Curson, Crozes-Hermitage, Érôme, Gervans, Larnage, Livron-sur-Drôme, Mercurol-Veaunes (pour le seul territoire de la commune déléguée de Mercurol), Mérindol-les-Oliviers, Mirabel-aux-Baronnies, Mollans-sur-Ouvèze, Montbrison-sur-Lez, Nyons, Le Pègue, Piégon, Pont-de-l'Isère, La Roche-de-Glun, Rochegude, Rousset-les-Vignes, Saint-Maurice-sur-Eygues, Saint-Pantaléon-les-Vignes, Serves-sur-Rhône, Suze-la-Rousse, Tain-l'Hermitage, Taulignan, Tulette, Venterol et Vinsobres.

Département du Gard : Aiguèze, Aramon, Bagnols-sur-Cèze, Carsan, Castillon-du-Gard, Cavillargues, Chusclan, Codolet, Comps, Connaux, Cornillon, Domazan, Estézargues, Fournès, Gaujac, Laudun-l'Ardoise, Laval-Saint-Roman, Lirac, Montfaucon, Montfrin, Orsan, Le Pin, Pont-Saint-Esprit, Pougnadoresse, Pouzilhac, Pujaut, Remoulins, Rochefort-du-Gard, Roquemaure, La Roque-sur-Cèze, Sabran, Saint-Alexandre, Saint-André-d'Olérargues, Saint-Étienne-des-Sorts, Saint-Geniès-de-Comolas, Saint-Gervais, Saint-Hilaire-d'Ozilhan, Saint-Julien-de-Peyrolas, Saint-Laurent-de-Carnols, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Marcel-de-Careiret, Saint-Michel-d'Euzet, Saint-Nazaire, Saint-Paul-les-Fonts, Saint-Paulet-de-Caisson, Saint-Pons-la-Calm, Saint-Victor-la-Coste, Sauveterre, Saze, Tavel, Théziers, Tresques, Valliguières, Vénéjan et Villeneuve-lès-Avignon.

Département de la Loire : Chavanay, Malleval, Saint-Michel-sur-Rhône, Saint-Pierre-de-Bœuf et Vérin.

Département du Rhône : Ampuis, Condrieu, Saint-Cyr-sur-le-Rhône et Tupin-et-Semons.

Département du Vaucluse : Avignon, Beaumes-de-Venise, Bédarrides, Bollène, Buisson, Cairanne, Camaret-sur-Aigues, Caumont-sur-Durance, Châteauneuf-de-Gadagne, Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Faucon, Gigondas, Grillon, Jonquerettes, Jonquières, Lafare, Lagarde-Paréol, Mondragon, Morières-lès-Avignon, Mornas, Orange, Piolenc, Puyméras, Rasteau, Richerenches, Roaix, La Roque-Alric, Sablet, Sainte-Cécile-les-Vignes, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Romain-en-Viennois, Saint-Roman-de-Malegarde, Saint-Saturnin-lès-Avignon, Sarrians, Séguret, Sérignan-du-Comtat, Sorgues, Suzette, Travaillan, Uchaux, Vacqueyras, Vaison-la-Romaine, Valréas, Vedène, Villedieu, Violès et Visan.

Crus des côtes du Rhône

Au sein de l'aire d'appellation, plusieurs autres AOC existent, plus restrictives, formant ainsi une hiérarchie : au sommet, ce qu'Inter Rhône (l'interprofession) appelle les 19 « crus des côtes du Rhône »[14] (20 % du volume produit) ; en-dessous, l'appellation côtes-du-rhône-villages avec dénomination géographique (il y en a 21 : 10 % du volume) ; plus bas, le côtes-du-rhône-villages (sans dénomination : 5 %) ; tout en bas, le côtes-du-rhône (65 %)[15].

Appellations de la vallée du Rhône septentrionale
Appellation Année de reconnaissance Superficie 2024 Type(s) de vin Cépage(s)
côte-rôtie 1940 340 ha vin rouge syrah
château-grillet 1936 4 ha vin blanc viognier
condrieu 1940 213 ha vin blanc viognier
saint-joseph 1956 1 408 ha rouge et blanc syrah et marsanne
hermitage 1937 135 ha rouge et blanc syrah et marsanne
crozes-hermitage 1937 2 069 ha rouge et blanc syrah et marsanne
cornas 1938 163 ha vin rouge syrah
saint-péray 1936 122 ha blanc et mousseux marsanne
Appellations de la vallée du Rhône méridionale
Appellation Année de reconnaissance Superficie 2024 Type(s) de vin Cépage(s)
vinsobres 2006 553 ha vin rouge grenache, etc.
cairanne 2016 889 ha rouge et blanc grenache, etc.
rasteau 1944 (VDN) et 2010 965 ha rouge et VDN (rosé, grenat et blanc) grenache, etc.
gigondas 1971 1 205 ha rouge, blanc et rosé grenache, etc.
vacqueyras 1990 1 480 ha rouge, blanc et rosé grenache, etc.
muscat de Beaumes-de-Venise 1945 280 ha VDN (blanc, rosé et rouge) muscat à petits grains
beaumes-de-venise 2005 729 ha vin rouge grenache, etc.
landun 2024 591 ha rouge et blanc grenache et clairette
châteauneuf-du-pape 1936 3 159 ha rouge et blanc grenache, etc.
lirac 1947 876 ha rouge, blanc et rosé grenache, etc.
tavel 1936 770 ha vin rosé grenache, etc.

Enfin, le nom de l'appellation côtes-du-rhône-villages peut être complété par une des 21 dénominations géographiques suivantes[16] :

Climatologie

Encépagement

Un total de 32 cépages sont autorisés par le cahier des charges pour produire l'appellation.

Pour produire les côtes-du-rhône rouges et rosés, les cépages principaux (ensemble ils doivent être d'au moins 70 %) sont le grenache N[2], le mourvèdre N et la syrah N ; ces trois sont complétés avec comme cépages accessoires le bourboulenc B, le brun argenté N (localement dénommé camarèse ou vaccarèse), le caladoc N, le carignan N, le cinsaut N, la clairette B, la clairette rose Rs, la counoise N, le couston N, le grenache blanc B, le grenache gris G, la marsanne B, le marselan N, le muscardin N, le piquepoul blanc B, le piquepoul noir N, la roussanne B, le terret noir N, l'ugni blanc B et le viognier B.

Pour les vins blancs, les cépages principaux sont le bourboulenc B, la clairette B, le grenache blanc B, la marsanne B, la roussanne B et le viognier B ; les cépages accessoires sont la clairette rose Rs, le grenache gris G, le piquepoul blanc B et l'ugni blanc B.

La proportion du cépage grenache N doit être d'au moins 30 % de l'encépagement au sud de Montélimar ; celle de l'ensemble des cépages mourvèdre N et syrah N doit être supérieure ou égale à 20 % ; celle de l'ensemble des cépages caladoc N, couston N et marselan N ne peut être supérieure à 10 % ; celle des cépages blancs ne peut être supérieure à 5 % pour les vins rouges et à 20 % pour les vins rosés.

Au titre de l'adaptation du vignoble (notamment aux changements climatiques), de nouveaux cépages sont autorisés (les « variétés d'intérêt à fin d'adaptation », les VIFA), sous conditions et limité à 5 % de l'encépagement. Pour faire du côtes-du-rhône blanc il s'agit du carignan blanc B, du floréal B et du rolle B (le vermentino) ; pour faire du rouge et du rosé se rajoute aux premiers le vidoc N[3].

Dans la pratique, l'encépagement pour produire du rouge est composé en 2023 de 55 % de grenache noir, de 27 % de syrah, de 7 % de carignan noir, etc. En blanc, de 30 % de viognier, 26 % de grenache blanc et 16 % de roussanne[17].

Rendements

Le rendement est limité par le cahier des charges de l'appellation à un maximum de 51 hectolitres par hectare. Chaque année, ce rendement maximum peut être modifié à la hausse ou à la baisse par un arrêté du ministère de l'Agriculture, dans la limite du rendement butoir de l'appellation, fixé à 60 hl/ha[3].

Les données de production des années récentes, telles que publiées par les Douanes[1], sont en rouge :

Année Superficie (ha) Production (hl) Rendement (hl/ha)
2020 27 115 1 174 961 43
2021 26 702 1 132 614 42
2022 25 736 1 108 465 43
2023 25 093 948 233 38
2024 24 698 818 866 33
  • en rosé :
Année Superficie (ha) Production (hl) Rendement (hl/ha)
2020 2 322 102 607 44
2021 2 238 95 666 43
2022 2 075 96 125 46
2023 2 252 88 766 39
2024 2 319 85 364 37
  • et en blanc :
Année Superficie (ha) Production (hl) Rendement (hl/ha)
2020 1 927 73 366 38
2021 2 059 82 936 40
2022 2 074 84 195 41
2023 2 091 92 961 44
2024 2 133 83 229 39

Vins

La production déclarée en 2024 a été d'un total de 987 460 hectolitres (un hectolitre = 100 litres = 133 bouteilles de 75 cl), dont 818 866 hl de côtes-du-rhône rouge, 85 364 hl de rosé et 83 229 hl de blanc[1].

Gastronomie

La robe des côtes-du-rhône rouges est généralement de couleur rubis, plus profonde si la syrah domine. Le nez est fruité, évoquant les petits fruits rouges. La bouche est tannique sur la jeunesse. Les rosés ont souvent un nez sur le bonbon anglais, parfois sur de la violette. Les blancs sont plutôt floraux[18].

Ils se gardent de un à quatre ans pour les rouges ; un ou deux ans pour les blancs et rosés. Les rouges ne doivent pas être servis trop chaud, l'idéal est entre 14 et 16 °C les blancs et rosés entre 8 et 12 °C[19].

Les côtes-du-rhône s'accordent avec une cuisine riche en fruits et légumes, relevée par de l'ail, du poivron ou de la tomate ainsi que par les herbes de Provence et l'huile d’olive[8]. Les vins rouges forment une alliance parfaite avec agneau, mouton, veau, bœuf, porc, volaille, lapin, gibier, charcuterie et fromage de brebis[20]. Les vins rosés mettent en valeur la cuisine méridionale ainsi que le poisson, la volaille, le lapin, les légumes et les fromages[20]. Les vins blancs se marient traditionnellement avec du poisson, fruits de mer, fromage de chèvre et desserts[20].

Millésimes

Ils correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle , grande année , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.

Millésimes du vignoble de la vallée du Rhône[21],[22],[23]
Décennie 2010
2019 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010
Caractéristiques ** ** ***
Décennie 2000
2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Caractéristiques *** *** ***
Décennie 1990
1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990
Caractéristiques *** *** ** *** ** ** ** ***
Décennie 1980
1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980
Caractéristiques *** ** ***
Décennie 1970
1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1972 1971 1970
Caractéristiques ** *** *** ** **
Décennie 1960
1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960
Caractéristiques ** * *** *** ** ** ***
Décennie 1950
1959 1958 1957 1956 1955 1954 1953 1952 1951 1950
Caractéristiques *** **
Décennie 1940
1949 1948 1947 1946 1945 1944 1943 1942 1941 1940
Caractéristiques ** ** **
Décennie 1930
1939 1938 1937 1936 1935 1934 1933 1932 1931 1930
Caractéristiques * *** ** ** ** **
Décennie 1920
1929 1928 1927 1926 1925 1924 1923 1922 1921 1920
Caractéristiques ** ** **

Soit sur 100 ans, 26 années exceptionnelles, 31 grandes années, 17 bonnes années, 23 années moyennes et deux années médiocres.

Caveaux de dégustation

Une charte de qualité, à laquelle adhèrent caves et domaines, a été mise en place dans la vallée du Rhône par Inter Rhône[24]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les professionnels[25].

La première – dite accueil de qualité – définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[24]. L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[24].

La deuxième – dite accueil de service – précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[26]

La troisième – dite accueil d'excellence – propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[27].

Hiérarchie des prix

Le prix de vente des vignes ayant droit à l'appellation régionale côtes-du-rhône est officiellement en 2023 dans la Drôme de 15 000 euros l'hectare en moyenne (variant entre 10 000 et 18 000 ) ; c'est un peu plus cher pour la même appellation dans le Vaucluse avec 23 000 €/ha (entre 16 000 et 28 000 ). Les prix sont du même ordre pour les AOC voisines que sont les grignan-les-adhémar (14 000), costières-de-nîmes (15 000), côtes-du-vivarais (17 000), côtes-du-rhône-villages (18 000 ; 20 000 pour une dénomination) et luberon (24 000 €/ha).

Par contre, les prix s'envolent quand il est question des crus des côtes du Rhône : 40 000  pour l'hectare de vigne produisant du lirac et du vinsobres, 55 000 pour le muscat de Beaumes-de-Venise, 60 000 pour le tavel, 75 000 pour le cairanne, 80 000 pour le beaumes-de-venise et le rasteau, 100 000 pour le vacqueyras, 140 000 pour le saint-joseph, 150 000 pour le crozes-hermitage, 215 000 pour le gigondas, 500 000 pour le cornas, 510 000 pour le châteauneuf-du-pape et 1 250 000 pour le côte-rôtie[28].

Pour une comparaison entre les appellations, on peut aussi prendre le cours moyen des vins en vrac (à l'hectolitre) en 2023 servant officiellement au calcul des fermages (la valeur locative) :

  • Rhône :
    • 880 €/hl pour du condrieu ;
    • 1 357 €/hl pour du côte-rôtie[29] ;
  • Loire :
    • 116 €/hl pour du côtes-du-rhône ;
    • 694 €/hl pour du saint-joseph ;
    • 1 350 €/hl pour du condrieu[30] ;
  • Ardèche :
    • 38 €/hl pour du VSIG ;
    • 57 €/hl pour de l'IGP ;
    • 71 €/hl pour du côtes-du-vivarais ;
    • 80 €/hl pour du côte-du-rhône ;
    • 170 €/hl pour de l'IGP en viognier ;
    • 230 €/hl pour du saint-péray ;
    • 431 €/hl pour du saint-joseph ;
    • 737 €/hl pour du cornas ;
    • 979 €/hl pour du condrieu[31] ;
  • Drôme :
    • 43 €/hl pour du VSIG ;
    • 69 €/hl pour de l'IGP ;
    • 87 €/hl pour du grignan-les-adhémar ;
    • 94 €/hl de côtes-du-rhône ;
    • 141 €/hl pour du côtes-du-rhône-villages ;
    • 455 €/hl pour du crozes-hermitage[32] ;
  • Vaucluse :
    • 35 €/hl pour du ventoux ou du luberon ;
    • 60 €/hl pour du côtes-du-rhône ;
    • 90 €/hl pour du côtes-du-rhône-villages ;
    • 130 €/hl pour du côtes-du-rhône-villages + dénomination ;
    • 160 €/hl pour du cairanne ;
    • 165 €/hl pour du muscat de Beaumes-de-Venise ;
    • 190 €/hl pour du beaumes-de-venise ;
    • 200 €/hl pour du rasteau ;
    • 232 €/hl pour du vacqueyras ;
    • 454 €/hl pour du gigondas ;
    • 634 €/hl pour du châteauneuf-du-pape[33] ;
  • Gard :
    • 34 €/hl pour du VSIG ;
    • 39 €/hl pour de l'IGP ;
    • 50 €/hl pour du coteaux-du-vivarais ;
    • 64 €/hl pour du côtes-du-rhône, du côtes-du-rhône-villages, ou du costières-de-nîmes ;
    • 134 €/hl pour du lirac ;
    • 180 €/hl pour du tavel[34].

Les prix dans le commerce sont évidemment bien plus élevés, variant considérablement en fonction du nom du producteur.

Commercialisation

La commercialisation des côtes-du-rhône se maintient à un excellent niveau. Au cours de la campagne 2009-2010, les ventes sur le marché français ont représenté 74 %, complétées par 26 % à l'exportation. Ces mises en marché sont le fait des caves coopératives qui arrivent en tête avec 64 %, viennent ensuite les caves indépendantes avec 33 %, puis les négociants-vinificateurs avec 3 %[35].

Sur le marché intérieur, arrivent en tête la grande distribution (29 %), suivie des cavistes et petits magasins (13 %), et des hôtels-restaurants (11 %). Les ventes directes sur le lieu de production et le hard-discount représentent chacun 10 % des parts de marché[35].

L'exportation représente plus du quart du marché. Les principaux pays acheteurs sont[35] :

  • Royaume-Uni : 20 %
  • États-Unis : 17 %
  • Belgique/Luxembourg : 11 %
  • Canada : 10 %
  • Allemagne : 8 %
  • Pays scandinaves : 7 %
  • Suisse : 6 %
  • Pays-Bas : 4 %
  • Japon : 3 %
  • Chine : 2 %
  • Autres destinations : 12 %

Notes et références

  1. « Portail de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects : superficies et volumes en production par produit », sur douane.gouv.fr (consulté le ).
  2. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  3. « Cahier des charges modifié de l'appellation d'origine contrôlée « Côtes du Rhône » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  4. Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  5. Les vins de Roquemaure.
  6. Arrêt de 1737 et prescription sur la côte du Rhône.
  7. Mémoire sur la culture de l'olivier et la manière d'extraire l'huile des olives, Aix, 1783, p. 218 à 223.
  8. « Décret du 19 novembre 1937 relatif à la définition de l'appellation contrôlée « Côtes du Rhône » », publié au JORF du p. 12662-12663.
  9. « Décret n° 2009-1243 du 14 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Arbois », « L'Etoile », « Côtes du Jura », « Macvin du Jura », « Côtes de Bergerac », « Côtes du Rhône », « Ventoux », « Pacherenc du Vic-Bilh » et « Coteaux du Tricastin » », publié au JORF no 0241 du .
  10. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « Côtes du Rhône » » [PDF], homologué par le décret no 2011-1463 du publié au JORF no 0260 du .
  11. « Cahier des charges modifié de l'appellation d'origine contrôlée « Côtes du Rhône » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF no 0119 du
  12. « Cahier des charges modifié de l'appellation d'origine contrôlée « Côtes du Rhône » » [PDF], homologué par l'arrêté du 4 novembre 2022 publié au JORF no 0262 le .
  13. « Cahier des charges modifié de l'appellation d'origine contrôlée « Côtes du Rhône » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  14. « Les AOC Crus des Côtes du Rhône », sur vins-rhone.com (consulté le ).
  15. « Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages », sur cotesdurhone.com (consulté le ).
  16. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « CÔTES DU RHÔNE VILLAGES » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  17. « Chiffres clés 2023 des vignobles AOC de la Vallée du Rhône », sur syndicat-cotesdurhone.com (consulté le ).
  18. Dictionnaire des vins de France, Paris, Hachette, coll. « Les livrets du vin », , 383 p. (ISBN 2-01-236-582-5), p. 174-175.
  19. Michel Mastrojanni, Guide des vins de France, Paris, Solar, , 2e éd. (1re éd. 1992), 280 p. (ISBN 2-263-01942-1), no 106.
  20. Mariage mets et côtes-du-rhône.
  21. Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Bordeaux, éd. Féret et fils, 1962.
  22. Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et alcools de tous les pays, Paris, éd. Robert Laffont-Bouquins, 1984.
  23. « Les millésimes de la vallée du Rhône », sur cavusvinifera.com.
  24. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône.
  25. Charte de qualité des caveaux de dégustation de la vallée du Rhône.
  26. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil de service.
  27. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil d'excellence.
  28. « Pris moyen des terres en 2023 », sur agreste.agriculture.gouv.fr, par la FNSafer (fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural).
  29. « Arrêté préfectoral fixant pour la période du 1er octobre 2024 au 30 septembre 2025 les indices de fermage pour les terrains et bâtiments, ainsi que le montant des fermages viticoles » [PDF], sur rhone.gouv.fr, .
  30. « Arrêté préfectoral portant sur les modalités de calcul des loyers des terres nues, des terrains complantés en vigne ou en arbres fruitiers, des bâtiments et constatant la valeur des fermage à compter du 1er octobre 2024 » [PDF], sur loire.gouv.fr, , p. 8.
  31. « Arrêté préfectoral constatant l'indice des fermages et sa variation et portant fixation des cours moyen des denrées retenues » [PDF], sur ardeche.gouv.fr, .
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  34. « Arrêté préfectoral constatant l'indice national des fermages et sa variation pour l'année 2024-2025 » [PDF], sur gard.gouv.fr, .
  35. Analyse de la commercialisation par Inter-Rhône.

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Huguier, Vins des Côtes-du-Rhône, Marseille, Éd. A. Robert, .
  • Pierre Le Roy de Boiseaumarié, Histoire de l'appellation Côtes du Rhône, Avignon, Éd. Reflets Méditerranées, .
  • Jacques Lamalle, Les Côtes du Rhône : de Vienne à Avignon 300 bonnes adresses au meilleur rapport qualité prix, Paris, Balland, coll. « Les régions vinicoles de France », , 189 p. (ISBN 2-7158-0332-X).
  • Pierre Charnay, Vignobles et vins des Côtes du Rhône, Avignon, Éd. Aubanel, , 198 p. (ISBN 2-7006-0110-6).
  • (en) Robert W. Mayberry, Wines of the Rhône Valley, a guide to origins, Totawa NJ, Rowman & Littlefield Publishers, , 211 p. (ISBN 978-0-847674305).
  • Paul Gauthier, Guide des vins des Côtes du Rhône, Étoile-sur-Rhône, N. Gauvin, , 195 p. (ISBN 2-9501845-6-1).
  • Guy Jacquemont et Patrick Galant, Le Grand Livre des Côtes-du-Rhône, Paris, Éd. du Chêne, .
  • Charles Pomerol (dir.), Terroirs et vins de France : itinéraires œnologiques et géologiques, Orléans, Éd. du BRGM, .
  • Éric Mancio, Guide Julliard des vins des Côtes-du-Rhône, Paris, Julliard, , 191 p. (ISBN 2-260-01102-0).
  • Jean-Pierre Saltarelli, « Vallée du Rhône : de l’appellation à la notion de cru », Vins magazine, no 41,‎ décembre 2001, janvier-février 2002.

Liens externes

Articles connexes

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