Infernodrakon

Infernodrakon hastacollis

Infernodrakon
Reconstitution squelettique de l'holotype
72.2 –66 Ma
1 collection
Classification Paleobiology Database
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Classe Sauropsida
Sous-classe Diapsida
Infra-classe Archosauromorpha
Clade Archosauria
Clade Avemetatarsalia
Clade Ornithodira
Clade  Pterosauromorpha
Ordre  Pterosauria
Sous-ordre  Pterodactyloidea
Super-famille  Azhdarchoidea
Famille  Azhdarchidae
Sous-famille  Quetzalcoatlinae

Genre

 Infernodrakon
Thomas et al., 2025

Espèce

 Infernodrakon hastacollis
Thomas et al., 2025

Infernodrakon (signifiant « dragon des enfers ») est un genre fossile de ptérosaures azhdarchidés du Crétacé supérieur de la Formation de Hell Creek dans le Montana (États-Unis). Le genre contient une seule espèce, Infernodrakon hastacollis, connue par une seule vertèbre cervicale. D'après les comparaisons avec des azhdarchidés apparentés, il avait probablement une envergure d'environ 4,15 mètres.

Fossiles

Selon Paleobiology Database en 2025, le genre Infernodrakon a une seule collection référencée de fossiles[1]. Cette seule collection de fossiles est du Maastrichtien supérieur du Crétacé supérieur, c'est-à-dire date de 72,2-66 Ma avant notre ère [1].

Découverte et dénomination

En 2002, un spécimen supposé immature de Tyrannosaurus (BMR P2002.4.1, connu sous le nom de « Jane ») fut découvert dans des strates appartenant à la Formation de Hell Creek d'âge maastrichtien dans le comté de Carter, Montana. Aux côtés de ce spécimen se trouvait la cinquième vertèbre cervicale d'un ptérosaure azhdarchidé. Cataloguée sous le numéro BMR P2002.2, elle fut initialement attribuée à cf. Quetzalcoatlus sp[2]. En 2014, Alexander Averianov identifia le spécimen comme un azhdarchidé indéterminé[3]. En 2021, Brian Andres et Wann Langston Jr. (en) classèrent BMR P2002.2 plus largement comme un Azhdarchoidea indéterminé[4].

En 2025, une équipe composée de Henry Thomas, David W. E. Hone, Timothy Gomes et Joseph E. Peterson réexamina le spécimen, déterminant qu'il appartenait à un nouveau genre plus étroitement apparenté à Arambourgiania philadelphiae de Jordanie qu'à Quetzalcoatlus. Les auteurs désignèrent BMR P2002.2 comme l'holotype d'un nouveau genre et d'une nouvelle espèce de ptérosaure, Infernodrakon hastacollis[5].

Le nom générique, Infernodrakon, combine le mot italien inferno (dérivé du latin infernus), signifiant « enfer », en référence à la découverte de l'holotype dans la Formation de Hell Creek, avec le grec ancien δράκων (drakon), signifiant « dragon ». Le nom spécifique, hastacollis, combine « hasta » — un type de lance romaine — avec la racine latine collum, signifiant « cou », en référence à la morphologie extrêmement longue et fine de la vertèbre préservée. Ce nom fait également référence à l'épithète spécifique de l'espèce apparentée Azhdarcho lancicollis, qui est dérivé du javelot romain lancea. La signification complète du nom binomial est « dragon au cou de lance venant des enfers »[5].

Description

Infernodrakon n'est connu que par une seule vertèbre cervicale mesurant 35 centimètres de long. Cet os est extrêmement allongé et gracile ; le rapport entre la longueur préservée et la largeur au milieu du centrum (« rapport d'élongation ») est de 15,1. Les seuls rapports comparables chez les azhdarchidés se trouvent chez les Quetzalcoatlinae, comme 16,3 chez Quetzalcoatlus lawsoni. Tous les autres azhdarchidés pour lesquels ce rapport peut être déterminé présentent des rapports inférieurs à 6. D'après les comparaisons avec des taxons apparentés, l'envergure maximale en ligne droite d'Infernodrakon était probablement proche de 4,15 mètres. En considérant la courbure naturelle de l'aile, l'envergure aurait été plus courte, autour de 3 à 4 mètres. Il est donc comparable en taille à Quetzalcoatlus lawsoni (4,8 mètres) et Zhejiangopterus[5].

L'holotype appartient probablement à un individu adulte ou presque mature, car la surface externe de la vertèbre présentait une texture lisse contrairement aux textures des vertèbres chez les ptérosaures immatures. L'autre caractéristique qui distingue Infernodrakon de tous les autres azhdarchidés connus est la présence d'un foramen pneumatique accessoire (trou de sac aérien) dorsal à l'ouverture du canal neural postérieur (la sortie arrière du canal rachidien). Chez tous les autres azhdarchidés, le foramen pneumatique est dorsal ou latéral à l'ouverture du canal neural antérieur (l'entrée avant du canal rachidien), ou aux deux ouvertures des canaux neuraux antérieur et postérieur. De plus, la taille de l'ouverture du canal neural antérieur chez Infernodrakon est significativement plus grande que chez les autres azhdarchidés[5].

Classification

Afin d'évaluer les relations de parenté d', Thomas et al. (2025) l'ont intégré à la matrice phylogénétique exhaustive de Pêgas, 2024, centrée sur les ptérosaures[6]. Ils ont identifié Infernodrakon comme taxon frère d'Arambourgiania au sein du clade des azhdarchidés Quetzalcoatlinae. Ces résultats sont présentés dans le cladogramme ci-dessous[5] :

Azhdarchidae


Aralazhdarcho




Eurazhdarcho




Phosphatodraco


Wellnhopterus







Azhdarcho



Cryodrakon


Quetzalcoatlinae


Zhejiangopterus



Aerotitan


Mistralazhdarcho






Albadraco


Hatzegopteryx




Thanatosdrakon





Quetzalcoatlus lawsoni


Quetzalcoatlus northropi


FSAC-OB 14
(Ouled Abdoun Basin, aff. Quetzalcoatlus)[7]



UCMP 114286
(Lance Formation, cf. Quetzalcoatlus)








Arambourgiania


MPPM 2000.23.1
(Coon Creek Formation, Arambourgiania sp.)










Paléobiologie

Bien que les modes de vie des azhdarchidés aient longtemps été débattus, des analyses plus récentes suggèrent qu'ils chassaient de petites proies terrestres. Ce modèle est connu sous le nom d'hypothèse de « chasse terrestre à l'affût »[8],[9]. La taille des proies chez les azhdarchidés aurait été limitée principalement par la taille du torse, la morphologie (et par conséquent la résistance) de leurs vertèbres cervicales, et la largeur du crâne[5],[10]. Infernodrakon, étant un azhdarchidé de taille moyenne avec des vertèbres cervicales graciles, aurait probablement été mal adapté aux contraintes de manipulation ou de déglutition de grands animaux. Il peut donc être identifié comme un mésoprédateur, consommant probablement de petits animaux incluant de jeunes archosauriens, des squamates (lézards et serpents), des mammifères, des amphibiens et des œufs[5].

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Infernodrakon » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Paleobiology Database : Infernodrakon Thomas et al., 2025 (pterosaur) (consulté le ).
  2. Henderson et Peterson, « An azhdarchid pterosaur cervical vertebra from the Hell Creek Formation (Maastrichtian) of southeastern Montana », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 26, no 1,‎ , p. 192–195 (DOI 10.1671/0272-4634(2006)26[192:AAPCVF]2.0.CO;2, S2CID 130751879, lire en ligne)
  3. (en) Averianov, « Review of taxonomy, geographic distribution, and paleoenvironments of Azhdarchidae (Pterosauria) », ZooKeys, no 432,‎ , p. 1–107 (ISSN 1313-2970, PMID 25152671, PMCID 4141157, DOI 10.3897/zookeys.432.7913, Bibcode 2014ZooK..432....1A)
  4. Andres et Langston, « Morphology and taxonomy of Quetzalcoatlus Lawson 1975 (Pterodactyloidea: Azhdarchoidea) », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 41, no sup1,‎ , p. 46–202 (ISSN 0272-4634, DOI 10.1080/02724634.2021.1907587, Bibcode 2021JVPal..41S..46A, S2CID 245125409)
  5. [2025] (en) Henry N. Thomas, David W. E. Hone, Timothy Gomes et Joseph E. Peterson, « Infernodrakon hastacollis gen. et sp. nov., a new azhdarchid pterosaur from the Hell Creek Formation of Montana, and the pterosaur diversity of Maastrichtian North America », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 44, no 4,‎ (ISSN 0272-4634, DOI 10.1080/02724634.2024.2442476)
  6. [2024] (en) Rodrigo V. Pêgas, « A taxonomic note on the tapejarid pterosaurs from the Pterosaur Graveyard site (Caiuá Group, ?Early Cretaceous of Southern Brazil): evidence for the presence of two species », Historical Biology,‎ , p. 1–22 (ISSN 0891-2963, DOI 10.1080/08912963.2024.2355664, archgate.net/publication/381306918 lire en ligne)
  7. [2018] (en) Nicholas R. Longrich, David Michael Martill et Brian Andres, « Late Maastrichtian pterosaurs from North Africa and mass extinction of Pterosauria at the Cretaceous-Paleogene boundary », PLOS Biology, PLoS, vol. 16, no 3,‎ , e2001663 (ISSN 1544-9173 et 1545-7885, OCLC 265381048, PMID 29534059, PMCID 5849296, DOI 10.1371/JOURNAL.PBIO.2001663).
  8. Witton et Naish, « A Reappraisal of azhdarchid pterosaur functional morphology and paleoecology », PLOS ONE, vol. 3, no 5,‎ , e2271 (PMID 18509539, PMCID 2386974, DOI 10.1371/journal.pone.0002271, Bibcode 2008PLoSO...3.2271W)
  9. Mark P. Witton, Pterosaurs: natural history, evolution, anatomy, Princeton, Princeton University Press, (ISBN 978-0-691-15061-1)
  10. Williams, Pani, Bucchi et Smith, « Helically arranged cross struts in azhdarchid pterosaur cervical vertebrae and their biomechanical implications », iScience, vol. 24, no 4,‎ , p. 102338 (ISSN 2589-0042, PMID 33997669, PMCID 8101050, DOI 10.1016/j.isci.2021.102338, Bibcode 2021iSci...24j2338W)
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