Mistralazhdarcho
Mistralazhdarcho maggii
Mistralazhdarcho est un genre fossile de grands ptérosaures de la famille des azhdarchidés. Selon Paleobiology Database en 2022, ce genre est resté monotypique et la seule espèce et espèce type est Mistralazhdarcho maggii
Présentation
Mistralazhdarcho est un genre éteint de grands ptérosaures de la famille des azhdarchidés ayant vécu en Europe au Crétacé supérieur (Campanien moyen), soit il y a environ 75 Ma (millions d'années)[1].
Une seule espèce est rattachée au genre : Mistralazhdarcho maggii, décrite en 2018, par Romain Vullo, Géraldine Garcia, Pascal Godefroit, Aude Cincotta et Xavier Valentin[2].
Étymologie
Le nom de genre Mistralazhdarcho est une combinaison du nom du vent du Nord, le mistral, bien connu dans la région de la découverte, et de Azhdarcho, le genre type de la famille des Azhdarchidae à laquelle il a été rattaché. Le nom d'espèce maggii rend hommage au maire de Velaux, Jean-Pierre Maggi, pour son soutien dans le projet d'exploration du site[1].
Découverte
En 1992, le paléontologue français Xavier Valentin a découvert un site paléontologique très riche, datant du Crétacé supérieur, près de la ville de Velaux, dans le département des Bouches-du-Rhône dans le sud-est de la France. Des restes de ptérosaures en ont été extraits entre 2009 et 2012[1], et mentionnés en 2015 dans la littérature scientifique[3].
Le spécimen holotype, répertorié MMS/VBN.09.C.001, a été mis au jour dans un banc de grès du bassin d'Aix-en-Provence, datant du Campanien moyen, il y a environ 75 Ma (millions d'années). Ses différents ossements, bien que partiels, concernent à la fois le crâne et le squelette post-crânien. Ils appartiennent très probablement à un seul et même individu (os retrouvés sur une surface de 5 m2). Il s'agit de la symphyse mandibulaire, de l'ensemble constitué des deux premières vertèbres cervicales (atlas-axis), d'une vertèbre cervicale intermédiaire, de l'humérus gauche et d'un morceau du droit, du radius gauche, du ptéroïde droit (os qui soutient la membrane antérieure des ailes), d'un fragment du 4e métacarpien, des parties proximale et distale de la première phalange du doigt ailé, et de quatre fragments d'os non identifiés. L'animal est probablement un sud-adulte[1].
Description
Mistralazhdarcho est un grand ptérosaure. Son humérus d'un longueur de 19 centimètres, lui conférerait, en appliquant la formule d'Alexandr Averianov, une envergure de 4,24 mètres. Une autre méthode appliquée pour le genre Zhejiangopterus[4], aboutit à une envergure de 4,85 mètres. Cette taille moyenne de 4,50 mètres est celle d'un spécimen pas tout à fait mature. Ses inventeurs estiment son envergure entre 5 et 6 m à l'âge adulte[1].
Il partage une particularité anatomique avec un autre membre de cette famille, Alanqa saharica, découvert au Maroc dans des dépôts plus anciens (Cénomanien). « Ces deux formes de même envergure possèdent une lame osseuse située au milieu de la mandibule et qui devait venir s’emboîter au niveau de la mâchoire supérieure, entre deux protubérances latérales. La fonction d’une telle structure, même si elle semble avoir été liée à un régime alimentaire spécialisé, demeure encore mystérieuse »[2].
Paléoécologie
Mistralazhdarcho est le premier ptérosaure décrit dans le Crétacé terminal (Campanien-Maastrichtien) d'Europe de l'Ouest. Il représente une forme de taille intermédiaire entre les plus petits Eurazhdarcho (3 m d'envergure) et les géants comme Quetzalcoatlus (jusqu'à 12 m)[1].
Mistralazhdarcho maggii s’ajoute à la paléofaune déjà mise en évidence sur le site de Velaux, composée de nouveaux dinosaures tels que le sauropode Atsinganosaurus velauxiensis et l'ornithopode Matheronodon provincialis, mais aussi de dinosaures carnivores, de tortues et de crocodiles. Des requins primitifs (hybodontes) et des poissons-alligators (lépisostées) peuplaient également les eaux de cette plaine alluviale[2].
Classification
Afin d'évaluer les relations de parenté d'Infernodrakon, Thomas et al. (2025) l'ont intégré à la matrice phylogénétique exhaustive de Pêgas, 2024, centrée sur les ptérosaures[5]. Ils ont identifié Infernodrakon comme taxon frère d'Arambourgiania au sein du clade des azhdarchidés Quetzalcoatlinae. Ces résultats sont présentés dans le cladogramme ci-dessous[6] :
| Azhdarchidae |
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Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
Notes et références
Références taxonomiques
(en) Paleobiology Database : Mistralazhdarcho Vullo et al., 2018 (consulté le )
Références
- (en) Romain Vullo, Géraldine Garcia, Pascal Godefroit, Aude Cincotta et Xavier Valentin, « Mistralazhdarcho maggii, gen. et sp. nov., a new azhdarchid pterosaur from the Upper Cretaceous of southeastern France », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. Online edition, , e1502670 (DOI 10.1080/02724634.2018.1502670)
- « Un nouveau reptile volant dans le ciel provençal du Crétacé », sur inee.cnrs.fr, (consulté le ).
- ↑ (en) Cincotta, A., J. Yans, P. Godefroit, G. Garcia, J. Dejax, M. Benammi, S. Amico, and X. Valentin. 2015. "Integrated paleoenvironmental reconstruction and taphonomy of a unique Upper Cretaceous vertebrate-bearing locality (Velaux, southeastern France)". PLoS ONE 10: e0134231
- ↑ (en) Cai, Z. et Wei, F., « On a new pterosaur (Zhejiangopterus linhaiensis gen. et sp. nov.) from Upper Cretaceous in Linhai, Zhejiang, China », Vertebrata Palasiatica, vol. 32, , p. 181-194 (lire en ligne)
- ↑ [2024] (en) Rodrigo V. Pêgas, « A taxonomic note on the tapejarid pterosaurs from the Pterosaur Graveyard site (Caiuá Group, ?Early Cretaceous of Southern Brazil): evidence for the presence of two species », Historical Biology, , p. 1–22 (ISSN 0891-2963, DOI 10.1080/08912963.2024.2355664, archgate.net/publication/381306918 lire en ligne)
- ↑ [2025] (en) Henry N. Thomas, David W. E. Hone, Timothy Gomes et Joseph E. Peterson, « Infernodrakon hastacollis gen. et sp. nov., a new azhdarchid pterosaur from the Hell Creek Formation of Montana, and the pterosaur diversity of Maastrichtian North America », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 44, no 4, (ISSN 0272-4634, DOI 10.1080/02724634.2024.2442476)
- ↑ [2018] (en) Nicholas R. Longrich, David Michael Martill et Brian Andres, « Late Maastrichtian pterosaurs from North Africa and mass extinction of Pterosauria at the Cretaceous-Paleogene boundary », PLOS Biology, PLoS, vol. 16, no 3, , e2001663 (ISSN 1544-9173 et 1545-7885, OCLC 265381048, PMID 29534059, PMCID 5849296, DOI 10.1371/JOURNAL.PBIO.2001663).
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