Xavier Casp
| Député au Parlement valencien Circonscription autonomique de Valence | |
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(à 89 ans) Valence |
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Cimetière général de Valence (d) |
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Francesc Xavier Casp i Verger, plus connu comme Xavier Casp, né à Carlet le et mort à Valence (Espagne) le , est un poète d'expression catalane et militant politique valencianiste.
Profondément catholique, il remporte plusieurs prix prestigieux de poésie catalane au début du franquisme.
À partir de la transition démocratique, il est surtout connu pour avoir apporté sa caution au blavérisme, mouvement anticatalaniste revendiquant le sécessionisme linguistique valencien[1],[2],[3].
Biographie
Xavier Casp naît à Carlet (Ribera Alta) le 7 octobre 1915[4].
Il milite dans jeunesse dans la Droite régionale valencienne (DRV), parti conservateur et catholique[4]. Dans les années de la Seconde République il devient membre de Lo Rat Penat et de Acció Nacionalista Valenciana, regroupant le secteur le plus nationaliste de la DRV, dont il est un temps secrétaire général[5]. Il contribue à son organe d'expression Acció[5]. Au cours de la guerre civile il lutte dans le camp républicain ; une fois la guerre perdue, il fut emprisonné à Torremolinos (province de Malaga). Durant l'après-guerre, il fut exclu de Lo Rat Penat en raison de son républicanisme. Il doit peut-être sa vocation poétique à l'influence de son frère Vicent (ca) et de Josep Maria Bayarri dont il est un disciple[5],[3].
Il publie ses premiers vers dans la revue El Vers Valencià grâce à Bayarri[5] et fonde la revue littéraire trimestrielle Esclat. En 1943, il fonde, avec son inséparable ami Miquel Adlert, Editorial Torre, qui réussit à éditer de façon régulière les premiers livre en valencien du franquisme[6],[3],[5] ; parmi les auteurs publiés figuraient Jaume Bru, Joan Fuster[7], Josep Iborra, Emili Beüt, Enric Valor, Manuel Sanchis Guarner[8], Maria Beneyto et Vicent Andrés Estellés[9].
Durant le franquisme, Xavier Casp remporte plusieurs prix de littérature catalane : prix de poésie de Majorque en 1950 et deux prix des Jeux floraux de langue catalane en exil (Fleur naturelle à Perpignan en 1950) et Églantine d'or en 1951 à New York[10].
Dans une lettre à la revue catalane Serra d'or publiée le , Casp et Adlert Casp et Adlert s'opposent à la dénomination de « pays catalans » car elle mettait selon eux trop l'emphase sur la diversité des territoires qui l'intègrent, lui préférant la proposition, plus unitaire, de « communauté catalanique » (« comunitat catalànica »)[11] : « Pour l'ensemble de Valence, Majorque et la Catalogne, nous acceptons la dénomination suggérée par Miquel Adlert (qui fut pendant des années juge à Morella durant le franquisme[10]) de 'Comunitat Catalànica', où le premier mot indique le type le type d'union qui existait et est celui que nous acceptons, et la seconde l'affirme l'unité de la langue et de la culture, tout en donnant un gentilé commun et nouveau pour tous, et ainsi nous conservons les anciens, avec les dénominations de toujours pour nos terres[12],[13].
Entre les années 1960 et 1970, il fut de nouveau admis à Lo Rat penat et, avec Adlert, adoptèrent une posture de plus en plus proche du blavérisme. Il fut ainsi l'un des impulseurs de l'Academia de Cultura Valenciana (ACV) et des normes sécessionnistes dites Normes del Puig, et « dès lors se consacra, en compagnie d'Adlert, à défaire tout ce que pendant la plus grande partie de sa vie il avait essayé de construire »[14],[3].
Il fut élu député aux Corts valenciennes pour Unió Valenciana[15]. Entre et il fut membre du Consell valencià de cultura, et président de Lo Rat Penat entre 1980 et 1982. En il accepta, après de fortes réticences, d'intégrer l'Académie valencienne de la langue[16]. L'entrée de Xavier Casp à l'AVL, alors qu'il était encore doyen de l'Académie royale de la Culture valencienne, fut un coup dur pour le blavérisme, lui valant d'être invectivé par une trentaine de partisans l'accusant de traîtrise. Casp, âgé de 84 ans, dut être évacué sous escorte policière[17]. Il démissionna le , alléguant des problèmes de santé.
Œuvre poétique
Manuel Sanchis Guarner classe Xavier Casp parmi les « poètes intimistes » de l'après-guerre valencienne[5]. Sa poésie est empreinte de lyrisme et de foi catholique[5].
Malgré quelques récompenses et publications hors du Pays valencien, sa renommée littéraire est essentiellement restreinte à ce territoire[5].
Dans son recueil de poèmes Jo sense tu (1948), Casp dépeint un monde rural lumineux. Un monde caractérisé par des couleurs comme le bleu, l'or, le bronze, le rose, le blanc, le doré, la présence constante d'éléments naturels tels que le soleil, le vent, les fleurs, le ciel, la dominance du vert de la huerta et les scènes quotidiennes idylliques des populations champêtres[18],[19] :
«
[...]
Retornàvem ... A contrallum,
feia fantàstica sensació
veure la barca que creuava el riu
tornant el més tardà dels llauradors.
Dret al fons de la barca,
estirava la corda peresós.
I la corda, lligada
de tronc a tronc,
feia estremir
d'una banda el somrís altiu del xop
i de l'altra el vell plor del salze vell
que en la soca té els anys a retorçons...
»
«
[...] Nous revenions... À contre-jour,
voir la barque qui traversait la rivière
en ramenant le dernier des laboureurs
offrait une sensation fantastique.
Droit au fond de la barque,
il tirait sur la corde paresseux.
Et la corde, nouée de tronc à tronc,
faisait frémir
d'un côté le fier sourire du peuplier
et de l'autre les vieux pleurs du vieux saule [...]»
Sa littéraire religieuse d'après-guerre, par exemple On vaig, senyor (1949), est dans la lignée de celle d'autres auteurs valenciens comme Vicente Gaos (Arcángel de mi noche, 1944) ou Carles Salvador, exprimant de profonds sentiments et parfaitement en phase avec l'orthodoxie officielle[20].
Son recueil de poèmes Jo, cap de casa (1962) est dédié « à tous ceux qui, maintenant, en ce moment, sont pères. Et à tous ceux qui, s'ils ne le sont pas, ce n'est pas par manque de volonté[21] ». Un recueil de poèmes sur la nucléarisation familiale, où la vie tourne autour du chef de famille, un être clé qui assume la responsabilité verticale dans la construction de la famille, mais aussi avec la vie et la patrie. Un recueil de poèmes sur les valeurs dominantes du moment (famille, religion, mariage, maison, messe dominicale et football, le travail...) qui devient un portrait vivant de l'actualité de cette époque [22].
Publications
En 2009, furent publiées ses œuvres complètes[23].
Ses premières œuvres furent écrites selon les Normes de Castellón ; à partir des années 1979 il adopta les normes de la RACV et réécrivit une partie de son œuvre antérieure selon celles-ci[3].
- Volar (1943)
- La inquietud en calma (1945)
- Jo sense tu (1948)
- On vaig, Senyor? (1949)
- Aires de cançó (1950)
- Goig (1953)
- Poema dramàticament esperançat (1956)
- Jo, cap de casa (1962)
- D’amar-te, Amor (1963)
- Silenci (1970), prix "Valencia de literatura"
- Confesión con Ausiàs March, (1973)
- Vinatea (1975)
- Gran Sonata de la Patria (1981).
Notes et références
- ↑ Bello 1988, p. 148. « Xavier Casp Verger i Miquel Adlert Noguerol [...] foren els veritables subministradors de la coartada cultural del blaverisme. »
- ↑ Voir les propos d'Eliseu Climent dans Soler 2004, 51'50" : « El blaverisme, sense Adlert i Casp, és feixisme pur i dur. Amb Adlert i Casp, és valencianisme. [rires] És un dels drames que hem tingut ací. »
- (es) Josep Ballester Roca, « Xavier Casp i Verger », sur Diccionario biográfico español, Real Academia de la Historia.
- Carbó et Simbor 1993, p. 60.
- Carbó et Simbor 1993, p. 61.
- ↑ (ca) Pelai Pagès i Blanch, Franquisme i repressió: la repressió franquista als països catalans (1939-1975), université de Valence, Valence, 2004, p. 182.
- ↑ Pérez Moragón et Ortells 2022, p. 115.
- ↑ Manuel Sanchís Guarner, Open Library.
- ↑ (ca) Vicent Andrés Estellés sur edu635.cat.
- Bello 1988, p. 148.
- ↑ Dictamen sobre els principis i criteris per a la defensa de la denominació i l’entitat del valencià, AVL, 2005, reproduit ici, reproduit sur le site de la mairie de Benicarló.
- ↑ « Per al conjunt de València, Mallorca i Catalunya, acceptem la denominació suggerida per Miquel Adlert de 'Comunitat Catalànica', on la primera paraula indica el tipus d'unió que existia i és el que acceptem, i la segona afirma la unitat de llengua i cultura alhora que es dóna un gentilici comú i nou per a tots, que conservem així els antics, junt amb les denominacions de sempre per a les nostres terres » »
- ↑ (es) Francesc P. De Burguera, « 'Comunitat Catalànica' », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le ), recueilli dans Burguera 1991, p. 241-242
- ↑ « Desde aquel momento se dedicó, en compañía de Adlert, a deshacer todo lo que durante la mayor parte de su vida intentó construir »
- ↑ Pérez Moragón et Ortells 2022, p. 420.
- ↑ (es) Federico Martín Roda, Xavier Casp:¡Ni me vendo ni me alquilo!, Las Provincias, 27 juin 2007.
- ↑ (es) Ferran Bono, « Radicales 'blaveros' insultan y cercan a Casp el día en que es sustituido por Juan Lladró al frente de la RACV », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
- ↑ «Paisatge del retorn» (Casp 2007, p. 388)
- ↑ Garcia Llorens 2023, p. 85-86.
- ↑ Garcia Llorens 2023, p. 87.
- ↑ Casp 2007a, p. 75. « a tots aquells que, ara, en este temps, són pares. I a tots els que si no ho són, no és per manca de voluntat »
- ↑ Garcia Llorens 2023, p. 112.
- ↑ (es) Alejandro Plà, La obra completa de Xavier Casp se edita como referente de valencianismo cultural, Las Provincias, 9 avril 2009.
Annexes
Bibliographie
- (ca) Vicent Bello, La Pesta blava, Valence, Edicions 3i4, , 331 p. (ISBN 84-7502-228-6).
- (ca) Ferran Carbó et Vicent Simbor, La recuperació literària en la postguerra valenciana (1939-1972), Valence / Barcelone, Institut Interuniversitari de Filologia Valenciana / Publicacions de l'Abadia de Montserrat, coll. « Biblioteca Sanchis Guarner », , 198 p. (ISBN 978-84-78-264-155).
- (ca) Xavier Casp, Obra completa. Poesia (volum 1), Valence, Conselleria de Cultura i Esport,
- (ca) Xavier Casp, Obra completa. Poesia (volum 2), Valence, Conselleria de Cultura i Esport, 2007a.
- (ca) Santi Cortés Carreres (préf. Josep Benet), València sota el règim franquista (1939-1951) : Instrumentalització, repressió i resistència cultural, Valence / Barcelone, Institut de filologia valenciana / Publicacions de l'Abadia de Montserrat, coll. « Biblioteca Sanchis Guarner », , 378 p. (ISBN 84-7826-599-6)
- (ca) Jaume Garcia Llorens, La ciutat de València. Estudi interdisciplinari contemporani. Local i universal. Memòria i contemporaneïtat. Individu i societat. Espai i escriptura (thèse de doctorat), Castellón de la Plana, Universitat Jaume I, , 670 p. (lire en ligne)
- (ca) Francesc Pérez Moragón et Salvador Ortells, Joan Fuster : D'un temps, d'un país (1922-1992), Valence, Institució Alfons el Magnànim / Generalitat Valenciana / Consell Valencià de Cultura, , 504 p. (ISBN 978-84-78229-468).
- (es) José Antonio Piqueras et Javier Paniagua, Diccionario biográfico de políticos valencianos 1810-2005, Valence, Institució Alfons el Magnànim/Fundación Instituto de Historia Social, , 586 p. (ISBN 978-84-95484-80-2, lire en ligne), p. 138
Vidéographie
- (ca) Del roig al blau. la transició valenciana, de Llorenç Soler, de Miquel Francés, Universitat de València, 2004, DVC-PRO [présentation en ligne]
Article connexe
Liens externes
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (ca) Climent-Ferrando, Vicent: L'origen i l'evolució argumentativa del secessionisme lingüístic valencià. Una anàlisi des de la transició fins a l'actualitat
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