Victorine Ollier

Reillo
Photographie Jules Beau, 1896
Informations
Naissance
Décès
(à 41 ans)
Vincennes
Sépulture
Nationalité

Victorine Ollier, connue comme Mlle ou Mme Reillo[note 1], née le à Saint-Étienne et morte le à Vincennes, est une coureuse cycliste française professionnelle de la fin du XIXe siècle, une des pionnières du cyclisme féminin[1].

Biographie

Originaire de Saint-Étienne[2], elle commence la compétition en 1892[3][source insuffisante].

En novembre 1895, elle prend le départ d'une course de six jours au Royal Aquarium à Londres[4][page à préciser],[5].

En 1896, elle termine deuxième des championnats du monde derrière Hélène Dutrieu[6]. En novembre, elle bat la championne Lisette dans une course organisée par l'Artistic-Cycle-Club[note 2],[7],[8].

Le 5 février 1897, elle part courir à Saint-Pétersbourg, au manège Michel, dans une équipe mixte française constituée de quatre femmes, elle-même, Marie Tual, Gabrielle Eteogella, et Georgette, et de quatre hommes, Lamberjack, Domain, Guerry et Smits[9]. Le samedi 20 février, la course a lieu devant un public nombreux parmi lequel se trouvent le grand duc Cyrille Vladimirovitch de Russie le duc Nicolas Maximilianovitch de Leuchtenberg et le prince Alexandre d'Oldenbourg. Reillo termine seconde derrière Etéogella dans l'épreuve dame.

Domain, qui a terminé second dans l'épreuve internationale, annonce à la presse son retour prématuré à Paris[10]. Son départ précipité amène le quotidien Paris-Vélo, qui a un correspondant sur place, à enquêter et publier en une le 28 février une information selon laquelle Domain aurait commis une voie de fait « contraire à la galanterie » contre Reillo, ce qui aurait provoqué son départ précipité de Russie[11]. Le 2 mars, le journal Gil Blas précise qu'il s'agit d'une gifle de Domain à sa compatriote Reillo et argue que « la seule excuse de Domain, c’est que les coureuses ont si peu l’air de femmes, qu’il a pu s’imaginer corriger un petit garçon », invoquant également une protection russe pour Reillo[12]. Domain confirme dans La Presse sa gifle infligée à Reillo, mais minimise, les faits « ne s'étant pas passés au vélodrome »[13].

Elle gagne un match-handicap[14],[15]. Elle fait une chute assez sérieuse sur la piste et son état de santé l'empêche de rentrer en France avec le reste de l'équipe[16],[17].

En juin de la même année, elle affronte Hélène Dutrieu, à Lille, en deux manches avec entraineurs[18]. Dutrieu remporte les deux manches[19]. Le même mois, elle participe, avec Lisette, aux journées organisées par le Véloce-Club brestois[1].

En 1897, elle détient le record de France du kilomètre[20].

Elle épouse Oscar Kirfel, un négociant en charbon d'origine belge également ancien coureur cycliste[réf. nécessaire], le à Neuilly-sur-Seine[21] et meurt à Vincennes huit ans plus tard, à l'âge de 41 ans[2]. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise[22].

Iconographie

Elle apparait dans la collection de photographies sportives de Jules Beau (Tomes 2 et 4).

Notes et références

Notes

  1. « Ollier » à l’envers.
  2. Club de cyclisme de Neuilly.

Références

  1. Philippe Tétard, Histoires de sports : Enquêtes et Chroniques insolites, Presses universitaires de Rennes, , 49 p. (ISBN 978-2-7535-9185-1, lire en ligne), p. 33.
  2. « Acte de décès de Victorine Ollier - n°89 - page 24 ».
  3. « Vichy », La Bicyclette,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Ormond 2024, p. 13-34.
  5. « Vélocipédie : La course de dames à Londres », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Nos championnes », Paris-vélo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Le gala de l'artistic : Prix des Dames », Paris-vélo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Sur la bicyclette », Le Pays,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Petites nouvelles : Vélocipédie », Le Figaro,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Nos coureurs en Russie », Paris-vélo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Un bruit fâcheux », Paris-vélo : journal quotidien du matin,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Cyclisme », Gil Blas,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Cyclisme : Le cas de Domain », La Presse,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « La journée des matches », Paris-vélo,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Saint-Pétersbourg - Manège Michel », Le Véloce-sport,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Ormond 2024, p. 95-96.
  17. « Vélocipédie », L'Intransigeant,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Réunion du 27 au Vélodrome Lillois », Paris-vélo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « La réunion de Lille », Paris-vélo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. Le Travailleur normand, [texte intégral (page consultée le 2025-02-03)] .
  21. « Acte de mariage Kirfel-Ollier - n°312 - page 375 ».
  22. « Paris, Cimetière du Père Lachaise (Paris, France) - Registres journaliers d'inhumation | 04/02/1911 - 23/03/1911 - page 15 », sur geneanet.org (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Ormond 2024] (en) T. R. Ormond, A Will within a Wheel: Women Racers of the 1890s, FriesenPress, (ISBN 978-1-0391-8206-6, lire en ligne). .
  • Portail du cyclisme