Tavel (AOC)

Tavel

Le sol de Tavel : sableux et cailloux roulés.

Désignation(s) Tavel
Type d'appellation(s) AOC / AOP
Reconnue depuis 1936
Pays France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) côtes du Rhône méridionales (gardoises)
Localisation Gard rhodanien
Climat tempéré méditerranéen sous influence du mistral
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 700 heures/an
Sol sols sableux et cailloux roulés
Superficie plantée 770 hectares (en 2024)[1]
Cépages dominants grenache N[2], cinsault N, syrah N, clairette B, grenache blanc B, bourboulenc B, etc.
Vins produits rosés
Production 20 022 hl (en 2024)[1]
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha, soit max. 2,5 m2 par pied[3]
Rendement moyen à l'hectare 26 hl/ha (en 2024)[1]
Site web vin-tavel.com

Le tavel[4] est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur les communes de Tavel et de Roquemaure, dans le Gard. Les vins de Tavel sont tous des vins rosés. C'est la seule appellation des côtes du Rhône à ne faire que cette couleur[5]. Le romancier Honoré de Balzac disait que c'était l'un des rares rosés que l'on puisse avantageusement laisser vieillir[6].

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Le site du village actuel fut occupé entre le VIe et le IIe millénaire avant notre ère par des chasseurs-cueilleurs installés sur les pentes du plateau de Vallongue. Les vestiges d'une villa retrouvée à proximité de la cave coopérative atteste de la colonisation romaine du lieu. Les archéologues ont mis au jour des pépins de raisins et des résidus de presse prouvant la vocation viti-vinicole de cette villa[7].

Moyen Âge

Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait l’église paroissiale Saint-Pierre, et en percevait les revenus[8].

Au milieu du XIVe siècle, le pape Innocent VI, qui avait une prédilection particulière pour les vins de la rive droite du Rhône, fit venir pour la table pontificale ceux du prieuré de Montézargues. Ce domaine viticole, qui existe toujours est situé au cœur de l'AOC Tavel[9].

Période moderne

Par édit royal le , Tavel fait partie des villages autorisés à apposer le sigle CDR ou Côte du Rhône sur ses tonneaux[10].

Un premier édit royal daté du tenta de donner une identité vinicole à cette petite région. Il fut insuffisant et modifié en 1731 en ces termes :

« Tous les tonneaux de vin destinés pour la vente et transport du cru tant de Roquemaure que des lieux et paroisses voisines et contiguës : Tavel, Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Geniès-de-Comolas, Orsan, Chusclan, Codolet et autres qui sont de qualités supérieures seront marqués sur l'un des fonds, étant pleins et non autrement, d'une marque de feu qui contiendra les trois lettres C D R signifiant Côte du Rhône avec le millésime de l'année[11]. »

Période contemporaine

En 1902, les producteurs de vins de Tavel formèrent un syndicat de propriétaires-viticulteurs. Son premier président fut Émile Tourtin, du prieuré de Montézargues, un ancien photographe reconverti depuis peu dans la viticulture[12],[13],[14]. Pour faire connaître et apprécier leurs vins rosés, les membres participèrent à différentes expositions nationales et internationales dont celles de Lyon, Marseille, Strasbourg et Liège[15].

En 1927, au cours du mois de novembre et à l'incitation du baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié, Aimé Roudil, président du syndicat, et quarante producteurs de Tavel engagèrent une action en justice auprès du tribunal civil du Gard afin de définir l'aire de production[16]. Le jugement fut rendu le mais il fallut attendre le pour la parution au Journal officiel du décret de reconnaissance comme AOC[17] et sa confirmation par le décret du [18]. Celui-ci a été modifié en 1968, 1987, 1988, 1990, 1996, en octobre 2009[19], en novembre 2011[20] et en avril 2017[3].

Étymologie

  • de Tavellis, 1294, Tavelli, 1384, Tavels, 1550.

Vignoble

L'aire d'appellation se situe dans la partie française de la vallée du Rhône, dans le département du Gard, sur la commune de Tavel. Un seul domaine, sur la commune de Roquemaure, y est rattaché. Il s'agit d'une des appellations des côtes du Rhône méridionales, limitrophe de l'aire produisant le lirac (au nord).

Orographie

L'orographie de Tavel est tributaire d'une partie du massif des garrigues du Gard. Celui-ci s'étend sur 20 kilomètres entre Uzès et Tavel pour une dizaine de kilomètres de largeur. Son altitude varie autour de 250 mètres d'altitude, dominant la plaine de 150 mètres[21].

Ce massif date de 110 millions d'années avant notre ère. Il s'est formé à la fin de l'ère secondaire, au cours de la période du Crétacé. La zone était couverte par une mer chaude où se forma une immense barrière de corail qui forme aujourd'hui les collines calcaires de Tavel et Lirac. La pierre de Tavel est extraite de ce calcaire dur contenant des fossiles d'ammonites[22].

La carrière d'extraction se situe sur la route de Lirac dans une dépression calcaire dominée au nord par le plateau calcaire de la Montagne et au sud par le plateau calcaire de la Forêt de Tavel-Rochefort[23].

Géologie

Le terroir viticole de Tavel est composé de quatre zones distinctes. Une zone alluvionnaire générée par le Rhône qui se retrouve sur les coteaux des AOC Lirac et Tavel sous la forme d'alluvions anciennes recouvrant les basses et moyennes terrasses. Une zone sableuse datant du pliocène moyen, dont les sables se retrouvent entre Tavel et Roquemaure. Une zone de calcaires marneux déposés au cours du barrémien inférieur qui forment le massif de Villeneuve les Avignon, Les Angles et Tavel. Enfin une zone de calcaire du Barrémien supérieur à faciès urgonien qui compose le massif de Tavel-Rochefort du Gard. Ce sont essentiellement des calcaires cristallins (argileux et récifaux) et des calcaires graveleux (calcaires détritiques)[24].

Climatologie

Le climat de cette aire d'appellation est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :

  • Le mistral assainit le vignoble,
  • La saisonnalité des pluies est très marquée,
  • Les températures sont très chaudes pendant l'été.

Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[25].

La station météorologique de Pujaut (sur l'aérodrome d'Avignon-Pujaut à 44 mètres d'altitude : 43° 59′ 54″ N, 4° 45′ 34″ E)[26] est à 5 kilomètres à l'est de l'aire d'appellation.

Relevés à Pujaut de 1991 à 2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 2,2 4,7 7,1 10,8 14,7 17 16,7 13 10,1 5,7 2,7 8,9
Température moyenne (°C) 6,3 7,2 10,6 13,2 17,2 21,3 23,9 23,6 19,3 15,3 10,1 6,8 14,6
Température maximale moyenne (°C) 10,5 12,2 16,4 19,4 23,6 28 30,8 30,6 25,5 20,6 14,4 10,9 20,2
Nombre de jours avec gel 10,2 8,7 4,3 0,9 0 0 0 0 0 0,3 3,1 8,1 35,6
Précipitations (mm) 53,3 35,3 38,2 60,8 51,9 39,4 31,4 36,9 93,2 88,2 95,9 48,3 672,8
Source : Météo-France[27].


Selon Météo-France, le nombre par an de jours de pluies supérieures à 2,5 litres par mètre carré est à Avignon de 45 et la quantité d'eau, pluie et neige confondues, est de 660 litres par mètre carré. Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30° selon la saison. Le record de température depuis l'existence de la station de l'INRA est de 40,5 °C lors de la canicule européenne de 2003 le 5 août (et 39,8 °C le 18 août 2009) et −12,8 °C le . Les relevés météorologiques ont lieu à l'Agroparc d'Avignon.

Le mistral

Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne[28]. Le tableau suivant indique les différentes vitesse du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le sud de la vallée du Rhône et à sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[29].

Mistral. Jan. Fev. Mars. Avril. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Dec.
Vitesse maximale relevée sur le mois 96 km/h 97 km/h 112 km/h 97 km/h 94 km/h 100 km/h 90 km/h 90 km/h 90 km/h 87 km/h 91 km/h 118 km/h
Tendance : jours
avec une vitesse >
16 m/s (58 km/h)
-- +++ --- ++++ ++++ = = ++++ + --- = ++
« = » : idem à la normale ; « + » : supérieur à la normale ; « - » : inférieur à la normale.

Encépagement

Selon le cahier des charges de l'appellation, la production de tavel doit se faire obligatoirement par assemblage, avec comme « cépages principaux » (chacun limités à 60 % de l'encépagement) du bourboulenc B[2], du cinsault N, de la clairette B, de la clairette rose Rs, du grenache blanc B, du grenache gris G, du grenache N, du mourvèdre N, du piquepoul blanc B, du piquepoul gris G, du piquepoul noir N et de la syrah N. Les trois grenaches (N, G & B) ensemble doivent représenter entre 30 et 60 %. Des « cépages accessoires » (limités chacun à 10 %) sont autorisés : le calitor N, le carignan blanc (de) B et le carignan N[3].

Dans la pratique, l'encépagement noir pour produire du tavel est composé en 2023 de 57 % de grenache noir, de 21 % de cinsault et de 10 % de syrah ; les cépages blancs sont à 46 % de la clairette, 27 % du grenache blanc et 18 % du bourboulenc[30].

Méthodes culturales

Pour respecter leur cahier des charges, les producteurs de l'AOC doivent avoir une densité de plantation de 4 000 pieds par hectare (3 500 pour la taille en gobelet traditionnel), avec un espacement de 2,25 mètres au maximum entre les rangées de vigne. La taille de la vigne doit être courte en gobelet ou cordon afin que le rendement soit de 46 hectolitres à l'hectare. Il ne devra pas dépasser 50 hL/ha.

Vins

Les données de production des années récentes, telles que publiées par les Douanes, sont[1] :

Année Superficie (ha) Production (hl) Rendement (hl/ha)
2020 906 31 161 34
2021 894 36 272 41
2022 880 28 276 32
2023 837 31 755 38
2024 770 20 022 26

Vinification et élevage

Les vins sont uniquement vinifiés en rosé. Cette vinification est majoritairement réalisée par saignée, le jus de goutte s'écoulant sous le poids de la vendange, elle se poursuit par un assemblage dans lequel le grenache noir reste majoritaire. Le cinsault apporte ici toute son expression ainsi que les autres cépages dont la syrah et le mourvèdre[31].

Gastronomie

Dans ce terroir composé d'argile rouge, de galets quartziques, de sables fluviatiques, de galets encroûtés, de cailloutis calcaires et de marnes grises, les vins acquièrent une personnalité différente tout en gardant une typicité liée aux cépages et au climat.

La robe rosée de ces vins peut se décliner du saumoné au rose soutenu des akènes de cynorrhodon. Leur nez, aux nuances complexes de fruits rouges, évolue vers des notes moelleuses de fruits à noyau et d’amandes, tandis que leur bouche ample et d’une belle rondeur révèle une grande puissance aromatique soutenue par des touches épicées.

Un certain nombre de chefs ont popularisé des mets qu'accompagnent parfaitement le tavel, dont Richard Daulay, de Bordeaux, avec sa gigolette de volaille façon poule au pot, royale de topinambour et truffe, ou son délice de fromage blanc et pamplemousse rose, feuille de chocolat craquant ; Guy Julien, du restaurant la Beaugravière à Mondragon avec son velouté de potiron et truffe ; Alban Mestre, de Genève, avec son tartare de féra du lac Léman aux agrumes et ciboulette sur une gelée de tavel accompagné d'un chutney de groseilles tandis que l'Auberge de Tavel propose un pigeon en jus de vin de Tavel et petits pois au pamplemousse[32].

À ces recettes de grands chefs, Sylvie Trubert, du caveau Saint-Vincent, ajoute quelques idées d'accompagnement au quotidien dont les toasts de tapenade, les moules à la sétoise, le jambalaya aux crevettes, la soupe au pistou, l'aigo boulido, la salade niçoise, les tielles sétoises, l'anchoïade, le crespeu, la brandade de morue, l'aïoli, la bourride, la bouillabaisse, la daube, l'osso bucco, les pieds paquets, les sushis, les makis, les nems, les tians, les farcis, la ratatouille, la bohémienne, les fromages de chèvre, le clafoutis, la pompe de Noël[33].

Structure des exploitations

Dans les années 1930, hors quatre importantes propriétés portant le nom de châteaux, tous les autres vignobles de la commune étaient de faible surface et morcelés. Les 132 déclarations de récoltes de 1936, illustrent cet état de fait[34] :

Déclarants

hectares

44

moins de 1

35

entre 1 et 2

17

entre 2 et 3

16

entre 3 et 4

5

entre 4 et 5

4

entre 5 et 6

1

7

5

8

4

15

1

25

Millésimes (de 1920 à 2009)

Ils correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle , grande année , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.

Millésimes 2000
2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Caractéristiques *** *** ***
Millésimes 1990
1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990
Caractéristiques *** *** ** *** ** ** ** ***
Millésimes 1980
1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980
Caractéristiques *** ** ***
Millésimes 1970
1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1972 1971 1970
Caractéristiques ** *** *** ** **
Millésimes 1960
1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960
Caractéristiques ** * *** *** ** ** ***
Millésimes 1950
1959 1958 1957 1956 1955 1954 1953 1952 1951 1950
Caractéristiques *** **
Millésimes 1940
1949 1948 1947 1946 1945 1944 1943 1942 1941 1940
Caractéristiques ** ** **
Millésimes 1930
1939 1938 1937 1936 1935 1934 1933 1932 1931 1930
Caractéristiques * *** ** ** ** **
Millésimes 1920
1929 1928 1927 1926 1925 1924 1923 1922 1921 1920
Caractéristiques ** ** **
Sources : Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962 ; Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et alcools de tous les pays, Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, Les millésimes de la vallée du Rhône & Les grands millésimes de la vallée du Rhône

Soit sur 90 ans, 24 années exceptionnelles, 26 grandes années, 16 bonnes années, 22 années moyennes et 2 années médiocres.

Liste des producteurs (par ordre alphabétique)

  • Château d'Aquéria
  • Château Correnson
  • Domaine de Manissy
  • Château de Trinquevedel
  • Domaine Amido
  • Domaine Beaumont
  • Domaine Bel Ange
  • Domaine Canto Perdrix
  • Domaine des Carabiniers
  • Domaine Corne Loup
  • Domaine Laurent
  • Domaine de Lanzac
  • Domaine la Genestrière
  • Domaine Lafond
  • Domaine Maby
  • Domaine le Malaven
  • Domaine de la Mordorée
  • Domaine Moulin-la-Viguerie
  • Domaine des Muretins
  • Domaine la Rocalière
  • Domaine Roc de l'Olivet
  • Domaine de Tourtouil
  • Domaines Saint-Ferréol
  • Domaine le vieux Moulin
  • Domaine Éric Grassone - Li Bestiari
  • Le Mas Duclaux
  • Les vignerons de Tavel
  • Les Vignerons du Castelas
  • Prieuré de Montézargues
  • Seigneur de Vaucrose

Caveau Saint-Vincent

Dans le village, le Caveau Saint-Vincent a été le premier caveau généraliste créé en Côtes du Rhône gardoises en 1987. Sa responsable, Sylvie Tribert, y a regroupé la production des vingt-neuf caves vigneronnes de Tavel et commercialise une soixantaine de vins différents de la gamme des AOC de la vallée du Rhône méridionale dont des lirac, châteauneuf-du-pape, gigondas, vacqueyras, côtes-du-rhône, muscat de Beaumes-de-Venise, cartagène et marc de Tavel. Le caveau organise des dégustations pour groupes et des visites du vignoble[35].

Leçon de dégustation au caveau Saint-Vincent par Sylvie Tribert

Caveaux de dégustation

L'œnotourisme recouvre de nombreuses activités de découverte : dégustation des vins, visite de caves, rencontre avec les propriétaires, découverte des métiers et techniques de la vigne, connaissance des cépages, des terroirs, des appellations, de la gastronomie locale. À cet aspect festif s'ajoutent les activités sportives et de loisirs : promenades et randonnées dans les vignobles.

Pour les touristes, une charte de qualité des caveaux de dégustation a été mise en place dans la vallée du Rhône pour l'ensemble des vignobles par Inter Rhône[36]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les caves[37].

La première - dite accueil de qualité - définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[36].

L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[36].

La seconde - dite accueil de service - précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[38].

La troisième - dite accueil d'excellence - propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[39].

Commercialisation

L'AOC tavel est commercialisée à 68 % sur le territoire français et exporté à 38 %.

Les différents secteurs de commercialisation de l'AOC Tavel en France
Catégorie % en volume
GMS (grandes et moyennes surfaces) 50 %
Vente directe (foires et caveaux) 29 %
CHR (cafés, hôtels, restaurants) 11 %
Grossistes et négociants 8 %
VPC (vente par correspondance) 2 %

Pour l'exportation les principaux pays sont :

Pays % en volume % en valeur
Belgique 22 00,0
Allemagne 16 00,0
États-Unis 16 00,0
Pays scandinaves ( Danemark Suède Norvège) 14 00,0
Royaume-Uni 10 00,0
Pays-Bas 7 00,0
Japon 1 00,0
Luxembourg 1 00,0

La rose de Tavel

Une rose a été baptisée rose de Tavel[40]. Elle est devenue la « véritable ambassadrice du premier rosé de France. Cette rose sert en effet d'outil de communication pour les vins de l'appellation et pour la commune de Tavel ».

Commanderie de Tavel

Créée le 21 mai 1968, cette association loi de 1901, la Commanderie de Tavel, maintient son but' "défendre la cause du vin de promouvoir sa consommation dans les conditions idéales de dégustation et d'appréciation et plus particulièrement en ce qui concerne les crus des vignobles de TAVEL". Avec toute sa passion, elle porte haut la bannière du Premier Rosé de France, elle contribue au rayonnement de son appellation AOP à travers le monde.

Elle se compose de Chevaliers qui tous doivent être dégustateur diplômé. La confrérie se compose en 2014 de quarante-cinq chevaliers. Dans deux précieux livres d'or, sont marquées à jamais, les signatures d'illustres personnalités et de deux mille membres d'honneurs en France qu'à l'étranger (Belgique, Suède, États-Unis). L'obtention du titre de chevalier n'est en rien honorifique puisque chaque impétrant doit justifier de six semaines de stage à l'école de dégustation de Tavel et prêter serment à la cause du Tavel et s'engager à porter haut et fort la couleur unique de ce vin Rosé.

La Commanderie de Tavel a évolué avec le XXIe siècle, son équipe dirigeante mène avec toujours autant de passion cette confrérie, a mis au gout Rosé son école de dégustation, mariant vin et gastronomie, elle apporte dans le tissu associatif de son village toute la tradition au sein de ce patrimoine ancestral.

En 1999, elle crée un concours des vins de Tavel, les producteurs qui le souhaitent présentent le millésime naissant. Un challenge " Cuvée du Printemps" qui se distingue au fil du temps, 200 élèves de l'école de dégustation élisent l'heureux vainqueur du millésime, convivialité et amitié se marient avec bonheur autour de ce vin fédérateur.

Son chapitre annuel marque la fête du Tavel, au printemps la Commanderie de Tavel intronise chevaliers et membres d'honneurs dans une cave de producteurs, cet officiel et joyeux cérémonial contribue à marquer son but, porter haut le vin de Tavel.

Un dîner de gala finalise cette manifestation annuelle, diner de prestige concocté par de grands chefs maitres ouvrier de France dans la salle des fêtes de Tavel.

C'est la seule confrérie qui se distingue pour avoir une reine en cape blanche, elle offre le tastevin aux membres d'honneurs et l'habit aux chevaliers lors des différents chapitres. La reine ouvre le défilé à côté de la bannière, défiles bacchiques que suivent les chevaliers en habit apparat, cape rouge et surplis vert, chapeauté d'un couvre chef aux couleurs de la vigne. Tout au long de l'année, ils portent fièrement "la gloire au vin de Tavel"

"Tavel, prince des vins du Languedoc,

"Tavel du Rhône à la gironde,

Et de la Bourgogne au Médoc,

Est il un gourmet qui confondu?"

(extrait de la Ballade de monsieur Jean de Serviére au Président Nardin).

Notes et références

  1. « Portail de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects : superficies et volumes en production par produit », sur douane.gouv.fr (consulté le ).
  2. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  3. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « TAVEL » » [PDF], modifié par l'arrêté du publié au JORF du .
  4. Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  5. Tavel sur le site vins-rhone.com
  6. Robert Joseph, French Wine. London: Dorling Kindersley, 2005, p. 261.
  7. Histoire de Tavel sur le site tavel.tm.fr
  8. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 231
  9. Jean-Pierre Saltarelli, Il vino al tempo dei papi d'Avignone, Il Tematico, n° 17, octobre 1998, Trévise.
  10. « AOC/AOP Tavel - Archives-en-ligne - Musée des boissons », sur www.musee-boissons.com (consulté le )
  11. Arrêt de 1737 et prescription sur la côte du Rhône
  12. « [Encart publicitaire Émile Tourtin] », sur Gallica, Annuaire de l'Armée française pour l'année ... : publié sur les documents communiqués par le Ministère de la guerre, (consulté le ), p. 117
  13. « L'exposition vinicole », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Mistral, (consulté le ), p. 2.
  14. Bulletin de la Société des agriculteurs de France, (lire en ligne), partie 574
  15. Moison 1974, p. 29.
  16. Moison 1974, p. 44.
  17. « Décret du 15 mai 1936 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Tavel » », publié au JORF du .
  18. Moison 1974, p. 23.
  19. « Décret n° 2009-1275 du 20 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Saint-Pourçain », « Bugey », « Roussette du Bugey », « Morey-Saint-Denis », « Tavel » et « Châteauneuf-du-Pape » », publié au JORF no 0246 du .
  20. Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « TAVEL », homologué par le décret no 2011-1571 du publié au JORF no 0268 du .
  21. La garrigue dans le Gard
  22. Le terroir de Tavel
  23. La carrière de Tavel
  24. Composantes géologiques du terroir viticole de Tavel
  25. La climatologie du Vaucluse.
  26. « 30209002 – PUJAUT – AERODROME » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  27. « Fiche 30209002 Pujaut » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  28. Jean Vialar, Les vents régionaux et locaux, 1948 ; réédité par Météo-France en 2003.
  29. Source : Services techniques d'Inter Rhône à Avignon Données météorologiques concernant l'année 2006 [PDF]
  30. « Chiffres clés 2023 des vignobles AOC de la Vallée du Rhône », sur syndicat-cotesdurhone.com (consulté le ).
  31. Charnay 1985, p. 176.
  32. Tavel et gastronomie
  33. Recettes de cuisine du Caveau Saint-Vincent
  34. Moison 1974, p. 49.
  35. Saltarelli 2001, p. 69.
  36. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône
  37. Charte de qualité des caveaux de dégustation de la vallée du Rhône
  38. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil de service
  39. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil d'excellence
  40. La rose de Tavel

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Maby, Côtes-du-Rhône et Costières gardoises, cohérence spatiale et humaine d’un vignoble d’appellation, Thèse de doctorat, Université d’Aix-en-Provence, 1994.
  • Jacques Maby, La trame du vignoble, géographie d’une réussite viticole en vallée du Rhône, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1995.
  • Robert Bailly, Confréries vigneronnes et ordres bachiques en Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 1988 (ISBN 2857443439)

Liens externes

Articles connexes

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