Lirac (AOC)

Lirac

Vignoble produisant du lirac à Saint-Geniès-de-Comolas.

Désignation(s) Lirac
Type d'appellation(s) AOC / AOP
Reconnue depuis 1947
Pays France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) vallée du Rhône méridionale
Localisation Gard rhodanien
Saison deux saisons sèches (hiver et été) et deux saisons pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen sous influence du mistral
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 700 heures/an
Sol sable, lœss et terrasses rouges de galets roulés (quartzite)
Superficie plantée 876 hectares (en 2024)[1]
Nombre de domaines viticoles 53 dont 44 caves indépendantes
Cépages dominants grenache N[2], syrah N, mourvèdre N, grenache blanc B, clairette B, etc.
Vins produits 82 % rouges, 15 % blancs et 3 % rosés
Production 17 685 hl (en 2024)[1]
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha, soit max. 2,5 m2 par pied[3]
Rendement moyen à l'hectare 19 hl/ha en rouge, 26 en blanc et 29 en rosé (en 2024)[1]
Site web vin-lirac.com

Le lirac[4] est un vin blanc, rouge ou rosé d'appellation d'origine contrôlée produit sur le territoire des communes de Lirac, de Roquemaure, de Saint-Geniès-de-Comolas et de Saint-Laurent-des-Arbres, dans le département français du Gard en région Occitanie.

Il s'agit d'une des appellations des côtes du Rhône méridionales, la seule sur la rive droite du fleuve avec le tavel,. Les autres appellations en sont le châteauneuf-du-pape, le gigondas, le vacqueyras, le beaumes-de-venise, le vinsobres, le rasteau, le cairanne, ainsi que le côtes-du-rhône et le côtes-du-rhône villages.

Le lirac est un vin d'assemblage. Ces dernières années, la production de rouge représente approximativement 85 % du total en moyenne, pour 12% pour le blanc, la production de rosé restant anecdotique (de l'ordre de 2 %)[1].

Histoire

Antiquité

Sur la commune de Roquemaure, la grotte du Crâne Noir a livré des tessons de céramique chalcolithique ainsi que des vestiges des âges du bronze et du fer. Un oppidum fut occupé par les Ligures[5] qui commercèrent avec des négociants étrusques.

Moyen Âge

Les quatre paroisses, constituant le terroir viticole de l'appellation, faisaient partie de l'enclave de la Provence et appartenaient à la mense épiscopale d'Avignon, en vertu d'une donation faite à l'évêque Fulcherius en 911 par Louis III l'Aveugle, roi et empereur d'Italie.

Au cours du Moyen Âge, de 1006 au début du XIIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon est propriétaire de l’église paroissiale (Sancti Petri de Alheraco), qui lui est cédée par l’évêque d’Avignon, et en perçoit les revenus[6].

Au cours du XIIe siècle, Gervais de Tilbury, nota à propos des vignes de Roquemaure : « Il y a sur le Rhône le château de Roquemaure. Sur le territoire de ce château, sont des vignes que le peuple appelle brumestes, qui ont de fort gros raisins. Ces vignes fleurissent normalement, font des grappes et trompent l'espérance de celui qui les cultive : quand en effet arrive la fête de la saint Jean-Baptiste, les fruits de toutes les vignes disparaissent, et l'on n'y trouve rien qui donne des fruits »[7]. Il s'agissait de la coulure.

Période moderne

La viguerie d'Uzès fut divisée en deux. Il y eut la « viguerie haute » ou les Cévennes, et la « viguerie basse » qui prit le nom de la côte du Rhône[8]. Un premier édit royal daté du tenta de donner une identité vinicole à cette petite région. Il fut insuffisant et modifié en 1731 en ces termes :

« Tous les tonneaux de vin destinés pour la vente et transport du cru tant de Roquemaure que des lieux et paroisses voisines et contiguës : Tavel, Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Geniès-de-Comolas, Orsan, Chusclan, Codolet et autres qui sont de qualités supérieures seront marqués sur l'un des fonds, étant pleins et non autrement, d'une marque de feu qui contiendra les trois lettres C D R signifiant Côte du Rhône avec le millésime de l'année[9] »

.

Période contemporaine

Un négociant en vins et spiritueux de Roquemaure, Placide Cappeau, rédige le texte du célèbre cantique Minuit, chrétiens, qu'il aurait écrit, selon ses dires, le dans la diligence qui le conduisait à Paris, entre Mâcon et Dijon. L'auteur de ce que le compositeur Adolphe Adam, qui mit ses paroles en musique, appelait « La Marseillaise religieuse », était socialiste, républicain et anticlérical.

En 1866, le phylloxéra anéantit le vignoble. Particulièrement virulent il est surnommé « les taches de Roquemaure ». C'est la première apparition de cet insecte térébrant en Europe. Comme nul ne sait encore comment sauver ses vignes, Maximilien Richard, riche propriétaire du château de Clary à Roquemaure, décide de se rendre à Rome, il en revient avec des reliques d'un saint. Celui-ci se prénommait Valentin. Le , l'évêque de Nîmes, Claude-Henri Plantier, préside à la cérémonie du dépôt des reliques dans la collégiale, où elles sont invoquées pour sauver les vignes. Elles sont sorties tous les deux ans, lors une grande fête, le dimanche le plus proche du [5].

Après la crise du phylloxéra, Henri de Régis, propriétaire du château de Ségriès, pour mettre en valeur ses terres, décida, en 1925, de replanter un vignoble. Dans la décennie suivante, il entreprit de suivre l'exemple du combat que menait sur la rive gauche du Rhône le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié. Avec quelques amis convaincus, il décida de faire classer le terroir de Lirac en appellation d'origine contrôlée (AOC). La demande en fut faite auprès d'un tribunal.

Le projet se concrétisa après la Seconde Guerre mondiale : le , l’appellation fit l’objet d’une reconnaissance judiciaire par le tribunal d’Uzès. Après deux années d’enquêtes complémentaires sur le terrain (terrains, types de vins, etc.) les experts de l’INAO achevèrent la délimitation de l’aire d’appellation sur les communes de Lirac, Roquemaure, Saint-Laurent-des-Arbres et Saint-Geniès-de-Comolas. Ce qui aboutit à la reconnaissance de l’AOC lirac définie par le décret du . La nouvelle appellation devenait le premier cru des côtes-du-rhône à produire des vins de trois couleurs : rouge, rosé, blanc. Le cahier des charges de l'appellation a été modifié en juillet 2024[3].

Vignoble

L'aire d'appellation se situe dans la partie française de la vallée du Rhône, dans le département du Gard, sur quatre communes : Lirac, Roquemaure, Saint-Laurent-des-Arbres et Saint-Geniès-de-Comolas. Il s'agit d'une des appellations des côtes du Rhône méridionales (plus précisément les côtes-du-rhône gardoises), limitrophe sur la rive droite du Rhône de l'aire produisant le tavel (plus au sud).

Orographie et géologie

La faille de Roquemaure qui coupe ce terroir viticole jusqu'à Saint-Laurent-des-Arbres l'a bouleversé en fracturant les calcaires à faciès urgonien. Elle présente une structure à la fois karstique, poreuse et imperméable. Ce socle calcaire est recouvert d'argile, de sables et de galets [10].

À l'ouest de ce terroir, des éboulis calcaires provenant du Crétacé forment une série de petites collines. Celles-ci cèdent la place sur les communes de Lirac et de Saint-Laurent-des-Arbres à des terrasses alluviales déposées par le Rhône au début de l'ère quaternaire. Elles sont composées de galets roulés et d'argile rouge. Dans le relief calcaire faillé se trouvent des dépôts sableux originaires du Pliocène qui servent d'assises aux terrasses fluviatiques et forment les pentes sableuses des collines en particulier à Saint-Geniès-de-Comolas[11].

Les plateaux calcaires qui recouvrent le département du Gard forment en direction du Rhône un promontoire qui abrite le vignoble. Leur substrat calcaire est souvent recouvert de terrasses alluviales déposées par le fleuve. Elles mêlent argile et galets roulés (quartz) originaires des affluents alpins du Rhône. Leurs pentes ravinées par l'érosion sont recouvertes de petits galets et de sable[12].

Climatologie

Le climat de ce terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :

  • Le mistral assainit le vignoble ;
  • La saisonnalité des pluies est très marquée ;
  • Les températures sont très chaudes pendant l'été.

Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[13].

La station météorologique de Pujaut (sur l'aérodrome d'Avignon-Pujaut à 44 mètres d'altitude : 43° 59′ 54″ N, 4° 45′ 34″ E)[14] est à sept kilomètres au sud-est de l'aire d'appellation.

Relevés à Pujaut de 1991 à 2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 2,2 4,7 7,1 10,8 14,7 17 16,7 13 10,1 5,7 2,7 8,9
Température moyenne (°C) 6,3 7,2 10,6 13,2 17,2 21,3 23,9 23,6 19,3 15,3 10,1 6,8 14,6
Température maximale moyenne (°C) 10,5 12,2 16,4 19,4 23,6 28 30,8 30,6 25,5 20,6 14,4 10,9 20,2
Nombre de jours avec gel 10,2 8,7 4,3 0,9 0 0 0 0 0 0,3 3,1 8,1 35,6
Précipitations (mm) 53,3 35,3 38,2 60,8 51,9 39,4 31,4 36,9 93,2 88,2 95,9 48,3 672,8
Source : Météo-France[15].


Selon Météo-France, le nombre par an de jours de pluies supérieures à 2,5 litres par mètre carré est à Avignon de 45 et la quantité d'eau, pluie et neige confondues, est de 660 litres par mètre carré. Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30° selon la saison. Le record de température depuis l'existence de la station de l'INRA est de 40,5 °C lors de la canicule européenne de 2003 le (et 39,8 °C le ) et −12,8 °C le . Les relevés météorologiques ont lieu à l'Agroparc d'Avignon.

Le mistral

Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne[16]. Le tableau suivant indique les différentes vitesses du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le sud de la vallée du Rhône et à sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[17].

Mistral. Jan. Fev. Mars. Avril. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Dec.
Vitesse maximale relevée sur le mois 96 km/h 97 km/h 112 km/h 97 km/h 94 km/h 100 km/h 90 km/h 90 km/h 90 km/h 87 km/h 91 km/h 118 km/h
Tendance : jours
avec une vitesse >
16 m/s (58 km/h)
-- +++ --- ++++ ++++ = = ++++ + --- = ++
« = » : idem à la normale ; « + » : supérieur à la normale ; « - » : inférieur à la normale.

Encépagement

Selon le cahier des charges de l'appellation, la production de lirac rouge doit se faire obligatoirement par assemblage, avec du grenache N[2] (au moins 40 % de l'encépagement), du mourvèdre N, de la syrah N (au moins 25 % ensemble pour ces deux derniers) et du cinsault N. Sont aussi autorisés comme « cépages accessoires » (limités ensemble à 10 % ; 5 % pour les cépages blancs) que sont le carignan N (limité à un maximum de 10 %), la clairette rose Rs, la counoise N, le grenache gris G, la marsanne B, le piquepoul blanc B, le piquepoul noir N, la roussanne B, l'ugni blanc B et le viognier B[3].

Pour faire du lirac rosé, il s'agit des mêmes cépages, mais avec des proportions différentes : minimum 40 % de grenache noir, minimum 25 % de mourvèdre et syrah (ensemble), moins de 10 % de carignan noir, complétés par un maximum de 20 % de cépages blancs[3].

Pour faire du lirac blanc, sont autorisés des « cépages principaux » (chacun limité à 60 %) que sont le bourboulenc B, la clairette B, le grenache blanc B et la roussanne B, complétés par moins de 25 % de « cépages accessoires » que sont la marsanne B, le piquepoul blanc B, l'ugni blanc B et le viognier B[3].

Dans la pratique, les cépages rouges pour produire du lirac sont en 2023 de 52 % de grenache noir, 27 % de syrah, 10 % de mourvèdre, etc. ; pour les cépages blancs, 35 % de grenache blanc, 25 % de clairette, 15 % de roussanne[18], etc.

Vins

Les données de production des années récentes, telles que publiées par les Douanes, sont[1] :

Année lirac rouge lirac rosé lirac blanc
superficie (ha) production (hl) rendement (hl/ha) superficie (ha) production (hl) rendement (hl/ha) superficie (ha) production (hl) rendement (hl/ha)
2020 722 18 084 25 15,2 377 25 83 2 059 25
2021 701 20 771 30 16,5 555 34 86 2 685 31
2022 762 17 450 23 12,9 322 25 97 2 571 27
2023 727 25 871 36 18,4 684 37 103 3 591 35
2024 756 14 533 19 16,9 483 29 103 2 668 26

Le rendement visé par le cahier des charges est de 41hl/ha et le rendement butoir est de 43 hl/ha pour les trois couleurs[3].

Vinification

Comme de nombreux vignobles en dessous du 45e parallèle, les côtes-du-rhône méridionales, dont fait partie l'appellation, sont des vins assemblant plusieurs cépages. Ceci est justifié par les caractéristiques climatiques régionales avec des étés très chauds, sinon torrides, et la présence du mistral, vent excessif, qui participent à la surmaturation des cépages. Tous les essais de vinification mono-cépage ont démontré que ces vins ne peuvent atteindre une qualité élevée et donner la véritable expression du terroir. Par contre l'assemblage de plusieurs variétés permet d'obtenir un parfait équilibre entre acidité, alcool et tannins[19].

Vinification en rouge

C'est le grenache noir qui représente la plus importante proportion, il est assemblé avec le mourvèdre et la syrah. Un peu de cinsault permet d'apporter la finesse. Les trois premiers cépages permettent d'obtenir un parfait équilibre et donnent des grands vins de garde qui truffent en vieillissant. En fonction des parcelles et des micro-climats, l'assemblage peut varier entre 80 % de grenache, syrah et mourvèdre entrant en part égale pour le pourcentage restant, et 50 % de grenache, la syrah et le mourvèdre représentant chacun 25 %[20].

Vinification en rosé

Majoritairement réalisée par saignée, le jus s'écoulant sous le poids de la vendange, la vinification est faite par un assemblage dans lequel le grenache noir reste majoritaire. Le cinsault apporte ici toute son expression ainsi que le mourvèdre s'il ne dépasse pas 10 %[21].

Vinification en blanc

Tout comme pour les rosés, la maîtrise des températures lors de la vinification a permis d'obtenir par un moyen uniquement physique une parfaite expression des vins de ce terroir. La base de l'assemblage se fait avec la clairette et le bourboulenc. Le grenache blanc ne doit pas excéder les 20 %. De plus en plus s'y ajoutent le viognier, la roussanne et la marsanne, en proportions différentes, mais le maximum qualitatif est atteint avec des apports de 10 %[21].

Gastronomie

Des bancs de calcaire dur, dont les failles ont été comblées par les alluvions anciennes du Rhône (sable, galets, argile rouge), charpentent ce terroir. Sur les calcaires s'élaborent des vins charpentés, corsés et de longue garde, tandis que les terrasses de quartz donnent des vins puissants et pleins de corps. Quant aux pentes sablonneuses à petits galets, elles permettent de donner des vins souples et fruités. La puissance, la finesse et la richesse des vins de Lirac est le fruit de l’assemblage de ces terroirs différents ou de leur vinification séparée[12].

Les cépages, dont le rendement est limité à 42 hl/ha, sont le grenache, le cinsault, la syrah et le mourvèdre pour les rouges et les rosés ; le grenache blanc, le bourboulenc et la clairette pour les blancs[11].

Avec leur belle robe profonde et intense, les rouges charnus, riches et bien structurés exhalent un bouquet fruité agrémenté d’épices délicates. La robe rose vif soutenue et brillante des rosés met en valeur un vin élégant aux arômes de petits fruits rouges d’une belle persistance. Les blancs, qui se vêtent d’un jaune pâle et lumineux, ont au nez des arômes frais et floraux. En bouche, ce vin tonique et harmonieux se révèle tout en longueur et en rondeur[11].

Le rouge qui possède une grande aptitude au vieillissement, - dix ans et plus - est traditionnellement conseillé sur du gibier et de la venaison et il s'accorde parfaitement avec les daubes (avignonnaise ou provençale), le civet de cerf ainsi que les civets de lièvre ou de sanglier. Le rosé, en fonction de sa vinification - par saignée ou par pressurage - peut se garder entre 2 ou 4 ans. C'est à boire à table avec les charcuteries et les fromages. Il s'accorde parfaitement avec la cuisine asiatique. Quant au blanc, tout en finesse et en fraîcheur, il fait un mariage heureux avec les poissons de mer ou de rivière, les fruits de mer, les crustacés et tous les fromages de chèvre.

Millésimes

Ils correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle , grande année , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.

Millésimes 2000 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Caractéristiques *** *** ***
Millésimes 1990 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990
Caractéristiques *** *** ** *** ** ** ** ***
Millésimes 1980 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980
Caractéristiques *** ** ***
Millésimes 1970 1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 19722 1971 1970
Caractéristiques ** *** *** ** **
Millésimes 1960 1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960
Caractéristiques ** * *** *** ** ** ***
Millésimes 1950 1959 1958 1957 1956 1955 1954 1953 1952 1951 1950
Caractéristiques *** **
Millésimes 1940 1949 1948 1947 1946 1945 1944 1943 1942 1941 1940
Caractéristiques ** ** **
Millésimes 1930 1939 1938 1937 1936 1935 1934 1933 1932 1931 1930
Caractéristiques * *** ** ** ** **
Millésimes 1920 1929 1928 1927 1926 1925 1924 1923 1922 1921 1920
Caractéristiques ** ** **
Sources : Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962 ; Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et alcools de tous les pays, Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, Les millésimes de la vallée du Rhône & Les grands millésimes de la vallée du Rhône

Soit sur 90 ans, 24 années exceptionnelles, 26 grandes années, 16 bonnes années, 22 années moyennes et 2 années médiocres.

Principaux producteurs

Les principaux producteurs de l'AOC sont[22],[23] :

• Domaine de Castel-Oualou, Roquemaure

  • Château de Clary, Roquemaure
  • Domaine Beaumont, Lirac
  • Domaine du Joncier, Tavel
  • Domaine La Coste du Puy, Roquemaure
  • Cave des vignerons de Roquemaure Rocca Maura
  • Cave des vignerons de Tavel
  • Cave des vins du cru Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres
  • Château Boucarut, Roquemaure
  • Château d'Aqueria, Tavel
  • Château de Bouchassy, Roquemaure
  • Château de la Gardine - Brunel et fils, Châteauneuf-du-Pape
  • Château de Montfaucon, Montfaucon
  • Château de Ségriès, Lirac
  • Château Le Devoy-Martine, Saint-Laurent-des-Arbres
  • Château Mont-Redon, Châteauneuf-du-Pape
  • Clos du Mont-Olivet, Châteauneuf-du-Pape
  • Château Saint-Roch, Roquemaure
  • Delas frères, Saint-Jean-de-Muzols
  • Domaine Corne Loup, Tavel
  • Domaine de la Mordorée, Tavel
  • Domaine des Maravilhas, Saint-Laurent-des-Arbres
  • Domaine du Grand Veneur - Alain Jaume, Orange
  • Domaine Maby, Tavel
  • Domaine Pelaquié, Saint-Victor-la-Coste
  • Earl de Chantegrillet, Lirac
  • Jean-Luc Colombo, Cornas
  • SCEA Henri de Lanzac, Lirac

Caveaux de dégustation

L'œnotourisme recouvre de nombreuses activités de découverte : dégustation des vins, visite de caves, rencontre avec les propriétaires, découverte des métiers et techniques de la vigne, connaissance des cépages, des terroirs, des appellations, de la gastronomie locale. À cet aspect festif s'ajoutent les activités sportives et de loisirs : promenades et randonnées dans les vignobles.

Pour les touristes, une charte de qualité des caveaux de dégustation a été mise en place dans la vallée du Rhône pour l'ensemble des vignobles par Inter Rhône[24]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les caves[25].

La première - dite accueil de qualité - définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[24].

L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vus proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[24].

La seconde - dite accueil de service - précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus, il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. De plus, les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[26].

La troisième - dite accueil d'excellence - propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[27].

Commercialisation

L'AOC lirac est commercialisé à 68 % sur le territoire français et exporté à 38 %[28].

Les différents secteurs de commercialisation de l'AOC lirac en France
Catégorie % en volume
GMS (grandes et moyennes surfaces) 50 %
Vente directe (foires et caveaux) 29 %
CHR (cafés, hôtels, restaurants) 11 %
Grossistes et négociants 8 %
VPC (vente par correspondance) 2 %

Pour l'exportation, les principaux pays sont  :

Pays % en volume % en valeur
Belgique 22 00,0
Allemagne 16 00,0
États-Unis 16 00,0
Pays scandinaves ( Danemark Suède Norvège) 14 00,0
Royaume-Uni 10 00,0
Pays-Bas 7 00,0
Japon 1 00,0
Luxembourg 1 00,0

Confrérie des Jaugeurs de Lirac

Cette confrérie bachique a été créée pour fêter le cinquantenaire de l'appellation, en 1997. Elle s'est fixée comme mission de préserver et de transmette les notions de qualité qui caractérisent les vins sous l'AOC lirac. Les membres de la confrérie, revêtus d'une robe d’homme de loi du XVIIIe siècle, ornée des couleurs de Lirac, portent la jauge, emblème de leur fonction et de leur savoir-faire[29].

Les premiers jaugeurs furent nommés le , à la demande des vignerons du cru, par l'Intendant général du Languedoc. Ils avaient pour charge de calculer les capacités des tonneaux servant à l'expédition des vins. Leur tâche s'achevait par la délivrance d'un certificat authentifiant le fût et le vin qu’il contenait. C'était les consuls de Roquemaure qui assermentaient les jaugeurs et veillaient sur la jauge étalon[29].

Aujourd'hui, la confrérie qui a inscrit dans son code de bonne conduite qu'elle n'accepte en son sein que les bien buvant, bien mangeant et de joyeuse humeur, intronise, lors de soirées de gala, des personnalités qui partagent l'amour de leur vin afin qu'elles deviennent les ambassadeurs et ambassadrices de l'AOC lirac[29].

Notes et références

  1. « Portail de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects : superficies et volumes en production par produit », sur douane.gouv.fr (consulté le ).
  2. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  3. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « LIRAC » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  4. Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  5. Roquemaure sur le site nemausus.com
  6. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 220
  7. S. E. Banks,J. W. Binns, Banks : Gervaise of Tilbury : otia Imp Omt C
  8. Ce nom traversa les siècles puisqu'en 1869, un journal local avait pour titre La Côte du Rhône et qu'en 1890 Frédéric Mistral parle de « Costo du Rose, renommée pour ses vins ».
  9. Arrêt de 1737 et prescription sur la côte du Rhône
  10. Le bassin versant du Gard rhodanien
  11. Dossier de presse de l'AOC lirac
  12. Géologie de l'AOC lirac
  13. La climatologie du Vaucluse.
  14. « 30209002 – PUJAUT – AERODROME » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  15. « Fiche 30209002 Pujaut » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  16. Jean Vialar, Les vents régionaux et locaux, 1948 ; réédité par Météo-France en 2003.
  17. Source : Services techniques d'Inter Rhône à Avignon Données météorologiques concernant l'année 2006 [PDF]
  18. « Chiffres clés 2023 des vignobles AOC de la Vallée du Rhône », sur syndicat-cotesdurhone.com (consulté le ).
  19. Pierre Charnay, op. cit., p. 172.
  20. Pierre Charnay, op. cit., p. 175.
  21. Pierre Charnay, op. cit., p. 176.
  22. Producteurs de lirac sur le site macaveavins.com
  23. Producteurs récoltants de l'AOC lirac
  24. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône
  25. Charte de qualité des caveaux de dégustation de la vallée du Rhône
  26. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil de service
  27. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil d'excellence
  28. Données chiffrées sur le site du cru lirac
  29. La confrérie des Jaugeurs de Lirac

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Maby, Côtes-du-Rhône et Costières gardoises, cohérence spatiale et humaine d’un vignoble d’appellation, Thèse de doctorat, Université d’Aix-en-Provence, 1994.
  • Jacques Maby, La trame du vignoble, géographie d’une réussite viticole en vallée du Rhône, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1995.

Liens externes

Liens internes

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