Rotboald II de Provence
| Comte de Provence | |
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| Famille |
Première maison comtale de Provence (d) |
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| Conjoints |
Ermengarde (avant ) Emilde (d) |
| Enfants |
Rotboald II ou Roubaud II († apr. ), est comte de Provence de 1008 à 1014, issu de la dynastie comtale de Provence.
Biographie
Origines
Rotboald ou Roubaud est fils de Boson II, comte d'Arles, auteur de la lignée comtale de Provence, et de sa seconde épouse, Constance, dite de Provence ou de Vienne[1],[2],[3].
Il a un frère Guillaume Ier le Libérateur († ), qui sera successivement comte (970) puis marquis de Provence (979)[1],[2],[3].
Comte de Provence
L'analyse des différents actes permet de placer ses interventions dans les comtés d'Orange, de Marseille, surtout d'Aix et de Nice[4].
Le comte Rotboald et son épouse Ermengarde font une donation à l'abbaye de Montmajour en 1002[5].
En 1005, il participe, avec son épouse, Ermengarde, à une importante cérémonie réunissant également « la comtesse Adélaïde et ses fils, le comte Guillaume III de Provence, et le comte Guillaume de Toulouse », ainsi que des vicomtes et de l'évêque[6].
Rotboald II n'est pas mentionné au-delà de l'acte de 1008[7]. Le site Internet de généalogie Medieval Lands place sa mort entre « 1008/22 avril 1015 »[3].
Épouse(s)
Rotboald, selon les auteurs spécialistes de la Provence, épouse une Dame Ermengarde, d'origine inconnue[4],[1],[2]. Elle est mentionnée en 1002 d'après Histoire de Montmajour, d'après Dom Chantelou[3]. Cependant un acte du Cartulaire de Cluny (993-1002) mentionne avant cette date une ceraine Emilde (Eimildis)[3].
Manteyer (1908) considérait qu'elle n'était qu'une seule et même personne [4].
Christian Settipani (La noblesse du Midi carolingien, 2004)[8], s'appuyant sur l'ouvrage de Joseph Berge, Les erreurs de l'Histoire (1952), indique qu'elles sont deux personnes différentes[9]. Le généalogiste Szabolcs de Vajay (en) (1980)[10], abonde dans le sens de Berge[8]. Cependant, selon cette thèse « les deux femmes, et par la même occasion, leurs époux, qui seraient deux Roubaud successifs, père et fils évidemment »[8]. Ainsi, Emilde (Eimildis) serait l'épouse d'un Rotboald Ier, père de ce Rotboald II[8]. L'analyse des prénoms permettrait de soutenir la distinction de deux femmes[3].
Vajay (1980) considère qu'il pourrait s'agir d'Émilde, fille d'Étienne, vicomte de Gévaudan, et de sa première épouse, Anne[10].
L'origine d'Ermengarde fait l'objet de débats. Pour certains historiens, Ermengarde serait Ermengarde, qui devenue veuve, aurait épousé Rodolphe III, roi de Bourgogne vers 1011[11],[12],[13]. Mais cette thèse ne fait pas l'unanimité[14].
Magnani (1999) annote, d'après Les chartes du pays d'Avignon de Manteyer (1914), « Il faut signaler aussi la donation, en 1019, de la terre des pêcheurs, par la « reine » Ermengarde et ses deux fils, Hugues et Guillaume, identifiés respectivement par G. Manteyer avec la reine de Bourgogne, veuve du comte Roubaud, avec le futur évêque de Lausanne et avec le marquis de Provence. Ce document ne serait-il pas un faux fabriqué par Polycarpe ? »[15].
Famille
Selon l'hypothèse des auteurs spécialistes de la Provence, Rotboald et Ermengarde ont deux enfants[7],[1],[16],[2] :
- Guillaume III/IV († ), comte de Provence ;
- Emma († ), comtesse de Provence, mariée à Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse.
Mazell (2011) avance un probable troisième enfant, Hugues/Uc (?), évêque de Lausanne[2]. Selon l'analyse de Magnani (1999), dans la section « Épouse(s) », il s'agirait d'un frère utérin, Hugues de Bourgogne[15].
Notes et références
Notes
Références
- Poly 1976, p. 34.
- Florian Mazel, « Pouvoir comtal et territoire : réflexion sur les partages de l'ancien comté de Provence au XIIe siècle », Mélanges de l'École française de Rome : Moyen Âge, vol. 123, no 2 (« Les pouvoirs territoriaux en Italie »), , p. 1re part. (« Les pouvoirs territoriaux en Italie centrale et dans le sud de la France. Hiérarchies, institutions et langages (XIIe – XIVe siècle) : études comparées »), p. 467-486 (DOI 10.4000/mefrm.634, lire en ligne).
- (en) Charles Cawley, « Rotbald II de Provence », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025.
- Manteyer 1908, p. 267.
- ↑ Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 121-122.
- ↑ Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 188.
- Manteyer 1908, p. 268.
- Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », , 388 p. (ISBN 1-900934-04-3)
- ↑ Joseph Berge, Les erreurs de l'histoire. Origines rectifiées de maisons féodales. Concerne les comtes de Provence, les princes d'Orange, les d'Adhémar de Monteil, les Poitiers-Valentinois, les vicomtes de Marseille et la maison de Baux, Menton, éd. France-Riviera, , 257 p., p. 60-64.
- Szabolcs de Vajay (en), « Comtesses d'origine occitane dans la Marche d'Espagne aux Xe et XIe siècle. Essai sur le rattachement de Richilde, de Garsende et de Letgardis, comtesses de Barcelone, et de Thietberge comtesse d'Urgel au contexte généalogique occitan », Hidalguía, no 28, , p. 585-616, 601-2.
- ↑ Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique, vol. 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), p. 750.
- ↑ Christian Sorrel (dir.), Haute-Savoie en images : 1000 ans d'histoire, 1000 images, Les Marches, La Fontaine de Siloé, coll. « Histoire de la Savoie en images : images, récits », , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, lire en ligne), p. 116-117.
- ↑ Laurent Ripart (thèse sous la dir. de Henri Bresc), Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), vol. 1, Université de Nice, , 833 p. (lire en ligne), p. 54.
- ↑ (de) Theodor Schieffer et Hans E Mayer, Die Urkunden der burgundischen Rudolfinger (Regum Burgundiae e stirpe Rudolfina diplomata et acta), München, 1977, n° 136, p. 313.
- Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 169.
- ↑ Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, La Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, (ISBN 978-2-85399-617-4, DOI 10.4000/books.pup.6304, lire en ligne), chap. 1 (« Le temps des sires 972-1112 »), p. 9-52.
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages récents
- Édouard Baratier, Histoire de la Provence, Toulouse, Editions Privat, , 604 p. (ISBN 2-7089-1649-1) (réédition).
- Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence fin Xe - début XIVe siècle, Paris, CTHS, , 803 p. (ISBN 978-2-7355-0503-6, LCCN 2005397122).
Ouvrages anciens
- Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
- Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique, t. 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- (en) Charles Cawley, « Chapter 3. Comtes de Provence 961-1093 », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025, dont la notice (en) Charles Cawley, « Rotbald II de Provence », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025.
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