Emma de Provence

Emma de Provence
Titre de noblesse
Comtesse de Provence
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Vers
Décès
Famille
Première maison comtale de Provence (d)
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants

Emma de Provence, parfois dite Emma de Venasque, morte en 1063, est comtesse indivis de Provence de 1037 à 1063 et comtesse de Toulouse de 1019 à 1037. Elle appartient à la branche aînée de la dynastie comtale de Provence.

Biographie

Origines

Emma serait mentionnée pour la première fois en 998/999[n 1].

Elle est la fille de Rotboald II/Roubaud II, comte/marquis de Provence et d'Ermengarde[2], on trouve ainsi la mention : « Ego Emma comitissa fille Robaldi comitis et Ermengarde uxoris ejus, matris mea... »[3],[4]. Sa mère semble s'être remariée, selon Georges de Manteyer[1] ou plus récemment par le médiéviste Laurent Ripart[5], à Rodolphe III de Bourgogne, roi de Bourgogne[6]. Mais cette thèse ne fait pas l'unanimité[7].

Elle a un frère, probablement cadet, Guillaume III/II[8],[2].

Succession de la Provence

À la mort de son père, avant 1014, Manteyer (1908) considérait « que cette dernière ne fut pas dotée, de sorte qu'elle eut part à la terre, comme cohéritière de son père. Guillaume II et Emma eurent donc, chacun, un quart indivis de Manosque. »[9] Guillaume obtient plus précisément « Avignon, qui représentait un quart indivis de la Provence », tandis que Emma reçoit « le Venaissin et le Diois, qui représentaient le dernier quart, et ce devint le domaine de la Maison de Toulouse. »[9]

En 1037, son frère, Guillaume III, marquis de Provence, décède[9]. Sa part ne revient pas à sa sœur, mais passe à leurs cousins de la branche cadette, les frères Foulques Bertrand et Geoffroi Ier[9],[10],[11]. Ainsi les deux frères entre en possession « non seulement la moitié, mais les trois quarts indivis de la marche de Provence »[9].

Mariage

Elle est unie, vers 1019, à Guillaume III de Toulouse ( ), comte de Toulouse[1]. Le couple a deux fils :

  • Pons (mort en 1060), comte de Toulouse ;
  • Bertrand Ier (mort après 1081), comte de Provence.

En 1024, elle fait avec son mari une donation à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille.

Le mariage permet à la maison de Toulouse d'acquérir une partie des droits dynastiques sur le comté de Provence, l'un des enjeux de la grande guerre méridionale qui opposera au XIIe siècle les maisons comtales de Barcelone et de Toulouse[12].

Notes et références

Notes

  1. D'après un document « la « reine » Ermengarde et ses deux fils, Hugues et Guillaume, identifiés respectivement par G. Manteyer avec la reine de Bourgogne, veuve du comte Roubaud », mais également supposé être un faux de Polycarpe), 188-189[1].

Références

  1. Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 47, 169.
  2. Florian Mazel, « Pouvoir comtal et territoire : réflexion sur les partages de l'ancien comté de Provence au XIIe siècle », Mélanges de l'École française de Rome : Moyen Âge, vol. 123, no 2 (« Les pouvoirs territoriaux en Italie »),‎ , p. 1re part. (« Les pouvoirs territoriaux en Italie centrale et dans le sud de la France. Hiérarchies, institutions et langages (XIIe – XIVe siècle) : études comparées »), p. 467-486 (lire en ligne).
  3. Manteyer 1908, p. 269.
  4. Joseph Berge, Les erreurs de l'histoire. Origines rectifiées de maisons féodales. Concerne les comtes de Provence, les princes d'Orange, les d'Adhémar de Monteil, les Poitiers-Valentinois, les vicomtes de Marseille et la maison de Baux, Menton, éd. France-Riviera, , 257 p., p. 51.
  5. Laurent Ripart, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), vol. 1, Université de Nice, coll. « thèse sous la dir. de Henri Bresc », , 833 p. (lire en ligne), p. 54.
  6. Christian Sorrel (sous la direction de), Haute-Savoie en images : 1000 ans d'histoire, 1000 images, Les Marches, La Fontaine de Siloé, coll. « Histoire de la Savoie en images : images, récits », , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, lire en ligne), p. 116-117.
  7. Theodor Schieffer, Hans E Mayer, Die Urkunden der burgundischen Rudolfinger (Regum Burgundiae e stirpe Rudolfina diplomata et acta), München, 1977, n° 136, p. 313.
  8. Manteyer 1908, p. 268.
  9. Manteyer 1908, p. 316.
  10. Christian Settipani, La noblesse du Midi carolingien, Occasional Publications UPR, , 388 p. (ISBN 978-1-900934-04-6, lire en ligne), p. 30.
  11. Mariacristina Varano (thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I), Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, , 1007 + 132 (lire en ligne [PDF]), p. 438.
  12. Hélène Débax, La Féodalité languedocienne, XIe – XIIe siècles : Serments, hommages et fiefs dans le Languedoc des Trencavel, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, (ISBN 285816651X et 9782858166510, lire en ligne), p. 29.

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages récents

  • Édouard Baratier, Histoire de la Provence, Toulouse, Editions Privat, , 604 p. (ISBN 2-7089-1649-1) (réédition).
  • Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence fin Xe - début XIVe siècle, Paris, CTHS, , 803 p. (ISBN 978-2-7355-0503-6, LCCN 2005397122).

Ouvrages anciens

  • Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
  • Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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