Rhamphorhynchus
Espèces de rang inférieur
- † R. muensteri
- † R. gemmingi
- † R. longiceps
Rhamphorhynchus est un genre fossile de ptérosaures ayant vécu au Jurassique supérieur il y a 150 Ma. Son nom signifie « bec-museau ».
Historique
Le genre Rhamphorhynchus est décrit en 1847 par le paléontologue allemand Christian Erich Hermann von Meyer[1],[2]
Fossiles
Selon Paleobiology Database en 2025, ce genre Rhamphorhynchus a vingt collections référencées de fossiles[2]. Ces collections sont du Kimméridgien au Tithonien du Jurassique supérieur, c'est-à-dire datent de 157,3 à 145 Ma avant notre ère[2].
Répartition
Ces vingt collections proviennent de quatre pays, quinze collections d'Allemagne, trois du Portugal, une de Tanzanie et une du Royaume-Uni[2].
Sous-famille
Selon Paleobiology Database en 2025, ce genre Rhamphorhynchus est classé dans la sous-famille des Rhamphorhynchinae de la famille des Rhamphorhynchidae[2].
Description
Rhamphorynchus mesurait 2 mètres d'envergure et 1,5 mètre de long. Il était moins spécialisé que les ptérodactyles plus tardifs. Il possédait une longue queue rigide renforcée par des ligaments qui se terminent par un « gouvernail » en forme de losange.
Il était équipé d’un large bec garni de dents tranchantes, saillantes, orientées et courbées vers l’avant et s’engrenant, à la fermeture des mâchoires, les unes au contact des autres.
Des fossiles ont été découverts en Angleterre, en Espagne, au Portugal et en Tanzanie mais les mieux préservés proviennent de la carrière de calcaire de Solnhofen en Allemagne. Un certain nombre de fossiles conservent, outre le squelette, la trace de tissus souples, notamment les ailes et la queue.
Paléobiologie
Rhamphorhynchus devait se nourrir principalement de poissons en les capturant en vol sous la surface ; on pense qu’il pêchait en fendant l’eau avec son bec et conservait ses proies dans une poche à la façon des pélicans. Son régime alimentaire constitué de poissons et de céphalopodes a été confirmé par l’observation de son contenu stomacal fossile et par ses coprolithes[3]. Ce comportement de piscivore aérien est remis en cause par certains paléontologues qui pensent qu’il capturait ses proies en plongeant dans l’eau comme la plupart des oiseaux aquatiques actuels[4].
En 2020, un fossile de calmar, Plesioteuthis subovataa, a été découvert dans le calcaire de Solnhofen avec une dent de Rhamphorhynchus muensteri plantée dans le corps, prouvant ainsi directement que ces ptérosaures se nourrissaient, entre autres, de céphalopodes[5],[6].
Dans la culture populaire
Rhamphorhynchus apparaît dans quelques œuvres de fiction où sa taille est souvent très exagérée :
- le roman Le Monde perdu (1912) d'Arthur Conan Doyle ;
- le Cycle de Pellucidar d'Edgar Rice Burroughs, dans lequel les Mahars, espèce qui domine le monde de la Terre creuse, sont les descendants des Rhamphorhynchus ;
- le film Un million d'années avant J.C. (1996), où il combat et tue un ptéranodon avant de dévorer les petits de ce dernier ;
- le film Quand les dinosaures dominaient le monde (1970), où il attaque l'un des protagonistes ;
- le film japonais Les Monstres de la préhistoire (1977), où il combat un Plesiosaurus ;
- la série documentaire Le Royaume des Dinosaures, dont le second épisode « L'abreuvoir » (The Watering Hole), montre un Rhamphorhynchus suivant le personnage central, un Allosaurus ;
- le troisième épisode de la série documentaire Sur la terre des dinosaures de la BBC, « Mers cruelles » (A Cruel Sea) où un groupe entier se fait attaquer par un Eustreptospondylus ;
- le jeu Android Jurassic World, le jeu.
Classification
L’analyse phylogénétique conduite pour Dearc, en 2022 par Jagielska et al., a inclus des caractères issus de plusieurs publications indépendantes ainsi que des caractères nouveaux, tout en excluant ceux connus uniquement chez de très jeunes animaux ou ceux fortement variables selon l’âge. L’arbre obtenu place Dearc au sein des Rhamphorhynchidae, spécifiquement dans un clade aux côtés de Angustinaripterus et Sericipterus, formant le groupe des Angustinaripterini[7]. L'arbre original a été modifié en faisant apparaître les trois taxons des Pterosauromorpha, Pterosauria et les Rhamphorhynchoidea, Rhamphorhynchidae et Scaphognathidae, pour plus de clarté.
| Pterosauromorpha |
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Ptérosaure en philatélie
Le genre Rhamphorhynchus est représenté sur un timbre postal de Géorgie en 1998.
Galerie
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Fossile de Rhamphorhynchus.
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Moulage de Rhamphorhynchus muensteri.
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Dessin d'un Rhamphorhynchus muensteri par le paléoartiste Dimitri Bogdanov.
Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Publication originale
- [1847] (de) Christian Erich Hermann von Meyer, « Homeosaurus maximiliani und Rhamphorhynchus (Pterodactylus) longicaudus, zwei fossile Reptilien aus der Kalkschiefer von Solenhofen », 4X, Frankfurt, , p. 1-22.
Notes et références
- ↑ Christian Erich Hermann von Meyer 1847, p. 1-22.
- (en) Paleobiology Database : †Rhamphorhynchus Meyer, 1847 (pterosaur) (consulté le ).
- ↑ (en) E. Frey et H. Tischlinger, « The Late Jurassic pterosaur Rhamphorhynchus, a frequent victim of the ganoid fish Aspidorhynchus? », PLOS ONE, vol. 7, no 3, , e31945 (PMID 22412850, PMCID 3296705, DOI 10.1371/journal.pone.0031945)
- ↑ (en) M.P. Witton, « Were early pterosaurs inept terrestrial locomotors? », PeerJ, vol. 3, , e1018 (PMID 26157605, PMCID 4476129, DOI 10.7717/peerj.1018)
- ↑ (en) « Jurassic Fossil Shows Pterosaurs Preyed on Soft-Bodied Cephalopods », sur Science News, (consulté le ).
- ↑ (en) R. Hoffmann et al. 2020. Pterosaurs ate soft-bodied cephalopods (Coleoidea). Sci. Rep. 10, 1230; doi: 10.1038/s41598-020-57731-2
- ↑ [2022] (en) Natalia Jagielska, Michael O’Sullivan, Gregory F. Funston, Ian B. Butler, Thomas J. Challands, Neil D.L. Clark, Nicholas C. Fraser, Amelia Penny, Dugald A. Ross, Mark Wilkinson et Stephen L. Brusatte, « A skeleton from the Middle Jurassic of Scotland illuminates an earlier origin of large pterosaurs », Current Biology, Royaume-Uni, Cell Press et Elsevier, vol. 32, , p. 1-8 (ISSN 0960-9822 et 1879-0445, OCLC 45113007, DOI 10.1016/J.CUB.2022.01.073)..
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