Cycnorhamphus

Cycnorhamphus suevicus

Cycnorhamphus
Squelette reconstitué du spécimen adulte dit le « Painten Pelican » au musée Carnegie d'histoire naturelle à Pittsburgh.
155.7–145 Ma
3 collections
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Classe Sauropsida
Sous-classe Diapsida
Infra-classe Archosauromorpha
Clade Archosauria
Clade Avemetatarsalia
Clade Ornithodira
Clade  Pterosauromorpha
Ordre  Pterosauria
Sous-ordre  Pterodactyloidea
Clade  Lophocratia
Famille Gallodactylidae selon ?
? selon PaleoDB

Genre

 Cycnorhamphus
Seeley, 1870

Espèce

 Cycnorhamphus suevicus
Quenstedt, 1855

Synonymes

  • Pterodactylus suevicus
    Quenstedt, 1855
  • Pterodactylus württembergicus
    Meyer, 1855
  • Pterodactylus eurychirus
    Wagner, 1858
  • Gallodactylus canjuersensis
    Fabre, 1974
  • Cycnorhamphus canjuersensis
    Bennett, 1996

Cycnorhamphus (« bec de cygne ») est un genre fossile ptérodactyloïdes archaeoptérodactyloïdes. Une seule espèce est rattachée au genre : Cycnorhamphus suevicus.

Historique

Le genre Cycnorhamphus est décrit en 1870 par le paléontologue britannique Harry Govier Seeley (1839-1909)[1],[2].

Fossiles

Selon Paleobiology Database en 2025, le genre Cycnorhamphus a trois collections référencées de fossiles[2]. Ces trois collections sont du Kimméridgien supérieur au Tithonien inférieur du Jurassique supérieur, c'est-à-dire datent de 155,7 à 145 Ma avant notre ère[2].

Il a vécu au Jurassique supérieur en Allemagne, où ses fossiles ont été retrouvés dans la formation du calcaire de Nusplingen (Kimméridgien supérieur) au Bade-Wurtemberg[3] et dans le célèbre calcaire de Solnhofen (Tithonien inférieur) en Bavière[4].

Découvertes

En 1855, un fossile de ptérosaure découvert en Allemagne, dans le Tithonien près de Nusplingen dans le royaume de Wurtemberg, est nommé Pterodactylus suevicus par le paléontologue allemand Friedrich August von Quenstedt[5]. En 1870, Harry Govier Seeley l'attribue à un nouveau genre : Cycnorhamphus.

Synonyme de Gallodactylus ?

Un spécimen a également été découvert dans le Lagerstätte de Canjuers (Tithonien inférieur) dans le sud-est de la France en 1974[6].

Selon S. C. Bennett (2013), l'espèce française Gallodactylus canjuersensis ne montre pas de caractéristiques différentes autres qu'ontogénétiques ; il la considère comme un synonyme junior de C. suevicus[7]. En 1974, Jacques Fabre découvre un spécimen de ptérosaures dans le Lagerstätte de Canjuers dans le département du Var dans le sud-est de la France[6],[8]. Il le décrit comme une nouvelle espèce du même genre que P. suevicus, mais sans retenir de nom de Cycnorhamphus qu'il juge non valide en raison d'erreurs de diagnostic par Seeley. Il érige donc un nouveau genre sous le nom binominal de Gallodactylus canjuersensis, le « doigt de la Gaule de Canjuers »[6].

En 1996, cependant, Christopher Bennett pointe que les erreurs mentionnées n'invalident pas le nom de Cycnorhamphus qui est antérieur et donc prioritaire. Il renomme donc le spécimen Cycnorhamphus canjuersensis[5]. En 2010 et 2013, Bennett publie d'autres études sur ces fossiles et conclut que C. suevicus et C. canjuersensis seraient une même espèce et que les différences constatées entre les deux pourraient s'expliquer par des variations sexuelles ou individuelles. Il met donc formellement en synonymie C. canjuersensis et C. suevicus sous le nom de ce dernier[7]. Par contre la famille des Gallodactylidae qui avait été érigée par Jacques Fabre pour héberger le genre Gallodactylus est conservée.

Description

Cycnorhamphus mesurait environ 1 m de long, 1,40 m d'envergure et pesait environ 2 kg. Il possédait une crête de 2 cm et des dents à l'avant de son bec ce qui suggère qu'il chassait de manière différente des autres ptérosaures, il n'écumait pas la surface de l'eau.

Historiquement, les Cycnorhamphus décrits n'ont longtemps été que des spécimens juvéniles. Ils ressemblaient alors à ceux de Pterodactylus antiquus avec des mâchoires rectilignes portant des dents uniquement à l'extrémité des mâchoires, deux crêtes osseuses, une située à l'arrière du crâne et l'autre allongée dans la partie centrale du sommet du crâne[7].

La reprise de l'étude d'un spécimen intrigant surnommé le « Painten Pelican » a révélé que l'animal possédait une anatomie des mâchoires très inhabituelle.

Les seules dents de l'animal sont disposées en demi-cercle à l'extrémité des mâchoires et inclinées vers l'extérieur. Les mâchoires, et en particulier la mandibule, sont nettement coudées un peu en arrière des dents, concave pour la mandibule et convexe pour la mâchoire supérieure. Cette morphologie forme un espace ouvert au niveau duquel des restes de tissus mous minéralisés ont été observés. La fonction de ces membranes n'est pas expliquée[7]. L'hypothèse a été émise qu'elles pourraient fonctionner de manière similaire à celles de certaines cigognes modernes, appelées Bec-ouverts, permettant à l'animal de tenir des invertébrés durs comme les mollusques et de les écraser pour les consommer[9].

Alimentation

Cycnorhamphus se nourrissait de poissons qu'il attrapait avec son bec.

Habitat

Il vivait près des littoraux.

Classification

L'historique de la classification de l'espèce appelée aujourd'hui Cycnorhamphus suevicus est long et complexe.

Le cladogramme ci-dessous montre les résultats de l'étude phylogénétique réalisée en 2018 par Longrich, Martill et Andres lors de la description du genre Kryptodrakon. Il montre la position des gallodactylidés avec deux espèces rattachées[10] :

Ctenochasmatoidea
Gallodactylidae



Normannognathus wellnhoferi



Ctenochasmatidae


Kepodactylus



Moganopterinae

Moganopterus



Feilongus





Ardeadactylus




Elanodactylus


Gnathosaurinae

Huanhepterus




Plataleorhynchus



Gnathosaurus









Ctenochasmatinae




Le cladogramme suivant de Vidovic de Martill en 2017 incluait au contraire, de façon tentative, de nombreux genres dans la famille de Gallodactylidae, voire des sous-clades[11] :

Ctenochasmatoidea
Gallodactylidae

Aerodactylus





Huanhepterus




Ardeadactylus



Aurorazhdarcho







Moganopterinae

Feilongus



Moganopterus







Ctenochasmatidae



Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Publication originale

  • [1870] (en) Harry Govier Seeley, The Ornithosauria: an elementary study of the bones of pterodactyles, made from fossil remains found in the Cambridge Upper Greensand, and arranged in the Woodwardian Museum of the University of Cambridge, Deighton, Bell & Co, Cambridge, coll. « Cambridge », (DOI 10.1080/00222937008696217). 

Notes et références

Références taxonomiques

Références

  1. Harry Govier Seeley 1870.
  2. (en) Paleobiology Database : Cycnorhamphus Seeley, 1870 (pterosaur) (consulté le ).
  3. (de) G. Dietl et G. Schweigert. 2011. Im Reich der Meerengel. Der Nusplinger Plattenkalk und seine Fossilien
  4. (de) D. Fuchs, H. Keupp, and T. Engeser. 2003. New records of soft parts of Muensterella scutellaris Muenster, 1842 (Coeloidea) from the Late Jurassic plattenkalks or Eichstätt and their significance for octobrachian relationships. Berliner Paläobio. Abh. 3:101-111
  5. (en) S. Christopher Bennett, « On the taxonomic status of Cycnorhamphus and Gallodactylus (Pterosauria: Pterodactyloidea) », Journal of Paleontology, vol. 70, no 2,‎ , p. 335–338
  6. (fr) Fabre, J. A., 1974, Un nouveau Pterodactylidae du gisement de Canjuers (Var) Gallodactylus canjuersensis nov. gen., nov. sp., Annales de paléontologie, v. 62, n. 1, p. 35-70
  7. (en) S. C. Bennett, « The morphology and taxonomy of the pterosaur Cycnorhamphus », Neues Jahrbuch für Geologie und Paläontologie - Abhandlungen, vol. 267,‎ , p. 23–41 (DOI 10.1127/0077-7749/2012/0295)
  8. (en) Charbonnier, Sylvain & Allain, Ronan & Läng, Émilie & Vacant, Renaud. (2014). A new look at the Late Jurassic Canjuers conservation Lagerstätte (Tithonian, Var, France). Comptes Rendus Palevol. 13. 10.1016/j.crpv.2014.01.007
  9. (en) Witton, Mark P. (2013). Pterosaurs: Natural History, Evolution, Anatomy. Princeton University Press. (ISBN 0691150613)
  10. [2018] (en) Nicholas R. Longrich, David Michael Martill et Brian Andres, « Late Maastrichtian pterosaurs from North Africa and mass extinction of Pterosauria at the Cretaceous-Paleogene boundary », PLOS Biology, PLoS, vol. 16, no 3,‎ , e2001663 (ISSN 1544-9173 et 1545-7885, OCLC 265381048, PMID 29534059, PMCID 5849296, DOI 10.1371/JOURNAL.PBIO.2001663).
  11. [2017] (en) S.U. Vidovic et D.M. Martill, « The taxonomy and phylogeny of Diopecephalus kochi (Wagner, 1837) and "Germanodactylus rhamphastinus" (Wagner, 1851) », Geological Society, London, Special Publications, vol. 455,‎ , p. 125–147 (DOI 10.1144/SP455.12, lire en ligne)
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