Foulques Bertrand de Provence
| Comte de Provence | |
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Entre et (?) |
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| Décès |
Entre et |
| Famille |
Première maison comtale de Provence (d) |
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| Mère |
Gerberge de Bourgogne (d) |
| Fratrie | |
| Conjoint |
Hildegarde (d) |
| Enfants |
Foulques-Bertrand de Provence, également sous les formes Fou(l)que(s)-Bertran(d) ou simplement Bertran(d) Ier, né probablement vers 1014 et mort entre 1050/1054, est un comte indivis de Provence, issue de la branche cadette de la dynastie comtale de Provence.
Il dirige sa part de la Provence en indivision avec son plus jeune frère Geoffroi, se qualifiant de marquis, à la mort de leur cousin Guillaume III de Provence, devenant ainsi chefs de la dynastie.
Prénom
La graphie de son nom varie chez les auteurs. Manteyer (1908) utilise la forme Foulques-Bertrand, tout en précisant que « Ce fils puîné du comte Guillaume IV est donc connu sous le nom de Foulques en 1018, sous ceux de Foulques-Bertrand en 1019 et sous celui de Bertrand, depuis 1030 jusqu'à la date de sa mort »[1]. Les auteurs contemporains utilisent les formes francisées Fouque et Foulque du nomen Fulco : Fouques-Bertrand (Aurell & al., 2005)[2], Foulque-Bertrand (Settipani 2004)[3], (Fouque)-Bertran (Mazel, 2011)[4] ou encore simplement Bertrand (Varano, 2011)[5]/Bertran I (Poly, 1976[6], Mazel, 2002[7]).
Biographie
Origines
Foulques-Bertrand naît vraisemblablement entre 1013[n 1] et 1015[n 2].
Il est le fils de Guillaume/Guilhem [II/III] († ), comte de Provence, et de Gerberge/Gerberga [de Bourgogne] († v. /23)[4],[9], fille d'Otte-Guillaume, comte de Bourgogne et d'Ermentrude[10],[11].
Il a deux frères, l'aîné Guillaume/Guilhem († v. ) et le cadet Geoffroi/Jauffre († v. /1062)[12],[4],[9]. Les trois frères sont mentionnés dans un acte de 1018 aux côtés de leur grand-mère, la comtesse Adélaïde d'Anjou († ), et leur mère, la comtesse Gerberge[13].
Foulques-Bertrand épouse Hildegarde[14],[3], que l'on trouve également sous les formes Ermengarde (Poly, 1976)[15], Ermengarda/Eldegarda (Mazell, 2011)[4] ou encore Eldiarde (site Medlands)[9], surnommée Euza/Eveza[14],[3],[9]. Cette dernière n'est connue que par une charte de Montmajour de l'année 1040[14],[16]. Le couple a deux fils, Guillaume V Bertrand et Geoffroi II[14],[17].
Succession à son père, la crise provençale (1018-1037)
Son père, Guillaume/Guilhem [II/III], meurt le [18] (Manteyer donnait « 1018, après le 30 mai »[19]), lors de la révolte de Pons de Fos, qui contrôle notamment « l’étang de Berre, ses salins et ses pêcheries »[20],[21],[22]. À la suite de la mort du jeune comte, la période est marquée par la révolte de plusieurs seigneurs qui pillent notamment les terres données par les comtes à Cluny[20],[21]. La mère du comte, Adélaïde, et son épouse, Gerberge, tentent de maintenir le contrôle sur la Provence. Adélaïde fait appel à son fils Guillaume III /Guilhem Taillefer, comte de Toulouse, qui intervient en 1021[22]. La Provence est plus ou moins pacifiée vers 1023[22]. Entre temps, les Fos occupent de nouveau leurs anciennes possessions[22].
Guillaume/Guilhem [II/III], avait hérité de son père, qui appartient à la branche cadette de la dynastie de Provence, « du sud et à l'est de la Durance, [correspondant] à la basse Provence et la Provence alpine »[22]. Le frère aîné, Guillaume/Guilhem († v. ), semble succéder à son père, mais il meurt jeune et sans postérité[13],[3]. Foulques-Bertrand et son cadet, Geoffroi/Jauffre, hérite en indivision de la Provence[3],[5], se qualifiant de comtes[23]. À la mort de leur cousin au 5e degré, chef de la branche aînée de Provence, le marquis/comte /IV, en 1037[n 3], ils héritent d'un « quart indivis de la Provence qu'ils joignent à leur moitié », obtenant ainsi ce que l'on nomme la marche ou marquisat de Provence[25]. Foulques-Bertrand, en tant qu'aîné, obtient Avignon, provenant de la branche aînée, tandis que Geoffroi s'installe à Arles, appartenant à leur père[26]. Les deux frères cessent de porter le titre de comte se qualifiant désormais de marquis, titre que l'on trouve dans des actes de 1042, de 1044, de 1048 et de 1050[27].
Les révoltent reprennent à partir de 1030[22]. Bertrand doit de nouveau combattre les seigneurs des Baux et de Fos. À la tête de l'ost comtal, composé par les vicomtes de Marseille et quelques seigneurs des Alpes[22], les combats s'engagent encore une fois sur les rives de l'étang de Berre où le prince réussit à battre ses vassaux révoltés[22]. La paix est à peine revenue en 1032, que son suzerain Rodolphe de Bourgogne meurt. Suit une période trouble de lutte entre les prétendants, l'empereur Conrad le Salique et Eudes de Blois, qui meurt en 1037. À l'issue de cette guerre, le comté de Provence devient terre d'Empire, mais elle sera devenue en fait indépendante.
Dans les actes médiévaux
Ces différents aléas ne l'empêchèrent pas de doter les abbayes : une donation de 1018 le cite aux côtés de ses frères, de sa mère Gerberge et de sa grand-mère Adélaïde d'Anjou. Guillaume étant mort entre-temps, trois autres donations, de 1030, de 1037 et de 1040, ne le citent qu'avec son frère le comte Geoffroy.
En 1040, les deux frères font séparément une donation à l'abbaye de Montmajour[27].
Un acte de 1044 permet d'attester la possession du château de Forcalquier, qui sera plus tard le centre du comté tenu par ses descendants.
Mort et succession
La date de sa mort n'est pas précisément connue. Foulques-Bertrand semble mourir entre 1050 et 1054[3],[9]. Manteyer (1908) indiquait que le marquis était « mort entre 1050 et 1054, probablement même avant le 27 avril 1051, son frère Geoffroy continue seul à se titrer marquis »[28]. Poly (1976) indiquait quant à lui la date du « 22 janvier 1051/1052 »[29].
Les auteurs de l'ouvrage La Provence au Moyen Âge (2005) ou Mazell (2011) retiennent l'année 1051[4],[22], tandis que Varano (2011) indique vers 1051 ou 1053 [5].
Ses deux fils lui succèdent à Avignon[4],[17]. Varano (2011) souligne leur rapide disparition en raison de « la rareté des actes dans lesquels ils apparaissent sur la rive occidentale de la Durance. »[17] En effet, l'un comme l'autre décèdent au cours de la décennie des années 1060[17].
Famille
Foulques-Bertrand épouse d'Hildegarde, dont sont issus deux fils[14],[17] :
- Guillaume V Bertrand/Guilhem Bertran († entre et 1067), comte de Provence, marié à Azalaïs/Adélaïde/Alix, que les auteurs contemporains surnomment de Cavenez († apr. ), fille du seigneur de Valpergue (Valperga), près de Turin italien[30].
- Geoffroi II († v. ), comte de Provence, marié à la comtesse Ermengarde[31].
Notes et références
Notes
- ↑ Une charte d'une donation à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille datée de 1013 ne mentionne que son frère aîné Guillaume :
- Wilelmus comes Provincie coniugisque mea Girberga cum filio nostro Wilelmo[8].
- ↑ date présumée de la naissance de son frère, Geoffroi.
- ↑ La part de /IV ne revient pas à sa sœur, Emma, ni à la maison de Toulouse, puisqu'elle était mariée à Guillaume III († ), comte de Toulouse[24].
Références
- ↑ Manteyer 1908, p. 278.
- ↑ Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, La Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, (ISBN 978-2-85399-617-4, lire en ligne).
- Christian Settipani, La noblesse du Midi carolingien, Occasional Publications UPR, , 388 p. (ISBN 978-1-900934-04-6, lire en ligne), p. 30.
- Florian Mazel, « Pouvoir comtal et territoire : réflexion sur les partages de l'ancien comté de Provence au XIIe siècle », Mélanges de l'École française de Rome : Moyen Âge, vol. 123, no 2 (« Les pouvoirs territoriaux en Italie »), , p. 1re part. (« Les pouvoirs territoriaux en Italie centrale et dans le sud de la France. Hiérarchies, institutions et langages (XIIe – XIVe siècle) : études comparées »), p. 467-486 (lire en ligne).
- Varano 2011, p. 438.
- ↑ Poly 1976, p. 397.
- ↑ Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe – début XIVe siècle, Paris, éditions du CTHS, (ISBN 2-7355-0503-0), p. 772.
- ↑ CSV no 646 (pp. 639-641), dans Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille sur Gallica.
- (en) Charles Cawley, « Guillaume III de Provence », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025 (consulté en ).
- ↑ Manteyer 1908, p. 271-272.
- ↑ Poly 1976, p. 179.
- ↑ Manteyer 1908, p. 271-272, 282.
- Manteyer 1908, p. 273.
- Manteyer 1908, p. 283-284.
- ↑ Poly 1976, p. 34.
- ↑ Histoire de Montmajour, d'après Dom Chantelou, Revue historique de Provence, Aix, 1890-1891, p. 136.
- Varano 2011, p. 439.
- ↑ Poly 1976, p. 175.
- ↑ Manteyer 1908, p. 272.
- Poly 1976, p. 174-175.
- Martin Aurell, Les noces du comte. Mariage et pouvoir en Catalogne (785-1213), Publications de la Sorbonne, , 623 p. (ISBN 978-2-85944-251-4, lire en ligne), p. 252.
- Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, La Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, (ISBN 978-2-85399-617-4, lire en ligne), « 1. Le temps des sires 972-1112 », p. 9-52.
- ↑ Manteyer 1908, p. 278-279.
- ↑ Manteyer 1908, p. 316.
- ↑ Manteyer 1908, p. 280-282, 316.
- ↑ Manteyer 1908, p. 316-317.
- Manteyer 1908, p. 280-282.
- ↑ Manteyer 1908, p. 290-291.
- ↑ Poly 1976, p. 207.
- ↑ Varano 2011, Varano donne, par erreur, la graphie Valpregue, p. 438-439.
- ↑ Manteyer 1908, p. 298.
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages récents
- Édouard Baratier, Histoire de la Provence, Toulouse, Editions Privat, , 604 p. (ISBN 2-7089-1649-1) (réédition).
- Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence fin Xe - début XIVe siècle, Paris, CTHS, , 803 p. (ISBN 978-2-7355-0503-6, LCCN 2005397122).
- Mariacristina Varano (thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I), Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, , 1007 + 132 (lire en ligne [PDF]).
Ouvrages anciens
- Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
- Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- (en) Charles Cawley, « Chapter 3. Comtes de Provence 961-1093 », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025.
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