Bolcheretsk
| Bolcheretsk (ru) Большерецк | |||
| Administration | |||
|---|---|---|---|
| Pays | Russie | ||
| Région économique | Extrême-Orient | ||
| District fédéral | Extrême-oriental | ||
| Sujet fédéral | Kraï du Kamtchatka | ||
| Raïon | Raïon d'Oust-Bolcheretsk | ||
| Démographie | |||
| Population | 0 hab. (1940) | ||
| Géographie | |||
| Coordonnées | 52° 59′ nord, 156° 41′ est | ||
| Fuseau horaire | UTC+12:00 | ||
| Divers | |||
| Fondation | 1703 | ||
| Localisation | |||
| Géolocalisation sur la carte : Russie
Géolocalisation sur la carte : kraï du Kamtchatka
| |||
Bolcheretsk (anciennement Bolcheretsk Ostrog) est une colonie historique aujourd'hui disparue du district d'Oust-Bolcheretsk, dans le kraï du Kamtchatka, en Russie. Fondée en 1703 par les Cosaques de Sibérie, elle est le centre administratif du Kamtchatka de 1739 à 1783. Elle cesse d'exister vers 1928, ses derniers habitants étant partis vers des villages voisins dont Oust-Bolcheretsk.
Géographie
Bolcheretsk est situé sur la côte occidentale de la péninsule du Kamtchatka, au confluent du fleuve Bystraïa et de la rivière Bolchaïa (aujourd'hui Plotnikova); lequel se jette plus loin dans la mer d'Okhotsk. Le site occupe plusieurs îles dans le cours anastomosé du fleuve.
Histoire
Fort de Bolcheretsk
L'ostrog de Bolcheretsk est fondé par les Cosaques en 1703, devenant ainsi la première colonie russe sur le territoire de l'actuel district d'Oust-Bolcheretsk. Auparavant, le cosaque Danila Beliaev s'était installé sur les rives de la rivière Bolchaïa, où il meurt probablement en 1707.
En août 1703, un détachement de 15 Cosaques, mené par Dmitri Iaryguine, arrive à Beliaev depuis le fort de Verkhnekamtchatsk. Les Cosaques ont reçu l'ordre de l'administrateur du Kamtchatka Mikhaïl Zinoviev de construire un fort sur la rivière Bolchaïa. L'emplacement du premier fort est inconnu. Selon l'explorateur Stepan Kracheninnikov, un quartier d'hiver, une cabane et une grange collective sont construits dans le fort. En 1706, les Itelmènes refusent de payer le iassak et se révoltent, le fort est incendié et les Cosaques sont tués. Seul Beliaev survit.
Au printemps 1711, un détachement de 75 Cosaques, mené par Danila Antsiferov, accusé du meurtre de Vladimir Atlassov, quitte Verkhnekamtchatsk pour la vallée de la Bolchaïa « afin de ramener au calme les traîtres locaux, de construire la forteresse Bolcheretsk et ainsi expier leur faute ». Le 21 mai 1711, les Itelmènes, qui ont remonté le fleuve, s'approchent des fortifications cosaques. Une bataille s'engage le lendemain. Selon la description de Kracheninnikov : « Nous les avons combattus à la lance jusqu'au soir… Un si grand nombre de traîtres furent vaincus et noyés que la Bolchaïa fut endigué avec leurs cadavres, et trois personnes furent tuées du côté russe. »
Durant l'été de la même année, les Cosaques se rendent sur deux îles Kouriles . En septembre, ils reviennent au « fort en terre fraîchement construit », situé « en contrebas des anciens quartiers d'hiver des iassaks », sur la rive droite de la Bolchaïa, entre le confluent des rivières Goltsovka et Bystraïa.
En 1712, Antsiferov se rend chez les Itelmènes d'Avatcha et finit brûlé par eux. Le commandement du fort passe à Ivan Kozyrevsky . En 1713, plusieurs bateaux construits sur place partent en campagne vers les îles Kouriles. Ayant épousé des Itelmènes, les Cosaques élevèrent des enfants métis, la première génération de Kamtchadales[1].
En 1716-1717, les Russes ouvrent une route maritime reliant Okhotsk au Kamtchatka grâce au navire Vostok. Le port principal du Kamtchatka est alors établi à Tchekavinska, situé à l'embouchure du fleuve Bolchaïa, à 53 km en aval de Bolcheretsk. Dès lors, la forteresse de Bolcheretsk devient un point stratégique important et une base de transbordement pour les marchandises et voyageurs reliant la Sibérie au Kamtchatka central et oriental. Les inconvénients de la région sont principalement le « mauvais temps marin » et le manque de bois de construction adapté, qui « est amené de loin avec beaucoup de difficulté et de danger ». Durant l'hiver 1727-1728, la première expédition du Kamtchatka de Vitus Béring passe l'hiver dans le fort de Bolcheretsk.
En 1732, le prêtre Ioanniki arrive de Iakoutsk pour servir de façon permanente dans la chapelle de Bolcheretsk, mais il meurt en 1736. En 1739, une église est construite à Bolcheretsk. En 1741, une deuxième église est construite : l'église de l'Assomption. En 1736, Vassili Ivanovitch Kazantsov, exilé d'Okhotsk, présente au Sénat un dessin du fort de Bolcheretsk, accompagné d'une description du Kamtchatka.
En 1737, Stepan Kracheninnikov arrive au fort et le décrit ainsi : « L' enceinte de ce fort est quadrangulaire, dix sajens de chaque côté, constituée d'une palissade à l'est et au nord. Les murs sud et ouest sont constitués d'un bâtiment, à savoir une cabane iassak, un dépôt (banque) … L'entrée du fort se fait du côté ouest par une petite porte. Derrière le fort se trouve une chapelle, qui est aujourd'hui une église au nom de Saint-Nicolas le Thaumaturge avec un clocher sur piliers… Une taverne avec une distillerie, 45 employés… Ce fort est le pire de tous, mais il n'est pas nécessaire de le fortifier, car les Kamtchadiens qui y sont soumis sont depuis longtemps fiables et fidèles. » Un an plus tard, il s'y construit une cabane.
C'est probablement en 1740 que la première école du Kamtchatka est ouverte ici.
En 1739, le commandant du Kamtchatka, Piotr Kolesov, est en poste à Bolcheretsk. Il est censé préparer l'expédition de Béring. La même année, le sloop « Bolcheretsk » est construit au chantier naval local. Bolcheretsk devient ainsi la principale ville de la péninsule. En 1768, la variole y est introduite, se propageant dans tout le Kamtchatka et tuant plus de la moitié de la population. En 1769, la ville devient un lieu d'exil et de captivité pour les criminels d'État, parmi lesquels Maurice Beniowski, qui s'évade en 1771 et s'embarque sur un navire pour faire le tour du monde.
Par décret de 1772, le Kamtchatka, auparavant dépendant des autorités d'Okhotsk, est transféré sous le contrôle direct du gouverneur d'Irkoutsk . En 1783, le Kamtchatka et ses trois districts (Aklanski, Ijiginski et Nijnekamtchatsk) sont à nouveau transférés sous le contrôle d'Okhotsk. Après cela, le centre administratif du Kamtchatka est transféré à Nijnekamtchatsk[2].
Fortifications
La fortification de Bolcheretsk est un talus carré en terre de 21,6 m de côté, le long duquel une palissade de pieux est plantée. En 1715, les poteaux sont remplacés par une clôture en rondins. Les fortifications existent jusqu'au début des années 1770. Outre des bâtiments gouvernementaux, une église et des magasins, la forteresse compte des bâtiments résidentiels : en 1726, on dénombre 17 cours résidentielles, en 1738, lors de la visite de Kracheninnikov, 33, et en 1773, 41. Au XVIIIe siècle, la population est principalement composée de militaires : 40 personnes en 1727, 79 en 1759, 152 en 1775 et 24 en 1799.
Village de Bolcheretsk
Jusqu'en 1810, Bolcheretsk est sous commandement militaire. La population de Bolcheretsk est de 410 habitants en 1803, de 381 en 1813, de 299 en 1823, de 383 en 1833, de 485 en 1843, de 447 en 1854, de 369 en 1864, de 510 en 1884, de 573 en 1894 et de 115 en 1897. L'explorateur Karl von Ditmar, évoquant la situation historique de Bolcheretsk, décrit en 1853 : « L'éclat d'antan s'est complètement éteint, tout est mort et s'est désintégré en poussière. »
En 1908, il y a une église délabrée et 19 maisons ; le village est dispersé sur les îles. En 1918, l'église brûle. Puis on commence à en construire une nouvelle ; dans les années 1920, une école est installée dans l'église inachevée. En 1927, les habitants de Bolcheretsk, en raison de l'emplacement peu pratique du village sur les îles, décident de s'installer sur la rivière Kavalerska, à dix kilomètres en aval. Au printemps 1928, il y a sur le nouveau site déjà trois maisons terminées et deux autres en construction. Ce site devient le village de Kavalerskoï[3].
Bolcheretsk est mentionnée sur la carte géologique du Kamtchatka réalisée en 1940 par Zavaritski[4].
Notes et références
- ↑ Александр Смышляев. Камчатский край. Большерецкие веси. — Петропавловск-Камчатский: Новая книга, 2011. — С. 30—32.
- ↑ Александр Смышляев,. Камчатский край. Большерецкие веси. — Петропавловск-Камчатский: Новая книга, 2011. — С. 32—37.
- ↑ Александр Смышляев. Камчатский край. Большерецкие веси. — Петропавловск-Камчатский: Новая книга, 2011. — С. 38—40.
- ↑ « Геологическая карта Камчатки 1940 г. Заварицкого » [archive du ] (consulté le )
Bibliographie
- * (ru) « Большерецк », dans Dictionnaire encyclopédique Brockhaus et Efron, Saint-Pétersbourg, 86 volumes, 1890-1907 (lire en ligne).
- Сгибнев А. Исторический очерк главнейших событий в Камчатке с 1650 по 1856 г. // Морской сборник. СПб., 1869. Т. 101—103.
- Крашенинников С. П. Описание земли Камчатки. — М.-Л., 1949.
- Сафронов Ф. Г. Тихоокеанские окна России: Из истории освоения русскими людьми побережий Охотского и Берингова морей, Сахалина и Курил. — Хабаровск, 1988.
- Зуев А. С. Русские и аборигены на крайнем Северо-Востоке Сибири во второй половине XVII — первой четверти XVIII вв. — Новосибирск, 2002.
Voir aussi
Articles connexes
- Portail du kraï du Kamtchatka
- Portail de la géographie
- Portail de l’histoire