servage
Français
Étymologie
- (XIIe siècle) De l’ancien français servage.
Nom commun
| Singulier | Pluriel |
|---|---|
| servage | servages |
| \sɛʁ.vaʒ\ | |
servage \sɛʁ.vaʒ\ masculin
- Condition du serf.
La forme d’assujettissement désignée sous le nom de « servage », considérée comme caractéristique de l’époque médiévale, se distingue en effet de l’esclavage en ce qu’elle désigne un statut d’infériorité sociale vécue dans le cadre d’une seigneurie.
— (Hélène Débax, « 1446. Un esclave noir à Pamiers », Histoire mondiale de la France, sous la direction de Patrick Boucheron, Éditions du Seuil, 2017, réédition Point, collection Points Histoire, 2018, page 311)Les contrevenants aux lois du servage et les criminels encouraient de sévères punitions : de 100 à 1000 coups de fouet, selon l’offense ; amputation de main, de jambe ou des yeux pour les crimes les plus graves.
— (Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, no 66, été 2008, page 5)Le laboureur, lui, restait dans le servage; il pliait sous le joug de son seigneur ou de son créancier.
— (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)Ravi d’être sorti de servage, enchanté de se trouver homme libre et propriétaire, Gurth sauta sur ses pieds et bondit deux fois presque à la hauteur de sa tête.
— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Esclavage ; servitude.
Ensuite - lorsque, avec la découverte de l’élevage et de l’agriculture, un homme sut produire davantage qu’il ne lui fallait pour vivre - les vainqueurs trouvèrent plus commode de réduire les vaincus au servage et de les faire travailler pour eux.
— (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste,)
- Soumission.
Je vous dois un guerdon, car vous êtes demeuré longtemps près de moi en amoureux servage, répondit Valérie en rougissant ; approchez, gentil troubadour.
— (Élie Berthet, « Le Château de Montbrun », chapitre 12, dans L’Écho des feuilletons, 16e année, Paris, 1855, page 60)
Vocabulaire apparenté par le sens
Traductions
- Allemand : Frondienst (de), Frone (de), Leibeigenschaft (de)
- Anglais : serfdom (en), servitude (en)
- Basque : joputza (eu)
- Croate : kmetstvo (hr), ropstvo (hr), pokornost (hr)
- Espagnol : servidumbre (es)
- Espéranto : servuto (eo)
- Féroïen : ófrælst arbeiði (fo), skylduvinna (fo)
- Hébreu ancien : עֲבודָה (*) féminin
- Ido : serfeso (io)
- Italien : servaggio (it) masculin, condizione servile (it) féminin
- Néerlandais : lijfeigenschap (nl), herendienst (nl)
- Polonais : pańszczyzna (pl)
- Portugais : servidão (pt)
- Russe : барщина (ru), крепостничество (ru) krepostničestvo
- Tchèque : nevolnictví (cs)
Prononciation
Anagrammes
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
- servage sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (servage)
- « servage », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Ancien français
Étymologie
Nom commun 1
servage *\Prononciation ?\ masculin et féminin identiques
Synonymes
- servagier
Nom commun 2
servage *\Prononciation ?\ masculin
Synonymes
- servance
- servitage
Dérivés dans d’autres langues
- Français : servage
Références
- servage sur le Anglo-Norman On-Line Hub (en anglais)
- « servage », dans Dictionnaire du moyen français (1330-1500), 2010, 4e édition → consulter cet ouvrage
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage