mitrer

Français

Étymologie

(XVIIIe siècle) Dénominal de mitre.

Verbe

mitrer \mi.tʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Vieilli) Coiffer d’une mitre.
    • Ce qu’il s’est dit, dans cette respectable assemblée, de choses abracadabrantes, est inimaginable ; on se fût cru dans un concile et les sénateurs auraient d’autant mieux fait de se mitrer qu’ils auraient caché une calvitie insolente chez la plupart.  (Le Radical de l’Aude, no 23, Carcassonne, 8 décembre 1882, page 1)
    • - Me trouvez-vous beau comme cela ? cria l’évêque. Grand Dieu ! Où en sommes-nous ? Un vicaire générai, supérieur de mon grand séminaire, qui ne sait pas encore me mitrer !  (Alexis Bouvier, La petite Duchesse, dans L’Omnibus, no 167, Paris, 23 novembre 1884, page 499)
    • L’évêque de Pamiers rehaussait de sa panse provocatrice l’éclat de la cérémonie. Il fallait voir tous ces corbeaux se disputer pour l’habiller et le déshabiller. L’un voulait le mitrer, l’autre lui mettre la cape, etc.  (L’Idée nouvelle, 1ère année, no 3, Toulouse, 24 mars 1901, page 2)
  2. (Sens figuré) Coiffer, surmonter.
    • […] vis-à-vis ce chantier de pierres, s’étendaient, en rang d’oignons, des masures lézardées, mitrées de toits de zinc effondrés et croulants.  (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)
  3. (Christianisme) Élever à la dignité épiscopale ou abbatiale.
    • Tandis que de l’urne fatale
      Va sortir le destin brillant
      De l’automate révérend
      Que prétend mitrer sa cabale
      Pour s’enivrer impudemment
      Sous sa crapule pastorale,
      Échappé de la pesanteur
      Des moines au ton flagorneur,
      Aux maussades cérémonies,
      Et délivré de la longueur
      De leurs assommantes orgies,
      Je parcours ces bois, ces prairies,
      Dont on va nommer le seigneur.
       (Jean-Baptiste Gresset, L’Abbaye', épître à M. le chevalier de Chauvelin, alors à l’armée de Westphalie, sur l’élection d’un moine abbé. 1741, dans Trois épîtres de Gresset : la Chartreuse ; les Ombres ; l’Abbaye, Lugan, Paris, 1826, pages 51-52)
    • Il y avait quelques ecclésiastiques de bonne compagnie que jamais il ne voulut crosser ni mitrer.  (Étienne-Léon de Lamothe-Langon, Mémoires de Madame du Barri, G. Barba, Paris, 1857, page 114)
    • Ce pauvre Claudius a l’âme en détresse. Sa mitre n’arrive pas et paraît à jamais perdue. […] L’infortuné est parfois crossé, mais on se refuse à le mitrer.  (L’Indépendant du Tarn-et Garonne, 2e année, no 15, Montauban, 9 août 1902, page 2)

Dérivés

Traductions

Prononciation

Anagrammes

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Références