inentendu

Dérivé de entendu, avec le préfixe in-.

inentendu \i.nɑ̃.tɑ̃.dy\

1. Qui n’a pas été entendu.
   • Le jeune enfant [Hylas] de loin croit entendre la voix [d’Hercule], Et du fond des roseaux, pour adoucir sa peine, Lui répond d’une voix inentendue et vaine. — (André Chénier, Bucoliques. Idylles et fragments d’idylles, Hylas)
   • Je considérais ces lettres abandonnées : des cris de douleur inentendus s’élevaient de leurs plis profanés. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
   • Les cris s’étranglèrent, inentendus, perdus, envolés. — (Émile Zola, La Bête humaine, chapitre X)
   • Tout à coup un gémissement sortit du flanc de l’épave.
     Cela montait, s’arrêtait, repartait, monotone et déchirant, et rien n’était triste comme cette plainte qui passait, inentendue, sur les eaux désolées. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
   • Mrs. O’Relly, la nouvelle passagère, ne pourrait passer nulle part inaperçue ou inentendue, car elle est vêtue d’une toilette aux couleurs éclatantes, et sa voix a les sonorités d’une trompette. — (Caumery, Bécassine en croisière, Éditions Gautier-Languereau, 1936, planche 27 “Une nouvelle passagère”, 2a)
   • Elle parle et il aime qu’elle parle, c’est la vraie solitude, la romance profonde, inentendue, la chanson de Bérénice… — (Louis Aragon, Aurélien, Gallimard, Paris, 1944)

Tout ou partie de cet article est extrait du Dictionnaire de la langue française, par Émile Littré (1872-1877), mais l’article a pu être modifié depuis. (inentendu)