faire sens
Français
Étymologie
- (Date à préciser) Composé de faire et de sens. Calque vraisemblable de l’anglais make sense dans son usage contemporain[1].
Locution verbale
faire sens \fɛʁ sɑ̃s\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de faire)
- (Désuet) Agir sensément.
- (Absolument) (Philosophie) ou (Littéraire) Avoir une raison d’être.
- Il dessine un triangle dont les sommets indiquent : la sensation, par laquelle on appréhende le monde tel qu’il apparaît (phénoménologiquement) ; la signification, qu’il faut toujours décrypter (grâce à l’herméneutique) ; une orientation, soit le but vers lequel l’existence est tendue (ou téléologie). « C’est cela, “faire sens”, écrit l’auteur : circuler entre ces trois pôles. » — (« “Un sens à la vie”, de Pascal Chabot : un remède vital contre le mal digital », dans Philosophie Magazine, 2024-07-22 [texte intégral]. Consulté le 2024-08-23)
 
- (Par extension) (Usage critiqué) (Anglicisme) Avoir du sens ; être intelligible ou compréhensible.
- Il faut toujours mettre la négation avant le verbe ou avant le mot avec lequel elle fait sens. — (Samuel Leresche, Grammaire latine contenant l’étymologie et la syntaxe, 1742)
- Ils désiraient que les mots assemblés par eux fissent sens, et ce sens ils le définissaient dès l'abord et avec rigueur , aux mots de s'y plier. Le sens pouvait d'ailleurs être choisi une fois pour toutes ; […]. — (Paul Nougé, Des mots à la rumeur d'une oblique pensée, Éditions L’Age d’Homme, 1983, page 62)
- C’est son travail qui aborde ces problèmes, et si ce travail fait sens, c’est le sens de l’art. — (Yves Michaud, Qu’est-ce que la culture ?, 2001)
- Permettez-moi de citer Alain Cabras, un prof de sciences politiques à l’Université d’Aix, qui explique très bien la différence entre le multiculturalisme (modèle favorisé par le Canada) et l’interculturalisme (modèle favorisé par le Québec). « Si une société multiculturelle nécessite que chaque groupe qui la compose soit reconnu et respecté, une société interculturelle impose une exigence supplémentaire : qu’ils fassent “sens” ensemble. — (Richard Martineau, « L’hôtel Canada et la maison Québec », Le journal de Québec, 2 décembre 2020)
- Non, il ne rigolait pas. Et, bizarrement, ça faisait sens. — (Harlan Coben, Dans les bois, Belfond, 2008)
 
Variantes
Synonymes
Quasi-synonymes
Notes
- Cette expression était à l’origine utilisée en moyen français comme synonyme d’« agir sensément ». Elle a ensuite été employée en philosophie et en littérature dans le cadre d’essais sur la quête de sens qui anime tout individu[1]. Son usage le plus récent, en tant que substitut d’« avoir du sens », est condamné par l’Académie française[2]. Dans ce dernier sens, le verbe est généralement suivi de du (« faire du sens ») au Québec[1].
Traductions
- Anglais : make sense (en)
- Chinois : 有意思 (zh) yǒuyìsī
- Croate : sporazumijevati se (hr), biti razumljiv (hr)
- Italien : avere senso (it)
- Picard : balher du sin (*)
Prononciation
- Suisse (canton du Valais) : écouter « faire sens [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « faire sens [Prononciation ?] »
Anagrammes
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
- 1 2 3 « L’emprunt déconseillé faire du sens », Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française
- ↑ « Emplois fautifs : Faire », Dire, ne pas dire, Académie française