empaumer
Français
Étymologie
Verbe
empaumer \ɑ̃.po.me\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
- Prendre dans la paume de la main.
- Le plus souvent les deux taillants sont parallèles ou se rapprochent à peine vers leurs extrémités, mais peuvent aussi converger au point qu’une diminution suffisante de largeur à l’une d’elles permette à la main d’empaumer la pièce et d’assurer une prise convenable comme le ferait un manche. — (Bulletin de la Société préhistorique française, 1961, volume 58, page 280)
- Il y a de la prestidigitation là-dedans – un coup tu ne vois rien, un coup tu vois – et je suis vite devenu expert dans l’art d’empaumer et de désempaumer les broutilles chapardées. — (John Banville, La Guitare bleue, 2018)
- La main de l’Amant caressait toujours sa joue, puis descendit vers ses seins, qu’elle empauma à travers la robe. — (Jean-François Mopin, Le bandeau, éditions Blanche, 2005)
 
- Recevoir avec adresse une balle ou un éteuf en plein dans le milieu de la paume de la main, de la raquette ou du battoir et la pousser fortement.
- (Chasse) Rencontrer la piste, la suivre adroitement et l’annoncer par des aboiements, en parlant des chiens.
- Cinquante ans plus tard, je pense encore que, si le monde a un centre autour duquel tout gravite, c’est bien celui de savoir si les foxes sont préférables aux vautraits, bien qu’il n’y ait plus grand gibier à empaumer ! — (Henri Vincenot, La Billebaude, 1978, page 110)
- La meute a empaumé la voie du cerf.
 
- (Sens figuré) (Familier) Se rendre maître habilement de l’esprit d’une personne pour lui faire faire tout ce qu’on veut.
- Sapristi ! – maugréa Grubb. – Juste au moment où nous commencions à empaumer le public, voilà une autre attraction. Tant pis ! Allons-y d’attaque. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 74 de l’édition de 1921)
- L'inspecteur vous aura dit que j'étais une fille de rien, est-ce vrai ? Que je courais les hommes comme une chienne ? Oui ? que je vous empaumais sans doute ? consciente de l'impasse où je vous acculais ?. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- […],Jeanne de la Motte-Valois, dans l’Affaire du Collier, s’y fit passer de nuit pour la reine Marie-Antoinette et empauma ce pauvre benêt de cardinal ; […]. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 115)
- Avec sa petite voix, cette fille, elle était bel et bien en train de l’empaumer, son aveugle, en train de le faire rêver à la viande fraîche. — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 276)
- Nicolas eût aimé, lui aussi, de temps en temps, vendre un bouquin. Les rares fois qu’il l’avait fait, cela lui avait donné l’impression d’empaumer un naïf. — (Henri Troyat, Les Eygletière. III. La Malandre, Flammarion, 1967, page 62)
 
- (Pronominal) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- Un bœuf s’empauma avec un turneps, il ne pouvait presque plus respirer, la météorisation a suivi de près : elle a menacé si fort, les flancs étaient tellement tendus que l’on avait le trocart à la main ; l’on a donné la térébenthine, le bœuf s’est désempaumé seul, et, un quart d’heure après, il était mieux. — (Louis de Fontenay, Le bétail en Écosse ; Race bovine, 1862, page 126)
 
Synonymes
- Sens de manipuler l'esprit.
Prononciation
- France (Lyon) : écouter « empaumer [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « empaumer [Prononciation ?] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (empaumer), mais l’article a pu être modifié depuis.