dilection
Français
Étymologie
- (XIIe siècle) Emprunté du latin chrétien dilectio, -onis (« amour »).
Nom commun
| Singulier | Pluriel |
|---|---|
| dilection | dilections |
| \di.lɛk.sjɔ̃\ | |
dilection \di.lɛk.sjɔ̃\ féminin
- (Théologie) Amour pieux.
Or quel est le caractère très spécial de la mystique de l’Orient ? c’est le calme dans la foi, l’amour brûlant sur lui-même, la dilection sans éclat, ardente mais enfermée, mais interne.
— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)Les hommes ont expédié la prière ; expédié, parce que la menace pèse sur le châle et les phylactères, et que la prière dite dans la solitude n’est pas la vraie prière. Tous ont cherché, et certains ont trouvé un moment de communion avec l’âme universelle. Maintenant vient l’heure de la dilection. La mèche est remontée, le livre ouvert à la page laissée la veille. Et c’est le bain de jouvence quotidien, la plongée dans la tiédeur d’Israël, la rentrée dans le royaume où ruissellent le lait et le miel.
— (Herbert Le Porrier, Le Médecin de Cordoue, Éditions du Seuil, Points, 1974, page 136)- Ce n’était donc pas à la légère que le grand pape [Innocent III] leur décernait [aux Templiers] le titre de Dilecti filii nostri : Nos fils de dilection…— (Georges Bordonove, Les Templiers - Histoire et tragédie, Fayard, 1977, page 139)
- (Par extension) (Littéraire) Amour pur et spirituel.
Il se rêvait le guérisseur de toutes les souffrances, l’apôtre aux enseignements de dilection.
— (Albert t’Serstevens, Un apostolat, Motifs, 2018 [1919], page 26)
- (Par extension) (Littéraire) Grand attrait ; préférence que l’on a pour quelqu’un ou quelque chose.
Dans cette demeure hospitalière, il avait fixé sa dilection sur une jeune fille légèrement vêtue qui faisait prospérer l’établissement et que sa précocité de virtuose désignait à l’enthousiasme.
— (Léon Bloy, Exégèse des Lieux Communs, 1902)Défie-toi de ta dilection assez basse pour le sieur de Musset. C’est un coco des plus malfaisants et une assez sinistre brute.
— (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, Éditions Gallimard, 1913, Folio no 1924, 1987, page 89)Une profonde dilection pour la poésie.
— (Paul Valéry, Variété V, 1944)Dans la dilection comme dans l’exécration elle restait bien elle-même : têtue, patiente, concentrée sur son but, indifférente au reste.
— (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 161)Nous savions tous que le président avait une dilection pour le poirier.
— (Laurence Cossé, La Grande Arche, 2016, page 152)
Notes
- Le pape utilise aussi parfois ce mot pour s’adresser à des personnages princiers :
J’ai écrit à votre dilection.
Apparentés étymologiques
Traductions
Prononciation
- La prononciation \di.lɛk.sjɔ̃\ rime avec les mots qui finissent en \jɔ̃\.
- \di.lɛk.sjɔ̃\
- France (Lyon) : écouter « dilection [di.lɛk.sjɔ̃] »
- Mulhouse (France) : écouter « dilection [Prononciation ?] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (dilection), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
- Du latin dilectionem, accusatif de dilectio.
Nom commun
dilection féminin
Références
- François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage