chemin creux

Composé de chemin et de creux.

chemin creux masculin

1. (Géographie) Chemin entouré de hauts talus, commun en région bocagère.
   • "Dans un de ces charmants chemins creux de Normandie, serpentant entre les levées, plantées de grands arbres, qui entourent les fermes d’un rempart de verdure impénétrable au vent et au soleil, <…>." — (Georges Ohnet, La Grande Marnière, 1885)
   • Quelques pauvres maisons subsistent, communiquant avec le reste du monde par ces chemins creux légendaires, fondrières de pierraille et de boue sous l’épaisse futaie où s’embusquaient les chouans égaillés de Charette, pour canarder à bout portant les soldats de la République. — (Georges Clemenceau, Grand Pan, 1896, cité dans Clemenceau - l’irréductible républicain, collection : Ils ont fait la France, éditions Garnier, 2011, page 278)
   • – Je vous prierai de demander à monsieur la raison pour laquelle il se promenait hier dans le chemin creux qui aboutit à la petite porte. — (Maurice Leblanc, L’Aiguille creuse, 1909, réédition Le Livre de Poche, 1964, page 26)
   • Les technocrates sont des hommes résolus qui travaillent sur des statistiques, et n’hésitent pas noyer une vallée par un lac dont la digue éclate l’année suivante ; à plonger une nation dans une monoculture qui la ruine en quelques semaines dès que le parasite efficace a décidé de s’y installer ; à supprimer, pour la faire fructifier, tous les buissons et les chemins creux d’une province pauvre, abandonnée désormais aux vents qui la transforment en désert. — (Alexandre Vialatte, Chroniques de la Montagne 1962-1971, 17 mars 1968, Robert Laffont, collection "Bouquins", 2001, page 649)
   • Les pays couverts de bois et coupés de haies, où les chemins creux sont à eux seuls comme « une aristocratie », favorisent la séparation des hommes. Qui les habite se condamne à la solitude, à la routine, à la balourdise. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, pages 200-201)

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