canal historique
Français
Étymologie
- Composé de canal (un code dont se servait le Front de Libération Nationale de la Corse (FLNC), l'organisation armée indépendantiste corse, pour faire authentifier ses communiqués auprès de la presse), et de historique (les dirigeants du FLNC Canal Historique, François Santoni et Charles Pieri, lorsqu'ils sont exclus du FLNC en 1990, utilisent pour diffuser les communiqués à la presse de leur nouvelle organisation armée, un code d'authentification utilisé par le FLNC il y'a près de 10 ans et donc périmé, un "canal historique" au sens d'ancien. Par opposition, les militants restés dans l'ancienne structure FLNC sont qualifiés de FLNC Canal Habituel, qui continuent à utiliser le même code d'authentification, utilisé juste avant la scission de 1990. Par ailleurs, ce nom de "Historique" qu'ils vont arborer avec fierté (le FLNC Canal Historique tague "FLNC storicu" sur les villas qu'il fait exploser) confère à cette organisation l'idée qu'ils ont scissionné pour revenir aux fondamentaux historiques de leur lutte, qui auraient été bafoués par la direction de l'organisation d'origine, les Habituels).[1]
Locution nominale
| Invariable |
|---|
| canal historique \ka.na.l‿is.tɔ.ʁik\ |
canal historique \ka.na.l‿is.tɔ.ʁik\ masculin
- Par extension et bien au delà de la Corse, le terme "canal historique" renvoie à une faction interne à un mouvement qui revendique de défendre les fondamentaux d'un mouvement qui auraient été bafoués par la direction.
La presse a par exemple eu recours au terme "FN Canal Historique"[2] pour désigner les éléments du FN qui n'adhéraient pas à la ligne politique dite de "dédiabolisation" entreprise par Marine le Pen lorsqu'elle prend la tête du FN en 2010, notamment son positionnement pro-juif et pro-sioniste, en faveur de l'avortement ou encore l'homosexualité très présente et visible parmi les nouveaux cadres du parti introduits par Marine le Pen. On retrouve aussi la mention du "PCF Canal Historique"[3] pour désigner les éléments du PCF qui n'adhéraient pas à la "mutation" décidée par Robert Hue dans les années 1990, qui visait à abandonner le caractère ouvriériste du PCF pour faire de celui-ci un élément parmi les autres de l'union de la gauche sans spécificité. Une partie de ce "PCF Canal Historique" défend le retour au marxisme-léninisme mais pas tous et avec des nuances diverses. Une partie du PCF Canal historique des années 1990 a fini par quitter l'organisation pour fonder d'autres structures (Parti Communiste Révolutionnaire de France, Union de la Reconstruction Communiste..)
Anne-Marie Idrac qui avait été, dans mon gouvernement, secrétaire d’Etat chargée des Transports et notamment de la SNCF, renonça à l’automne au siège de député des Yvelines qu’elle avait conquis lors des élections générales du printemps, sous les couleurs de l’UDF canal historique.
— (Alain Juppé, Je ne mangerai plus de cerises en hiver, 2011)À l’Assemblée, la création d’un groupe filloniste dissident (baptisé Rassemblement-UMP) pourrait coûter cher au groupe UMP « canal historique », présidé par Christian Jacob (le bras droit de Jean-François Copé).
— (Mathilde Mathieu, « À l’Assemblée, la dissidence filloniste coûterait 900.000 euros par an au groupe UMP », Médiapart, le 4 décembre 2012)De l’autre, donc, le PS “canal historique” rassemblé autour de Marie-José Salat. Initialement candidate au poste de première socialiste à Grenoble, la conseillère municipale d’opposition à la Ville de Grenoble a fait machine arrière après les contestations en interne et les atermoiements des instances nationales du parti.
— (« À Grenoble, alors que le Parti socialiste se déchire, sa frange “historique” rallie Éric Piolle », le 13 novembre 2019, sur le site Place Gre’net (www.placegrenet.fr))Depuis plusieurs semaines, Édouard Philippe et son entourage travaillaient à leur ralliement. Les investitures du parti présidentiel sabotent cette manœuvre destinée à aligner des candidats solides, plus proches du Premier ministre que des caciques de LREM canal historique ou venus du PS.
— (« Municipales : Vannes, symbole des luttes d’influence au sein de la Macronie », Le Télégramme, le 5 juillet 2020)