bayer
Français
Étymologie
- Variante de bâiller.
Verbe
bayer \ba.je\ ou \bɑ.je\ ou \bɛ.je\ ou \be.je\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Béer.
- Bayer d’étonnement, s’étonner en béant.
les promeneurs du Cours, les petits rentiers incorrigibles qu’aucune catastrophe n’aurait pu empêcher de venir bayer au soleil, à certaines heures, le regardèrent passer d’un air ahuri, comme s’ils ne le reconnaissaient pas et qu’ils ne pussent croire qu’un des leurs, qu’un ancien marchand d’huile, eût le front de tenir tête à toute une armée.
— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)Gabrielle Fumet a trouvé un biscuit dans son panier ! Cela dépasse tellement tout ce que l’imagination la plus folle aurait pu inventer d’impossible, — il est tellement extravagant que Gabrielle Fumet puisse « avoir du dessert », que tous s’émeuvent, bayent, rient, se regardent pour bien se reconnaître et murmurent, en rêve : Gabrielle Fumet !…
— (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)La vieille allongeait le cou, bayait, remuait le menton, faisait des yeux avides devant la cuiller.
— (Léon Frapié, Le dernier élève, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 171)Qu’on leur donnât trois chemises de grosse toile à rayures, trois caleçons d’homme, quelques paires de chaussettes en coton rougeâtre, tous accessoires pareils à ceux de leurs pères, et ils bayaient, pleins d’un étonnement enjoué.
— (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)Tôt ou tard, sous les innombrables va-et-vient en cadence des divers préposés, le plancher acquérait un brillant, une luminosité de miroir, et bien des ménagères en eussent bayé de surprise et d’admiration.
— (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)
- (Vieilli) Désirer quelque chose avec ardeur ; en ce sens se joint toujours avec la préposition après.
Bayer après la fortune.
Bayer après les richesses, après les honneurs.
— (1=Louis-Nicolas et Henri Bescherelle, Dictionnaire usuel de tous les verbes français, Volume 1 (A–E), 1843)
Notes
- L’Académie prononce bayer a-yé et conjugue comme balayer[1].
- De nos jours, ce verbe n'est plus usité que dans l'expression figée bayer aux corneilles ; partout ailleurs son doublet béer l'a évincé.
Variantes
- (Saintongeais) bader
Dérivés
Apparentés étymologiques
Traductions
Prononciation
- La prononciation \ba.je\ rime avec les mots qui finissent en \je\.
- La prononciation \bɑ.je\ rime avec les mots qui finissent en \je\.
- La prononciation \bɛ.je\ rime avec les mots qui finissent en \je\.
- La prononciation \be.je\ rime avec les mots qui finissent en \je\.
- Certains auteurs recommandent la prononciation \be.je\, ce que les frères Bescherelle dénoncent comme absurde.
- France (Lyon) : écouter « bayer [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « bayer [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « bayer [Prononciation ?] »
Homophones
Anagrammes
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
- bayer sur l’encyclopédie Vikidia
- bayer sur Wikipédia
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bayer), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « bayer », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Ancien français
Verbe
bayer *\Prononciation ?\
- Variante de beer.
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Étymologie
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Verbe
bayer \bajə\, \bəjə\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie ABCD)
- (Rare) (Nord de la Haute-Bretagne) Bâiller (de fatigue, en parlant d'habits).
- (Rare) (Nord de la Haute-Bretagne) Béer, rêvasser
Synonymes
Dérivés
Références
- Régis Auffray, Le Petit Matao, Rue des Scribes, 2007, 1000 pages, ISBN 978-2-90606464-5, page 108