épice
 : epice, épicé
Français
Étymologie
- (Vers 1140) Du latin species (« espèce », mais aussi « denrée, drogue », puis « aromates, épices »)[1]. Semblablement[2], l’apothicaire nommait ses drogues species, non pas des drogues en général, mais des drogues particulières et spéciales, l’italien nomme l’apothicaire speziale.
 - Certains[3][4] tirent épice et épicier de l’arabe أبزار, abzâr ou أبازير abâzir de même sens, et l’apparentent à bazar ou à l’espagnol abacería (« épicerie ») ; contre cette hypothèse, le fait que l’espagnol abacería provient d’un autre étymon que أبزار et que ce même espagnol a especia (« épice »).
 
Nom commun
| Singulier | Pluriel | 
|---|---|
| épice | épices | 
| \e.pis\ | |
épice \e.pis\ féminin
- Partie de plante utilisée en cuisine pour l’assaisonnement principalement pour relever le goût[5]. 
La nigelle des champs, vulgairement barbiche, barbe de capucin ou tout-épice, est commune dans les blés de nos contrées méridionales. Ses semences aromatiques sont employées comme épices.
— (Nouvelle encyclopédie théologique ou nouvelle série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, tome 23 : Dictionnaire d'agriculture (tome unique), publiée par Jacques-Paul Migne, au Petit-Montrouge, 1852, p. 948)Les épices (le poivre, les clous de girofle, la cannelle, le gingembre, le safran) étaient en effet des marchandises à haute valeur spécifique par rapport à leur poids et à leur encombrement, et elles étaient particulièrement recherchées non seulement pour leurs vertus culinaires et pour le prestige qui s’attachait à leur consommation, mais aussi pour leurs usages pharmaceutiques.
— (Jessua, Claude. « Les origines du capitalisme : une esquisse historique », Claude Jessua éd., Le capitalisme. Presses Universitaires de France, 2011, pp. 7-37.)La palette du parfumeur distingue traditionnellement deux catégories, les épices chaudes - muscade, cannelle, piment, safran, cumin... - et les froides - élémi, gingembre, coriandre, genièvre, cardamome et tous les poivres.
— (Férat, L. (2013). Les épices relèvent les jus. CosmetiqueMag, 141, 64–65.)Poêlé au beurre avec des éclats d’amandes ou de pistaches, c’est un régal auquel je ne résiste pas ; en compote, c’est un classique, que l’on peut renouveler en ouvrant grand toute la malle à épices : vanille, badiane, cannelle, mais aussi fève tonka, cardamome, réglisse…
— (Stéphanie Noblet, L’abricot, star capricieuse de l’été, M le Magazine, 20 juillet 2016)À travers le goût, chacun cherche à retrouver la mémoire de sa famille. C’est pourquoi une étude sociologique menée dans le Sud-Ouest (Agen, Bordeaux, Toulouse) a montré que des femmes venues d’Afrique du nord s’appropriaient un plat «français», le hachis parmentier, en y ajoutant du cumin, une épice qui leur rappelle leurs origines.
— (Pierre Carrey, «L'Amérique a changé la recette française du cassoulet !» Libération, 24 septembre 2016)Évidemment, le poisson (hareng, saumon, cabillaud, merlan, églefin) est roi : mariné, fumé, séché, sucré-salé, infusé d’herbes ou d’épices, en sauce ou en gravlax, c’est l’embarras du choix.
— (Le « smörgåsbord » ou l’apéro venu du froid, Le Monde, 21 août 2017)Au moment de la formation de la VOC, la noix de muscade était l’épice en vogue en Europe.
— (Bruno Philip, En Indonésie, où naquit Manhattan, Le Monde, 2 septembre 2017)D’un point de vue botanique, il existe différents types d’épices : les branches (cannelle), les fruits ou baies (piments, moutarde, coriandre, muscade, poivre), et les racines ou bulbes (gingembre).
— (Florence Pujol. « Aliments », Florence Pujol éd., Les 100 mots de la diététique et de la nutrition. Presses Universitaires de France, 2010, pp. 56-68.)
 
Dérivés
- arbre à épice (Lindera benzoin)
 - bois pain d’épice, bois-pain d’épice (Pouteria multiflora)
 - épice blanche
 - épicéen
 - épicer
 - épicerie
 - épices à pain d’épices
 - épices des juges
 - épicier
 - épicière
 - marché aux épices
 - être une chère épice
 - pain d’épices ou pain d’épice
 - petite épice
 - plante à épices
 - quatre-épices
 - route des épices
 - tout-épice
 
Variantes dialectales
- Genevois : espice
 
Hyperonymes
Vocabulaire apparenté par le sens
- épice figure dans les recueils de vocabulaire en français ayant pour thème : cuisine, saucisse, alimentation, saucisson, séchage.
 
Traductions
- Allemand : Gewürz (de), Gewürzpflanze (de), Spezerei (de), Würze (de)
 - Anglais : spice (en), seasoning (en)
 - Arabe : توابل (ar) pluriel
 - Basque : espezia (eu)
 - Breton : spis (br)
 - Catalan : espècia (ca)
 - Coréen : 향신료 (ko) hyangsinnyo
 - Danois : krydderi (da) neutre
 - Espagnol : especia (es)
 - Espéranto : spico (eo)
 - Féroïen : krydd (fo)
 - Finnois : mauste (fi)
 - Galicien : especia (gl) féminin
 - Gallo-italique de Sicile : spiezia (*) féminin, spjezja (*) féminin, spièzia (*) féminin, spjèzja (*) féminin, spiezzia (*) féminin, spièzzia (*) féminin, spjèzzja (*) féminin, spjezzja (*) féminin
 - Hongrois : fűszer (hu)
 - Ido : spico (io)
 - Italien : spezia (it)
 - Japonais : 香辛料 (ja) kōshinryō, スパイス (ja) supaisu
 - Kazakh : дәмдеуіш (kk)
 - Kotava : awolba (*)
 - Métchif : zipiss (*)
 - Néerlandais : kruiderij (nl), specerij (nl), kruid (nl)
 - Norvégien : kryddek (no)
 - Occitan : espècia (oc)
 - Polonais : przyprawa (pl)
 - Portugais : especiaria (pt)
 - Russe : пряность (ru), специя (ru)
 - Same du Nord : njattus (*), máistta (*)
 - Serbe : začin (sr) masculin
 - Slovène : začimba (sl) féminin
 - Solrésol : lasolrere (*), l'asolrere (*)
 - Swahili : kiungo (sw), vikorombozo (sw)
 - Tchèque : koření (cs)
 - Turc : bahar (tr)
 - Wallon : spéce (wa) féminin
 
Forme de verbe
| Voir la conjugaison du verbe épicer | ||
|---|---|---|
| Indicatif | Présent | j’épice | 
| il/elle/on épice | ||
| Subjonctif | Présent | que j’épice | 
| qu’il/elle/on épice | ||
| Impératif | Présent | (2e personne du singulier) épice  | 
épice \e.pis\
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de épicer.
 - Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de épicer.
 - Première personne du singulier du subjonctif présent de épicer.
 - Troisième personne du singulier du subjonctif présent de épicer.
 - Deuxième personne du singulier de l’impératif de épicer.
 
Prononciation
- France : écouter « épice [e.pis] »
 - France (Vosges) : écouter « épice [Prononciation ?] »
 - France (Lyon) : écouter « épice [Prononciation ?] »
 - Île-de-France (France) : écouter « épice [Prononciation ?] »
 - Vendée (France) : écouter « épice [Prononciation ?] »
 
Anagrammes
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
- épice sur l’encyclopédie Wikipédia
 
Références
- ↑ « épice », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
 - ↑ « épice », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
 - ↑ Louis Pierre Eugène Amélie Sédillot, Histoire générale des Arabes; leur empire, leur civilisation, leurs écoles philosophiques, scientifiques et littéraires, Paris Maisonneuve, 1877, page 423
 - ↑ Henri Lammens, Remarques sur les mots français dérivés de l'arabe, Beyrouth Impr. Catholique, 1890, page 106
 - ↑ Hervé This, Aromates, condiments, épices, assaisonnement sur Les Nouvelles Gastronomiques, 3 juillet 2017