Villa Saint-Jean
La Villa Saint-Jean est un collège privé français installé sur un terrain cédé par le canton de Fribourg à la communauté des Marianistes, à Fribourg. Il est fondé en 1903 et animé par les marianistes jusqu'en 1970. L'établissement a notamment accueilli Antoine de Saint-Exupéry[1] et le futur roi d’Espagne Juan Carlos Ier.
Histoire
La Villa Saint-Jean est fondée en 1903 par François Kieffer, religieux marianiste, pendant le bouleversement anticlérical en France. Elle bénéficie pour son établissement du soutien de Georges Python[2]. L'objectif est d'offrir un internat scolaire aux enfants de l’élite française. Pour accélérer son adoption, l'école est fondée comme section française du Collège Saint-Michel[3].
L'établissement évolue au cours des décennies, devenant international. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’école a un caractère spécifiquement français, avec un internat éduquant avec rigueur principalement des français de familles bourgeoises. Le collège accueille également environ dix pour cent d'élèves francophones d'origine étrangère.
À partir de la rentrée scolaire 1962, la Villa Saint-Jean devient une « High School » catholique américaine ; elle reste gérée par les marianistes[4]. En dépit de ce profond changement et comme beaucoup d’autres écoles à internat en Suisse à cette époque, la Villa Saint-Jean ferme définitivement ses portes en 1970. Ses bâtiments et terrains sont vendus en 1971 à l'État de Fribourg[5].
Site et bâtiments
François Kieffer, directeur du collège de 1903 à 1919, installe provisoirement l'école à la rue de Morat. Georges Python facilite l'achat des terrains où sont construits les bâtiments de la nouvelle école, sur un promontoire du plateau de Pérolles entouré de trois côtés par les falaises dominant les sinuosités de la Sarine[6]. Les bâtiments sont inaugurés en juillet 1904[7].
En 1973, suite à la vente des bâtiments[5], il est décidé de les démolir plutôt que de les adapter à leur destination future[8]. Le 12 mars 1973, le pavillon de Saint-Jean est dynamité dans le cadre d'un exercice de protection aérienne[9]. En attendant leur démolition, les autres bâtiments sont sommairement aménagés pour être utilisés provisoirement par le Collège Sainte-Croix.
Le 2 juin 1978, un incendie éclate dans le pavillon Bossuet, abritant la salle de gymnastique, qui est presque totalement détruit[10]. Irréparable, le bâtiment est détruit à l'explosif le 24 août 1978[11].
Le 12 septembre 1980, le pavillon de la Sapinière est également démoli à l'explosif[12].
À part le hangar à la charpente de bois qui servait à l’entraînement pour le basket, le seul bâtiment qui subsiste aujourd’hui est celui de la Villa Gallia. Le bâtiment principal du Collège Sainte-Croix, qui occupe le site avec sa salle omnisport, a été inauguré en 1983[13]. Un étage y a été ajouté en 1992[14]. Dès 1999, la Villa Gallia est peu à peu occupée par le Collège, pour les cours d'arts visuels et de musique[15]. De 2019 et jusqu'en 2022, d'importants travaux de transformation et d'extension ont lieu, obligeant les étudiants et enseignants à déménager à proximité, à l'ancienne Haute École de Santé[16]. Les bâtiments rénovés sont réinvestis dès le mois d'avril 2022[17]. La Villa Gallia est quant à elle rénovée de 2022 à 2023, année où le collège retrouve ses bâtiments en totalité[18].
Anciens élèves notoires
- Pierre Bockel, prêtre, résistant, écrivain, Juste parmi les nations ;
- Louis de Bonnevie, officier au Maroc, ami d'Antoine de Saint-Exupéry[19];
- René de Castries, historien et académicien français[20];
- Selim Deringil (tr), historien turc[21];
- Anson Dorrance, entraîneur de football ;
- Jean-Philippe Douin, général d'armée aérienne[22];
- Jean Epstein, réalisateur ;
- Jacques François, acteur et comédien[23];
- Rio Helmi, photographe indonésien ;
- Juan Carlos Ier, futur roi d'Espagne, élève de 1947 à 1948[24];
- Michaël Litton, chocolatier ;
- Alexandre de Marenches, directeur général des services de renseignement français[25];
- Guy Sabran, écrivain ,
- Marc Sabran, ami d'Antoine de Saint-Exupéry ;
- Antoine de Saint-Exupéry, écrivain, élève de à [26],[1];
- Régis de Saint-Jouan, historien, archiviste paléographe ;
- Charles Sallès, ami d'Antoine de Saint-Exupéry ;
- Gérard d'Orval, architecte DESA, ENSAD.
Particularités
- L'un des cinq bâtiments du complexe de la Villa Saint-Jean, la Villa Gallia, est aujourd'hui utilisé par le Collège Sainte-Croix, dont le bâtiment principal se situe à deux pas de là[18].
- Le 15 octobre 1996, la rue qui passe devant la Villa Gallia est baptisée Rue Antoine-de-Saint-Exupéry en l'honneur de l'écrivain[27].
Notes et références
- « 2017, centenaire du passage d'Antoine de Saint-Exupéry à Fribourg », sur https://www.rts.ch/ (consulté le )
- ↑ « Souvenirs de la Villa Saint-Jean », La Liberté, , p. 3 (lire en ligne).
- ↑ « Le vingt-cinquième anniversaire de la fondation de la Villa Saint-Jean », La Liberté, , p. 4 (lire en ligne).
- ↑ Pierre Barras, « La Villa Saint-Jean va changer de caractère », La Liberté, , p. 5 (lire en ligne).
- « L'achat de la Villa Saint-Jean a été décidé », La Liberté, , p. 13 (lire en ligne).
- ↑ « En mémoire du T. R. Père Kieffer », La Liberté, , p. 7 (lire en ligne).
- ↑ « Les souvenirs de la Villa Saint-Jean », La Liberté, , p. 3 (lire en ligne).
- ↑ « Un bâtiment sautera lundi à 18 h. précises », La Liberté, , p. 27 (lire en ligne).
- ↑ « Explosion d'un bâtiment de St-Jean », La Liberté, , p. 11 (lire en ligne).
- ↑ « La Villa Saint-Jean en feu », La Liberté, , p. 17 (lire en ligne).
- ↑ « Démolition de la Villa Saint-Jean. On a pris les grands moyens », La Liberté, , p. 17 (lire en ligne).
- ↑ « La troupe démolit deux bâtiments. Odeurs de poudre en ville », La Liberté, , p. 11 (lire en ligne).
- ↑ « Le Collège Sainte-Croix déménage », La Liberté, , p. 11-13 (lire en ligne).
- ↑ « Un étage pour respirer », La Liberté, , p. 17 (lire en ligne).
- ↑ « Les collèges de Fribourg sont à l'étroit », La Liberté, , p. 15 (lire en ligne).
- ↑ « Deux ans d'exil Sainte-Croix », La Liberté, , p. 13.
- ↑ « Le Collège Sainte-Croix retrouve ses quartiers », La Liberté, , p. 13.
- « Sainte-Croix a ouvert ses portes », La Liberté, , p. 11.
- ↑ Voir la page "Louis de Bonnevie" sur le site réalisé par la Succession Saint-Exupéry - d'Agay.
- ↑ « Le père de Miscault égrène ses souvenirs », La Liberté, , p. 11 (lire en ligne).
- ↑ « Selim Deringil Curriculum Vitae » (consulté le )
- ↑ « Jean-Philippe Douin », sur https://www.whoswho.fr/ (consulté le )
- ↑ « Jacques François », sur https://www.whoswho.fr/ (consulté le )
- ↑ « Fibourg et le prince Juan Carlos de Bourbon », La Liberté, , p. 7 (lire en ligne).
- ↑ Notin, Jean-Christophe, Le maître du secret : Alexandre de Marenches (ISBN 9791021031296, 9789791021036 et 9791021031, OCLC 1030779675)
- ↑ Concernant ce séjour, voir la page correspondante sur le site réalisé par la Succession Saint-Exupéry - d'Agay ou encore le Bulletin d'information de la ville de Fribourg, novembre 2000, n° 169, pp. 10-12. On peut consulter le Bulletin 169 en ligne. Pour sa part, le Bulletin mentionne la présence de Saint-Exupéry à partir de novembre 1915.
- ↑ « Saint-Exupéry a pignon sur rue dans le quartier de Pérolles », La Liberté, (lire en ligne).
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