Too Much Johnson

Too Much Johnson
Réalisation Orson Welles
Scénario Orson Welles
Acteurs principaux
Sociétés de production Warner Bros. Pictures
Pays de production États-Unis
Genre Comédie
Durée 67 minutes
Sortie 1938

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Too Much Johnson est un film muet américain réalisé par Orson Welles, sorti en 1938.

Le film est inspiré d'une farce théâtrale écrite par William Gillette en 1894. Il s'agit de l'un des premiers films d'Orson Welles après le court métrage Hearts of Age (1934). C'est aussi le premier rôle au cinéma de l'acteur Joseph Cotten. Le film n'a jamais été projeté et on a longtemps cru qu'il avait été perdu.

Le , le musée George Eastman House (Rochester, NY, États-Unis) annonce qu'une copie est retrouvée en Italie et qu'elle est en cours de restauration aux États-Unis. Le film est projeté pour la première fois le dans le cadre de la « Journée du cinéma muet » à Pordenone[1],[2].

Synopsis

Un séducteur new-yorkais conquiert une femme mariée et se fait prendre sur le vif : afin d'échapper à la vengeance du mari, il se fait passer pour un planteur cubain qui dit s'être marié par correspondance, et il veut s'embarquer sur un bateau. Mais c'est sans compter avec le mari qui le poursuit sur les quais.

Fiche technique

  • Réalisation : Orson Welles, assisté de John Berry
  • Scénario : Orson Welles, d'après William Gillette
  • Photographie : Paul Dunbar et Harry Dunham
  • Montage : Orson Welles, William Alland et Richard Wilson
  • Direction artistique : James Morcom
  • Costumes : Leo Van Witsen
  • Production : Orson Welles et John Houseman
  • Pays de production : États-Unis
  • Format : noir et blanc - 1,33:1 - son mono
  • Durée totale : 67 minutes

Distribution

Genèse du film

Too Much Johnson est le nom d'une comédie loufoque, vaudevillesque et assez tarabiscotée, qui est programmée par Welles à la suite du succès que rencontre Horse Eats Hat, d'après Eugène Labiche. Son associé, John Houseman, n'était pas d'accord : il jugeait le projet de mise en scène trop compliqué. La suite lui donne raison.

Orson Welles voulait ouvrir la seconde saison du Mercury Theatre (en) (automne 1938) avec cette pièce mais, début juillet, il décida de mélanger représentation théâtrale et film, pour rendre le tout plus fluide. Les scènes sont muettes, découpées en plusieurs séquences qui devaient ponctuer le déroulement du spectacle (un prologue de 20 minutes et deux entractes de 10 minutes), et pastichaient Mack Sennett. Orson Welles réunit 10 000 dollars, tourne entre le et la mi-août, à Central Park, avec de nombreux effets et aussi quelques décors en studio, ce qui fait de ce film sa première véritable expérience cinématographique.

Les problèmes s'accumulent : des scènes de poursuite sur les toits des immeubles ameutent des badauds ; la presse qui titre qu'Orson Welles s'amuse à pousser ses acteurs au suicide ; puis la Paramount exige d'être payée puisqu'elle possède les droits cinématographique de la pièce de Gillette, ce qui entraine que certains acteurs réclament à leur tour leurs cachets ; enfin, on découvre que le théâtre ne possède pas de cabine de projection sécurisée[3]. Les sommes devaient être assez importantes pour qu'Orson Welles suspende le montage, et refuse de le projeter comme prévu lors de l'avant-première du .

Réécrivant des scènes supplémentaires pour pallier l'absence du film, les acteurs eurent à peine le temps de les apprendre. Les critiques accueillirent froidement la pièce. Cet incident conduisit la troupe a considérer la mise en scène comme un échec et le Mercury Theatre annula la programmation de Too Much Johnson.

Conservation du film

Welles affirma plus tard qu'une copie avait brûlé dans l'incendie de sa maison de Madrid en 1971[4],[5].

En 2013, une copie du film est retrouvée à Pordenone en Italie et est restaurée à la George Eastman House (Rochester, NY)[2].

Notes et références

  1. Thomas Sotinel, « Découverte en Italie d'un film d'Orson Welles, antérieur à Citizen Kane », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. Théo Ribeton, « Le tout premier film d’Orson Welles retrouvé en Italie », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne)
  3. La pellicule de nitrate à cette époque était inflammables.
  4. Frank Brady, "The Lost Film of Orson Welles" in American Film Magazine, nov. 1978 (en ligne).
  5. Vassili Silovic et Oja Kodar, Orson Welles: The One-Man Band, Bayerischer Rundfunk-La Sept-Arte, 1995 [vidéo].

Annexes

Bibliographie

Liens externes

  • Portail du cinéma américain
  • Portail de l’humour
  • Portail des années 1930