Dans toute la démonstration, on identifie naturellement  ou
 ou  à l'espace des matrices colonne
 à l'espace des matrices colonne  réelles ou complexes.
 réelles ou complexes.
On désigne par  l'ensemble des vecteurs de
 l'ensemble des vecteurs de  non nuls et par
 non nuls et par  l'ensemble de ces vecteurs (colonne) strictement positifs. On définit l'application
 l'ensemble de ces vecteurs (colonne) strictement positifs. On définit l'application  de
 de  dans
 dans  par
 par ![{\displaystyle r(X)=\min _{i\in \{1,2,\dotsc ,n\},X_{i}>0}{\frac {[AX]_{i}}{X_{i}}}}](./08337b34c5e421e0f7214cf5b6b3036b92916fbb.svg) . On voit aisément qu'on a également
. On voit aisément qu'on a également  .
.
- L'application  admet un point de maximum sur S admet un point de maximum sur S
L'application  est continue sur
 est continue sur  puisqu'il s'agit alors simplement du minimum d'une famille finie d'applications continues
 puisqu'il s'agit alors simplement du minimum d'une famille finie d'applications continues ![{\displaystyle \left(X\mapsto {\frac {[AX]_{i}}{X_{i}}}\right)_{i\in \{1,2,\dotsc ,n\}}}](./724b77e3bcc0af6bcac3b04ff2dd35e44d21c5c8.svg) . Cependant, on ne peut affirmer la continuité sur
. Cependant, on ne peut affirmer la continuité sur  . Par ailleurs,
. Par ailleurs,  et
 et  ne sont pas compacts. La solution sera de montrer l'existence d'un point de maximum sur une partie compacte
 ne sont pas compacts. La solution sera de montrer l'existence d'un point de maximum sur une partie compacte  de
 de  et de vérifier ensuite que ce point réalise aussi le maximum sur
 et de vérifier ensuite que ce point réalise aussi le maximum sur  . Il suffira pour cela de montrer que
. Il suffira pour cela de montrer que  (en fait égalité, évidemment).
 (en fait égalité, évidemment).
La première chose consiste à remarquer que  est constante sur chaque demi-droite (ouverte) d'origine
 est constante sur chaque demi-droite (ouverte) d'origine  incluse dans
 incluse dans  . On peut par conséquent se limiter à travailler sur la partie
. On peut par conséquent se limiter à travailler sur la partie  de
 de  formée des vecteurs colonne de norme 1 (on prendra la norme
 formée des vecteurs colonne de norme 1 (on prendra la norme  ).
).
 est compact, mais on n'a pas encore la continuité de
 est compact, mais on n'a pas encore la continuité de  sur
 sur  . C'est maintenant qu'intervient l'irréductibilité de
. C'est maintenant qu'intervient l'irréductibilité de  .
.
On montre que l'ensemble  satisfait à notre objectif (
 satisfait à notre objectif (  compact,
 compact,  continue sur
 continue sur  et
 et  ).
 ).
Tout d'abord  est compact comme image du compact
 est compact comme image du compact  par une application (linéaire) continue. Ensuite, on voit que
 par une application (linéaire) continue. Ensuite, on voit que  est inclus dans
 est inclus dans  , ce qui montrera bien la continuité de
, ce qui montrera bien la continuité de  sur
 sur  . En effet on sait que
. En effet on sait que  et il en résulte immédiatement que
 et il en résulte immédiatement que ![{\displaystyle \left[X\geq 0,X\neq 0\right]\Rightarrow (A+I)^{n-1}X>0}](./a25e5e28ec6b6b6c2ea4951c547e7f0928564d28.svg) . Par conséquent
. Par conséquent  possède un point de minimum sur
 possède un point de minimum sur  . Enfin pour achever, on montre que
. Enfin pour achever, on montre que  . En effet
. En effet  ce qui montre que
 ce qui montre que  est majoré par
 est majoré par  . Ainsi on a bien
. Ainsi on a bien  
On désigne désormais par  la valeur maximale de
 la valeur maximale de  trouvée ci-dessus et par vecteur extrémal tout vecteur
 trouvée ci-dessus et par vecteur extrémal tout vecteur  réalisant le maximum de
 réalisant le maximum de  sur
 sur  .
.
- Tout vecteur extrémal est vecteur propre de  associé à la valeur propre associé à la valeur propre . Réciproquement tout vecteur propre positif relatif à . Réciproquement tout vecteur propre positif relatif à est extrémal. est extrémal.
Soit  un vecteur extrémal. Par définition
 un vecteur extrémal. Par définition  . On pose que
. On pose que  . On pose
. On pose  . Puisque
. Puisque  et
 et  on a
 on a  , soit encore
, soit encore  , c'est-à-dire
, c'est-à-dire  . On peut trouver
. On peut trouver  tel que
 tel que  , ce qui contredit la maximalité de
, ce qui contredit la maximalité de  .
.
Réciproquement si le vecteur positif  vérifie
 vérifie  , en écrivant d’une part
, en écrivant d’une part  on voit que
 on voit que  et d’autre part
 et d’autre part  montre que
 montre que  . Ainsi
. Ainsi  et X est extrémal.
 et X est extrémal.
- Pour toute valeur propre (complexe)  de de est le rayon spectral de est le rayon spectral de . .
En effet de  on tire
 on tire  . Donc
. Donc  .
.
- Tout vecteur extrémal est strictement positif.
En effet si  est extrémal, on pose
 est extrémal, on pose  . Comme
. Comme  et
 et  irréductible on a
 irréductible on a  . Comme
. Comme  est vecteur propre de
 est vecteur propre de  relatif à
 relatif à  (cf. ci-dessus) on a
 (cf. ci-dessus) on a  d'où on tire
 d'où on tire  .
.
- Pour tout vecteur propre (complexe)  de de relatif à une valeur propre relatif à une valeur propre de module de module , le vecteur , le vecteur (vecteur dont les composantes sont les modules de celles de (vecteur dont les composantes sont les modules de celles de ) est un vecteur extrémal (et est donc strictement positif ). Il en résulte que chaque vecteur propre de ) est un vecteur extrémal (et est donc strictement positif ). Il en résulte que chaque vecteur propre de (éventuellement complexe) relatif à (éventuellement complexe) relatif à vérifiant vérifiant a toutes ses composantes non nulles. a toutes ses composantes non nulles.
En effet de  on déduit immédiatement
 on déduit immédiatement  , ce qui entraîne
, ce qui entraîne  par maximalité de
 par maximalité de  , d’où le résultat.
, d’où le résultat.
- Le sous-espace propre de  relatif à la valeur propre relatif à la valeur propre est une droite vectorielle. est une droite vectorielle.
On suppose en effet que  et
 et  soient deux vecteurs propres linéairement indépendants. On sait (cf. ci-dessus) que ces 2 vecteurs ont toutes leurs composantes non nulles. Il est possible de former une combinaison linéaire non nulle ayant par exemple la première composante nulle. Cette combinaison est ainsi un vecteur propre de
 soient deux vecteurs propres linéairement indépendants. On sait (cf. ci-dessus) que ces 2 vecteurs ont toutes leurs composantes non nulles. Il est possible de former une combinaison linéaire non nulle ayant par exemple la première composante nulle. Cette combinaison est ainsi un vecteur propre de  ayant une composante nulle, ce qui est contradictoire.
 ayant une composante nulle, ce qui est contradictoire.
 est une valeur propre simple de est une valeur propre simple de . .
On désigne par  la comatrice transposée de
 la comatrice transposée de  . On remarque tout d'abord que le sous-espace propre relatif à
. On remarque tout d'abord que le sous-espace propre relatif à  étant de dimension 1 il en résulte que
 étant de dimension 1 il en résulte que  est de rang
 est de rang  et que par suite il y a au moins un cofacteur non nul, ce qui montre que
 et que par suite il y a au moins un cofacteur non nul, ce qui montre que  . De plus on sait que
. De plus on sait que  . En particulier
. En particulier  , ce qui montre que les colonnes non nulles de
, ce qui montre que les colonnes non nulles de  sont des vecteurs propres de
 sont des vecteurs propres de  relatives à
 relatives à  et par suite que ces colonnes non nulles sont toutes multiples de l'une d'entre elles et ont toutes leurs composantes non nulles et de même signe. Mais on a aussi
 et par suite que ces colonnes non nulles sont toutes multiples de l'une d'entre elles et ont toutes leurs composantes non nulles et de même signe. Mais on a aussi  , soit en transposant
, soit en transposant  . Or
. Or  est aussi une matrice positive irréductible puisque
 est aussi une matrice positive irréductible puisque  . Le raisonnement précédent appliqué à
. Le raisonnement précédent appliqué à  permet ainsi de montrer que les colonnes non nulles de
 permet ainsi de montrer que les colonnes non nulles de  et donc les lignes non nulles de
 et donc les lignes non nulles de  ont tous leurs éléments non nuls et de même signe. Finalement on en déduit facilement que
 ont tous leurs éléments non nuls et de même signe. Finalement on en déduit facilement que  a tous ses éléments non nuls et de même signe. En effet soient
 a tous ses éléments non nuls et de même signe. En effet soient  et
 et  deux éléments quelconques de
 deux éléments quelconques de  . Si
. Si  toute sa ligne est nulle, donc
 toute sa ligne est nulle, donc  , par suite toute la colonne
, par suite toute la colonne  est nulle et ainsi
 est nulle et ainsi  . Finalement on en déduit que
. Finalement on en déduit que  , ce qui est exclu. D'autre part le signe de
, ce qui est exclu. D'autre part le signe de  est celui de
 est celui de  et finalement celui de
 et finalement celui de  . Tous les éléments de
. Tous les éléments de  sont bien non nuls et de même signe.
 sont bien non nuls et de même signe.
On pose  (polynôme caractéristique). On a
 (polynôme caractéristique). On a  . En effet, on désigne par
. En effet, on désigne par  la i_ème colonne de la matrice
 la i_ème colonne de la matrice  .
.
On a  . Mais
. Mais  a tous ses éléments nuls sauf le i_ème qui est égal à 1. Le résultat s'ensuit immédiatement. On a donc
 a tous ses éléments nuls sauf le i_ème qui est égal à 1. Le résultat s'ensuit immédiatement. On a donc  puisque tous les éléments de
 puisque tous les éléments de  sont non nuls et de même signe. Ceci montre bien que
 sont non nuls et de même signe. Ceci montre bien que  est valeur propre simple de
 est valeur propre simple de  [4].
[4].
- Soit  un vecteur propre relatif à un vecteur propre relatif à . On a donc . On a donc . Soit . Soit l'indice d'une composante l'indice d'une composante maximale. On a maximale. On a et en simplifiant par et en simplifiant par on obtient on obtient . La démonstration est symétrique pour . La démonstration est symétrique pour en considérant cette fois l'indice d'une composante en considérant cette fois l'indice d'une composante minimale. minimale.
Si  alors
 alors  (sinon il y aurait une ligne nulle, soit la j-ème et la matrice ne serait pas irréductible puisque dans
 (sinon il y aurait une ligne nulle, soit la j-ème et la matrice ne serait pas irréductible puisque dans  le sommet
 le sommet  ne pourrait être l'origine d'un chemin aboutissant à un autre sommet). Donc dans ce cas
 ne pourrait être l'origine d'un chemin aboutissant à un autre sommet). Donc dans ce cas  .
.
- Disposition des valeurs propres dans le plan complexe.
- On démontre d'abord l'équivalence entre les propositions suivantes :
 est une valeur propre de est une valeur propre de . .
- Il existe une matrice  vérifiant vérifiant (unité) telle que (unité) telle que . .
(i)  (ii). Soit
 (ii). Soit  un vecteur propre relatif à
 un vecteur propre relatif à  . On a vu ci-dessus (cf. (1)) que
. On a vu ci-dessus (cf. (1)) que  était un vecteur extrémal et donc un vecteur propre relatif à
 était un vecteur extrémal et donc un vecteur propre relatif à  . On peut écrire
. On peut écrire  où
 où  est une matrice diagonale dont tous les éléments diagonaux sont de module 1. Par ailleurs on peut poser
 est une matrice diagonale dont tous les éléments diagonaux sont de module 1. Par ailleurs on peut poser  . On a donc
. On a donc  d'où
 d'où  . Mais l'égalité
. Mais l'égalité  entraîne
 entraîne  . En effet, on pose
. En effet, on pose  . On voit immédiatement que
. On voit immédiatement que  . En écrivant l'égalité
. En écrivant l'égalité  pour la ligne
 pour la ligne  et en tenant compte de
 et en tenant compte de  et
 et  on obtient le résultat demandé.
 on obtient le résultat demandé.
(ii)  (i). Soit
 (i). Soit  un vecteur extrémal de
 un vecteur extrémal de  et on pose
 et on pose  . On a
. On a  .
.
- Soit  le nombre de valeurs propres de le nombre de valeurs propres de de module de module . On considère l'ensemble . On considère l'ensemble des nombres des nombres où où est valeur propre de module est valeur propre de module et on montre que cet ensemble est un sous-groupe du groupe multiplicatif des complexes de module 1. En effet si et on montre que cet ensemble est un sous-groupe du groupe multiplicatif des complexes de module 1. En effet si et et sont 2 éléments de sont 2 éléments de , en appliquant le préliminaire ci-dessus il existe , en appliquant le préliminaire ci-dessus il existe et et tels que tels que et et , ce qui entraîne , ce qui entraîne soit soit , ce qui montre que , ce qui montre que qui est bien un sous-groupe du groupe des complexes de module 1. En fait ce sous-groupe étant d'ordre qui est bien un sous-groupe du groupe des complexes de module 1. En fait ce sous-groupe étant d'ordre et donc formé de racines h-ième de 1, il coïncide avec l'ensemble de ces racines h-ième. et donc formé de racines h-ième de 1, il coïncide avec l'ensemble de ces racines h-ième.
 
Il existe donc  telle que
 telle que  . Si
. Si  désigne le polynôme caractéristique de
 désigne le polynôme caractéristique de  qui est aussi celui de
 qui est aussi celui de  on peut écrire
 on peut écrire  . Ceci montre bien l'invariance de l'ensemble des valeurs propres de
. Ceci montre bien l'invariance de l'ensemble des valeurs propres de  par la rotation de centre
 par la rotation de centre  et d'angle
 et d'angle  . En outre si
. En outre si  est une valeur propre, la valeur propre
 est une valeur propre, la valeur propre  est de même ordre de multiplicité que
 est de même ordre de multiplicité que  . En particulier toutes les valeurs propres de module
. En particulier toutes les valeurs propres de module  sont simples.
 sont simples.
On suppose maintenant  et soit
 et soit  un vecteur extrémal. D'après ce qui précède il existe une matrice diagonale
 un vecteur extrémal. D'après ce qui précède il existe une matrice diagonale  vérifiant
 vérifiant  telle que
 telle que  soit vecteur propre relatif à
 soit vecteur propre relatif à  et
 et  est défini à un facteur près, la valeur propre étant simple et le sous-espace propre étant par conséquent une droite vectorielle. On peut donc décider de choisir
 est défini à un facteur près, la valeur propre étant simple et le sous-espace propre étant par conséquent une droite vectorielle. On peut donc décider de choisir  de manière que sa première composante soit
 de manière que sa première composante soit  , ce qui assure l'unicité. Mais de la même manière
, ce qui assure l'unicité. Mais de la même manière  est vecteur propre relatif à
 est vecteur propre relatif à  , ce qui implique
, ce qui implique  et donc
 et donc  puisque
 puisque  et
 et  diagonale. Il en résulte que les éléments diagonaux de
 diagonale. Il en résulte que les éléments diagonaux de  sont des racines h-ième de l'unité. Il existe donc une matrice de permutation
 sont des racines h-ième de l'unité. Il existe donc une matrice de permutation  telle que
 telle que  avec
 avec  étant des matrices unités. On a évidemment
étant des matrices unités. On a évidemment  .
.
En posant de même  on trouve
 on trouve  .
.
On partitionne  suivant le même schéma que
 suivant le même schéma que  :
 :  .
.
On va montrer par récurrence que  .
.
L'égalité est vraie pour  . On suppose qu'elle le soit jusque
. On suppose qu'elle le soit jusque  . L'égalité
. L'égalité  donne en ce qui concerne la ligne de blocs N°
 donne en ce qui concerne la ligne de blocs N° . Comme les
. Comme les  ne sont pas tous nuls puisque la matrice est irréductible
 ne sont pas tous nuls puisque la matrice est irréductible  , soit
, soit  . Mais comme
. Mais comme  et
 et  on en déduit
 on en déduit  par élimination des cas
 par élimination des cas  et
 et  .
.
Donc  . Ceci ne peut se réaliser que si
. Ceci ne peut se réaliser que si  est le successeur immédiat de
 est le successeur immédiat de  dans la suite croissante des
 dans la suite croissante des  . Donc
. Donc  et
 et  , ce qui achève la récurrence.
, ce qui achève la récurrence.
D'autre part  montre que si
 montre que si  n'est pas congru à
 n'est pas congru à  modulo
 modulo  on a
 on a  .
.
Il reste à prouver que  . Or en considérant la dernière ligne de blocs on ne peut avoir
. Or en considérant la dernière ligne de blocs on ne peut avoir  que si
 que si  . En effet si
. En effet si  on a
 on a  , ce qui est impossible et si
, ce qui est impossible et si  également exclu. Donc
 également exclu. Donc  soit
 soit  . Mais
. Mais  et donc
 et donc  soit
 soit  . Comme on a évidemment
. Comme on a évidemment  on a
 on a  , ce qui a achève la démonstration.
, ce qui a achève la démonstration.
Le théorème de Perron Frobenius est donc complètement démontré.