Tatouage du bas du dos

Le tatouage dans le bas du dos, parfois appelé tramp stamp (littéralement «marque de traînée »), est un type de tatouage, popularisé dans les années 2000, et porté principalement par des femmes. Sa popularité était partiellement due à l'influence de célébrités féminines. Dans les années 2000, ce tatouage était mis en valeur par le port de vêtements comme des jeans taille-basse ou des crops-tops. Ce tatouage est caractérisé en raison de son aspect érotique, qui peut amener du slut-shaming et des stéréotypes envers les femmes qui le porte.

Histoire

Au début des années 1990, la popularité du tatouage chez les femmes augmente en Occident, alors qu'historiquement les hommes étaient plus tatoués[1]. Avant la fin du XXe siècle, aux États-Unis, le port de tatouages était fortement stigmatisé chez les femmes, et rarement présent chez les femmes de la classe moyenne[2].

Les tatouages dans le bas du dos ont été popularisés au début des années 2000, en partie à cause de l'influence de célébrités comme Britney Spears, Aaliyah, Christina Ricci ou Pamela Anderson et la popularisation de vêtements comme les jeans taille-basse ou les crops-tops[3]. Le bas du dos est également une zone avec peu de graisses, ce qui diminue la probabilité que la forme du tatouage évolue au cours du temps[4]. Comme le bas du dos est une zone généralement dissimulée par les vêtements, les personnes qui portent ce tatouage peuvent choisir quand elles veulent le rendre visible ou non[2]. La position du tatouage fait que la personne qui le porte ne le voit pas, et qu'il peut être destiné à être montré à des partenaires, qui peuvent le trouver sexy[5].

Vers la fin des années 2000, le phénomène de mode s’essouffle, certaine personnalité se faisant même enlever leur tatouage au laser, notamment en raison de stéréotypes négatifs et hypersexualisants associé à ce tatouage. Au début des années 2020, le tatouage dans le bas du dos revient à la mode, notamment avec l'émergence de l'esthétique Y2K. Pour certaines femmes, le fait de remettre ce type de tatouage à la mode est également une manière de se réapproprier une esthétique marquée par le sexisme, dans une démarche d'enpowerment[6].

Style esthétique

Parmi les motifs populaires pour les tatouages en bas du dos, les motifs tribaux, ou les éléments féminins comme les papillons, les fleurs ou les cœurs étaient populaires dans les années 2000[6].

Perception et genre

Comme le bas du dos des femmes est une zone perçue comme érotique, les tatouages dans le bas du dos sont souvent associés à la sexualité[2]. Une femme portant un tatouage dans le bas du dos peut souvent être perçue comme une "fille facile[N 1]", potentiellement à cause de la représentation des femmes tatouées dans certains médias [7]. Cette association systématique entre les tatouages du bas du dos est critiqué par certains spécialistes des médias[8].

Aux États-Unis, l'émission télévisée Saturday Night Live aurait fortement participé à la stéréotypation négative et au slut-shaming de ce type de tatouage. Notamment, le terme tramp stamp (littéralement « tampon de traînée »), qui est un argot désignant ce type de tatouage, a été popularisé par l'un de leur sketch paru en mai 2004 [9].

Bien que certains hommes portent des tatouages dans le bas du dos, notamment quelques célébrités[3], c'est un tatouage généralement peu porté par les hommes [10].

Tatouage et anesthésie péridurale

Des questions persistent dans le milieu médical concernant les risques potentiels liés à la pratique d’une anesthésie péridurale sur une personne tatouée au bas du dos. Les pigments du tatouage pourraient pénétrer dans les ligaments inter-épineux, à travers le cathéter de la péridurale, et causer des problèmes de santé. Il y a un consensus scientifique sur le fait qu'un cathéter épidural ne doit pas être placé sur un tatouage infecté ou irrité, mais les risques d'une péridurale sur un tatouage sain sont peu documentés. Malgré l'absence de preuve sérieuse de la dangerosité de la pratique, certains professionnels de santé et chercheurs recommandent d'éviter la réalisation de péridurale sur un tatouage, en raison du manque d'étude sur le sujet et notamment sur les potentiels impacts à long terme[11],[12].

Notes et références

Notes

  1. Terme péjoratif pour désigner une femme dont on dit qu'elle couche facilement.

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lower-back tattoo » (voir la liste des auteurs).
  1. Justin Seibert, « Once taboo, tattoos on girls are getting hot », The Chicago Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Mindy Fenske, Tattoos in American Visual Culture, Macmillan Publishers, , 98–9 p. (ISBN 978-0-230-60027-0)
  3. Mei Fong, « Hipster Jeans, Crop Tops Boost Lower-Back Tattoos », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Gabe Semenza, « Do Lower Back Tattoo Lead to More Pain in the Delivery Room? », The Victoria Advocate,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. David Le Breton, chap. 4 « Identités à fleur de peau : significations du tatouage et du piercing », dans Signes d'identité : Tatouages, piercings et autres marques corporelles, Éditions Métailié, coll. « Traversées », , 228 p. (ISBN 2864244268, DOI https://doi.org/10.3917/meta.breto.2002.01., lire en ligne), p. 81 - 147
  6. Elisa Casson, « « Tramp Stamp » : le tatouage le plus décrié des années 2000 fait son retour : Stigmatisé, ringardisé, effacé au laser… Le tatouage du bas du dos, emblème sulfureux des années 2000, fait un retour inattendu. Le coupable ? La Gen Z qui lui voue un culte d’empowerment assumé. », sur https://www.elle.fr, Elle,
  7. Ann C. Hall et Mardia J. Bishop, Pop-Porn: Pornography in American Culture, Greenwood Publishing Group, , 65–6 p. (ISBN 978-0-275-99920-9)
  8. Chema Salinas, Images That Injure: Pictorial Stereotypes in the Media, ABC-CLIO, , 247–8 p. (ISBN 978-0-313-37892-8)
  9. (en) Karen L. Hudson, « Battling Stereotypes About Lower-Back Tattoos », sur LiveAbout, (consulté le )
  10. Christa De Cuyper et Maria Luisa Cotapos, Dermatologic Complications With Body Art: Tattoos, Piercings and Permanent Make-Up, Springer Publishing, (ISBN 978-3-642-03291-2, lire en ligne ), 5
  11. Dawn Welliver, Mark Welliver, Tammy Carroll et Peggy James, « Lumbar Epidural Catheter Placement in the Presence of Low Back Tattoos: A Review of the Safety Concerns », AANA Journal, vol. 78, no 3,‎ , p. 197–201 (PMID 20572405, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  12. Frédéric J. Mercier et Marie-Pierre Bonnet, « Tattooing and various piercing: anaesthetic considerations », Current Opinion in Anesthesiology, vol. 22, no 3,‎ , p. 436–441 (PMID 19384230, DOI 10.1097/ACO.0b013e32832a4125, S2CID 35215101)
  • Portail des arts
  • Portail de la médecine