Sonia Devillers

Sonia Devillers
Sonia Devillers en 2022.
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Sonia Devillers, née le aux Lilas, est une journaliste, écrivaine, chroniqueuse et animatrice de radio, sur France Inter principalement. Longtemps spécialisée dans l'analyse des médias, notamment avec l'émission L'Instant M, elle signe des interviews dans la matinale de France Inter depuis la rentrée , et est annoncée pour la rentrée de 2025 en tête de la tranche 9/11. Elle présente également l'émission Le Dessous des images dans la case info quotidienne 19-21 d'Arte[1].

Biographie

Famille

Son père est l'architecte Christian Devillers, profession exercée également par sa mère Marina.

En , ses grands-parents maternels, les Sanielevici[2], et sa mère alors âgée de quatorze ans ont dû fuir brutalement la Roumanie communiste qui monnayait ses Juifs, ce qu'elle raconte dans son ouvrage Les Exportés, paru chez Flammarion[3].

Études

Elle grandit à Vincennes[4] et suit des études de lettres et de philosophie en classes préparatoires[5]. Elle poursuit ensuite ses études en philosophie à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne[6], où elle consacre ses mémoires de maîtrise et de diplôme d'études approfondies à Bergson — notamment à la suite de la professeure spécialiste de l'histoire de l'art Anne Moeglin-Delcroix[5]. Elle entame ensuite une thèse de doctorat, avant de quitter le monde universitaire pour embrasser la carrière de journaliste.

Parcours professionnel

Issue d'une famille de sensibilité de gauche[7], elle entre en à la rédaction du Figaro, journal classé à droite, d'abord aux pages « Culture », puis à la rubrique « Médias et communication » du Figaro Économie[8], où elle reste dix ans.

À partir de , elle travaille parallèlement à la radio, où elle tient une chronique hebdomadaire dans l'émission Service public, animée par Isabelle Giordano, sur des sujets de consommation, d'économie et de société.

Elle propose également des chroniques économiques et des coups de cœur « culture » sur Le Mouv'[8].

En , elle fait partie, avec Marie Colmant, André Manoukian ou encore Daniel Morin, de l'équipe de l'émission Les Affranchis, réunis autour d'Isabelle Giordano, sur France Inter de 11 h à 12 h 30.

À l'été , elle produit sa première émission sur France Inter Le Grand Bain, du lundi au vendredi à h 10, un magazine généraliste consacré à tout ce qui agite l'époque. Le Grand Bain est reconduit quatre étés d'affilée, jusqu'en . Lors des saisons et , Le Grand Bain est prolongé sur la grille de l'année, en format hebdomadaire, le samedi à 16 h.

Après ce format estival, elle intègre à partir de quotidiennement la grille de France Inter avec L'Instant M[9], une émission diffusée de h 40 à 10 h consacrée à l'actualité de tous les médias. L'Instant M voit son audience s'élargir[10], dépassant le million d'auditeurs à compter de [11]. L'émission est finalement reconduite sur neuf saisons jusqu'en .

Sur cette période -, elle intervient d'abord dans le 5-7 de France Inter jusqu'en . Sa rubrique, diffusée du lundi au vendredi à h 50, s'intitule L'Instant Télé et s'inspire chaque jour d'un programme à regarder sur le web ou à la télévision[10]. Entre et , elle est chroniqueuse dans le 7-9 de France Inter. Elle y propose son Édito M du lundi au jeudi à h 52, où elle décortique l'actualité médiatique[12].

À partir de la rentrée de , elle anime une nouvelle interview dans la matinale d'Inter, avec L'Invité de h 10, dans laquelle le « je » est mis en avant, à travers une multiplicité de portraits d'invités représentant l'époque et la société, mélangeant des personnalités médiatiques comme des invités inconnus du grand public[13]. Le rendez-vous devient rapidement leader toutes radios confondues, rassemblant 1,5 million d'auditeurs chaque jour[14].

Fin , elle est annoncée[15] pour animer L'Invité du h 50 à la place de Léa Salamé : cette interview de 10 minutes du lundi au jeudi est au cœur de la matinale de la radio publique, la plus écoutée de France en [16],[17]. La tranche du 7/10 de France Inter accentue son succès d'audience à la rentrée de [18].

Par ailleurs, fin , elle rejoint la chaîne de télévision Arte où elle présente l'émission Le Dessous des images, « petite sœur » de l'émission Le Dessous des cartes[19] dont chaque numéro analyse une photo ou une image d'actualité pour expliquer sa construction et la remettre en contexte[20]. Initialement disponible sur arte.tv à partir de , l'émission est programmée sur la chaîne Arte à partir du du lundi au vendredi à 19 h 30, dans le cadre d'une refonte de la tranche 19-21[1].

Devillers est annoncée en juin 2025 en charge d'assurer, dès le 25 août, la seconde partie de la nouvelle formule de la matinale de France Inter, de 9h à 11h, où elle mènera une interview de 15 minutes[21],[22].

Vie privée

Elle est en couple avec le journaliste et auteur Philippe Collin depuis . Elle a deux fils d'une précédente union[23],[24].

Ouvrage : Les Exportés

En , elle publie Les Exportés sur l'histoire de sa famille maternelle d'origine juive roumaine[25]. Ce livre relate la vente de Juifs par la Roumanie[26],[27],[28],[29].

Le livre s'appuie à la fois sur les souvenirs de sa famille et sur les travaux de l'historien Radu Ioanid[30], lequel préface l'édition roumaine du livre sortie en [31]. Le récit met en lumière une affaire d'État en Roumanie, qui a consisté entre les années et la chute de Ceaușescu en à monnayer le départ de Juifs vers des pays du bloc de l'Ouest ou vers Israël. Dans un premier temps, les familles ont été littéralement échangées contre du matériel agricole et du bétail, principalement des porcs. La Roumanie avait alors besoin de moderniser son agriculture et d'intensifier ses élevages. Dans un second temps, les Juifs de Roumanie ont été vendus à l'État d'Israël. En trente ans, le pays s'est ainsi massivement vidé de sa population juive en échange de bien matériels.

À propos du livre, écoulé à plus 40 000 exemplaires avant sa sortie en poche en 2023[32], Devillers déclare : « J'ai voulu redonner chair à mes grands-parents, faire surgir la peur qui a traversé leur vie dans la Roumanie des années , puis sous le communisme »[33]. Elle ajoute que, contrairement à sa mère, elle a été capable de se plonger dans ce passé douloureux, parce qu'elle était « héritière de cette histoire, mais pas une victime directe ».

Publications

Notes et références

  1. Clément Rodriguez et Ophélie Haire, « Le dessous des images : Sonia Devillers lance un nouveau rendez-vous sur Arte », sur programme-tv.net, Télé-Loisirs, (consulté le ).
  2. « À travers son histoire Sonia Devillers raconte comment les juifs sont devenus monnaie d'échange en Roumanie », Sud Ouest, (consulté le ).
  3. Laurent-David Samama, « Sonia Devillers et le troc de la honte », Les Échos, .
  4. Géraldine Sarratia, « #111 Sonia Devillers », Le goût de M, sur podcasts.lemonde.fr, Le Monde, .
  5. Matthieu Febvre-Issaly, « Sonia Devillers, l'instant « aime » », sur pantheonsorbonne.fr, Le Sorbonn@ute, Université Panthéon-Sorbonne, (version du sur Internet Archive).
  6. Julien Rebucci, « Qui est Sonia Devillers, la présentatrice de l'Instant M », Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  7. Alexandre Huillet-Raffi (intervieweur), « Sonia Devillers : « Je m'étais juré de ne plus jamais faire de journalisme médias mais… » », Coulisses Médias, .
  8. « Sonia Devillers », sur radiofrance.fr.
  9. « L'Instant M par Sonia Devillers », sur radiofrance.fr.
  10. Audrey Kucinskas, « Sonia Devillers, pas un "Instant (M)" à perdre », L'Express, (consulté le ).
  11. Caroline Bonacossa, « France Inter sacrée première radio de France », Stratégies, .
  12. « L'Édito M par Sonia Devillers », sur radiofrance.fr.
  13. Sonia Devillers, « L'invité de h 10 : podcast et émission en replay », France Inter, (consulté le ).
  14. Benjamin Rabier, « Audiences radio, les stars des matins : Quels scores pour la dernière vague de Philippe Vandel et Julia Vignali sur Europe 1 ? », sur ozap.com, (consulté le ).
  15. Pauline Laforgue, « Qui va remplacer Léa Salamé à h 50 sur France Inter ? », sur diverto.tv, Diverto, .
  16. Philippe Larroque, « Audience radio: France Inter solidement installée en tête », Le Figaro, .
  17. Léo Berry, « Sonia Devillers : « Certains me disent que je suis zinzin quand j'explique que la radio est très physique » », La Nouvelle République, .
  18. Caroline Bonacossa, « France Inter au top tandis qu'Europe 1 se redresse », Stratégies,  : « la nouvelle matinale de Nicolas Demorand, Léa Salamé et Sonia Devillers, élargie de 7 heures à 10 heures, signe également une rentrée record avec 4 784 000 auditeurs chaque matin. »
  19. Hélène Bekmezian, « « Le Dessous des cartes », dessus du panier géopolitique », Le Monde, .
  20. François Rousseaux, « Dans “Le dessous des images”, sur Arte, Sonia Devillers éclaire les photos qui font la une », Télérama, (consulté le ).
  21. Adrien Franque, « Remue-ménage à la matinale de France Inter : Sonia Devillers entre 9 heures et 11 heures, Nora Hamadi à la revue de presse, Nicolas Demorand reste », sur Libération (consulté le )
  22. Brice Laemle, « France Inter : Sonia Devillers arrête l’entretien de 7 h 50 pour une interview « société » à 9 heures », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Virginie Bloch-Lainé, « Le journaliste Philippe Collin a le sens de l'histoire » , Le Monde, .
  24. Marie-Ève Lacasse et Lucile Boiron (photogr.), « Sonia Devillers, son surmoi c'est ça », Libération, (consulté le ).
  25. Marc Semo, « « Les Exportés », de Sonia Devillers : troc d'humains dans la Roumanie communiste », Le Monde, .
  26. Gwénaëlle Loaëc (intervieweuse), « Sonia Devillers : «Ma famille juive de Roumanie a été échangée contre du bétail» », Le Parisien, .
  27. Quentin Girard, « Pourquoi ça marche «Les Exportés», de Sonia Devillers: au prix du bétail », Libération, .
  28. Olivier Pascal-Moussellard, « Critique de "Les Exportés" de Sonia Devillers », Télérama, .
  29. Gérard de Cortanze, « Les cauchemars de la Roumanie », Historia, .
  30. Valérie Lehoux, « Lionel Duroy : “Je n'en finirai jamais avec la Roumanie” », Télérama,  : l'écrivain Lionel Duroy a également nourri ses derniers romans sur la Roumanie des travaux de Ioanid, et échangé avec Sonia Devillers lors de la finalisation de ses Exportés.
  31. Exportatii, Polirom, août 2023 ; voir (ro) Nona Rapotan, « Cum ajunge viața unui om mobilul unui act de vânzare », sur suplimentuldecultura.ro, Suplimentul de cultură (ro), (consulté le ).
  32. Valérie Lehoux, « Lionel Duroy : “Je n'en finirai jamais avec la Roumanie” », Télérama,
  33. Juliette Bénabent, « Sonia Devillers, Annette Wieviorka... : des histoires de famille qui racontent la grande Histoire », Télérama, .

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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