Rheubarbariboletus persicolor
Bolet couleur de pêche
(H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) Vizzini, Simonini & Gelardi, 2015
Rheubarbariboletus persicolor, le Bolet couleur de pêche, auparavant Xerocomus persicolor, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Rheubarbariboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par sa chair plus au moins bleuissante au niveau du chapeau, son habitat typiquement méditerranéen et la base de son pied restant jaune safran vif en séchant.
Taxonomie
Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Rheubarbariboletus persicolor (H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) Vizzini, Simonini & Gelardi, 2015[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Xerocomus sous le basionyme Xerocomus persicolor H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert, 1996[2].
Synonymes
Rheubarbariboletus persicolor a pour synonymes[1] :
- Boletus persicolor (H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) Assyov, 2005
- Xerocomus persicolor H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert, 1996
Phylogénie
Cette espèce a été décrite à l'origine en 1996 sous le nom de Xerocomus persicolor, sur la base de collections réalisées en Italie[3]. Ce bolet a été trouvé dans des forêts mixtes avec Quercus rotundifolia, des pins et des chênes[4]. En 2005, Boris Assyov proposa de transférer le taxon dans le genre Boletus[5]. L'espèce a été reclassée dans le genre Rheubarbariboletus en 2015[3].
Étymologie
L'épithète spécifique persicolor "pêche" fait référence à la couleur de son chapeau[3].
Description du sporophore
Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de R. persicolor sont les suivantes :
Son chapeau mesure jusqu'à 5 cm, il est de couleur abricot à pêche, exceptionnellement orange jaunâtre ou jaune, se décolorant avec l'âge pour devenir ochracé avec une teinte rosâtre, sec, velouté et parfois craquelé[6].
L'hyménophore présente des tubes jaune citron, bleuissants en cas de blessure. Les pores sont concolores aux tubes, bleuissant lorsqu'ils sont meurtris.
Son stipe est cylindrique ou fusiforme, souvent incurvé à la base, jaune pâle à jaune, la moitié inférieure devenant progressivement orange à orange rougeâtre, la surface du stipe bleuissante[6].
La chair est jaunâtre dans le chapeau, jaune dans le stipe, jaune orangé à abricot dans la base du stipe (cette couleur est persistante et demeure après le séchage), bleuissant surtout dans le chapeau lorsqu'il est exposé à l'air[6]. Sa saveur est douce[7].
Caractéristiques microscopiques
Ses spores mesurent 11 à 15 μm x 4.5 à 5.5 μm.
Habitat et distribution
Il s'agit un champignon ectomycorhizien, venant dans les forêts thermophiles de feuillus, sous chênes (Quercus) et hêtres (Fagus)[6], en périphérie méditerranéenne sur sol calcaire[7].
Statut de conservation
Régional
- Auvergne-Rhône-Alpes : classement de cette espèce en catégorie EN (En danger) au niveau régional[8].
Comestibilité
Comme tous les Xerocomus au sens large, le Bolet couleur de pêche est une espèce d'intérêt culinaire donné comme moyen de par son faible goût et sa petite taille. Elle est comestible après cuisson, de préférence en retirant le pied et en privilégiant les jeunes spécimens dont les tubes ne sont pas très développés. De par sa rareté, il ne fait l'objet d'aucune consommation traditionnelle ou occasionnelle, de sorte qu'il est à considérer comme sans intérêt alimentaire [9].
Confusions possibles
- Le Bolet abricot (Rheubarbariboletus armeniacus), qui est plus commun, est généralement moins robuste, moins bleuissant, moins méditerranéen et au stipe plus coloré, à la base ne restant pas jaune safran vif en séchant. Comestible.
- Le Bolet cramoisi (Aureoboletus gentilis) peut aussi lui ressembler mais il est plus petit, au chapeau visqueux de saveur salée et à la couleur jaune du pied et des pores plus vif, jaune de chrome. Sans interêt alimentaire.
Voir aussi
Bibliographie
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
- Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
- Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.
Articles connexes
- Champignon
- Bolet
- Boletales
- Boletaceae
- Boletus
- Xerocomus
- Rheubarbariboletus
Liens externes
- (en) Catalogue of Life : Xerocomellus persicolor (H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) F. Roqué (consulté le )
- (en) Index Fungorum : Xerocomellus persicolor (H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) F. Roqué (consulté le )
- (fr + en) GBIF : Xerocomellus persicolor (H.Engel, Klofac, H.Grünert & R.Grünert) F.Roqué (consulté le )
- (en) MycoBank : Xerocomellus persicolor (H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) F. Roqué (consulté le )
- (en) Taxonomicon : Xerocomellus persicolor (H. Engel, Klofac, H. Grünert & R. Grünert) F. Roqué (consulté le )
Notes et références
- « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
- ↑ V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 19 février 2024.
- « Index of Taxonomic and Nomenclatural Novelties », Candollea, vol. 70, no 2, , p. 271 (ISSN 0373-2967, DOI 10.15553/c2015v702a17, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Schmier- und Filzröhrlinge s.l. in Europa: die Gattungen: Boletellus, Boletinus, Phylloporus, Suillus, Xerocomus, Engel, (ISBN 978-3-926470-08-9)
- ↑ « Three New Boletes », Mycologia, vol. 31, no 1, , p. 110 (ISSN 0027-5514, DOI 10.2307/3754439, lire en ligne, consulté le )
- « X. persicolor « boletales.com », sur boletales.com (consulté le )
- « MycoDB : Fiche de Rheubarbariboletus persicolor », sur www.mycodb.fr (consulté le )
- ↑ VAN VOOREN N., BIDAUD A., COCHARD H., FAVRE A., MOREAU P.-A. & RIVOIRE B, « LISTE ROUGE des champignons menacés d’Auvergne-Rhône-Alpe » [PDF], sur biodiversite-auvergne-rhone-alpes.fr, Annemasse, (ISBN 978-2-900201-02-2)
- ↑ (it) Nicola Sitta, Paolo Davoli, Marco Floriani, Edoardo Suriano, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI » [PDF], sur regione.piemonte.it,
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