René Villemure (homme politique)

René Villemure

René Villemure en 2024.
Fonctions
Député à la Chambre des communes

(3 ans, 7 mois et 8 jours)
Élection 20 septembre 2021
Circonscription Trois-Rivières
Législature 44e
Groupe politique Bloc québécois
Prédécesseur Louise Charbonneau
Successeur Caroline Desrochers
Biographie
Lieu de naissance Trois-Rivières (Canada)
Nationalité Canadienne
Parti politique Bloc québécois
Diplômé de Université de Sherbrooke
Profession Éthicien

René Villemure, né à Trois-Rivières, est un éthicien, philosophe, conférencier international et homme politique canadien du Québec.

Il est député de Trois-Rivières à la Chambre des communes sous la bannière du Bloc québécois de 2021 à 2025.

Biographie

Né à Trois-Rivières[1] où il grandit, René Villemure fait ses études secondaires à l'école secondaire Chavigny et ses études collégiales au Cégep de Trois-Rivières[2].

Études

Après l'obtention de sa maîtrise en philosophie de l'Université de Sherbrooke en 2000, René Villemure y poursuit pendant trois ans des études doctorales en philosophie.

Carrière professionnelle

René Villemure est le premier éthicien au Canada hors des universités à se consacrer à la gestion éthique des entreprises publiques et privées. Il a d’ailleurs créé le champ de pratique de l’éthique appliquée aux organismes[3].

En 1998, René Villemure fonde l’Institut québécois d’éthique appliquée. Dès lors, il conseille de hauts dirigeants, autant dans le public que dans le privé, en matière d’éthique tout en réalisant plus d’une quarantaine de diagnostics éthiques et en rédigeant autant d’énoncés de mission et de guides de valeurs pour ses clients[4].

En 2003, René Villemure fonde l’entreprise Éthikos[5]. À partir de 2004, il publie des bulletins réflexifs qui expliquent et illustrent l’éthique. Ils ont pour objectif de contextualiser l’éthique dans des situations de vie réelles[6],[7].

De 2009 à 2020, René Villemure enseigne la gouvernance éthique au Collège des administrateurs de sociétés de l'Université Laval[2].

Carrière politique

Élections fédérales de 2021

Le , Villemure annonce sa candidature à l'investiture du Bloc québécois dans la circonscription de Trois-Rivières en vue des prochaines élections fédérales. Son annonce crée une controverse puisque lors de son allocution, Villemure affirme avoir l'appui unanime de l'exécutif de la circonscription, propos retransmis par la direction nationale du parti. Or, l'appui de l'exécutif local n'appuyait pas spécifiquement la candidature de Villemure mais celles de toutes les personnes intéressées dont celle annoncée de son adversaire Pierre Piché[8]. Il obtient cependant l'appui de la député bloquiste sortante Louise Charbonneau[2] et de l'ex-député bloquiste de la circonscription Yves Rocheleau[9].

Le , au lendemain du déclenchement des élections fédérales par le premier ministre Justin Trudeau, Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, annonce que c'est René Villemure qui sera candidat pour le parti dans Trois-Rivières, confirmant ainsi qu'il n'y aurait pas d'assemblée d’investiture dans la circonscription[10],[2]. Une lutte à trois s'engage alors dans la circonscription puisque Villemure fait face à l'ancien maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, candidat du Parti conservateur à l'élection de 2019 qui tente de nouveau de se faire élire, et à Martin Francoeur, ancien éditorialiste du journal trifluvien Le Nouvelliste, candidat du Parti libéral[11].

Le , Villemure représente le Bloc québécois lors d’un débat national organisé par Radio-Canada sur les enjeux francophones. Il y plaide que le bilinguisme institutionnel est un recul[12].

Cette lutte serrée se poursuit jusqu'à l'élection du et au-delà, puisque le dépouillement des urnes, terminé le lendemain matin et donnant 33 voix d'avance à Villemure face au candidat conservateur Yves Lévesque, n'inclut pas les bulletins de votes envoyés par la poste, en raison de la pandémie de Covid-19[13],[14]. Ce n'est que deux jours plus tard que le résultat final tombe donnant à Villemure 93 voix d'avance sur le conservateur Lévesque et 560 de plus que le libéral Francoeur[15],[16]. Villemure devient ainsi le député de Trois-Rivières à la Chambre des communes. Le conservateur Lévesque demande un recomptage qui se déroule du au au sous-sol de l’église St-Pie X sous la supervision du juge Jocelyn Geoffroy. Villemure conservera sa victoire, mais avec une avance de 83 votes[17].

44e législature

René Villemure est nommé porte-parole du Bloc québécois en matière d’Éthique, de la Protection des renseignements personnels et de l’Accès à l’information, de la Francophonie internationale[18] ainsi que du comité spécial sur les relations entre le Canada et la République populaire de Chine.

Comité à l’éthique

Il est membre du Comité à l’Éthique duquel il est élu à la vice-présidence[19].  En , René Villemure soulève de potentielles problématiques de protection de la vie privée alors que l’Agence de santé publique du Canada utilise des données cellulaires de localisations afin de lutter contre la pandémie. Après avoir obtenu un mandat unanime, le rapport du comité conclut à la nécessité de réviser le cadre législatif sur la protection de la vie privée[20].

En , Villemure obtient, avec l'appui des conservateurs et du Nouveau Parti démocratique, que le Comité à l'éthique étudie l'utilisation des logiciels espions par la Gendarmerie royale du Canada[21]. La GRC confirme l'utilisation de logiciels espions sans avoir consulté le commissaire à la protection de la vie privée du Canada. Cependant, contrairement à ce qui était cru au départ, il ne s'agit pas du logiciel espion israélien Pegasus[22].

Protection de la langue française à Trois-Rivières

En , René Villemure porte plainte à l'Office québécois de la langue française au sujet de la prédominance de l'anglais au RibFest de Trois-Rivières. Le député rappelle que l'événement a le droit de s'intituler RibFest, mais le français doit être prédominant sur les affiches. René Villemure souhaite par ailleurs que le festival des côtes levées continue à avoir lieu à Trois-Rivières, car c'est un événement apprécié des citoyens, mais il souhaite que la loi soit respectée. C’est important. La langue française, c'est qui nous distingue, ce qui fait qu'on est attrayant d'ailleurs, dit-il[23].

Francophonie internationale

Il est élu à la vice-présidence de la section canadienne de l’Assemblée des parlementaires de la Francophonie[24]. À titre de porte-parole, René Villemure dénonce le traitement discriminatoire fait par le gouvernement fédéral envers les étudiants étrangers francophones. Il indique que le taux de refus des visas étudiants est de 79 % à l’UQTR alors qu’il se situe à 9 % à l’Université McGill en 2021. L’UQTR est l’université la plus touchée par ce phénomène[25].

À la suite des sanctions économiques à l’endroit des entreprises et dirigeants russes imposées par le Canada en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, René Villemure fait partie d’une soixantaine de Québécois bannis de la Russie[26].

En , René Villemure enclenche une procédure de destitution du président de l'Assemblée parlementaire de la francophonie, Francis Drouin, en raison de propos vulgaires qu'il a prononcé lors d'un comité parlementaire. Francis Drouin a qualifié deux témoins venus parler du déclin de la langue française au Québec et au Canada d'être « plein de marde ». Dû à un afflux de députés libéraux coïncidant avec le vote de destitution de Francis Drouin, ce dernier conserve la présidence grâce à un vote majoritaire. À la suite de cela, René Villemure déclare que « ces gens-là ne seront pas là demain pour appuyer notre cause. C’est très malheureux. C’est un pied de nez aux francophones. Je trouve ça malheureux. On a vu la mobilisation. Comme je le dis depuis quelques jours, chez les libéraux, un chum est un chum. Malheureusement, on a vu encore une fois la démonstration ce soir. »[27].

Comité Canada-Chine

Le , René Villemure est élu à la vice-présidence du comité spécial sur les relations entre le Canada et la République populaire de Chine. Le Comité a été créé par la Chambre pour tenir des audiences sur tous les aspects des relations entre le Canada et la République populaire de Chine, y compris, sans s’y limiter, les relations diplomatiques, consulaires, juridiques, économiques et de sécurité.

Laboratoire Winnipeg

Dès 2023, René Villemure est membre du comité parlementaire chargé de faire la lumière sur le cas du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Il a la tâche d'analyser de l'information confidentielle concernant un cas potentiel d'espionnage par le gouvernement chinois[28].

Lutte contre l'ingérence étrangère

En , René Villemure présente une motion à la Chambre des communes afin que la portée de l'enquête publique sur l'ingérence étrangère soit élargie et qu'elle se penche sur les révélations voulant que « certains parlementaires » aient, « sciemment ou par ignorance volontaire », participé à des manœuvres perturbatrices d'États étrangers. La motion est adoptée à la quasi-unanimité[29].

Élections fédérales de 2025

Lors des élections fédérales de 2025, il est battu par la candidate libérale Caroline Desrochers par 8 226 voix. Son ancien adversaire conservateur Yves Lévesque termine troisième, 213 voix derrière lui[30].

Distinctions

Villemure reçoit en 2019 un doctorat honoris causa de l'Université du Québec à Trois-Rivières pour sa contribution remarquable au progrès de la société en matière d'éthique[31].

Résultats électoraux

Publications

Notes et références

  1. https://lop.parl.ca/sites/ParlInfo/default/fr_CA/Personnes/Profil?personId=20267
  2. « René Villemure sera candidat du Bloc Québécois dans Trois-Rivières », sur Bloc Québécois, (consulté le )
  3. « Quatre doctorats honorifiques décernés à l'UQTR », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
  4. « rene-villemure - LesAffaires.com », sur www.lesaffaires.com (consulté le )
  5. « René Villemure », sur Les Echos (consulté le )
  6. « Bulletins réflexifs », sur René Villemure Éthicien (consulté le )
  7. « L'éthique et le vide éthique », sur www.lesaffaires.com (consulté le )
  8. Mathieu Lamothe, « Appui à René Villemure pour son investiture dans Trois-Rivières: le Bloc québécois reconnaît avoir mal transmis l’information », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
  9. « Nous appuyons René Villemure », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
  10. « René Villemure confirmé comme candidat du Bloc Québécois à Trois-Rivières », sur L'Hebdo Journal, (consulté le )
  11. Raphaël Brouillette, « Une lutte à trois se prépare dans Trois-Rivières », sur TVA Nouvelles, (consulté le )
  12. Benjamin Vachet, « Les partis politiques confrontent leurs visions sur les enjeux francophones », sur Radio-Canada, (consulté le )
  13. Gabriel Delisle et Mathieu Lamothe, « Pas de gagnant dans Trois-Rivières: des votes postaux déterminants [PHOTOS] », sur Le Droit, (consulté le )
  14. Martin Lafrenière, « Trois-Rivières: encore quelques heures à attendre », sur La Tribune, (consulté le )
  15. Olivier Caron, « René Villemure élu par 93 votes d'avance sur Yves Lévesque dans Trois-Rivières », sur www.iheartradio.ca, (consulté le )
  16. Sébastien Houle, « Trois-Rivières: courte victoire de Villemure, Lévesque évoque un recomptage », sur Le Soleil, (consulté le )
  17. « La victoire du bloquiste René Villemure confirmée dans Trois-Rivières », sur La Voix de l’Est, (consulté le )
  18. Rébecca Pépin, « René Villemure nommé au cabinet fantôme du Bloc Québécois », sur 106.9 Mauricie (consulté le )
  19. « Fonctions - René Villemure - Actuelles et passées - Députés - Chambre des communes du Canada », sur www.noscommunes.ca (consulté le )
  20. « Rapport du Comité no 4 - ETHI (44-1) - Chambre des communes du Canada », sur www.noscommunes.ca (consulté le )
  21. La Presse canadienne, « Étude de l’usage de logiciels espions par la GRC », sur Le Devoir, (consulté le )
  22. Raphaël Pirro, « Le logiciel Pegasus n’est pas utilisé par la GRC, assure Marco Mendicino » (consulté le )
  23. Radio-Canada, « RibFest : le député René Villemure porte plainte à l’OQLF », sur Radio-Canada, (consulté le )
  24. « René Villemure - Député(e) - Députés - Chambre des communes du Canada », sur www.noscommunes.ca (consulté le )
  25. Amélie Simard-Blouin, « De plus en plus de visas étudiants refusés » (consulté le )
  26. Boris Proulx, Zacharie Goudreault, « Une soixantaine de Québécois privés d’accès à la Russie », sur Le Devoir, (consulté le )
  27. Radio-Canada, « Propos vulgaires : Francis Drouin restera président de l’APF », sur Radio-Canada, (consulté le )
  28. RCI, « Committee of MPs, former judges to examine firing of 2 National Microbiology Lab scientists | RCI », sur Radio-Canada, (consulté le )
  29. La Presse canadienne, « Ingérence : la Chambre vote pour une enquête élargie », sur Radio-Canada, (consulté le )
  30. Francis Beaudry, « Des candidats défaits dans Trois-Rivières reviennent sur la campagne », sur Radio-Canada, (consulté le )
  31. René Villemure Éthicien, « Agir pour un monde meilleur - René Villemure, éthicien, reçoit un doctorat honorifique de l'UQTR », sur www.newswire.ca, (consulté le )
  32. Élections Canada, « Résultats Élection fédérale canadienne de 2025 », sur enr.elections.ca (consulté le ).
  33. Élections Canada, « Résultats Élection fédérale canadienne de 2021 », sur enr.elections.ca (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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