Président de la république de Corée
| Président de la république de Corée (ko) 대한민국의 대통령 Daehanmin-guk daetongnyeong | ||
| Sceau présidentiel. | ||
| Drapeau présidentiel. | ||
| Titulaire actuel Lee Jae-myung depuis le (2 mois et 22 jours) | ||
| Création | ||
|---|---|---|
| Mandant | Suffrage universel direct | |
| Durée du mandat | 5 ans, non renouvelable | |
| Premier titulaire | Syngman Rhee | |
| Résidence officielle | Résidence présidentielle (Séoul) | |
| Rémunération | 240 648 000 ₩ par an[1] | |
| Site internet | president.go.kr | |
| Liste des présidents de la république de Corée | ||
Le président de la république de Corée (hangeul : 대한민국 대통령 ; hanja : 大韓民國大統領 ; RR : Daehanminguk daetongnyeong) est le chef de l'État de la Corée du Sud. Selon la constitution sud-coréenne, il est le principal détenteur du pouvoir exécutif en tant que chef du gouvernement et commandant en chef des forces armées.
La Constitution définit son élection au suffrage uninominal direct, majoritaire et secret à un tour, pour un mandat de cinq ans, non renouvelable[note 1]. En cas de vacance présidentielle, son successeur doit être élu dans un délai de soixante jours, période pendant laquelle les fonctions de président sont assumées par le Premier ministre ou d'autres hauts membres du gouvernement dans l'ordre de priorité fixé par la loi. Il est notamment exonéré de responsabilité pénale (à l'exception de l'insurrection ou de la trahison).
L'actuel titulaire de la fonction est Lee Jae-myung, depuis le .
Pouvoirs et fonctions du président
Le chapitre 3 de la constitution sud-coréenne définit les fonctions et les pouvoirs du président. Il est ainsi tenu de :
- Respecter la Constitution
- Préserver la sécurité de la patrie de la Corée du Sud
- Travailler pour la réunification de la Corée, agissant en général en tant que président du Conseil consultatif pour l'unification nationale
Le président dispose notamment du pouvoir de :
- Diriger la branche exécutive du gouvernement
- D'agir en tant que commandant en chef de l'armée sud-coréenne
- déclarer la guerre
- de tenir un référendum sur des questions d'importance nationale
- d'émettre des décrets
- d'émettre des médailles récompensant le service de la nation
- remise de peine souvent qualifiées de grâce présidentielle
- déclarer l'état d'urgence, la suspension de toutes les lois ou la promulgation d'un état de loi martiale
- d'opposer son veto législatif (qui peut être levé sous réserve d'une majorité des deux tiers par l'Assemblée nationale)[note 2].
Si l'Assemblée nationale vote contre une décision présidentielle, elle est considérée comme nulle et non avenue.
La Constitution de 1987 a amendé les dispositions de celle de 1980 autorisant le gouvernement à suspendre temporairement les droits et libertés des personnes. Ainsi l'approbation par l'Assemblée nationale de ces suspensions est désormais nécessaire sous peine de nullité. Le point selon lequel ces mesures d'urgence pourrait permettre de suspendre temporairement des parties de la Constitution elle-même reste discuté.
En matière de ratification de traités ou de déclaration de guerre, la Constitution précise simplement que l'Assemblée nationale « a le droit de consentir aux actions présidentielles ». Néanmoins, depuis 1987, le président n'est plus autorisé à dissoudre l'Assemblée nationale.
Résidence officielle et organes constitutionnels de la présidence
La résidence officielle du président est la Maison-Bleue de 1948 à 2022, et de nouveau à partir de 2025. Une traduction littérale en serait « la Maison aux tuiles bleues », mais on la désigne habituellement dans la presse internationale sous le nom de Maison-Bleue.
En mai 2022, le président Yoon Seok-youl, tout juste investi, décide de déménager la présidence au sein du ministère de la Défense[2]. Son successeur, Lee Jae-myung réemménage la présidence à la Maison-Bleue en 2025.
Le président y dispose d'une équipe personnelle dite « secrétariat présidentiel », dirigée par un chef de cabinet ayant un rang ministériel.
Outre son Conseil d'État, ou gouvernement, le président dirige plusieurs organes constitutionnels[3],[4].
Identité visuelle
- Sceaux, emblèmes et drapeaux de la présidence et de son bureau
-
-
-
-
-
-
-
Système électoral
Le président de la république de Corée est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans non renouvelable. L'élection se tient entre le soixante-dixième et le quarantième jour avant l'expiration du mandat du président sortant[5].
Ordre de succession
L'article 71 de la Constitution précise que dans le cas où le président n'est pas en mesure de remplir les devoirs de son office, l'intérim est exercé par le Premier ministre ou à défaut par l'un des ministres selon un ordre de succession bien défini. En cas d’empêchement définitif, de nouvelles élections doivent être organisées dans les soixante jours suivants.
Conformément à l'article 12, à l'article 2 et de l'article 22, l'article 1 de la Loi sur le conseil, l'ordre de succession est le suivant :
- Le Premier ministre ;
- Le vice-Premier ministre et ministre de la Stratégie et des Finances ;
- Le vice-Premier ministre et ministre de l'Éducation ;
- Le ministre de la Science, des TIC et de la Planification de l'Avenir ;
- Le ministre des Affaires étrangères ;
- Le ministre de l'Unification ;
- Le ministre de la Justice ;
- Le ministre de la Défense nationale ;
- Le ministre de l'Administration du Gouvernement et des Affaires intérieures ;
- Le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme ;
- Le ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales ;
- Le ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Énergie ;
- Le ministre de la Santé et du bien-être ;
- Le ministre de l'Environnement ;
- Le ministre de l'Emploi et du Travail ;
- Le ministre de l'Égalité des sexes et de la Famille ;
- Le ministre des Terres, des Transports et des Affaires maritimes ;
- Le ministre des Océans et de la Pêche.
Dans un arrêt rendu le 24 mars 2025, portant sur la destitution de l'ancien premier ministre et président par intérim Han Duck-Soo — dans le contexte de la destitution alors encore en attente du président Yoon Suk-yeol à la suite de sa tentative avortée d'instaurer la loi martiale —, la Cour Constitutionnelle juge conforme la destitution du président par intérim à la majorité absolue[6]. Les présidents par intérims ainsi issus des rangs du gouvernement peuvent être destituer par cette majorité seulement, là où le chef de l'état de plein droit doit l'être par une majorité qualifiée des deux tiers[7].
Liste des présidents
-
-
Heo Jeong
(par intérim d'avril à , puis de juin à )[note 3] -
Kwak Sang-hoon
(par intérim en ) -
Baek Nak-jun
(par intérim en ) -
-
3e — Park Chung-hee
5e, 6e, 7e, 8e et 9e mandatures
(par intérim de à décembre 1962 puis en )
(élu de 1963 à 1979) -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Lee Ju-ho
(par intérim de à ) -
Liste des vice-présidents
Anciens présidents encore en vie
| Nom | Durée du mandat | Âge | Notes |
|---|---|---|---|
| Lee Myung-bak | 2008-2013 | 83 ans, 250 jours | Le , il est accusé de corruption[8]. Le , il est inculpé pour corruption, abus de pouvoir, détournements de fonds et évasion fiscale[9]. Au total, seize charges pèsent contre lui et il est incarcéré le [10]. Le , il est condamné à quinze ans de prison ainsi qu'au paiement d'une amende de 13 milliards de wons (environ dix millions d'euros)[11]Le 27 décembre 2022, le président en fonction Yoon Suk-Yeol décide de le gracier. Cela a pour effet d'effacer aussi sa dette de 16 millions de dollars. Une grâce présidentielle plutôt ironique étant donné que c'état Yoon Suk-Yeol qui avait envoyé le Président Lee en prison lorsqu'il était procureur. [12] |
| Park Geun-hye | 2013-2017 | 73 ans, 205 jours | Le , elle est inculpée pour plusieurs chefs d'accusation, dont abus de pouvoir, coercition et corruption[13]. Le , elle est condamnée à 24 ans de prison[14]. Le , elle est condamnée à une peine supplémentaire de huit ans de prison, ce qui fait une peine totale de 32 ans[15]. Le , sa première peine est aggravée à 25 ans de prison en appel[16]. Le 24 décembre 2021, le ministre de la justice Park Beom-Kye annonce que le président Moon Jae-In décide de la gracier au nom de "l'unité nationale". Elle vit depuis recluse dans sa maison aux alentours de Séoul. [17] |
| Moon Jae-in | 2017-2022 | 72 ans, 214 jours | |
| Yoon Suk-yeol | 2022-2025 | 64 ans, 251 jours | Dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024, le président Yoon mis en marche la loi martiale. Cette action lui a valu, le 14 décembre 2024 d'être destitué par l'Assemblée nationale (après un vote de justesse)[18].
Le 15 janvier 2025, le bureau d'enquêtes sur la corruption des hautes personnalités (CIO) arrête à son domicile de Séoul le président vers 10h30 heure française. Cette arrestation a été difficile pour les services de police. En effet, le PSS (organisme chargé de la protection des chefs d'état et membres du gouvernement sud-coréen) ainsi que des militants et partisans faisaient barrage devant le domicile de Yoon. Finalement, après une lutte acharnée, le CIO et la police réussissent à passer des échelles pour atteindre la résidence.[19] Le vendredi 4 avril 2025, la Cour Constitutionnelle valide la destitution du président Yoon à l'unanimité[20]. Il est désormais en prison et son procès s'est ouvert en février 2025 ; il encoure la peine de mort ou la prison à vie pour insurrection. [21] |
Le président ayant vécu le plus âgé a été Yun Po-sun, mort le (à l'âge de 92 ans, 326 jours).
Le plus récent décès d'un ancien président est celui de Chun Doo-hwan, qui est mort le (à l'âge de 90 ans, 309 jours).
Notes et références
Notes
- ↑ Article 70 de la Constitution de la Corée du Sud.
- ↑ Article 53 de la Constitution de la Corée du Sud.
- ↑ Du 26 avril au 15 juin 1960 puis du 23 juin au 7 août 1960, Heo Jeong fut président par intérim entre la démission de Syngman Rhee et l’investiture de Yun Bo-seon.
- ↑ Du 12 mars au 14 mai 2004, Goh Kun fut président par intérim à la suite de la destitution de Roh Moo-hyun. Roh redevint président après que la Cour constitutionnelle de Corée a invalidé la procédure de destitution.
- ↑ À partir du 9 décembre 2016, Hwang Kyo-ahn est président par intérim à la suite du vote de la destitution de Park Geun-hye du parlement. Hwang conserve le poste de président par intérim après que la destitution de Park ait été officiellement entérinée le 10 mars 2017 par la Cour constitutionnelle de Corée.
- Han Duck-soo exerce la fonction à partir du , pendant la suspension de Yoon Suk-yeol visé par une procédure de destitution et dans l'attente de la décision de la Cour constitutionnelle. Cependant, le Duck-soo est également suspendu. Les fonctions sont alors transférées au vice-Premier ministre Choi Sang-mok. Dans une décision du , la Cour constitutionnelle annule la destitution de Duck-soo qui redevient président par intérim. Il continue d'exercer après la destitution de Suk-yeol, le .
Références
- ↑ (ko) « 공무원보수규정(제31380호)(20210105) / (별표 32) 고정급적 연봉제 적용대상 공무원의 연봉표(제35조 관련) » [PDF]
- ↑ Louis Palligiano, « En Corée du Sud, l’ancien complexe présidentiel s’est ouvert au public », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ (en) « New president will temporarily use Hannam-dong residence before move to Blue House », sur koreajoongangdaily.joins.com, (consulté le )
- ↑ VCG, « Back to Blue House - Global Times », sur www.globaltimes.cn (consulté le )
- ↑ Jean-Pierre Maury, « Corée du Sud, Constitution 1988, Digithèque MJP », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
- ↑ (en) Kim Da-sol, « Constitutional Court votes down Han's impeachment », sur The Korea Herald, (consulté le )
- ↑ (en) « Explainer: How to impeach a South Korean president », The Straits Times, (ISSN 0585-3923, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Corée du Sud: l'ex-président avoir reçu 100.000 dollars de fonds secrets », sur LExpress.fr (consulté le )
- ↑ « L’ancien président sud-coréen Lee Myung-bak inculpé pour corruption », sur Le Monde.fr (consulté le )
- ↑ Kyunghyang Shinmun, « Corée du Sud. Pour l’ancienne présidente, une sanction exemplaire », sur Courrier International, (consulté le ).
- ↑ « Corée du Sud : l’ancien président Lee Myung-bak condamné à quinze ans de prison », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « L’ex-président sud-coréen Lee Myung-bak gracié par l’actuel chef de l’Etat, qui l’avait envoyé en prison lorsqu’il était procureur », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Corée du Sud : l'ex-présidente et le président de Lotte inculpés », sur Le Parisien, (consulté le ).
- ↑ « L’ex-présidente sud-coréenne Park condamnée à vingt-quatre de prison pour abus de pouvoir et corruption », sur Le Monde.fr (consulté le )
- ↑ « Corée du Sud : l’ex-présidente Park condamnée à huit ans de prison pour de nouvelles affaires », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Corée du Sud : 25 ans de prison pour l’ancienne présidente, Park Geun-hye », sur Le Monde.fr (consulté le )
- ↑ « L’ex-présidente de Corée du Sud Park Geun-hye a été graciée », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol destitué par l’Assemblée nationale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol arrêté à l’issue d’une deuxième opération policière », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « En Corée du Sud, la Cour constitutionnelle valide la destitution du président Yoon Suk Yeol », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Corée du Sud : ouverture du procès pour insurrection du président, Yoon Suk Yeol », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Portail de la politique
- Portail de la Corée du Sud