Han Duck-soo

Han Duck-soo
한덕수
Fonctions
Président de la république de Corée[a]
(intérim)

(27 jours)
Premier ministre Lui-même
Prédécesseur Yoon Suk-yeol
Successeur Lee Ju-ho (intérim)
Lee Jae-myung
Premier ministre de la Corée du Sud[b]

(2 ans, 11 mois et 11 jours)
Président Yoon Suk-yeol
Lui-même (intérim)
Choi Sang-mok (intérim)
Lui-même (intérim)
Prédécesseur Choo Kyung-ho (intérim)
Kim Boo-kyum
Successeur Lee Ju-ho (intérim)
Kim Min-seok

(10 mois et 27 jours)
Président Roh Moo-hyun
Lee Myung-bak
Prédécesseur Han Myung-sook
Successeur Han Seung-soo

Intérim
(1 mois et 5 jours)
Président Roh Moo-hyun
Prédécesseur Lee Hae-chan
Successeur Han Myeong-sook
Ambassadeur de Corée du Sud
aux États-Unis

(2 ans, 11 mois et 8 jours)
Président Lee Myung-bak
Prédécesseur Lee Tae-sik
Successeur Choi Young-jin
Vice-Premier ministre
Ministre de l'Économie et des Finances

(1 an, 4 mois et 4 jours)
Président Roh Moo-hyun
Prédécesseur Lee Hun-jai
Successeur Kwon O-kyu
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Jeonju (Corée du Sud)
Nationalité Sud-coréenne
Parti politique Indépendant
Diplômé de Université nationale de Séoul
Université Harvard
Profession Diplomate
Économiste
Religion Protestantisme


Présidents de la république de Corée
Premiers ministres de Corée du Sud

Han Duck-soo
Hangeul 한덕수
Hanja 韓悳洙
Romanisation révisée Han Deok-su
McCune-Reischauer Han Tŏk-su

Han Duck-soo (en coréen : 한덕수, Han Deoksu), né le à Jeonju (Corée du Sud), est un homme d'État sud-coréen, Premier ministre du au , ayant déjà occupé ce poste du au , et d'autres postes gouvernementaux. Il est président de la république de Corée par intérim du au et du au durant la suspension puis la destitution du président Yoon Suk-yeol. Il est candidat à l'élection présidentielle anticipée de 2025, avant de retirer sa candidature en faveur de Kim Moon-soo.

Biographie

Jeunesse

Han Duck-soo obtient un diplôme de licence d'économie en 1971 à l'université nationale de Séoul, puis une maîtrise et un doctorat à l'université Harvard[1].

Débuts en politique

Sous la présidence de Kim Young-sam, il dirige l'Office coréen de la propriété intellectuelle à partir de décembre 1996, jusqu'en mars 1997 et sa nomination comme vice-ministre du commerce et de l'industrie[1]. En 1998, il devient le ministre du commerce du nouveau président Kim Dae-jung, fonction qu'il occupe jusqu'en 2000[2].

Après avoir quitté le service public quelques années, il revient en politique au sein de l'administration de Roh Moo-hyun. Il devient vice-Premier ministre et ministre des Finances et de l'Économie le , en remplacement de Lee Hun-jai, démissionnaire[2]. Le poste de Premier ministre étant simultanément vacant après la démission de Lee Hae-chan, il assure l'intérim pendant quelques semaines jusqu'à la nomination de Han Myeong-sook[3]. Durant son mandat, il joue un rôle important dans les négociations de l'accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée du Sud[2]. Il annonce également des mesures visant à mettre fin à la spéculation immobilière en augmentant les taxes sur l'immobilier et les revenus de transfert[2]. Il démissionne en juillet 2006 pour devenir conseiller spécial du président sur les questions de commerce international.

Premier ministre (2007-2008)

Han Duck-soo a été nommé Premier ministre de la Corée du Sud par le président Roh Moo-hyun le [4].

En novembre 2007, quelques semaines après le second sommet inter-coréen, il accueille à Séoul son homologue nord-coréen Kim Yong-il pour des négociations sur le développement économique, marquant la première rencontre entre les premiers ministres des deux pays en quinze ans[5].

Il quitte ses fonctions en février 2008 après l'investiture du président conservateur Lee Myung-bak, et est remplacé par Han Seung-soo[6].

Ambassadeur aux États-Unis et carrière privée

En février 2009, il est nommé ambassadeur de Corée du Sud aux États-Unis par Lee Myung-bak[7]. Durant son mandat qui s'achève en 2012, il joue un rôle important dans la négociation de l'accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée du Sud[1].

De 2012 à 2015, il préside l'Association coréenne du commerce international, une organisation regroupant plus de 70 000 entreprises[2].

Il donne des cours à l'université Dankook et l'université Hongik, deux universités privées sud-coréennes[1].

Premier ministre (2022-2025)

Le , Yoon Suk-yeol, élu en mars à la présidence, annonce son intention de le nommer au poste de Premier ministre[1]. Sa nomination nécessite alors d'être confirmée par l'Assemblée nationale, où le Parti démocrate opposé au président-élu est majoritaire. Le , après 47 jours d'hésitation et de débats internes, l'opposition approuve finalement la nomination de Han Duck-soo comme Premier ministre[8],[9].

Le 10 avril 2024, Duck-soo a présenté sa démission à la suite de la défaite de son parti aux élections législatives sud-coréennes de 2024[10]. Cette démission n'est pas acceptée et il reste premier ministre.

Le , le président de la république de Corée, Yoon Suk-yeol, décrète la loi martiale, une décision dont Han Duck-soo est tenu à l'écart[11]. Après l'échec d'une première motion de destitution du président, il annonce vouloir gérer conjointement les affaires de l'État avec Han Dong-hoon, le leader du PPP, une proposition considérée comme anticonstitutionnelle par l'opposition[12].

Président de la république par intérim (2024-2025)

Il devient président de la république de Corée par intérim à partir du , date de la suspension du président Yoon Suk-yeol par l'Assemblée nationale[13]. Le leader de l'opposition annonce alors ne pas souhaiter lancer de procédure de destitution de Han Duck-soo dans un premier temps pour éviter la confusion[14].

Le , après qu'il a refusé de promulguer deux lois portant sur la nomination de procureurs spéciaux chargés d'enquêter sur Yoon Suk-yeol et son épouse Kim concernant la déclaration de loi martiale et des accusations de corruption, le Parti démocrate annonce son intention de lancer une procédure de destitution contre lui[15]. La procédure est formellement lancée le , après qu'il a refusé de nommer des candidats de l'opposition aux trois sièges vacants de la Cour constitutionnelle[16]. Han Duck-soo n'étant pas président de plein exercice mais un simple membre du cabinet, seule une majorité simple est nécessaire à sa suspension[17]. Le , l'Assemblée nationale vote sa suspension, et ses pouvoirs sont transférés au vice-Premier ministre Choi Sang-mok[18].

Le , la Cour constitutionnelle a voté l'annulation de la destitution de Han Duck-soo, le rétablissant dans ses fonctions de président par intérim et de Premier ministre[19].

Démission et candidature avortée à l'élection présidentielle de 2025

Après avoir laissé entendre pendant un mois qu’il pourrait se présenter à l’élection présidentielle, Han démissionne le [20] lors d'un discours télévisé à l'échelle nationale au Complexe gouvernemental de Séoul à 16 heures (heure locale), déclarant vouloir « prendre une responsabilité plus lourde » en se présentant à l’élection du 3 juin, invoquant son souhait de « rassembler le pays et d’éviter des confrontations politiques extrêmes »[21],[22],[23].

La démission prend effet à minuit (heure locale)[23]. Bien que le ministre des Finances, Choi Sang-mok, soit le suivant dans l'ordre de succession[20],[24], il démissionne à 22 h 28 (heure locale) avant que le Parlement n'ait pu voter sur une motion de destitution à son encontre[25]. Par conséquent, le ministre de l'Éducation, Lee Ju-ho, devient président par intérim[26].

Il a officiellement déclaré sa candidature à la présidence le , lors d’une conférence de presse au Palais de l’Assemblée nationale à Séoul, promettant notamment une réforme de la Constitution pour limiter les pouvoirs de la présidence et apaiser la polarisation politique[27],[28],[29]. Lors de cette déclaration, il s’est engagé à ne rester que trois ans au pouvoir afin de superviser une réforme constitutionnelle, de traiter les problèmes engendrés par les politiques tarifaires américaines et de promouvoir l’unité nationale[30].

Le premier événement de campagne de Han a été une visite au cimetière national du 18 mai pour rendre hommage aux victimes du soulèvement de Gwangju le 2 mai. Cependant, il a été empêché d’entrer par des manifestants et a été frappé à la tête par une pancarte de protestation[31],[32].

À la demande de la direction du parti du Pouvoir au peuple, il s'engage dans des discussions avec le candidat, Kim Moon-soo, afin de présenter une candidature commune contre le démocrate Lee Jae-myung. Ces discussions n'aboutissent toutefois pas à un accord entre les deux hommes[33]. Après l'échec des discussions, la direction de Pouvoir au peuple propose le de retirer l'investiture à Kim Moon-soo pour l'attribuer à Han, mais la proposition est rejetée par les adhérents lors d'un vote tenu le jour-même[34]. Han annonce alors le retrait de sa candidature[35].

Le , à la veille de l'ouverture du vote anticipé, il apporte son soutien à la candidature de Kim Moon-soo[36].

Notes et références

Notes

  1. Titulaire des fonctions présidentielles du 14 au 27 décembre 2025, et du 24 mars au 4 avril 2025, durant la suspension de Yoon Suk-yeol. Entre les deux intervalles, le vice-Premier ministre Choi Sang-mok assure l'intérim.
  2. Suspendu le par une procédure de destitution. Ses fonctions sont transférés au vice-Premier ministre Choi Sang-mok, jusqu'à son acquittement par la Cour constitutionnelle le .

Références

  1. (en) « Han Duck-soo nominated as prime minister », sur koreaherald.com, (consulté le )
  2. (en) « Just who is Han Duck-soo, the public service veteran Yoon tapped to be his PM? », sur english.hani.co.kr, (consulté le )
  3. (en) « South Korea Nominates First Female Prime Minister », sur nytimes.com, (consulté le )
  4. Han Duck-soo nommé nouveau Premier ministre sud-coréen, KBS World Radio, 9 mars 2007
  5. (en) « 2 Koreas Agree on Aid to North and Trains Across Border », sur nytimes.com, (consulté le )
  6. (en) « Han Seung-soo to Be Named Prime Minister », sur koreatimes.co.kr, (consulté le )
  7. (en) « Han Duck-soo Appointed US Ambassador », sur koreatimes.co.kr, (consulté le )
  8. (en) « National Assembly confirms PM nominee Han », sur koreatimes.co.kr, (consulté le )
  9. (en) « (LEAD) Yoon appoints Han as prime minister after parliamentary confirmation », sur en.yna.co.kr, (consulté le )
  10. (en) Hyung-Jinn Kim, « South Korea's prime minister and top presidential officials offer to resign after election defeat », sur abc.com, (consulté le )
  11. (en) « PM Han overlooked as defense minister bypasses him on martial law declaration », sur koreatimes.co.kr, (consulté le )
  12. (en) « Ruling party leader says PM will handle state affairs amid criticism over his potential role after scrapped impeachment of Yoon », sur koreatimes.co.kr, (consulté le )
  13. AFP, « Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol destitué par le Parlement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Opposition chief proposes parliamentary-gov't consultative body on stabilizing state affairs », sur koreatimes.co.kr, (consulté le )
  15. (en) « Opposition party vows to immediately take steps to impeach Han », sur en.yna.co.kr, (consulté le )
  16. (en) « (LEAD) Main opposition submits bill to impeach acting President Han; vote up for Friday », sur en.yna.co.kr, (consulté le )
  17. (en) « South Korea's acting president Han Duck-Soo impeached as Yoon goes on trial », sur reuters.com, (consulté le )
  18. « En Corée du Sud, le Parlement vote la destitution du président par intérim, Han Duck-soo », sur lemonde.fr, (consulté le )
  19. « South Korean court reinstates impeached PM Han Duck-soo as acting president », sur reuters.com, (consulté le )
  20. Christian Davies, « South Korea’s acting president resigns to prepare election bid », Financial Times,‎ (lire en ligne , consulté le )
  21. (en) « South Korea's acting leader Han resigns amid reports he will run for president », sur AP News, (consulté le )
  22. (en) « South Korea’s Acting President Han Resigns, Indicates Bid For Presidential Election », sur Bernama, (consulté le )
  23. (en) « South Korea’s Acting President Han Duck-soo to step down at midnight », sur The Chosun Ilbo, (consulté le )
  24. (en) « South Korea's Finance Chief Choi Sang-mok Retakes Charge of Country », sur Reuters, (consulté le )
  25. « Démission du ministre des Finances », sur Yonhap News Agency,
  26. (en) « South Korea's new interim leader Lee says he will do best to run government stably », sur Reuters, (consulté le )
  27. (en) « South Korea's former acting leader Han Duck-soo to contest June 3 election », sur Reuters, (consulté le )
  28. (en) « South Korea's ex-prime minister Han says he will seek the presidency in June election », sur Stamford Advocate, (consulté le )
  29. (en) « South Korea’s ex-Prime Minister Han says he will seek the presidency in June election », sur AP News, (consulté le )
  30. (en) Lee, Haye-ah, « (2nd LD) Ex-PM Han declares presidential bid, pledges constitutional reform », sur Yonhap News Agency, (consulté le )
  31. (en) Kim, Eun-jung, « (LEAD) Ex-PM Han blocked from entering Gwangju cemetery amid protests », sur Yonhap News Agency, (consulté le )
  32. (en) « Ex-PM Han blocked from entering Gwangju cemetery amid protests », sur The Korea Herald, (consulté le )
  33. (en) « South Korea presidential hopefuls square off over conservative candidacy », sur reuters.com, (consulté le )
  34. (en) « PPP members vote down motion to switch presidential candidate from Kim to Han », sur en.yna.co.kr, (consulté le )
  35. (en) « South Korea's former PM Han drops presidential bid, ending rift among conservatives », sur Reuters, (consulté le )
  36. (en) « Ex-PM Han says he supports PPP candidate Kim, will cast early vote », sur The Korea Times, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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