Pierre Kaldor
| Secrétaire général Secours populaire français | |
|---|---|
| - |
| Naissance | |
|---|---|
| Décès |
(à 97 ans) Neuilly-sur-Seine |
| Nom de naissance |
Pierre Simon Kaldor |
| Nationalité | |
| Activité | |
| Conjoint |
Charlotte Kaldor (d) |
| Distinction |
|---|
Pierre Kaldor, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un avocat, militant syndicaliste, membre du Parti communiste français. De 1945 à 1947, il est secrétaire général du Secours populaire français, dont il est ensuite membre du bureau national jusqu'en 2010.
Biographie
Fils d'un imprimeur hongrois naturalisé français en 1910[2], Pierre Kaldor poursuit des études de langues et de droit et adhère à l'Union fédérale des étudiants. Dans le même temps, il travaille comme conseiller juridique à la fédération de la Seine des locataires et adhère au Parti communiste français et à la CGTU des employés. En 1935, il obtient sa licence en droit et s'inscrit au barreau[3].
Pierre Kaldor travaille en coopération avec Marcel Willard et devient membre de l'Association juridique internationale (AJI). En Allemagne en 1935, il rend visite dans sa prison à Ernst Thälmann, dirigeant du Parti communiste allemand, arrêté après l'incendie du Reichstag en 1933[2]. Il assiste Marcel Willard dans la défense de Georges Dimitrov devant les tribunaux nazis[4].
En , il est arrêté après la découverte sur son lieu de travail de tracts communistes. Le , il est condamné à cinq ans de prison en application du décret-loi d’interdiction du Parti communiste du . Il passe sept mois à la prison de la Santé, puis est transféré à Bourges où il rencontre Pierre Semard[3]. Il y est incarcéré dans une cellule d’isolement pendant plus d’un an. En , il est à nouveau transféré à la maison centrale de Clairvaux. Le , il est envoyé pour raison disciplinaire à la maison d'arrêt de Châlons-sur-Marne, d'où il parvient à s'évader avec d'autres détenus en [2], avec l'aide de son épouse, Charlotte Szladowski, et de complicités intérieures et extérieures[2].
Réfugié en Normandie, Pierre Kaldor est contacté par Pierre Villon puis Joë Nordmann et entre à la direction du Front national judiciaire, organe du Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Il milite aussi au sein du Secours populaire clandestin en région parisienne. Il participe à la libération de Paris dans les rangs des Forces françaises de l’intérieur (FTPF-FFI). Avec Joe Nordmann et Marcel Willard, il participe à la prise de contrôle du Ministère de la Justice le [2].
Après la guerre, il est de 1945 à 1947 secrétaire général du Secours populaire français, dont il reste membre du bureau national jusqu’à son décès en 2010.
Inscrit au Barreau de Paris en 1949, il prend la défense des victimes d’injustice, en France (syndicalistes, réfugiés), et à l’étranger (patriotes algériens, camerounais, espagnols)[5].
Son engagement en faveur de la décolonisation se traduit à partir de 1955 par la participation puis la coordination d’un groupe d'avocats communistes présidé par Me Henri Douzon. Entre 1956 et 1962, Pierre Kaldor fait dix-huit voyages entre la France et l'Algérie. L'activité du groupe d'avocats est matériellement et financièrement portée par le Secours populaire français et se traduit sur le terrain par la défense pénale des militants nationalistes algériens. Tous les avocats du groupe sont bénévoles. Cet activisme vaut à Pierre Kaldor détentions administratives et arrêtés d'expulsion d’Algérie[6],[7].
Il fonde l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) dont il devient le président à partir de 1975. Il milite aussi au comité français contre les interdictions professionnelles en Allemagne (Berufsverbot)[4]. De 1956 à 1971, il est la tête de liste communiste aux élections municipales à Neuilly-sur-Seine[3].
Famille
Pierre Kaldor a un fils, François Kaldor, qui est aussi avocat.
Son épouse, Charlotte Szladowski, née de parents d'origine polonaise, est une combattante volontaire de la Résistance, organisatrice d’un réseau d’évasions, secrétaire du COMAC. Elle meurt le dans sa centième année[8].
Distinction
Le , Pierre Kaldor est nommé chevalier de la légion d’honneur[9].
Hommages
Le , est dévoilée la plaque commémorative en son souvenir apposée sur le mur de la prison de Châlons-en-Champagne[5].
Une rue de Floirac prend son nom en 2018[3].
Notes et références
- ↑ Cf. Acte de naissance n° 1565 (Paris 15e arrondissement), Archives de Paris, mention marginale
- Jean-Pierre Husson, « Prison de Châlons-en-Champagne Plaque en hommage à Pierre Kaldor », sur pedagogie.ac-reims.fr (consulté le ).
- Frédéric Genevée et Claude Willard, « Notice Kaldor Pierre », sur maitron.fr (consulté le ).
- Roland Weyl, « Pierre Kaldor, avocat aux côtés des opprimés », sur humanite.fr, (consulté le ).
- Christian Kazandjian, « Pierre Kaldor, une vie en résistance », sur secourspopulaire.fr, (consulté le ).
- ↑ Alain Ruscio, Les communistes et l'Algérie, La Découverte, , 664 p. (lire en ligne), Pages 454 à 478
- ↑ Pierre Lemarchand, « 1939-1945, le Secours populaire dans la tourmente », sur Association Nationale, (consulté le )
- ↑ Pierre Chaillan, « Charlotte Kaldor n'est plus », sur humanite.fr, (consulté le ).
- ↑ « Hommage à Pierre Kaldor, Chevalier de la Légion d’Honneur », sur legiondhonneurmarne.fr, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Portail du droit français
- Portail du communisme
- Portail de la Résistance française
- Portail de l'aide humanitaire