Paracoquimbite

Paracoquimbite
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1]
Général
Symbole IMA Pcoq
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Fe4(SO4)6(H2O)12·6H2O, anciennement Fe2(SO4)3·9H2O
Identification
Masse formulaire 1124,035952 uma
Couleur violet pâle
Système cristallin trigonal
Classe cristalline et groupe d'espace 3 - rhomboédrique

R3

Clivage imparfait
Habitus cristaux rhomboédriques, fréquemment avec de grands {0112} ; également équants, pseudo-cubiques, avec de grands {0001} et {0112}, ou prismatiques [0001]. Massifs, granulaires
Jumelage sur {0001}, fréquent.
Échelle de Mohs 2,5
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω = 1,550(2), nε = 1,555(2)
Biréfringence δ = 0,005 – uniaxe (+)
Transparence oui
Propriétés chimiques
Densité 2,11
Solubilité dans l'eau, astringent

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La paracoquimbite est une espèce minérale de la famille des sulfates, et de formule chimique FeIII4(SO4)6(H2O)12·6 H2O[2]. Sa formule, anciennement Fe2(SO4)3·9 H2O, a été modifiée en 2019 pour mieux refléter sa relation homéotypique avec la coquimbite[3]. La formule actuelle est globalement le double de l'ancienne[4].

Décrite en 1933 par le Français Henri-Léon Ungemach (en)[5],[6] et baptisée à partir du grec ancien παρά « para » [près de] et en raison de sa relation avec la coquimbite, elle a été validée par l'IMA à posteriori qui lui a attribué le symbole Pcoq[7]. Le nom de la coquimbite, lui-même, fait référence à sa localité type de la province de Coquimbo, au Chili[8].

La paracoquimbite a plusieurs localités type en les mines d'Alcaparrosa (commune d'Antofagasta), de Queténa (Calama), et le gisement de Tierra Amarilla (Région d'Atacama), toutes au Chili.

Dans la classification de Strunz, elle est recensée comme sulfate sans anions supplémentaires, hydraté, et avec uniquement des cations de taille moyenne. Dans la classification de Dana, elle figure comme acide hydraté et sulfates de structure (A)2 (XO4)3 · x(H2O)[9].

Elle est membre du groupe de la coquimbite avec l'aluminocoquimbite et la coquimbite. Elle a pour synonyme blakéite.

Chimie et structure

La paracoquimbite a une masse molaire de 1124,035 g/mol selon la formule la plus récente[10], ou la moitié de cette valeur sur une maille unique. Très hydratée (28,69 %) et très oxydée, elle est composée à 42,74 % de trioxyde de soufre SO3 et 28,41 % d'oxyde de fer Fe2O3.

Composition[11]
Fer 19,87 %
Hydrogène 3,23 %
Soufre 17,12 %
Oxygène 59,78 %

Elle constitue un dimorphe de la coquimbite avec qui elle a une relation épitaxiale ou polytypique[12], c'est-à-dire que les deux minéraux se forment côte à côte, parallèle et partagent une surface de contact {0001}, d'où partent des excroissances en forme de sceptre.

La coquimbite et la paracoquimbite, ont été étudiées par diffraction des rayons X sur monocristal. Leur structure cristalline complexe repose sur des octaèdres de fer (et d’aluminium pour la coquimbite), des groupes sulfate et de nombreuses molécules d’eau, maintenues par un réseau dense de liaisons hydrogène. Les analyses spectroscopiques confirment la cohérence des modèles structuraux, facteur de stabilité de ces minéraux[13].

Formation

La paracoquimbite s'est formée à partir de la grande Oxydation, il y a 2,4 millards d'années (stade paragénétique 7) par altération hydrothermale superficielle (mode 46 voire 22) de minéraux antérieurs, notamment des sulfates et sulfites (mode 47a et 47b). Elle a pu aussi se former il y a 360 millions d'années au stade 10a d'oxygénation biotique néoprotérozoïque, lors de la genése du charbon et du schiste bitumineux (mode 50)[4].

Gîtologie et gisements

La paracoquimbite se trouve dans le contexte géologique des zones d’oxydation dans les gisements de pyrite, en particulier dans les régions arides. Elle est associée dans ses localités type à la coquimbite, la römerite, la szomolnokite, la quenstedtite, la ferricopiapite, la rozenite, et la voltaïte.

La base de données minéralogique Mindat.org recense, en 2025, 33 gisements dans le monde, 17 en Europe, dont 2 en France : la mine de Fontsante à Tanneron[14] près de Draguignan dans le Var et l'affleurement de Quistiav à Guern dans le Morbihan[4].

Notes et références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Paracoquimbite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  3. (en) Daniela Mauro, Cristian Biagioni, Marco Pasero et Henrik Skogby, « Redefinition of coquimbite, AlFe 3+ 3 (SO 4 ) 6 (H 2 O) 12 ⋅6H 2 O », Mineralogical Magazine, vol. 84, no 2,‎ , p. 275–282 (ISSN 0026-461X et 1471-8022, DOI 10.1180/mgm.2020.15, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Paracoquimbite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. M. H. Ungemach, « Sur quelques minéraux nouveaux », Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris, no 197,‎ , p. 1132-1134
  6. H. Ungemach, « Sur certains minéraux sulfatés du Chili », Bulletin de Minéralogie, vol. 58, no 3,‎ , p. 165 (DOI 10.3406/bulmi.1935.4369, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Laurence N. Warr, « IMA–CNMNC approved mineral symbols », Mineralogical Magazine, vol. 85, no 3,‎ , p. 291-320 (DOI 10.1180/mgm.2021.43 ).
  8. (en) « Coquimbite », sur Mindat.org (consulté le )
  9. La structure de type (A)2 (XO4)3 · x(H2O) correspond à une formule chimique générale pour certains minéraux où (A)2 représente deux cations métalliques, souvent des métaux de transition ou des terres rares, (XO4) trois anions tétraédriques, généralement des sulfates (SO4), des phosphates (PO4) ou des arseniates (AsO4) et x(H2O) désigne un nombre variable de molécules d'eau présentes dans la structure du minéral.
  10. (de + en) « Mineralienatlas - Fossilienatlas », sur Mineralienatlas (consulté le )
  11. (en) « Paracoquibite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  12. (en) Paul D. Robinson et J. H. Fang, « Crystal structures and mineral chemistry of hydrated ferric sulphates: II. The crystal structure of paracoquimbite », American Mineralogist, vol. 56, nos 9-10,‎ , p. 1567-1572 (lire en ligne [PDF])
  13. (en) Zhuming Yang et Gerald Giester, « Structure refinements of coquimbite and paracoquimbite from the Hongshan Cu–Au deposit, NW China », European Journal of Mineralogy, vol. 30, no 4,‎ , p. 849–858 (ISSN 0935-1221, DOI 10.1127/ejm/2018/0030-2752, lire en ligne, consulté le )
  14. « Mine de Fonsante spath fluor Var », sur paysdefayence.free.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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