Matronyme
Un matronyme, du latin mater mère, désigne un nom de famille qui se transmet de la mère à l'enfant[1]. Il n'est pas spécifique aux mères célibataires[2], un enfant issu d'un couple marié peut porter le nom de sa mère.
Le nom matronymique peut également être, dans certaines cultures, le prénom de la mère d’une personne, rappelé avec le prénom propre de cette personne ; il change donc à chaque génération.
En France
En France depuis le Moyen Âge, la femme avait un prénom mais était aussi désignée du nom de son époux, sous forme féminisée (la Renaude était la femme de Renaud, la Perrine celle de Perrin). Ce prénom féminin ou ce nom ainsi féminisé était parfois transmis tel quel aux enfants, par une veuve non remariée, en cas de bâtardise, ou bien parce que l'épouse jouait un rôle prédominant devant un mari effacé[1].
C'est en Normandie, et particulièrement en Basse-Normandie, que l'on trouve le plus grand nombre de matronymes, cette coutume perdurant après la Révolution[3]. En cas de naissance illégitime, le prénom de la mère (exemples fréquents : Adeline, Anne, Catherine, Collette, Jacqueline, Jeanne, Madeleine, Marguerite, Marie) était donné à l'enfant nouveau-né, en guise de nom de famille[4]. Cette spécificité normande s'expliquerait par une influence scandinave[5].
En Provence aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, les épouses ou les filles chargées de famille portent le surnom du mari ou du père, féminisé par le suffixe -essa, surnom que Pierre Vouland désigne par le néologisme « gynéconyme »[6].
Références
- Marianne Mulon, Origine et histoire des noms de famille: essais d'anthroponymie, Editions Errance, (lire en ligne), p. 49.
- ↑ « Matronyme », sur CNTRL (consulté le ).
- ↑ Encyclopédie des noms de famille, Archives & culture, 2002. (ISBN 2911665627)
- ↑ Fernand Lechanteur, « Matronymes en Basse-Normandie », Actes du 3e Congrès International de Toponymie et d’Anthroponymie, t. III, , p. 756-763.
- ↑ Jean Mabire, Georges Bernage, Paul Fichet, Benoît (de Sainte-More), Les Vikings en Normandie, Copernic, 1979, p. 49.
- ↑ « Les “gynéconymes” ou la formation des noms d'épouse en Provence au Moyen Âge », Onomastique et histoire - Onomastique littéraire. Actes du Colloque d'onomastique d'Aix-en-Provence (octobre 1994), Paris, Société française d'onomastique, , p. 263-268 (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Le matronyme en Normandie sur wikimanche.fr
- Prénoms, noms de famille et anthroponymie
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