Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé
Titre
–
(61 ans, 10 mois et 18 jours)
| Prédécesseur | Marie-Thérèse de Bourbon-Condé |
|---|---|
| Successeur | Louise-Diane d'Orléans |
| Titulature |
Princesse de Conti Duchesse d'Étampes Comtesse de Sancerre |
|---|---|
| Dynastie | Maison de Bourbon-Condé |
| Surnom |
Mademoiselle de Charolais Mademoiselle de Condé |
| Naissance |
Château de Versailles (France) |
| Décès |
(à 81 ans) Hôtel de Conti (France) |
| Sépulture | Église Saint-Sulpice de Paris |
| Père | Louis III de Bourbon-Condé |
| Mère | Louise-Françoise de Bourbon |
| Conjoint | Louis-Armand de Bourbon-Conti |
| Enfants |
Louis-François de Bourbon-Conti Louise-Henriette de Bourbon-Conti |
| Religion | Catholicisme |
Signature
Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé, dite Mademoiselle de Charolais et ensuite Mademoiselle de Condé, est née le au château de Versailles et est morte le à l'hôtel de Conti. Étant fille de Louis III de Bourbon-Condé, prince de Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, la fille légitimée du roi Louis XIV, elle est ainsi princesse du sang[1]. Devenue l'épouse de Louis-Armand de Bourbon-Conti, elle devient princesse de Conti, puis princesse douairière de Conti à sa mort. Elle sera chargée de présenter la marquise de Pompadour à la cour.
Biographie
Enfance
Fille de Louis III de Bourbon-Condé, sixième prince de Condé et arrière-petit-fils du Grand Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, duchesse de Bourbon et fille du roi Louis XIV et de sa maîtresse Madame de Montespan, Louise-Élisabeth est née le au château de Versailles. Par ses deux parents, elle est une princesse du sang. Elle portera le surnom de « Mademoiselle de Charolais » durant ses jeunes années. Elle sera baptisée en la chapelle royale de Versailles avec son frère aîné Louis-Henri puis sa sœur Louise-Anne le .
Mariage
Alors âgée de dix-sept ans, une union est d'abord envisagé avec le duc de Berry, le petit-fils du roi, mais le projet échoua à cause des manigances de Françoise-Marie de Bourbon, duchesse d'Orléans, qui souhaitait alors lui faire épouser sa jeune fille. Le , Louise-Élisabeth épouse finalement son cousin, Louis-Armand de Bourbon-Conti, prince de Conti, au château de Versailles. Son frère aîné épousa en même temps Marie-Anne de Bourbon-Conti, sœur de son futur époux. La jeune fille devient ainsi princesse de Conti, et obtient le titre d'Altesse Sérénissime.
Louise-Élisabeth est une jolie femme, d'un caractère doux et de manières agréables qui soigna son époux lorsqu'il fut atteint de la petite vérole en . L'union en fut néanmoins très malheureux : non seulement le prince trompait ouvertement son épouse mais encore, à demi-fou, il faisait preuve d'une jalousie maladive et violente. Nonobstant, elle savait faire preuve de suffisamment de courage et fierté pour dire à son époux : « Souvenez-vous que je puis faire des princes du sang sans vous alors que vous ne pouvez en faire sans moi. »[2].
La jeune femme ne tarda pas à rapidement prendre pour amant le jeune marquis de La Fare[3], un cavalier de belle allure, futur maréchal de France, sans prendre peine de dissimuler cette liaison. Le prince le découvrant se mit alors à violemment battre sa femme et l'on dut à deux reprises appeler un chirurgien pour la sauver. Elle finira par fuir chez sa mère, puis dans un couvent. Le prince en appela au Parlement afin de tenter de récupérer son épouse. Elle finit tout de même par réintégrer le foyer de son époux en . Elle fut donc enfermée au château de L'Isle-Adam.
La princesse finit par le persuader, à force de séduction et de persuasion, de rentrer à Paris, chose faite en . Souffrant d'une fluxion à la poitrine, le prince ne tarda pas à mourir, le . Il mourra ainsi âgé de seulement trente-et-un ans, non sans supplier son épouse de lui pardonner ses tords. Le couple s'enrichit beaucoup durant la Régence grâce au système de Law, et échappant même au krach.
Veuvage
Devenue veuve, et ainsi princesse douairière, Louise-Élisabeth portait désormais le titre de « Madame la Princesse de Conti troisième » ou encore « Madame la Princesse de Conti dernière douairière », pour permettre de différencier les trois princesses douairières de Conti qui existèrent simultanément. En effet, Marie-Anne de Bourbon, fille légitimée du roi Louis XIV et de sa favorite Louise de La Vallière et veuve de Louis-Armand de Bourbon-Conti, portait déjà le titre de « Madame la Princesse de Conti première douairière » depuis . Quant à Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, fille d'Henri-Jules de Bourbon-Condé et veuve de François-Louis de Bourbon-Conti, elle se faisait appeler « Madame la Princesse de Conti seconde douairière », ce déjà depuis .
En , Louise-Élisabeth acheta auprès de Françoise de Mailly, alors la veuve du marquis de La Vrillière, un hôtel particulier avec un vaste jardin, rue Saint-Dominique à Paris. Elle fait alors appel à l'architecte Nicolas Simonnet pour en rénover les intérieurs. La princesse douairière fit une alliance en avec sa tante, la duchesse douairière d'Orléans, afin de marier son jeune fils avec sa cousine, Louise-Diane d'Orléans, ainsi que sa fille avec le duc de Chartres, héritier de la Maison d'Orléans. Cela contribuait à apaiser les tensions et les rapports de toutes sortes entre les familles, qui furent générées par la mère et la tante de Louise-Élisabeth.
Après la mort de sa mère en , la princesse acheta le château de Louveciennes, qui revint plus tard à la couronne, et dont le roi Louis XV fit cadeau à sa maîtresse Madame du Barry par la suite. Elle acheta également le château de Voisins. Plus tard, en , Louis XV demanda à la princesse douairière de présenter à la cour sa nouvelle maîtresse, Madame de Pompadour. Elle assista ainsi à un bal donné à la cour à l'occasion du mariage du dauphin Louis ainsi que de l'infante Marie-Thérèse-Raphaëlle d'Espagne en . En échange de ce service rendu, le roi s'était alors engagé à éponger toutes les dettes de la princesse douairière de Conti.
Décès
Peu avant son décès, la princesse douairière de Conti légua son hôtel particulier parisien de la rue Saint-Dominique à son petit-fils, le comte de la Marche. Elle y meurt le , alors âgée de quatre-vingt-et-un ans. Elle est enterrée en église Saint-Sulpice de Paris.
Descendance
Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé épousa Louis-Armand de Bourbon-Conti. Ils eurent cinq enfants :
- Louis de Bourbon-Conti (1715-1717), comte de la Marche ;
- Louis-François de Bourbon-Conti, sixième prince de Conti ;
- Louis-Armand de Bourbon-Conti (1720-1722), duc de Mercœur ;
- Charles de Bourbon (1722-1730), comte d'Alais ;
- Louise-Henriette de Bourbon-Conti, dite Mademoiselle de Conti, qui épousa en 1743 Louis-Philippe d'Orléans.
Titulature
- — : Son Altesse Sérénissime Mademoiselle de Charolais, princesse du sang de France ;
- — : Son Altesse Sérénissime Mademoiselle de Condé, princesse su sang de France ;
- — : Son Altesse Sérénissime la princesse de Conti, princesse du sang de France ;
- — : Son Altesse Sérénissime la princesse de Conti douairière, princesse du sang de France.
Ascendance
Notes et références
- ↑ Membre de la famille royale par naissance et par mariage, elle est à double titre, princesse du sang et reçoit à la cour les honneurs dus à son rang
- ↑ Paul Rival, Les fantaisies amoureuses du Duc de Richelieu, Paris, Hachette, , 399 p., p. 192
- ↑ Fils du poète Charles-Auguste de La Fare (1644-1712), de nombreux contemporains n'ont pas douté qu'il ait été le véritable père de Louis-François de Bourbon-Conti, qui n'avait pas hérité de la « bosse » des Conti.
Liens externes
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