Kubushiro Ochimi
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久布白落実 |
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Kubushiro Ochimi (久布白落実) (16 décembre 1882 – 23 octobre 1972[1]), est une cheffe religieuse japonaise, militante pour la tempérance et féministe. Elle est présidente de la Woman's Christian Temperance Union japonaise et directrice générale de la Ligue pour le droit de vote des femmes au Japon.
Jeunesse et éducation
Okubo Ochimi est née à Yamaga, dans la préfecture de Kumamoto. Elle est la fille de Shinjiro Okubo et d'Otoha. Son père, pasteur chrétien, a fondé des églises pour les chrétiens japonais à Hawaï et en Californie[2]. Sa grand-tante est Yajima Kajiko, militante pour la tempérance[3]. Elle obtient son diplôme d'un lycée presbytérien de Tokyo en 1903[4], et visite les États-Unis avec ses parents dans sa jeunesse. Elle est diplômée du Pacific Theological Seminary en 1909[5],[6].
Carrière
Elle est en Californie lors du tremblement de terre de San Francisco en 1906 et y travaille comme interprète pour les secours. Elle retourne au Japon avec son mari en 1913 et est pasteure avec lui à Osaka, Takamatsu et Tokyo. Ils fondent ensemble l'Église des Citoyens de Tokyo[1]. En 1916, elle s'engage dans la lutte contre la toxicomanie[7] et participe aux efforts visant à éliminer la prostitution autorisée dans les quartiers chauds de Tokyo[8],[9]. En 1922, elle est déléguée à la réunion de l'Union chrétienne des femmes pour la tempérance (WCTU) à Philadelphie[10].
En 1924, Kubushiro est la directrice générale fondatrice de la Ligue pour le suffrage des femmes[11], travaillant avec la directrice exécutive Fusae Ichikawa[12]. Elle est une membre fondatrice du Comité national pour la promotion de l'abolition de la prostitution, en 1926. En 1930, elle est l'une des organisatrices de la première Conférence des femmes de tout le Japon (全国日本婦選大会). En 1935, elle voyage aux États-Unis pour étudier les programmes d'éducation sexuelle[13]. Kubushiro participe à des réunions internationales de missions chrétiennes à Jérusalem en 1928 et en Inde en 1938[1]. De 1938 à 1960, elle publie un magazine féminin chrétien, Japan Through Women[14]. Elle est présidente ou vice-présidente de l'Union chrétienne des femmes japonaises pour la tempérance des années 1920 aux années 1960[15],[16].
Après la Seconde Guerre mondiale, Kubushiro se présente sans succès aux élections législatives japonaises et préside le Comité pour la promotion et l'établissement d'une législation interdisant la prostitution[17]. En 1954, elle siège au Comité politique du gouvernement sur le problème de la prostitution[17],[18]. Elle visite les États-Unis en 1956 et la Chine en 1957. En 1966, elle est ordonnée ministre de l'Église unie du Christ au Japon[19]. Elle devient membre de l'Ordre du Trésor sacré, troisième classe, en 1971[1]. Également en 1971, elle assiste aux cérémonies du gouvernement japonais marquant le 23e anniversaire du suffrage des femmes au Japon[20].
Publications
- Japanese Women Speak: A Message from the Christian Women of Japan to the Christian Women of America (1934, en anglais, avec Kawai Michi (en))[21]
- La vie de Yajima Kajiko (矢島楫子伝) (1942)
- La route vers l'abolition de la prostitution (廃娼ひとすじ) (1973, publié à titre posthume)
Vie privée
En 1910, Ochimi épousa Naokatsu Kubushiro, un chrétien japonais vivant en Californie. Son mari meurt en 1920, et elle meurt en 1972, à l'âge de 89 ans[1].
Références
- (en) J. Gordon Melton, Encyclopedia of Protestantism, Infobase Publishing, (ISBN 978-0-8160-6983-5, lire en ligne)
- ↑ « $85,000 Permit for Initial Church Unit », The Independent, , p. 7 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Manako Ogawa, « Rescue Work for Japanese Women: The Birth and Development of the Jiaikan Rescue Home and the Missionaries of the Woman's Christian Temperance Union, Japan, 1886-1921 », U.S.-Japan Women's Journal, no 26, , p. 106 (ISSN 2330-5037, JSTOR 42771913, lire en ligne)
- ↑ (en) Pacific Theological Seminary, General Catalogue, 1866-1925, , 62 p. (lire en ligne)
- ↑ « Japanese Temperance Leader Visits Here; Mrs. Kubushiro Began Career in San Francisco », The New World Sun Daily, , p. 1 (lire en ligne)
- ↑ « Japanese Maid to Get Diploma », Oakland Tribune, , p. 25 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Manako Ogawa, « The 'White Ribbon League of Nations' Meets Japan: The Trans-Pacific Activism of the Woman's Christian Temperance Union, 1906–1930 », Diplomatic History, vol. 31, no 1, , p. 21–50 (ISSN 0145-2096, DOI 10.1111/j.1467-7709.2007.00601.x, JSTOR 24916019, lire en ligne )
- ↑ (en) Manako Ogawa, « "Hull-House" in Downtown Tokyo: The Transplantation of a Settlement House from the United States into Japan and the North American Missionary Women, 1919-1945 », Journal of World History, vol. 15, no 3, , p. 359–387 (ISSN 1045-6007, JSTOR 20079278, lire en ligne)
- ↑ (en) Sheldon Garon, « The World's Oldest Debate? Prostitution and the State in Imperial Japan, 1900-1945 », The American Historical Review, vol. 98, no 3, , p. 727–729 (ISSN 0002-8762, DOI 10.2307/2167547, JSTOR 2167547, lire en ligne [archive du ] , consulté le )
- ↑ « Some of the Delegates to the Eleventh Convention of the WCTU », Napa Valley Register, , p. 9 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) Barbara Molony, « Women's Rights, Feminism, and Suffragism in Japan, 1870-1925 », Pacific Historical Review, vol. 69, no 4, , p. 655–657 (ISSN 0030-8684, DOI 10.2307/3641228, JSTOR 3641228, lire en ligne [archive du ] , consulté le )
- ↑ (en) Barbara Molony, « From "Mothers of Humanity" to "Assisting the Emperor": Gendered Belonging in the Wartime Rhetoric of Japanese Feminist Ichikawa Fusae », Pacific Historical Review, vol. 80, no 1, , p. 11–12 (ISSN 0030-8684, DOI 10.1525/phr.2011.80.1.1, JSTOR 10.1525/phr.2011.80.1.1, lire en ligne [archive du ] , consulté le )
- ↑ « Sex Instruction Here is Studied », Evening star, , p. 3 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) Judy Yoneoka, « Content Development in Kubushiro Ochimi's Japan Through Women, 1938 to 1960 », Kumamoto Gakuen University Kaigaijijo Kenkyu, vol. 43, no 1, , p. 103-130a (lire en ligne).
- ↑ (en) Dorothy Robins-Mowry, The Hidden Sun: Women Of Modern Japan, Routledge, (ISBN 978-1-000-30215-8, lire en ligne)
- ↑ W. W. Reid, « News in the World of Religion », The Deming Headlight, , p. 5 (lire en ligne, consulté le )
- (en) Yuki Fujime, « Japanese Feminism and Commercialized Sex: The Union of Militarism and Prohibitionism », Social Science Japan Journal, vol. 9, no 1, , p. 41 (ISSN 1369-1465, DOI 10.1093/ssjj/jyl009, JSTOR 30209792, lire en ligne [archive du ] , consulté le )
- ↑ (en) Sarah Kovner, Occupying Power: Sex Workers and Servicemen in Postwar Japan, Stanford University Press, , 109 p. (ISBN 978-0-8047-8346-0, lire en ligne)
- ↑ « Japanese Woman, 83, Licensed a Minister », San Bernardino Sun, , p. 27 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ « Japan women mark 23rd year of suffrage », The Peninsula Times Tribune, , p. 21 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) Elmer L. Setterlund, « Review of Japanese Women Speak-A Message from The Christian Women of Japan to the Christian Women of America. », American Journal of Sociology, vol. 41, no 4, , p. 564 (ISSN 0002-9602, DOI 10.1086/217253, JSTOR 2769022, lire en ligne )
Voir aussi
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