Kʼakʼ Tiliw Chan Yopaat

Kʼakʼ Tiliw Chan Yopaat

Kʼakʼ Tiliw Chan Yopaat, seigneur de Quiriguá, tel que représenté sur un moulage du Monument 5, Stèle E, conservé au Musée des États-Unis de San Diego.
Titre
Souverain (ajaw) de la cité-État maya de Quiriguá

(60 ans, 6 mois et 28 jours)
Prédécesseur Inconnu (dernier souverain antérieur connu : K'awiil Yopaat.
Successeur Ciel Xul (possiblement)
Biographie
Date de naissance vers
Lieu de naissance Quiriguá
Date de décès
Lieu de décès Quiriguá
Religion religion maya

Kʼakʼ Tiliw Chan Yopaat, autrefois connu sous les noms de Ciel Cauac ou Kawak (Ciel de Pluie Torrentielle), ainsi que Butsʼ Tiliw ou Butzʼ Tiʼliw, était le dirigeant (ajaw) de l'ancienne cité-État maya de Quiriguá de 724 à 785 ap. J.-C.

Règne

Kʼakʼ Tiliw Chan Yopaat régna sur la cité de 724 à 785 ap. J.-C.

En 734, sur l'autel M de Quirigua, Kʼak Tiliw Chan Yopaat s'attribua le titre de kʼuhul ajaw, proclamant ainsi l'indépendance de Quirigua vis-à-vis de Copán[1]. Pour proclamer officiellement sa souveraineté, il reçut le sceptre K'awiil, symbole de son accession au trône[2].

L'événement le plus marquant de son règne et de l'histoire de Quiriguá eut lieu en 738 ap. J.-C. (9.15.6.14.6 selon le calendrier maya), lorsque ses forces vainquirent la ville de Copán. Le souverain de Copán, Uaxaclajuun Ubʼaah Kʼawiil (anciennement connu sous le nom de « 18 Lapin »), fut capturé puis décapité[3].

Avant cet événement, Quiriguá était vassal de Copán[4]. La défaite de cette cité entraîna son déclin, mais annonça un âge d'or pour son ancien dépendant. Pendant les 38 années qui suivirent, les tailleurs de pierre de Quiriguá créèrent des zoomorphes et des stèles célébrant leur roi légendaire. La stèle E de Quiriguá est probablement le plus grand monument en pierre autoportant des Amériques[5]. De tels monuments ont permis de réfuter l'idée erronée des Européens selon laquelle les populations mayas auraient été moins avancées, démontrant ainsi leur capacité à créer des civilisations monumentales et hautement sophistiquées. La plus haute stèle du monde maya est la stèle E de Quiriguá, mesurant 10,7 mètres de haut[6]. Ses réalisations monumentales, notamment l'imposante stèle E taillée dans une seule pierre, font écho à la grandeur et à la puissance symbolique des obélisques égyptiens[7].

Quiriguá devint une cité pleinement autonome, contrôlant la principale route commerciale reliant les Caraïbes au monde maya. Cet incident fut suivi d'une interruption de 20 ans dans les inscriptions de Copán, ainsi que de la disparition de toute mention ultérieure du 18e Lapin.

Décès et succession

Les preuves actuelles permettent de conclure que Kʼakʼ Tiliw Chan Yopaat mourut en 785 apr. J.-C. Il reste une pierre à Quiriguá, aujourd'hui identifiée comme Zoomorphe G, qui semble avoir servi de stèle funéraire[8].

Deux autres souverains sont connus pour avoir régné à Quiriguá au cours des années suivantes : Ciel Xul et Ciel de Jade, chacun pendant environ dix ans[9].

Articles connexes

Bibliographie

  • Drew, David (1999). The Lost Chronicles of the Maya Kings. London: Weidenfeld & Nicolson. ISBN 0-297-81699-3. OCLC 43401096.
  • Looper, Matthew G. (1999). "New Perspectives on the Late Classic Political History of Quirigua, Guatemala". Ancient Mesoamerica. 10 (2). Cambridge University Press: 263–280. doi:10.1017/s0956536199101135.
  • Looper, Matthew G. (2003). Lightning Warrior: Maya Art and Kingship at Quirigua. Austin, TX: University of Texas Press. ISBN 0-292-70556-5. OCLC 52208614.
  • Velásquez García, Erik (2006). "Iconografía real de Kʼahkʼ Tiliw Chan Yoʼaat: política y fundación del mundo en Quiriguá, Guatemala". In Cuauhtémoc Medina (ed.). La imagen política: XXV Coloquio Internacional de Historia del Arte "Francisco de la Maza" [2001, San Luis Potosí, México]. Estudios de arte y estética, no. 60 (in Spanish). México, D.F.: Instituto de Investigaciones Estéticas-Universidad Nacional Autónoma de México. pp. 113–146. ISBN 978-970-32-1883-7. OCLC 219717969.
  • Martin, Simon; Nikolai Grube (2000). Chronicle of the Maya Kings and Queens: Deciphering the Dynasties of the Ancient Maya. Londres, New York: Thames & Hudson. ISBN 0-500-05103-8. OCLC 47358325.
  • Webster, David L. (2002). The Fall of the Ancient Maya: Solving the Mystery of the Maya Collapse. Londres: Thames & Hudson. ISBN 0-500-05113-5. OCLC 48753878.

Notes et références

  1. Sharer 2006.
  2. Riese 1986. Le Fort 1994, p. 19.
  3. Looper 2003, p.76.
  4. Looper 2003, p.79.
  5. André Segura, « The Ancient Maya et la Stèle « E » de Quiriguá », Journal de la Société des américanistes, vol. 92, no 1,‎ , p. 164–174 (ISSN 0037-9174, DOI 10.4000/jsa.6973, lire en ligne, consulté le )
  6. « Quiriguá, Guatemala (1839-1840) », sur www.sfu.ca (consulté le )
  7. (en-GB) Robin Heyworth, « Is This the Face of the Pharoah of Quirigua? », sur Uncovered History, (consulté le )
  8. Martin & Grube 2000, p.222.
  9. Martin & Grube 2000, p. 218.
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