Hélène Studler

Hélène Studler
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Résistante, religieuse catholique
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Hélène Studler dite sœur Hélène, née Marie-Joséphine Studler le à Amiens et morte le à Clermont-Ferrand, est une religieuse de la congrégation des Sœurs de Saint Vincent de Paul de Metz et résistante française.

Biographie

Hélène Studler est née à Amiens dans une famille d'origine alsacienne ayant opté pour la France en 1871[1]. À l'âge de 5 ans, elle perd sa mère qui meurt d'un cancer du sein. Son père meurt quand elle a 18 ans.

Elle est entrée en religion dans la Congrégation des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul sous le nom de Sœur Hélène et en résidence à Metz, à l’hospice Saint-Nicolas[2]. Française, elle est expulsée de l'hospice de Belletanche dans le district de Lorraine pendant la Première Guerre mondiale ; elle revient dès l'armistice, en , et œuvre à l'hospice Saint-Nicolas[3].

Le , les prisonniers français affluent dans Metz, malades, sans subsistances, et beaucoup sont regroupés au fort de Saint-Julien. Sœur Hélène leur apporte soins, nourriture et réconfort[4].

L'été 1940

Le , fête de l'Assomption, sur la place Saint-Jacques, en présence de l'évêque, Joseph-Jean Heintz, et avec la foule des pèlerins, elle entonne devant la statue de la Vierge un cantique qui exprime autant la Foi des Mosellans que leur opposition à l'annexion qu'ils viennent une seconde fois de subir[5] :

Reine de France,
priez pour nous,
notre Espérance,
venez et sauvez nous…

Au péril de sa vie, cette fille de Saint-Vincent-de-Paul permet à plus de 2 000 soldats et officiers français d'échapper aux autorités nazies[2] .

Arrestation

Arrêtée en , elle est condamnée à un an de prison, peine suspendue à l'aide de la complicité d'un médecin qui feint une maladie contagieuse[6]. Après avoir repris ses activités jusqu'en , de nouvelles menaces la conduisent à emprunter elle aussi sa filière.

Elle se réfugie à Lyon alors en zone libre. De l’hôpital Saint-Joseph où elle se cache, elle organise encore l'évasion du général Henri Giraud le [2].

L'état de santé précaire de la religieuse et les recherches allemandes à son endroit nécessitent son transport à l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, où elle décède le [2], pendant les combats qui libéreront Metz[7].

Distinctions

Sa citation à l'ordre des Armées mentionne : « a été l'un des éléments essentiels de la Résistance et l'un des piliers de la cause française en Lorraine »[8].

Hommages et postérité

Une statue dédiée à Notre-Dame des Prisonniers a été élevée en son honneur à proximité de l'Hospice Saint-Nicolas de Metz où elle s'est dévouée pendant plus de vingt ans, à deux pas de là, un petit square triangulaire à l’angle de la rue du Neufbourg et en Chandellerue à Metz porte le nom Sœur-Hélène en son honneur[1].

Son histoire inspire un film produit en 2017 Le Réseau de la liberté (Red de libertad) réalisé par Pablo Moreno[9],[10].

Notes et références

  1. « Metz. Savez-vous qui était sœur Hélène Studler ? », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  2. Missika 2021.
  3. Bernard Le Marec et Gérard Le Marec, Les années noires: la Moselle annexée par Hitler : documents et témoignages, Ed. Serpenoise, (ISBN 978-2-87692-062-0, lire en ligne), p. 242
  4. « Une plaque pour ne pas oublier Sœur Hélène », sur La Semaine, (consulté le )
  5. Dominique Lormier, Les combattantes de la liberté (1939-1945), Alisio, (ISBN 978-2-37935-365-9, lire en ligne)
  6. Michèle Cointet, Les françaises dans la guerre et l'Occupation, Fayard, (ISBN 978-2-213-70289-6, lire en ligne), p. 82
  7. « Hommage à une résistante | » (consulté le )
  8. « Hélène Studler, Fille de la Charité, chevalier de la Légion d'honneur, résistante de la Lorraine annexée, 1940-1944 (Bibliographie de l’histoire de France (BHF)) », sur biblio-bhf.fr (consulté le )
  9. « Le réseau de la liberté (Film, 2017) — CinéSéries » (consulté le )
  10. « RED DE LIBERTAD TRAILER OFICIAL (2017) » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Annick Studler, Sœur Hélène Studler Notre-Dame des prisonniers, Imprimerie Desalles, Saint-Brieuc, 2009.
  • Boris Holban, Hélène Studler, la passeuse de liberté, Gérard Klopp éditeur.
  • Léon de Rosen, Une captivité singulière à Metz sous l'occupation allemande (1939-1940), L'Harmattan.
  • Dominique Missika, Résistantes 1940-1944, , 269 p. (ISBN 978-2-07-294029-3), p. 27-29.

Articles connexes

Liens externes

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