Joseph-Jean Heintz

Joseph-Jean Heintz

Joseph-Jean Heintz (1938)
Biographie
Naissance
Reims (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 72 ans)
Metz (France)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Emmanuel Suhard
Dernier titre ou fonction Évêque de Metz
Évêque de Metz
Évêque de Troyes

(en) Notice sur catholic-hierarchy.org

Joseph-Jean Heintz (né le à Reims et mort le à Metz) est un évêque français.

Biographie

Joseph-Jean Heintz est né à Reims le , de Joseph Heintz et Catherine Eichenlaub, Alsaciens qui ont quitté leur terre après l'annexion allemande[1].

Ordonné prêtre le , Joseph-Jean Heintz participe au conflit de 1914-1918 comme militaire[2]. Le , caporal au 347e RI, il est chargé d'assister les deux sous-lieutenants Herduin et Millant, condamnés à mort sans jugement et fusillés sur ordre du colonel Bernard[3]. Il est cité à l'ordre du 348e régiment d'infanterie le 7 octobre 1917 et reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze[4],[5].

Après avoir été archiprêtre de Charleville-Mézières, il est nommé évêque de Troyes le par le pape Pie XI[6] (consacré le [7]). Germanophone[8], il est nommé au siège de Metz le (intronisé le [1]). Successeur de Jean-Baptiste Pelt, il devient le 100e évêque de cette ville. Il est âgé de 52 ans.

L'année suivante la Seconde Guerre mondiale éclate. Le , l'armée du Troisième Reich déferle sur les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg neutres et pénètre en France par les Ardennes. Metz, qui est pourtant une place forte de premier ordre, est déclarée ville ouverte, les troupes allemandes y entrent le , quelques jours avant la signature de l'armistice le . La Moselle est annexée de fait le suivant.

Dès le , le pouvoir nazi décide d'expulser l'évêque mais sans heurter de front le monde catholique. Pour ne pas provoquer le pouvoir en place, l'évêque renonce à diriger la procession du , fête de l'Assomption. Cependant, une procession spontanée place Saint-Jacques se transforme en manifestation francophile, pacifique mais déterminée. Dès le lendemain, l'évêque est expulsé de son diocèse vers la France par les autorités nationales socialistes. Il se réfugie à Lyon et ne peut rentrer qu'après la Libération (automne 1944)[1].

En , lors de la grande grève des mineurs, il exprime son soutien aux grévistes[9].

Il meurt à Metz le [1] quelques semaines après le pape Pie XII et un mois après l'élection du pape Jean XXIII. L'abbé Paul-Joseph Schmitt lui succède.

Notes et références

  1. « Mgr Joseph-Jean Heintz, (1886-1958), chanoine d’honneur », sur www.chapitre-frejus-toulon.fr (consulté le )
  2. Wilmouth 2014, p. 37.
  3. Jean-Pierre Husson, « Le souvenir de la 1ère GM en Champagne-Ardenne - La mémoire des sous-lieutenants Herduin et Millant fusillés sans jugement en 1916, réhabilités en 1926 », sur pedagogie.ac-reims.fr (consulté le )
  4. « Caporal secrétaire discret et sûr, a exécuté son service du 14 au 28 septembre 1917 de jour et de nuit et dans des conditions extrêmement difficiles dans un poste violemment et continuellement bombardé. »

  5. « Joseph Jean Heintz », dans Classe 1906, bureau de recrutement de Reims, registre matricule : no 1251-1750, Archives départementales de la Marne (no 1 R 1317) (lire en ligne), p. 368
  6. « Nomination de cinq nouveaux Evêques français », Le Lorrain,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  7. « Le sacre de Mgr Heintz à Reims », Le Lorrain,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  8. Wilmouth 2014, p. 38.
  9. Pierre Outeryck, « La grève des mineurs de 1948 », Cahiers de l'institut d'histoire sociale, no 108, p. 8.

Liens externes

Bibliographie

  • Antoine Sutter, Mgr Joseph Heintz (1886-1958), centième évêque de Metz, Évêché de Metz, , 111 p. (ISBN 978-2906110052).
  • Philippe Wilmouth, Le diocèse de Metz écartelé 1939-1945 : Un évêque, son clergé et le peuple catholique (thèse de doctorat en Histoire), Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne).
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