Gillis van Coninxloo

Gillis van Coninxloo
Portrait de Gillis van Coninxloo par Andries Stock, publié en 1610 par Hendrik Hondius I.
Naissance
Décès
Activité
Maître
Pieter Coecke van Aelst le Jeune,
Lenaert Kroes,
Gillis Mostaert
Père
Enfant
Gillis van Coninxloo (III) (d)


Gillis van Coninxloo (actuellement également appelé Gillis van Coninxloo II et anciennement Gillis van Coninxloo III) (Anvers, 24 janvier 1544Amsterdam, janvier 1607) est un peintre de paysage flamand. Il joue un rôle important dans le développement de l'art paysager nordique au tournant du XVIIe siècle, en particulier par son élaboration du paysage forestier. Il passe les 20 dernières années de sa vie à l'étranger, d'abord en Allemagne, puis dans les Provinces-Unies[1].

Biographie

Gillis van Coninxloo est fils de Gillis van Coninxloo et de Adriana van Doornicke. Son père est un peintre qui s'est installé à Anvers où il devient maître de la guilde de Saint-Luc en 1539 et épouse Adriana van Doornicke. Adriana van Doornicke est la fille du peintre Jan van Dornicke et la veuve du peintre Jan van Amstel. Sa sœur est mariée au célèbre artiste Pieter Coecke van Aelst. Le père de Gillis meurt alors qu'il n'a que 10 mois environ. Sa mère se remarie le 20 décembre 1545 avec le peintre Peeter van Else, alias van den Winckele[2].

Il est, d’après Carel van Mander, successivement l’élève de Pieter Coecke van Aelst le Jeune, Lenaert Kroes et Gillis Mostaert dans sa ville natale. Il voyage ensuite en France, visitant entre autres Paris et Orléans. Ayant prévu de se rendre en Italie depuis la France, après avoir appri le décès de Pauwels Coecke van Aelst, son cousin et un fils illégitime de Pieter Coecke van Aelst, il décide de retourner à Anvers pour épouser Maria Robroeck, la veuve de son cousin défunt. Ils se marient en 1570 et ont au moins deux enfants : Catalijne (née vers 1579) et Gillis III (vers 1581-1619/20). Gillis III devient également peintre et est connu pour ses natures mortes[2]. En 1570, Gilles II rejoint la guilde de Saint-Luc d'Anvers[3].

Après la chute d’Anvers en 1585, il se voit, parce qu'il était protestant, contraint de quitter la ville et, dès lors, de partir s’établir à Frankenthal, un bastion protestant du Palatinat en Allemagne. Là, d’autres peintres de paysages, également actifs, sont connus sous le nom collectif d’École de Frankenthal, dont Gillis van Coninxloo est le principal représentant. En 1595 cependant, Gillis part se fixer définitivement à Amsterdam[2].

Œuvre

Gillis van Coninxloo fut le premier peintre important de paysages sylvestres et, en tant que tel, il exerça une grande influence sur l’art du paysage. Jusque-là, la vue panoramique avait été dominante. À la fin du XVIe siècle, on s’intéressa davantage aux éléments de paysage du plus proche environnement, comme une clairière. Cette évolution est visible par exemple dans les œuvres de Jan Brueghel l'Ancien et de Paul Bril. Il contribue donc à la formation du nouveau paysage baroque de son temps[3].

À Frankenthal, ce sont encore principalement des panoramas de bocages que Coninxloo va peindre. En cela, Pieter Schoubroeck et Anton Mirou font partie de son cercle. Par la suite, à Amsterdam, il commence à produire ses paysages sylvestres, caractérisés par une ligne d’horizon basse, des arbres disposés en groupes capricieux et, de façon générale, un plus grand réalisme. De la sorte, il a inauguré une riche tradition qui, en passant par Paul Bril et Jan Brueghel, allait conduire à des peintres comme Abraham Govaerts, Alexander Keirincx[4], Denis van Alsloot, Gijsbrecht Leytens et Roelandt Savery.

Œuvres principales

Estimation

Un tableau de Gillis van Coninxloo a été estimé entre 100 000 $ et 150 000 $ dans une vente chez Christie's à New-York le 29 janvier 2015 ; il a été adjugé à 125 000 $[5].

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) « Gillis van Coninxloo », sur Rkd.nl (consulté le ).
  2. Frans Jozef Peter Van den Branden, Geschiedenis der Antwerpsche schilderschool, Anvers, 1883, p. 306-309
  3. Michel Kervyn de Meerendré, Dictionnaire des peintres belges, kirk Irpa, 1994 [lire en ligne]
  4. Un tableau de Keirincx, Intérieur de forêt, fait partie de la collection du musée Jeanne-d'Aboville de La Fère, dans l'Aisne : « Pour la première fois dans l'histoire du paysage dans les pays septentrionaux, le spectateur découvre un site de plain-pied et non plus, comme au XVIe siècle, sous un angle panoramique. »
  5. [1]

Annexes

Bibliographie

  • (nl) H.G. Franz, De boslandschappen van Gillis van Coninxloo en hun voorbeelden, in Bull. Mus. Boymans-van Beuningen, XIV, 1963, p. 66-75.
  • Y. Thiéry, Les peintres flamands de paysage au XVIIe siècle, I, Bruxelles, 1986, p. 19-29.

Articles connexes

Liens externes

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