Fontaine Désirée
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Fontaines de la forêt de Fontainebleau (d) |
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| Coordonnées |
48° 25′ 32″ N, 2° 43′ 14″ E |
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La fontaine Désirée est un monument hydraulique dans la forêt de Fontainebleau, en France.
Situation et accès
La fontaine est située dans le parcours du sentier Denecourt no 2, près de la route Tournante-du-Fort-des-Moulins, sur le territoire de la commune de Fontainebleau, dans la forêt du même nom, et plus largement au sud-ouest du département de Seine-et-Marne.
Histoire
Contexte
Après la révolution de Juillet, une mutation a lieu entre différents conservateurs forestiers. Par ailleurs, durant les séjours de la Cour au château de Fontainebleau, le roi Louis-Philippe Ier appréciait de longues promenades dans la forêt, ce qui a considérablement influé sur ses différents aménagements et embellissements. De nombreuses routes sont alors ouvertes pour faciliter l’accès aux hauteurs[1].
Aménagements de la fontaine
En 1837, on trace la route de la Butte-à-Guay et on approche alors une fontaine au milieu de rochers, connue seulement des carriers. Le point de vue sur la vallée de la Seine en face et ses ressources hydrauliques lui valent des aménagements, pour lesquels un crédit est ouvert. Dans un environnement aride et sauvage, sa condition lui vaut le nom de Désirée ; ce nom est également le prénom de Coralie Désirée Mas[2], la première femme du conservateur forestier Marrier de Boisd’hyver[1],[3],[4].
Restauration
Dans le cadre de la préservation du patrimoine culturel présent dans le massif forestier de Fontainebleau, un chantier nature est organisé le par l’Office national des forêts (ONF), en partenariat avec l’Association des amis de la forêt de Fontainebleau. L’opération a pour objectif le nettoyage et la conservation de la fontaine Désirée, avec les trois autres du sentier bleu no 2, à savoir Dorly, Isabelle et du Touring-Club[5].
Structure
La fontaine s’inscrit dans un relief en pente et une grotte rustique. Deux petits plaques surmontent la fontaine : « 1837 - 1898 » au-dessus de « FONTAINE DESIREE »[6]. Autour sont aménagés deux escaliers en pierre sur les côtés de la pente et une table, également en pierre, en face de la fontaine, près de laquelle s’offre un point de vue sur la forêt et les coteaux de la Seine qui en font un lieu de rendez-vous, au moins à la fin du XIXe siècle[6],[7]. S’inscrivant dans une série de quatre fontaines dans la même promenade, ce sont avant tout des cuvettes aménagées dans lesquelles l’eau suinte au compte-gouttes, communément appelées les « pleurs de Fontainebleau »[8].
Propriétés des eaux
En 1898, Charles Colinet note un débit de 360 L en 24 heures[6].
Flore
En 1860, Adolphe Chatin fait état de plantes de l'espèce Lycopodium clavatum aux abords de la fontaine[9].
Représentations culturelles
Arts visuels
- Vue prise près la fontaine Désirée par Gabriel Prieur, exposé au Salon de peinture et de sculpture de l’année 1839[10].
Poésie
La fontaine inspire au chef du bureau des forêts, les vers suivants[1] :
D’Henri quatre, charmants déserts,
Du Druide, antique demeure,
Chênes brisés, pins toujours verts,
Roche qui baille ou bien qui pleure !
Si, par votre aspect enchanteur,
Ma vue est encore attirée,
L’objet qui charme seul mon cœur,
C’est la Fontaine Désirée.
Le soir, voyageur égaré,
Elle t’offre un paisible ombrage ;
Dans le jour, au pâtre altéré,
Elle procure un doux breuvage.
Dans le pur cristal de son eau,
Plus qu’une nymphe s’est mirée,
Ou grava son nom sur l’ormeau
De la Fontaine Dérisée.
Références
- Charles Colinet, « Fontaines de la forêt (suite) », L'Abeille de Fontainebleau, no 21 de la 62e année, , p. 2/6 (lire en ligne , consulté le )
- ↑ Coralie Désirée Mas est née le 8 mars 1809 à Paris et décédée, à l'âge de 38 ans, le 21 août 1847 à Fontainebleau. Elle avait épousé Boisd'hyver le 10 juillet 1828 à Paris.
- ↑ Chantal Georgel, La forêt de Fontainebleau: un atelier grandeur nature : Paris, Musée d'Orsay, 6 mars-13 mai 2007, Réunion des musées nationaux, (ISBN 978-2-7118-5288-8, lire en ligne)
- ↑ Jean-Claude Polton, Tourisme et nature au XIXe siècle: guides et itinéraires de la forêt de Fontainebleau (vers 1820 - vers 1880), Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Comité des travaux historiques et scientifiques, (ISBN 978-2-7355-0298-1, lire en ligne)
- ↑ « Venez nettoyer les quatre fontaines Denecourt du massif de Fontainebleau », Le Parisien, (lire en ligne , consulté le )
- Charles Colinet, « Fontaines Dorly et Dérisée », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 64, no 49, , p. 2/4 (lire en ligne , consulté le )
- ↑ Adolphe Laurent JOANNE, Joanne Fontainebleau, son palais, ses jardins. ... Itinéraire du promeneur, illustré ... et contenant une carte et un plan, (lire en ligne)
- ↑ « Fontainebleau en légendes », Le Monde, vol. 59, no 18220, , p. 16 (lire en ligne , consulté le )
- ↑ Pierre Doignon, « Les Ptéridophytes du Massif de Fontainebleau », Bulletin de la Société Botanique de France, vol. 94, nos 1-2, , p. 19 (ISSN 0037-8941, DOI 10.1080/00378941.1947.10834571, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Herbet 1903, p. 167.
Bibliographie
Publications générales
- [Domet 1873] Paul Domet, Histoire de la forêt de Fontainebleau, Paris, Hachette, , 404 p. (lire en ligne).
- [Herbet 1903] Félix Herbet, Dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau : Routes, carrefours, cantons, gardes, monuments, croix, fontaines, puits, mares, environs, moulins, etc., Fontainebleau, Bourges, , 522 p. (lire en ligne).
Publications spécialisées
- [Colinet 1896] Charles Colinet, « Fontaines de la forêt », L'Abeille de Fontainebleau, Fontainebleau, -
(ISSN 2022-7930 et 2534-059X, BNF 32680641, lire en ligne) . - [Thiry 2017] Médard Thiry, Curiosités géologiques du massif de Fontainebleau, Orléans, BRGM, , 115 p., « Hydrologie des fontaines en forêt », p. 66-67.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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