Fonction gamma inverse

En mathématiques, la fonction gamma inverse est la fonction

Γ(z) désigne la fonction gamma. Comme la fonction gamma est méromorphe et non nulle partout dans le plan complexe, son inverse est une fonction entière. En tant que fonction entière, elle est d'ordre 1 (ce qui signifie que ln ln |1/Γ(z)| croit moins lentement que ln |z| mais est de type infini (ce qui signifie que ln |1/Γ(z)| croit plus vite que tout multiple de |z|, puisque sa croissance est approximativement proportionnel à |z| ln |z| dans le demi-plan gauche).

L'inverse est parfois utilisée comme point de départ pour le calcul numérique de la fonction gamma, et quelques bibliothèques logicielles la fournissent séparément de la fonction gamma standard.

Karl Weierstrass a appelé la fonction gamma inverse la « factorielle » et l'a utilisée dans son développement du théorème de factorisation de Weierstrass.

Développement en produit infini

Suite aux définitions du produit infini pour la fonction gamma, dues respectivement à Euler et à Weierstrass, on obtient le développement du produit infini suivant pour la fonction gamma réciproque :

γ = 0,577216... est la constante d'Euler-Mascheroni. Ces développements sont valables pour tous les nombres complexes z .

Développement en série de Taylor

Le développement en série de Taylor autour de 0 donne[1]:

γ est la constante d'Euler-Mascheroni. Pour n > 2, le coefficient an pour le terme zn peut être calculé récursivement comme[2],[3],[4]

ζ est la fonction zêta de Riemann. Une représentation intégrale de ces coefficients a été récemment trouvée par Fekih-Ahmed (2014)[4] :

Pour les petites valeurs, on obtient les valeurs suivantes :

Fekih-Ahmed (2014) [4] donne également une approximation pour  :

et est la branche négative de la fonction W de Lambert.

Le développement de Taylor autour de 1 a les mêmes coefficients (mais décalés), c'est-à-dire :

(l'inverse de la fonction pi de Gauss).

Développement asymptotique

Lorsque |z| tend vers l'infini à arg(z) constant, on a le développement suivant :

Représentation intégrale

La fonction gamma inverse est un exemple classique d'application de la méthode du point col[5],[6]. On a par exemple :

Représentation intégrale de contour

Une représentation intégrale due à Hermann Hankel est

H est le contour de Hankel, c'est-à-dire le chemin encerclant 0 dans le sens positif, commençant et revenant à l'infini positif par rapport à la branche coupée le long de l'axe réel positif. Selon Schmelzer et Trefethen, l'évaluation numérique de l'intégrale de Hankel est la base de certaines des meilleures méthodes de calcul de la fonction gamma[5].

Représentations intégrales aux entiers positifs

Pour les entiers positifs , il existe une intégrale pour la fonction factorielle inverse donnée par [7]

De même, pour tout réel et tel que on a l'intégrale suivante pour la fonction gamma inverse le long de l'axe réel sous la forme de[8] :

où le cas particulier où fournit une relation correspondante pour la fonction factorielle double inverse,

Intégrale selon l'axe réel

L'intégration de la fonction gamma inverse le long de l'axe réel positif donne la valeur

qui est connue sous le nom de constante de Fransén-Robinson.

On a également la formule suivante ( [9] chapitre 9, exercice 100)

Voir aussi

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Reciprocal gamma function » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Eric W. Weisstein, « Gamma function », sur MathWorld
  2. (en) J.W. Wrench, « Concerning two series for the gamma function », Mathematics of Computation, vol. 22, no 103,‎ , p. 617–626 (DOI 10.1090/S0025-5718-1968-0237078-4, S2CID 121472614)
  3. (en) J.W. Wrench, « Erratum: Concerning two series for the gamma function », Mathematics of Computation, vol. 27, no 123,‎ , p. 681–682 (DOI 10.1090/S0025-5718-1973-0319344-9)
  4. L. Fekih-Ahmed, « On the power series expansion of the reciprocal gamma function », HAL archives,
  5. (en) Thomas Schmelzer et Lloyd N. Trefethen, « Computing the Gamma function using contour integrals and rational approximations », SIAM Journal on Numerical Analysis, Society for Industrial and Applied Mathematics, vol. 45, no 2,‎ , p. 558–571 (DOI 10.1137/050646342, lire en ligne)
  6. (en) Nico M. Temme, Special Functions : An Introduction to the Classical Functions of Mathematical Physics, John Wiley & Sons, , 392 p.
  7. Graham, Knuth, and Patashnik, Concrete Mathematics, Addison-Wesley, , p. 566
  8. Schmidt, « A Short Note on Integral Transformations and Conversion Formulas for Sequence Generating Functions », Axioms, vol. 8, no 2,‎ , p. 62 (DOI 10.3390/axioms8020062, arXiv 1809.03933)
  9. (en) Henri Cohen, Number Theory Volume II: Analytic and Modern Tools, vol. 240, coll. « Graduate Texts in Mathematics », (ISBN 978-0-387-49893-5, ISSN 0072-5285, DOI 10.1007/978-0-387-49894-2, lire en ligne)

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