Antônio Filipe Camarão
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Antônio Filipe Camarão[a], dit Filipe Camarão, né Poti ou Potiguaçu dans la Capitainerie du Rio Grande (Brésil colonial) en 1580 et mort à Recife en 1648, est un militaire au service de l'Empire colonial portugais ayant également été un chef indigène.
Chef des Potiguaras, il est l'un des héros de la bataille des Guararapes, épisode décisif de l'insurrection du Pernambouc. Il a reçu le titre de « Capitaine général de tous les Indiens du Brésil ».
Biographie
Antônio Filipe Camarão est né en 1580 dans la région de la communauté de Raposa, un district de l'ancienne municipalité d'Extremoz, une localité appartenant à l'actuelle municipalité de Ceará-Mirim en raison de son émancipation politique en 1858, située dans la Capitainerie de Rio Grande, devenue l'actuel État de Rio Grande do Norte[1],[b]. Son nom de naissance était Poti ou Potiguaçu, des noms tupi qui signifient respectivement « crevette » et « grosse crevette ». Lorsqu'il est baptisé et converti au catholicisme en 1614, à l'église paroissiale de Notre Dame de la Présentation (pt) (Natal), il reçoit le nom d'Antônio (le saint du jour) et adopte le nom de Filipe Camarão en hommage au souverain Filipe III (1598-1621), camarão signifiant « crevette »[1].
Éduqué par les Jésuites, il est, selon le frère Manuel Calado, « habile en lecture et en écriture et possédait quelques connaissances de base en latin ». Calado considère que la correction grammaticale et la prononciation du portugais étaient de la plus haute importance : « il était tellement exagéré dans ses discours que, lorsqu'il parlait à des personnes importantes, il le faisait par l'intermédiaire d'un interprète (puisqu'il parlait bien le portugais), disant qu'il faisait cela parce que, parlant en portugais, il pouvait faire une erreur dans la prononciation des mots parce qu'il était indien. » Ses manières étaient mesurées et « très courtoises dans ses paroles et très sérieuses et ponctuelles, ce qui signifie qu'il veut être très respecté ».
Dans le contexte des invasions néerlandaise au Brésil, il aide la résistance organisée par Matias d'Albuquerque à partir de 1630, en tant que volontaire pour la reconquête d'Olinda et de Recife. À la tête des guerriers de sa tribu, il organise des actions de guérilla qui s'avèrent essentielles pour contenir l'avancée des envahisseurs[1].
Toujours accompagné de son épouse, Clara Camarão, elle aussi particulièrement combative, il se distingue dans les batailles de São Lourenço (1636), Porto Calvo (1637) et Mata Redonda (1638). Au cours de cette dernière année, il participe également à la défense de Salvador, attaquée par Jean-Maurice de Nassau-Siegen[1].
Camarão se distingue en premier lieu en commandant l'aile droite de l'armée rebelle lors de la première bataille des Guararapes (1648), et est reconnu comme un héros au service de la Couronne portugaise[1]. Il a été honoré et décoré par le roi Jean IV avec la grâce de « Dom », nommé « Chevalier de l'Ordre du Christ »[2], la « charte de noble avec armoiries » et le titre de « Capitaine-Major de Tous les Indiens du Brésil ».
Le 24 août 1648, Filipe Camarão meurt à Arraial Novo do Bom Jesus (pt), dans le Pernambouc, des suites de blessures subies le mois précédent lors de la bataille des Guararapes. Après sa mort, son neveu Dom Diogo Pinheiro Camarão lui succède à la tête des soldats insurgés indigènes[1].
Postérité
Le Palais Felipe Camarão (pt), siège de la mairie de Natal, et un quartier de la même ville, rendent hommage à son nom. De même, l'armée brésilienne appelle la septième brigade d'infanterie motorisée la brigade Filipe Camarão.
Le 6 août 2012, la loi fédérale 12.701, reconnaissant son importance dans l'histoire du Brésil, a déterminé que le nom d'Antônio Filipe Camarão soit inscrit dans le Livre des héros de la patrie (Livro de Heróis da Pátria, également connu sous le nom de « Livre d'acier » : « Livro de Aço »), déposé au Panthéon Tancredo Neves de la Patrie et de la Liberté (pt), un cénotaphe qui rend hommage aux héros nationaux situé sur la place des Trois-Pouvoirs à Brasilia[3],[4].
Ses restes sont enterrés dans l'église impériale de Notre-Dame du Rosaire, dans le quartier de Várzea à Recife, capitale de l'État du Pernambouc[1].
Notes et références
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Notes
- ↑ Le nom est communément orthographié Antônio Felipe Camarão, le nom « Filipe » étant écrit selon l'ancienne norme orthographique de la langue portugaise. Il convient toutefois de noter que l'ancienne norme orthographique portugaise a été supprimée par des réformes successives, notamment celle de la forme orthographique de 1943 de l'Académie brésilienne des lettres.
- ↑ Son lieu de naissance est contesté par quatre États du nord-est : Ceará, Pernambuco, Paraíba et Rio Grande do Norte[1].
Références
- (es) « Camarao, Antonio Felipe (1580-1648) », sur mcnbiografias.com (consulté le ).
- ↑ (pt) Ronaldo Vainfas, Império de várias faces: relações de poder no mundo ibérico da Época Moderna Alameda, 2009, p. 178.
- ↑ (pt) « Lei Nº 12.701, de 6 de agosto de 2012 », sur planalto.gov.br (consulté le ).
- ↑ (pt-BR) « Clara Camarão poderá ser reconhecida como "Heroína Natalense" », sur portaln10.com.br, (consulté le ).
Bibliographie
- (pt) Barão de Stuart, « Datas e Fatos », Vide Dicionário Histórico e Geográfico do RN, vol. 1 « A - E ».
- (pt) Julio Gomes de Senna, Ceará Mirim Exemplo Nacional.
- (es), Leonardo Cerno et Franz Obermeier, « Cartas de indígenas potiguaras de las Guerras Holandesas en el Brasil (1645-1646) », Corpus. Archivos virtuales de la alteridad americana 3.1, 2013.
- (pt) José Antônio Gonsalves de Mello, D. Antonio Filipe Camarão: capitão-mor dos Indios da costa do nordeste do Brasil, Vol. 4, Universidade do Recife, 1954.
- (pt) José Antônio Gonsalves de Mello, Antônio Dias Cardoso, D. Antônio Filipe Camarão, Henrique Dias, Filipe Bandeira de Melo, Francisco de Figueiroa, Frei Manuel Calado do Salvador, Imprensa Universitária, 1967.
- (en) Miranda S. Münch et João Paulo Salvado, « Struggling for Brazil: Dutch, Portuguese and Spaniards in the 1640 Naval Battle of Paraíba », Tijdschrift voor Zeegeschiedenis, n° 34, 2015, p. 14.
- (en) Franz Obermeier, « Indigenous letters in colonial Brazil: a Tupi-correspondence during the Dutch Wars in 1645/1646 », ZiF-Konferenz, Universitätsbibliothek, 2016.
- (pt) Ricardo Oriá, « Construindo o Panteão dos Heróis Nacionais: monumentos à República, rituais cívicos e o ensino de História », Revista História Hoje, vol. 3, n° 6, 2015, p. 43-66.
- (es) Ronald J. Raminelli, « Jefes potiguaras, entre portugueses y neerlandeses, 1633-1695 », Historias, n° 73, 2009, p. 67-86.
- (pt) Sebastião da Rocha Pita, Historia da America Portugueza, 1730 (lire en ligne sur Internet Archive ; lire en ligne [PDF] sur le site du Sénat fédéral).
Liens externes
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