Exposition nordique de 1888
| Exposition nordique de 1888 | |
| Général | |
|---|---|
| Type-BIE | Spécialisée |
| Organisateur | Association des industriels de Copenhague |
| Participants | |
| Localisation | |
| Pays | Danemark |
| Ville | Copenhague |
| Coordonnées | 55° 40′ nord, 12° 34′ est |
L' Exposition nordique de l'industrie, de l'agriculture et de l'art de 1888 ( Den Nordiske Industri-, Landbrugs- og Kunstudstilling i Kjøbenhavn 1888 ) a pour objectif de présenter les développements dans les domaines de l'art, de l'industrie et de l'agriculture des pays nordiques, avec un accent particulier sur l'art industriel et les avancées en matière de technologie et d'hygiène. Elle est le fruit d' une collaboration entre 29 organisations et institutions, avec une contribution significative du secteur privé, principalement représenté par l'Association des industriels de Copenhague. L'exposition se tient à Copenhague, au Danemark.
Historique
L'industriel Philip Schou (en) (1838-1922), propriétaire de la faïencerie Aluminia (en) rachète, en 1882, la manufacture royale de porcelaine de Copenhague et renouvelle en profondeur la fabrication de la porcelaine au Danemark. Il devient président de l'Association des industriels de Copenhague en 1883, et, la même année, lance l'idée d'une nouvelle exposition nordique, après celle de 1872. Il souligne que l'objectif principal de l'exposition est d'offrir aux citoyens danois une plateforme leur permettant de se familiariser avec les produits, les modes de vie et les arts de tout le Danemark[1],[2],[3]. Malgré des oppositions internes, l'Association des industriels de Copenhague assume en 1884 l'énorme responsabilité d'organiser l'exposition de 1888.
Le Danemark ne produisant ni charbon ni acier, Philip Schou souhaite mettre l'accent sur les arts décoratifs. De fait, les fabricants danois de porcelaine ont largement profité de l'exposition. La réalisation de cette exposition est encadrée par un comité composé de vingt-neuf institutions et organisations, publiques et privées sous la vice-présidence de Philip Schou[2],[4],[5]. Martin Nyrop est l'architecte de l'exposition, il conçoit notamment le hall central[4].
L'exposition est censée montrer les avancées scientifiques et techniques de l'industrie des pays nordiques ainsi que les liens traditionnels entre l'humain et la nature. D'autres pays européens sont invités également[5],[6].
L'exposition en pratique
L'exposition s'organise autour d'un grand bâtiment dans le centre de Copenhague et inclut les jardins de Tivoli[6]. Ce grand hall en bois, conçu par Martin Nyrop, avec un dôme de 56 m de hauteur, abrite 6082 exposants, dont 4121 sont danois[4].
L'art industriel, l'agriculture, l'hygiène, les arts ménagers et les machines ont leurs propres bâtiments, ainsi que l'horticulture. Les arts décoratifs sont bien sûr représentés et la société de défense des droits des femmes danoises, Dansk Kvindesamfund y présente des vêtements de réforme, plus pratiques et plus souples, permettant de libérer les mouvements des femmes[4],[7].
La collection d'art de Heinrich Hirschsprung y est exposée pour la première fois .Le catalogue de l'exposition inclut 313 objets, représentant une soixantaine d'artistes danois. La moitié de ces objets sont des peintures, le reste étant des dessins, des aquarelles, des pastels et des sculptures[8].
Parme les stands figurent une gigantesque bouteille de bière de vingt-six mètres de haut de la brasserie Tuborg, une laiterie en activité et des éclairages électriques dans les jardins de Tivoli[4].
Le zoo humain
Comme c'est l'usage au XIXe siècle, le Danemark profite de l'exposition pour présenter son activité coloniale comme partie de la prospérité et réussite nationales. Il est courant de faire venir des personnes de ces colonies pour les exhiber. A l'exposition nordique, un bâtiment sur le modèle des bâtiments antillais et une exposition sont donc consacrés aux Indes occidentales danoise. Cette " Maison des Antilles" est installée dans la section "Agriculture". Une famille afro-caribéenne, Charles et Marie-Louise Bundorph et leur fille, est présentée à côté de l'artisanat local. Ils sont des travailleurs de l'osier et doivent représenter la colonie en tant qu'artisans qualifiés. Leur statut est cependant différent de celui d'autres artisans présents dans l'exposition. Le journal Morgenbladet écrit, en mai 1888 : « Les objets de l'exposition qui susciteront probablement le plus de joie sont deux Nègres de Sainte-Croix vivants, une dame et un monsieur, qui seront présents dans la salle et représenteront nos compatriotes noirs de l'autre côté de l'Atlantique. Ils contribueront à la couleur pittoresque de cette petite exposition. »[9].
Cette initiative danoise sera renouvelée et développée en 1905, lors de l'Exposition coloniale danoise où seront mis en scène des enfants, amenés sans leurs parents et qui ne retourneront jamais dans leur famille[9].
Participation
En 1888, plusieurs expositions internationales se tiennent dans le monde, à Barcelone, Bruxelles (nl), Glasgow (en), Cincinnati et, plus tard dans l'année, Melbourne, ce qui nuit un peu à la visibilité de l'exposition nordique[4].
Parmi les pays qui annoncent leur participation figurent l'Italie, l'Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Autriche, la Russie avec la Finlande, qui a son propre pavillon, la Hongrie et les pays nordiques: Danemark, Suède, Norvège[4].
Des médailles sont attribuées lors de l'exposition, comme c'est l'usage. 1808 prix sont décernés le 19 juillet 1888. La boule à écrire de Malling Hansen remporte le premier prix avec une médaille en argent et la brasserie Carslberg une médaille d'argent[4].
Après l'exposition
Après l'exposition, le pavillon norvégien "La maison norvégienne" est déplacée à Aarhus, la bouteille de bière Tuborg à Hellerup[4]. Des bancs publics, spécialement conçus pour l'exposition, sont devenus un classique du design et restent dans l'espace public de Copenhague. L'architecte Martin Nyrop construit l'hôtel de ville de Copenhague à l'emplacement du grand hall qu'il avait lui aussi conçu[10],[4].
La Villa suédoise est achetée par la reine Louise et reconstruite au palais Bernstorff, où elle est utilisée par la famille royale jusqu'à la mort du prince Valdemar en 1939. Elle reste inoccupée pendant de nombreuses années jusqu'à sa restauration en 1995, puis est louée à des fins privées.
Bibliographie
- (en) Margit Mogensen, « The Time of Fairy Tales, Danish Participation in the World Expositions, 1851-1900 », London Times,
- (da) Steffen Linvald, Den nordiske Industri-, Landbrugs- og Kunstudstilling i København 1888 : et hundredårsminde,
- (en) Jørn Guldberg, A Danish spectacle. Balancing national interests at the 1888 Nordic Exhibition of Industry, Agriculture, and Art in Copenhagen, Routledge, (ISBN 9781315158747)
- (da) Nicolai Falberg Jense, « The Nordic Industrial, Agricultural and Art Exhibition in Copenhagen in 1888 – an introduction to the archive and its applications », Business Historical Yearbook, vol. 64ç1), , p. 53-98 (lire en ligne)
- Louise Karlskov Skyggebjerg Industri på udstilling 1888, Aarhus Universitetsforlag, 2017 (Lire en ligne)
Filmographie
- Den nordiske Industri-, Landbrugs- og Kunstudstilling i 1888, film de Emil Engelbrektsen[11]
-
Exposition d'art durant l'Exposition nordique
-
Catalogue général de l'exposition
-
Grande Halle de Martin Nyron
-
Vue générale de l'exposition avec les jardins de Tivoli à l'arrière plan
-
Le pavillon norvégien
-
La bouteille de bière géante à son nouvel emplacement à Hellerup
Références
- ↑ « Den nordiske Industri-, Landbrugs- og Kunstudstilling i 1888 », Danmarks Historien (consulté le )
- (da) « Philip Schou », sur Dansk Biografisk Leksikon | Lex, (consulté le )
- ↑ Erhard Winge Flensborg (2008) Aluminia. Fabrikkens historie og produktion af stengods, porcelæn og fajance 1863–1969 (Forlaget Rhodos) (ISBN 978-87-7245-970-7)
- (en) « Scandinavian Art, Industrial, and Agricultural Exhibition, Copenhagen 1888 », sur americasbesthistory.com (consulté le )
- (en) Louise Karlskov Skyggebjerg, The Nordic Exhibition in 1888: Analyzed as a Snapshot of the International Exchange of Knowledge and Technology : Abstract from 25th International Congress of History of Science and Technology (ICHST), Rio de Janeiro, Brazil., (lire en ligne)
- « EXPO 2005 - NORDIC EXPOSITION - EXPO 1888 » [archive du ], sur www.nordicexhibition.dk (consulté le )
- ↑ (sv) Gunnel Hazelius-Berg, « Dräktreformer under 1800-talet », Fataburen: Nordiska museet och Skansens årsbok, Stockholm, Nordiska museets förlag, , p. 152 (lire en ligne)
- ↑ « A collector’s museum - The Hirschsprung Collection », sur www.hirschsprung.dk (consulté le )
- (en) Rikke Lie Halberg, « 130 years of colonial and postcolonial exhibitions in Denmark about The Danish West Indies », Gränsløs. Journal for studies of the Oresund region’s history, culture and social life, (lire en ligne)
- ↑ (en) « The world-famous Copenhagen bench », sur WOLFF Nordic (consulté le )
- ↑ (da) « Den nordiske Industri-, Landbrugs- og Kunstudstilling i 1888 », sur Danmarkshistorien | Lex, (consulté le )
- Portail du Danemark
- Portail du commerce
- Portail des années 1880